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André Hubert Dumont

André Hubert Dumont ( à Liège - à Liège) est un géologue et minéralogiste belge. Professeur de minéralogie et de géologie à l'université de Liège, dont il deviendra recteur, il est principalement connu pour avoir établi la première carte géologique de Belgique.

Biographie

Carrière

Il est initié très jeune par son père, ingénieur des mines, et par son oncle Barthélemy Dumont, chimiste. À l'âge de 15 ans, son père l'envoie à Paris, chez des parents, pour y apprendre le commerce ce qui n’intéresse pas du tout le jeune André Hubert. Il revient à Liège et, le — alors qu'il n'a pas encore 18 ans —, il réussit l'examen de géomètre et obtient directement un emploi dans une houillère de la région liégeoise.

Dès 1828, il se présente au concours de 1830 de l'Académie des sciences de Bruxelles. Cette académie le récompense d'une médaille d'or le pour son mémoire, posant les jalons de ses futurs travaux, reposant sur la description de la constitution géologique de la province de Liège. Ce mémoire lui permettra aussi d'obtenir, en 1840, la médaille Wollaston de la Société géologique de Londres.

Ce succès au concours de Bruxelles l’incite à poursuivre ses études et, le , il reçoit, de l'université de Liège, le diplôme de docteur en sciences physiques et mathématiques. Le , l'université lui offre une chaire de professeur extraordinaire de minéralogie et de géologie. Chaire qu'il conservera jusqu'à sa mort.

Le , un arrêté royal le charge d'une mission complètement nouvelle dans l'industrie du charbon : faire la carte géologique des quatre provinces du sud de la Belgique. Dix-huit mois plus tard, le , il obtient du gouvernement la même mission pour les provinces du Nord.

La carte géologique de Belgique qu'il établit et présente, en 1849, à l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, dont il est devenu membre effectif le , est basée sur des critères lithologiques et stratigraphiques. Dumont laisse de côté la caractérisation paléontologiques. Il introduit ses propres termes pour nommer les strates géologiques et n'utilise pas des termes comme Dévonien ou Silurien alors déjà largement utilisés. Considérant que l'existence de faune identique sur de grandes distances n'est pas établie, il pense que de grandes précautions doivent être prises dans l'établissement de parallèles basés sur les fossiles entre des couches géologiques distantes. Attitude ainsi résumée par Jean-Baptiste d'Omalius « Les rapprochements hasardés ont fait plus de tort à la science que la multiplication des distinctions[1]. ».

La liaison avec les cartes similaires des pays avoisinants est donc rendue difficile ce qui lui est reproché par certains de ses collègues. Dumont pallie ce défaut par l'établissement de cartes plus détaillées montrant les jonctions entre sa carte et celles des pays voisins.

Carte géologique de l'Europe, faite par André Hubert Dumont mais publiée en 1875, 18 ans après sa mort.

Il a plus tard, sans pouvoir le faire aboutir avant sa mort, le projet d'une carte géologique de l'Europe, utilisant les travaux faits dans d'autres pays, après avoir retrouvé, lors de ses voyages, sur les rives du Bosphore et en Espagne les traits caractéristiques des formations géologiques qu'il avait, jadis, identifiées dans les Ardennes et le Condroz[2].

Deux ans avant sa mort à 48 ans, il est élu recteur de l'université de Liège.

Vie privée

Né à Liège le , il est le fils de Jean-Baptiste Dumont — un ingénieur du corps des mines, qui l'initie très jeune à sa spécialité — et de Barbe Sarton — une fille de l'horloger Hubert Sarton —. Il est fils unique.
Dès l'école primaire, il est passionné par l'histoire naturelle, constitue un herbier et collectionne les minéraux. Artiste, il est également doué pour le dessin et le piano.

En 1841, il se marie avec Amélie de Jaer avec qui il a trois fils : Jean-Baptiste, Jules et André.

Son fils, du même prénom, André Dumont (1847-1920) fut également géologue et mais aussi ingénieur des mines et professeur à l'université de Louvain. C'est lui qui réalisa les premiers sondages profonds qui aboutirent à la découverte des couches de houille dans le Limbourg en Campine en 1901.

André Hubert Dumont meurt à Liège à 48 ans, le . Son oraison funèbre est prononcée en la collégiale Saint-Denis — paroisse du défunt — par l'évêque de Liège, Théodore de Montpellier.

Ouvrages didactiques

  • Description gĂ©ologique de la province de Liège, Bruxelles, M. Hayez, 1832, (OCLC 9036001)
  • Tableaux analytiques des minĂ©raux, Bruxelles, M. Hayez, 1839, (OCLC 457340419)
  • MĂ©moire sur les terrains ardennais et rhĂ©nan de l'Ardenne, du Brabant et du Condroz, Bruxelles, AcadĂ©mie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1847, (OCLC 311421115)
  • La Carte gĂ©ologique de la Belgique et des contrĂ©es voisines reprĂ©sentant les terrains qui se trouvent en dessous du limon hesbayen et du sable campinien au 800 000 e, Bruxelles, Établissement gĂ©ographique, Ph. Vandermaelen, 1876, (OCLC 71502052)

Hommages

MĂ©moire

Notes et références

Voir aussi

  • AndrĂ© Dumont (1847-1920), son fils, gĂ©ologue et ingĂ©nieur des mines, professeur Ă  l'universitĂ© de Louvain, qui dĂ©couvrit les gisements de charbon en Campine en 1901

Bibliographie

  • Joseph Fayn, AndrĂ© Dumont. Sa vie et ses travaux, Paris et Liège, Noblet et Baudry, 1864, (OCLC 37432189) [(fr) lire en ligne]
  • Gustave Dewalque, in Biographie nationale, volume 6, Bruxelles, Bruylant-Christophe & Cie, 1866 Ă  1986, pp. 283 Ă  296, (OCLC 420945456) [(fr) lire en ligne]

Liens externes

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