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André Bourgin

André Bourgin, né le à Rome et mort le à Marseille, est un ingénieur, fonctionnaire et spéléologue français.

André Bourgin
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  63 ans)
Marseille
Nom de naissance
André Bourgin
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Distinction

Biographie

André Bourgin est né à Rome, alors que son pÚre Georges Marie Nicolas Bourgin, archiviste paléographe[1], était à la villa FarnÚse pendant un an pour des recherches sur l'Italie de Camillo Cavour et de Garibaldi.

AndrĂ© Bourgin a eu deux sƓurs et un frĂšre. L'une de ses sƓurs, Marie Bourgin (1906-1955) fut reçue premiĂšre Ă  l'agrĂ©gation de mathĂ©matiques en 1922. Son frĂšre fut prĂ©fet en AlgĂ©rie et en France. Sa mĂšre, Marie-ThĂ©rĂšse, nĂ©e Tricheux (1881-1983) vĂ©cut jusqu'Ă  102 ans. Son parrain Georges PĂ©rinelle Ă©tait prĂȘtre.

AndrĂ© Bourgin mĂšne des Ă©tudes brillantes au lycĂ©e Henri-IV Ă  Paris et est admis quarante-troisiĂšme Ă  l'École polytechnique[1] en 1924. Il en sort dix-huitiĂšme en 1926 et choisit le corps des ponts et chaussĂ©es : il poursuit ainsi sa formation Ă  l'École nationale des ponts et chaussĂ©es. Il accomplit ses obligations militaires en 1927 Ă  Fontainebleau puis Coblence (Allemagne). Il est nommĂ© lieutenant de rĂ©serve.

Une fois libéré de ses obligations militaires, il est nommé le au service des ponts et chaussées comme ingénieur ordinaire pour l'arrondissement de Gap. C'est là qu'il se découvre une passion pour la montagne et la nature et en particulier pour les sources et les grottes.

Du fait de son tempérament trÚs réservé mais trÚs sensible, ses amis l'avaient surnommé « Ursus ».

Attiré par les problÚmes hydrauliques, il demande et obtient une affectation à Grenoble comme ingénieur ordinaire au service des forces hydrauliques du Sud-Est, en 1932. La quasi-totalité de sa carriÚre se déroule ensuite dans ce service qui devient plus tard la « sixiÚme circonscription électrique ».

En parallĂšle, il donne des cours Ă  l'École des ingĂ©nieurs hydrauliciens de Grenoble. Il publie Ă©galement un ouvrage sur le calcul des barrages, Ă©ditĂ© en français chez Eyrolles et traduit en anglais chez Pitman.

En 1938, il épouse Lucienne Guillemot (1906-1995) dont la famille est originaire du Briançonnais. Ils ont ensuite six enfants dont deux meurent prématurément lors d'accidents.

En 1939 il est capitaine de réserve du génie.

En 1965, il est promu ingĂ©nieur en chef des ponts et chaussĂ©es[1] et obtient de rester Ă  Grenoble oĂč il est chargĂ© de l'inspection des services extĂ©rieurs de la direction du gaz et de l'Ă©lectricitĂ© dans le Sud de la France.

Il était peu attaché à la propriété et aux biens matériels en général.

Il a Ă©tĂ© un bon photographe et un excellent dessinateur. Il a publiĂ© deux livres sur la spĂ©lĂ©ologie, oĂč il fait admirer les esthĂ©tiques formes souterraines.

Il a pratiquĂ© l'alpinisme et la pĂȘche.

André Bourgin meurt à Marseille des suites d'un accident vasculaire cérébral survenu alors qu'il skiait à Serre Chevalier.

Activités spéléologiques

André Bourgin pratique la spéléologie avec ses amis puis avec le Spéléo-club de Paris, puis avec la section grenobloise du Club alpin français (SGCAF). Mais il ne s'est jamais totalement intégré à un club.

L'origine de son goût pour la spéléologie est multiple : la lecture de Jules Verne, l'amour de l'eau, le goût du calme


Sa carriĂšre spĂ©lĂ©ologique s'Ă©tend de 1930 Ă  1955. Sa condition physique est assez moyenne ; mais comme il possĂšde des talents d'organisateur, le SpĂ©lĂ©o-club de Paris fait appel Ă  lui pour les camps du Vercors et du DĂ©voluy. Le champ de ses activitĂ©s se limite Ă  ses deux massifs, mis Ă  part de trĂšs brĂšves incursions dans le massif de la Chartreuse et dans les Alpes maritimes. Il n'a pas fait Ɠuvre de pionnier mais a pris la suite de Decombaz, Mellier, Flusin, les frĂšres FonnĂ©, Martin et Martel
 Il a revisitĂ© toutes les cavitĂ©s dĂ©crites par ses devanciers, et souvent trouvĂ© des prolongements et a prĂ©cisĂ© les circulations souterraines du Vercors.

Il n'a pas tenu pas de cahier de sorties mais ses rapports annuels décomptent 24 journées de spéléologie en 1935, 32 en 1936, 27 en 1937, 29 en 1938, etc. Ce nombre de sorties est important pour l'époque et témoigne de sa passion pour cette activité.

Au total, ce sont 157 grottes et résurgences qui sont mentionnées dans les rapports annuels d'André Bourgin.

André Bourgin a par ailleurs participé activement au film de Marcel Ichac, Sondeur d'abßmes, tourné en 1943. On y voit Bourgin descendre le grand scialet de la grotte Favot.

Activités en Dévoluy

Dans le massif du Dévoluy, les principales explorations d'André Bourgin ont été :

  • le chourun Clot (1934-1935) ;
  • le chourun de la Parza (1935) ;
  • la grotte de la Tunette (1934-1935) ;
  • le chourun Dupont (1937) ;
  • le puits des Bans, oĂč il est revenu de nombreuses fois.

La plus belle « premiÚre » (exploration et découverte) a été celle du chourun Dupont dont il a rédigé une description détaillée dans son rapport de 1937.

Activités en Vercors

Les explorations d'AndrĂ© Bourgin dans le massif du Vercors ont Ă©tĂ© nombreuses. La situation de Bourgin dans le « service des forces hydrauliques » et la comprĂ©hension de ses supĂ©rieurs lui ont permis d'effectuer des reconnaissances dans le cadre de ses travaux et d'obtenir l'aide d'autres administrations : eaux et forĂȘts, armĂ©e, etc.

En particulier, la subvention de 2 500 francs qu'il reçoit chaque annĂ©e pour ses recherches souterraines dans le cadre de son travail lui permet de rĂ©aliser ses rapports annuels qui constituent une source d'information encore prĂ©cieuse aujourd'hui.

Plusieurs « classiques » du Vercors ont été explorées par Bourgin et l'équipe du Spéléo-club de Paris :

  • Ă  la rĂ©surgence de la Goule verte, 200 mĂštres de galeries sont explorĂ©es le ; la coloration du ruisseau qu'il effectue le ressort dans la Bourne ;
  • la grotte de la Luire Ă  la suite d'Oscar Decombaz ; il y emmĂšne ses amis du SpĂ©lĂ©o-club de Paris : le , Raymond GachĂ© parvient Ă  la cote de −120 m ; le , Henri-Pierre GuĂ©rin atteint le bas du grands puits Ă  −210 m ; les , et , 500 mĂštres de galeries dĂ©noyĂ©es sont explorĂ©es ;
  • le gouffre de Malaterre ; il est connu depuis toujours et se prĂ©sente comme un magnifique puits de 120 mĂštres de profondeur ; il est descendu au moyen d'un treuil soutenant une benne dans laquelle Raymond GachĂ© et AndrĂ© Bourgin prennent place le ;
  • le gour Fumant ; il est facilement repĂ©rable par les volutes de brouillard qu'il exhale en hiver ; il est explorĂ© le par Bourgin et deux collĂšgues jusqu'au puits de 30 mĂštres (P30), Ă  la cote −60 m ; c'est finalement le de la mĂȘme annĂ©e que la galerie du fond est explorĂ©e, et le lac terminal atteint par GachĂ©, Chevalier et Susse ;
  • le gouffre de ComblĂ©zine, pointĂ© sur la carte d'Ă©tat-major et profond de 140 mĂštres, avec un puits de 86 mĂštres ; il est explorĂ© le par Bourgin avec Jean Susse et Maud GuĂ©rin ;
  • la scialet de la Combe de Fer ; le , le SpĂ©lĂ©o-club de Paris descend Ă  la cote −183 m, au fond du puits de 55 mĂštres (P55) avec une Ă©quipe de onze personnes qui comprend Bourgin ;
  • le siphon d'entrĂ©e assĂ©chĂ© de la grotte des DĂ©ramats permet Ă  Jean Vignon de forcer un passage en ; le de la mĂȘme annĂ©e, une Ă©quipe de douze participants, dont Bourgin, explore la grotte jusqu'au siphon terminal ;
  • le scialet du Pichet est explorĂ© du au jusqu'Ă  168 mĂštres de profondeur, sous les hauts plateaux ;
  • le gouffre du Diable est explorĂ© jusqu'Ă  la cote −132 m pendant le mĂȘme mois d' ;
  • le Trou Qui Souffle de MĂ©audre, nouvellement ouvert par les travaux de construction d'une route forestiĂšre, est explorĂ© de 1940 Ă  1942 ; le , Bourgin y atteint le fond oĂč il indique son nom avec celui de GachĂ© ;
  • le scialet Chabrun de 115 mĂštres de profondeur est descendu en ;

À partir de 1941, ce sont surtout les grottes des gorges de la Bourne qui sont visitĂ©es par Bourgin :

  • le , Bourgin reprend le siphon d'Arbois et en termine l'exploration, au-delĂ  du lac qui avait arrĂȘtĂ© Decombaz ;
  • le porche et la grotte de Bournillon reçoivent plusieurs fois la visite de Bourgin en 1941 et 1942, en compagnie de Dusserre et de PĂ©nelon ; quelques galeries supĂ©rieures sont dĂ©couvertes ; des corrĂ©lations sont Ă©tablies entre le niveau du siphon terminal et le dĂ©bit des sources d'Arbois ;
  • la grotte de Gournier est le thĂ©Ăątre de la plus belle dĂ©couverte de Bourgin. Le , Jean Deudon rĂ©ussit l'escalade de la concrĂ©tion monumentale surnommĂ©e « la MĂ©duse » ; cet exploit permet alors l'exploration de la grande et longue galerie fossile qui caractĂ©rise cette cavitĂ© ;
  • le siphon qui barre l'amont de la grande salle de la grotte de Couffin est abaissĂ© ; cela permet d'accĂ©der aux belles cascades du torrent qui alimente le lac ;
  • Ă  la grotte Chevaline, Sage et PĂ©nelon effectuent un travail semblable et ouvrent ainsi le chemin de la CathĂ©drale ; le et le , avec GachĂ© et Bourgin, ils franchissent le « trou souffleur » et s'arrĂȘtent au bas de « la diaclase ».

Apports scientifiques

AndrĂ© Bourgin a largement contribuĂ© aux Ă©tudes et travaux qui ont permis de mieux comprendre les liaisons et le fonctionnement hydrologique des massifs oĂč il est intervenu, et notamment du Vercors.

Les explorations directes ont permis la découverte de cours d'eau souterrains comme à Goule Verte, Déramats, Gour Fumant, Gournier.

Des colorations ont mis en Ă©vidence des communications hydrologiques, comme entre DĂ©ramats et l'Aduin, entre la Bourne et les Fontaigneux, entre le ruisseau du MĂ©audret et la Goule noire, le ruisseau de la Vernaison et les sources d'Arbois.

Il s'est notamment attaché à comprendre le fonctionnement détaillé de certains réseaux karstiques :

  • le rĂ©seau Plateau de Vassieux - Luire - Arbois - Bournillon ;
  • le systĂšme Puits des Bans - Puits de CrĂšvecƓur - Gillardes.

Ces deux réseaux présentent des mises en charge de plusieurs centaines de mÚtres et posent des questions délicates, non encore résolues aujourd'hui.

Ainsi, la plupart des bassins versants du Vercors ont pu ĂȘtre prĂ©cisĂ©s. L'Ă©tat des connaissances acquises par Bourgin a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par Christiane Lequatre en 1968 dans son travail d’études et de recherches de gĂ©ographie.

André Bourgin s'est enfin intéressé à des problÚmes spécifiques de l'hydrologie souterraine, tel que :

Distinctions

André Bourgin est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1950 puis promu officier en 1960.

Il Ă©tait Ă©galement officier de l'Instruction publique et chevalier de l’ordre du MĂ©rite agricole.

ƒuvres

André Bourgin a publié une cinquantaine de rapports et d'études scientifiques dans le domaine de la spéléologie et de l'hydrologie :

  • Bourgin, A. (1934) : Recherches hydrogĂ©ologiques en DĂ©voluy - Rapport 1934. Partiellement inĂ©dit.
  • Bourgin, A. (1935) : Inventaire des cavitĂ©s en DĂ©voluy et Vercors, essai de rĂ©pertoire systĂ©matique in Spelunca, fascicule 6, pages 7–9.
  • 

  • Bourgin, A. (1939) : Recherches hydrogĂ©ologiques en Vercors - Rapport 1939. Le bassin de Vassieux. Le bassin de Prelles. Le barrage de Castillon. Le barrage du MĂ©audret. Partiellement inĂ©dit.
  • AndrĂ© Bourgin, « La Bourne et ses affluents souterrains », revue de gĂ©ographie alpine, vol. 29,‎ , p. 39-89 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • 

  • Bourgin, A. (1948, 1re Ă©dition) (1955, 2e Ă©dition augmentĂ©e) : Cours de calcul de barrages. Eyrolles, 308 pages.
  • AndrĂ© Bourgin, « A propos du rĂ©seau souterrain du Vercors : Goule Noire. », revue de gĂ©ographie alpine, vol. 40-2,‎ , p. 307-312 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • AndrĂ© Bourgin, « Circulations souterraines : Les cuves de Sassenage. », revue de gĂ©ographie alpine, vol. 42-3,‎ , p. 457-464 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • AndrĂ© Bourgin, Les rapports spĂ©lĂ©o annuels d’AndrĂ© Bourgin : AnnĂ©es 1934 Ă  1951 (Collection Archives et documents), Grenoble, comitĂ© dĂ©partemental de spĂ©lĂ©ologie de l'IsĂšre, , 334 p. (ISBN 2-902670-41-9)

André Bourgin et son goût pour la photographie se retrouvent dans les ouvrages suivants :

  • DauphinĂ© souterrain, publiĂ© chez Arthaud ;
  • RiviĂšres de la Nuit, publiĂ© chez Arthaud.

Notes et références

  1. Ouvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothĂšque de l’École polytechnique, Palaiseau (consultĂ© le ), sĂ©lectionner l’onglet « Catalogues » puis cliquer sur « Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « AndrĂ© Bourgin », rĂ©sultat obtenu : « Bourgin, AndrĂ© (X 1924 ; 1904-1968) ». Sa fiche mentionne Ă©galement qu'il a Ă©tĂ© ingĂ©nieur en chef des ponts et chaussĂ©es et affectĂ© Ă  la direction du gaz et de l'Ă©lectricitĂ©.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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