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Amandine Roche

Amandine Roche, nĂ©e en 1974, est une avocate française des droits de l’homme auprĂšs des Nations unies et de la Commission europĂ©enne. Elle est Ă©galement journaliste, Ă©crivaine et photographe[1]. Ses efforts pour la consolidation de la paix se concentrent sur la dĂ©mocratie, les Ă©lections, les droits de l’homme, la libertĂ© d’expression, l’éducation, la sensibilisation des mĂ©dias, l’égalitĂ© des sexes et l’émancipation des jeunes comme moyens de parvenir Ă  la non-violence[2] - [3] - [4].

Amandine Roche
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Biographie
Naissance
Surnom
Amanuddin (heureuse gardienne de la paix)
Nationalité
Formation
Master de Relations Internationales
Activité
Autres informations
Distinction
ƒuvres principales
Nomade sur la voie d’Ella Maillart, Le Vol des colombes, La Route vers Soi

Biographie

Environnement familial

Enfant, sa grand-mĂšre paternelle lui lit des histoires de grands mystiques et d’explorateurs, Amandine se promet de parcourir le monde comme journaliste et photographe. RĂ©fugiĂ©e politique en France, sa mĂšre fuit le rĂ©gime communiste en Pologne, alors que sa propre mĂšre avait Ă©tĂ© victime du fascisme et dĂ©portĂ©e dans un camp de concentration pendant la guerre.

Elle passe ses vacances scolaires chez sa famille maternelle, soumise comme toute la population aux privations étatiques. Elle grandit ainsi dans une atmosphÚre tournée vers la justice et entreprend à 18 ans des études de droit à Bordeaux pour devenir journaliste[5] - [6].

Rencontre et Ă©tudes

Peu de temps aprĂšs, Amandine Roche rencontre le DalaĂŻ-lama qui vient donner une confĂ©rence sur la rĂ©sistance non violente des moines tibĂ©tains. Alors que la jeune femme s’assoit dans les premiers rangs, des moines tibĂ©tains s’installent Ă  cĂŽtĂ© d’elle. Lorsque le DalaĂŻ-lama arrive, il rit en dĂ©couvrant cette tĂȘte blonde au milieu des moines chauves. « Il m’a bĂ©nie », se souvient-elle Ă©mue.

À la suite de cette rencontre qui change sa vie, Amandine Ă©tudie le droit international et les droits de l'homme pour devenir avocate. Elle rĂ©dige une thĂšse de sciences politiques sur le Panchen-lama, un enfant de six ans emprisonnĂ© par les autoritĂ©s chinoises. Il est Ă  l'Ă©poque le plus jeune prisonnier politique au monde. En 1996, alors qu’elle a 22 ans, Roche est reporter au service culturel du journal La Croix. Elle Ă©crit des articles sur la musique, le thĂ©Ăątre, la photographie, l’architecture et le cinĂ©ma[7]. Deux ans plus tard, elle part Ă  Dharamsala dans le nord de l’Inde, oĂč rĂ©sident le gouvernement tibĂ©tain en exil et le DalaĂŻ-lama[3] - [8] - [9].

Engagement humanitaire

En 2000, elle poursuit avec un Master de Relations Internationales, part en Asie centrale sur les traces de l’exploratrice Ella Maillart et se dĂ©couvre une passion plus particuliĂšre pour les afghans pris sous les tirs des Talibans et qui se rĂ©fugient Ă  la frontiĂšre avec le Tadjikistan. Amandine Roche, chargĂ©e par l’Unicef de leur venir en aide, dĂ©clare : « Je pensais aller en enfer. C’est un paradis terrestre que j’ai dĂ©couvert ». Elle rencontre des hommes et des femmes gardant le sourire malgrĂ© une situation pourtant extrĂȘme, « comme si de rien n’était », rĂ©silients, courageux et gĂ©nĂ©reux[8] - [9] - [10].

AprĂšs trois tentatives pour se rendre en Afghanistan, elle rencontre Ă  Islamabad, au Pakistan, le neveu d’un chef Taliban, ministre des affaires Ă©trangĂšres. Quand Amandine Roche dĂ©cline son nom, le neveu comprend Amanuddin Khosh, qui signifie dans sa langue, le farsi, « l’heureuse gardienne de la paix ». Y voyant un signe de Dieu, elle devient une invitĂ©e d’honneur en Afghanistan[5] - [11].

Amandine arrive Ă  Kaboul la veille des attentats du 11 septembre 2001. Le lendemain, l’Alliance du Nord bombarde l’aĂ©roport en reprĂ©sailles Ă  l’assassinat du commandant Massoud par les Talibans. Apprenant par la radio les attentats aux États-Unis et la possibilitĂ© d'une rĂ©ponse imminente, elle quitte l'Afghanistan, laissant derriĂšre elle une enfant en pleurs : « J’aurais aimĂ© l’emmener et ne pas la laisser lĂ  oĂč George Bush allait bombarder
 Je lui ai Ă©crit une lettre symbolique et promis que je reviendrai dans son pays pour travailler Ă  la paix »[8] - [10].

Amandine Roche continue Ă  parcourir l'Asie et l'Europe, publie en 2003 Nomade sur la voie d’Ella Maillart, en fait la promotion et reçoit le prix de la SociĂ©tĂ© des explorateurs français[7]. Puis, elle repart Ă  Kaboul oĂč elle travaille pour l’Unesco, puis pour l'ONU comme directrice du bureau d’éducation civique Ă  Kaboul dans le cadre de la premiĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle organisĂ©e aprĂšs la chute du rĂ©gime des Talibans. Son rĂŽle consiste Ă  expliquer aux Afghans ce que sont la dĂ©mocratie et les droits de l’homme, les encourager Ă  aller voter et encourager les femmes Ă  prendre leur destin en main, malgrĂ© la menace des Talibans[5] - [11] - [12].

Découverte de la spiritualité

Ayant rencontrĂ© un grand succĂšs auprĂšs des Afghanes et des nomades, Amandine est elle-mĂȘme rĂ©guliĂšrement menacĂ©e de mort. AprĂšs un an et demi de prĂ©sence, trois de ses collĂšgues sont enlevĂ©s devant son bureau, puis exĂ©cutĂ©s[13]. Elle est alors rapatriĂ©e en France oĂč elle subit le contre-coup du stress et d'un syndrome post-traumatique. Refusant de prendre des « mĂ©dicaments chimiques », Amandine consulte un guĂ©risseur ayurvĂ©dique qui lui interdit de retourner en Afghanistan et lui conseille de pratiquer la mĂ©ditation pour se protĂ©ger. En ArdĂšche, alors qu'elle est auprĂšs de ses parents, elle dĂ©couvre qu'Ă  cinq minutes de lĂ  vit Arnaud Desjardins, un maĂźtre spirituel auprĂšs duquel elle apprend la mĂ©ditation[8] - [14].

Déclinant une invitation de l'ONU à retourner en Afghanistan, Amandine Roche préfÚre rejoindre pour la seconde fois le Dalaï-lama à Dharamsala, cette fois-ci en tant que maßtre spirituel et non plus comme leader politique. Elle assiste à ses cours tous les matins à 6 heures et un enseignement la marque plus particuliÚrement : « Vous ne pouvez pas apporter la paix à l'extérieur si vous ne travaillez sur la paix intérieure. La paix dans le monde commence par soi ». Suivant ce précepte, elle décide de prendre du temps pour se reconstruire. Commence alors à Dharamsala en plein hiver, une retraite de Vipassana avec 11 h de méditation par jour pendant 10 jours, commençant à 4 heures du matin[9] - [6].

Puis, elle parcourt l'Inde en quĂȘte des maĂźtres spirituels qui incarnent la paix intĂ©rieure et la non-violence, pour continuer Ă  approfondir le yoga et la mĂ©ditation. Ainsi, elle se rend compte que ces pratiques sont « non seulement le meilleur moyen pour elle de vivre une existence heureuse et harmonieuse, mais aussi la seule et unique solution pour le monde »[13] - [15] - [11].

Forte de ces nouveaux acquis, Amandine Roche retourne en Afghanistan en 2009. Dans un pays oĂč l'ONU lui fournit casque, gilet pare-balles et voiture blindĂ©e, elle est tĂ©moin de menaces, de violence et d’attentats. Étant lĂ  pour mettre en place un programme d’éducation civique pendant l’élection prĂ©sidentielle dont elle est Ă©galement observatrice, elle constate une fraude massive de la part du pouvoir en place. Alors qu'un second tour est prĂ©vu, des assassinats sont orchestrĂ©s par les Talibans parmi les Ă©quipes internationales chargĂ©es des Ă©lections, auxquels elle Ă©chappe grĂące Ă  son intuition[5] - [8] - [11].

Le dernier conflit, qui a dĂ©butĂ© avec le renversement du gouvernement taliban par les États-Unis en 2001, a tuĂ© des milliers de soldats et de civils, et coĂ»tĂ© des dizaines de milliards de dollars. Selon les chiffres des Nations unies, 2011 est l’annĂ©e la plus violente depuis le dĂ©but de la guerre : selon Roche, tout indique que les efforts militaires et diplomatiques occidentaux ne fonctionnent pas[16].

Enseignement

La mĂ©ditation l'aide Ă  tenir, mais Amandine Roche veut Ɠuvrer autrement pour la paix lĂ  oĂč la dĂ©mocratie marque le pas devant les Talibans. GrĂące Ă  sa pratique spirituelle quotidienne, elle gagne en sĂ©rĂ©nitĂ©. Le remarquant, ses collĂšgues anxieux et dĂ©pressifs lui demandent de leur enseigner la mĂ©ditation et le yoga. Selon une Ă©tude, 88 % des Afghans souffrent de stress post-traumatique. Amandine, qui rencontre le ministre de la SantĂ©, rĂ©alise que rien n'est fait pour leur venir en aide – au niveau du pays ou de la communautĂ© internationale – la santĂ© mentale n’étant pas prioritaire[14].

Comprenant que sa mission est dĂ©sormais de travailler sur le bien-ĂȘtre, Amandine Roche croise alors le Taliban qui l’avait appelĂ© Amanuddin. Celui-ci est transformĂ© aprĂšs un long sĂ©jour en Europe et a ouvert une Ă©cole pour l’éducation des filles Ă  Kaboul, Torche de lumiĂšre. Ils s'associent pour crĂ©er la fondation Amanuddin afin de promouvoir la culture de la paix intĂ©rieure et de la non-violence – par le yoga et la mĂ©ditation – Ă  destination d'une Ă©cole de 350 enfants Talibans Ă  Kaboul, de femmes sorties de prison, de soldats – y compris Talibans –, de dĂ©lĂ©guĂ©s des Nation Unies[16] - [17].

Alors que ses programmes de reconstruction sont trĂšs bien accueillis dans un pays pourtant musulman, Amandine Roche – mandatĂ©e en 2014 par l’ONU pour participer au dĂ©pouillement des voix aux Ă©lections en Afghanistan – constate le vide, voire la rĂ©ticence de l'institution en termes de prĂ©servation de la santĂ© mentale de ses humanitaires prĂ©sents Ă  cette occasion, qui lui racontent leurs propres traumas[18].

Comprenant qu’elle est loin d’ĂȘtre un cas isolĂ©, elle Ă©crit Ă  Ban Ki-moon, lui demandant « s'il avait bien conscience de l'Ă©tat sanitaire du staff envoyĂ© en premiĂšre ligne et s'il y avait des solutions ». Elle est reçue trĂšs rapidement par le chef de cabinet qui admet ne pas savoir quoi faire ; ils reçoivent des lettres d’insulte et de dĂ©mission tous les jours. Amandine lui suggĂšre alors l’idĂ©e de crĂ©er un dĂ©partement de prĂ©paration pour les membres de l'ONU envoyĂ© sur le terrain.

AprĂšs un premier projet validĂ©, mais qui s'avĂšre inadaptĂ© en pratique, Roche recrute des experts de la pleine conscience, de yoga, de mĂ©ditation, de gestion du stress et d’intelligence Ă©motionnelle. Elle propose alors un autre programme s'appelant inner peacekeeping[4] (maintien de la paix intĂ©rieure), lancĂ© en 2017 en Jordanie et au Liban. Elle crĂ©e sa propre compagnie Inner Peace Corps et continue son recrutement d’experts en bien-ĂȘtre, envoyĂ©s dans des entreprises et dans des institutions comme l’armĂ©e française ou l'ONU au Moyen-Orient[5] - [9].

Aujourd'hui, Amandine Roche enseigne partout dans le monde des cours sur l'intelligence Ă©motionnelle, la compassion, l'altruisme, la nutrition, le sommeil, la pleine conscience, le leadership conscient, la rĂ©silience, le yoga et la mĂ©ditation. Elle cite volontiers Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde », ainsi qu’Einstein : « Les problĂšmes ne peuvent pas ĂȘtre rĂ©solus avec le mĂȘme Ă©tat d’esprit qui les a crĂ©Ă©s ». Ces citations constituent le fondement de sa Fondation[4] - [14].

ƒuvres

  • Nomade sur la voie d’Ella Maillart, Arthaud-Payot,
  • Le Vol des colombes, Robert Laffont,

Références

  1. « Amanuddin Foundation - Amandine Roche », sur www.amanuddinfoundation.org (consulté le )
  2. « Amandine Roche - Babelio », sur www.babelio.com (consulté le )
  3. « Amandine Roche - Maintien de la paix », sur www.amandineroche.com (consulté le )
  4. (en) « Meet Amandine Roche », sur innerpeaceconference.org (consulté le )
  5. « Amandine Roche, gardienne de la paix - BloomingYou », BloomingYou,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) « Interview with Amandine Roche », sur www.yogaenred.com, (consulté le )
  7. « Amandine Roche - Publications et documentaires », sur www.amandineroche.com (consulté le )
  8. Laure Fumas, « L'heureuse gardienne de la paix », Le DauphinĂ©,‎ (lire en ligne)
  9. « Amandine Roche chemine avec l’Afghanistan - Radio - Play RTS », sur Play RTS, (consultĂ© le )
  10. Nathalie Bourrus, « La femme du jour. Amandine Roche, une vie consacrĂ©e Ă  la dĂ©fense des droits de l'homme », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Vers une société bienveillante », sur youtube.com, (consulté le )
  12. Olivier Germain-Thomas, « Amandine Roche, exploratrice », France Culture,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. « Amandine Roche - La Fondation Amanuddin », sur www.amandineroche.com (consulté le )
  14. (en) « Inner peacekeeping for global peacekeepers | Amandine Roche », sur youtube.com, (consulté le )
  15. (en) « Inner Peacekeeping For Global Peacekeepers », Desmond Tutu Foundation USA,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  16. (en) Daniel Magnowski, « Can yoga and meditation help bring peace to Afghans? », Reuters,‎ (lire en ligne)
  17. (en) « Amandine Roche on Meditating with the Taliban », sur youtube.com (consulté le )
  18. Elodie Bernard, « Du yoga en Afghanistan, ou comment guérir les blessures de la guerre - Entretien avec Amandine Roche », sur www.teheran.ir, (consulté le )

Liens externes

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