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Alfred Jacobson

Biographie

Famille

Alfred Léon Jacobson est le fils d'Alexander Jacobson, commerçant à Rotterdam puis agent général de compagnie maritime, et de Rosa Fleck[1] - [2]. Il est issu d'une famille juive[3] - [4] - [5], vivant aux Pays-Bas depuis plusieurs siècles.

La famille Jacobson s'installe à Paris à la fin du XIXe siècle.

Alfred Jacobson a cinq frères et sœurs, dont Max Jacobson (1890-1981), centralien[6], résistant[7] et commandeur de la Légion d'honneur[2].

Formation et début de carrière

Il se forme à l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris (promotion 1905), dont il sort major. Par ailleurs, il est naturalisé français en 1905[8] - [9].

Dès 1906 il entre dans la SA Coignet, comme ingénieur au Service des études[10] - [11].

Il y dirige ensuite les travaux des quais de Saint-Louis du Sénégal (1911), puis participe pendant deux ans à plusieurs constructions tout en étudiant l'emploi du béton en zone tropicale[10].

A la veille de la Grande guerre il est directeur technique de ladite société[11].

Première Guerre mondiale

Alfred Jacobson prend part à la Première guerre mondiale contre l'Allemagne durant toute la durée de la guerre.

Il est d'abord mobilisé en août 1914 comme lieutenant, commandant un poste fixe de D.C.A. du gouvernement militaire de Paris.

En juillet 1915, il est promu capitaine, au même emploi. Sa responsabilité s'accroît à compter de décembre 1915 avec le commandement d'un groupe de D.C.A.

A partir de mai 1916, toujours comme capitaine, il sert successivement dans plusieurs régiments d'artillerie : 13e régiment d'artillerie, 46e régiment d'artillerie (12e batterie), 246e régiment d'artillerie (26e batterie)[1].

D'août 1917 à octobre 1918 il est détaché auprès du corps expéditionnaire américain, comme officier de liaison de la Division Rainbow[12].

Durant le conflit il participe Ă  diverses batailles : Verdun (la 1re bataille en 1916 et la 2de bataille en 1917), la Somme en 1916, l'Aisne en 1917, l'Argonne en 1918.

Par ailleurs, il essuie quatre blessures de guerre : deux en 1916 par Ă©clat d'obus, deux en 1917 dont une par Ă©clat d'obus et une par gaz[1].

A compter d'octobre 1918 il quitte le front pour être détaché auprès du ministère de la reconstitution industrielle.

En août 1919 il est désigné pour faire partie de la Commission Militaire Interalliée de Contrôle en Allemagne, avec une promotion au grade de chef d'escadron en septembre 1919.

Son comportement exemplaire durant la Grande Guerre lui vaut la croix de chevalier de la Légion d'honneur (1917) et quatre citations, dont deux à l'ordre de l'armée, ainsi que la Distinguished Service Cross américaine[1].

L'entre-deux-guerres

En 1927, il est chef adjoint du cabinet du ministre des pensions[1].

De retour en Afrique (1928-1932), il préside la Commission de l'équipement au Conseil supérieur des Colonies (1931-1939), puis la Société des ingénieurs civils de France (dès 1936)[13] et l'Association française pour l'avancement des sciences (1936-1939)[10].

Il s'engage politiquement comme candidat aux élections législatives françaises de 1932 à Boulogne-Billancourt (8e circonscription de Saint-Denis, département de la Seine), investi par l'Alliance républicaine Démocratique, et soutenu par les grands partis nationaux. Un autre candidat, Jean Fernand-Laurent, est élu député. Lorsque l'élection est invalidée en 1933, il se porte à nouveau candidat, mais le résultat initial reste inchangé[14] - [15].

Seconde Guerre mondiale

Lors de la campagne de France de 1940, lieutenant-colonel, il commande le 13e régiment d'artillerie hippomobile, intégré à la 41e division d'infanterie du général Bridoux. Il combat notamment en Lorraine et sur la Loire.

Blessé à un œil durant les opérations, il refuse de quitter son poste. Encerclé, il est ensuite fait prisonnier le durant le combat d'Ouzouer-sur-Loire (Loiret)[16]. Libéré en décembre 1940 pour raison de santé[16], puis malade, il est promu colonel de réserve en mars 1941, pour être finalement rayé des cadres de l'armée d'armistice à compter du [1].

Profondément patriote[12], bien que dégagé de ses obligations militaires, dès son retour dans ses foyers il forme une unité de Résistance (groupe du 13e régiment d'artillerie), affiliée au réseau O.C.M[17]. Son engagement lui vaut la médaille de la Résistance (1947)[17].

Il reprend l'uniforme et participe aux combats de 1944-1945 de la Libération de la France : à Paris, dans le Morvan puis sur les poches de l'Atlantique (Royan, Pointe de Grave) où, en tant que colonel, il commande l'artillerie du Détachement d'Armée de l'Atlantique (D.A.Atl.) du général de Larminat[12] - [18].

En septembre 1945 il est démobilisé[1].

A l'issue du conflit mondial, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur (1947) et titulaire de trois citations supplémentaires à l'ordre de l'armée, ainsi que de la Bronze Star Medal américaine[1].

Après-guerre

Rendu à la vie civile, il préside la Commission consultative du plan du ministère de la France d'outre-mer (1945)[10] avant d'exercer les fonctions de conseiller de l'Union française (1947-1958)[10].

Membre du Conseil supérieur du FIDES (1948-1958)[10], il préside par ailleurs la Société de géographie commerciale[10].

Alfred Jacobson est élu membre titulaire de la 3e section de l'Académie des sciences d'outre-mer le [10].

En 1967 il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur[1].

Mort

Il décède le dans le 8e arrondissement de Paris à la suite d'une longue maladie[12].

Il est inhumé au cimetière de Passy dans le 16e arrondissement de Paris.

Vie privée

Alfred Jacobson se marie en 1re noce avec Charlotte Tourret (vers 1882-1948) en 1917[19] - [20] - [21] - [22].

Veuf, il se marie en 2de noce avec Jeannine Rodrigue (1920-2013) le 25 mars 1954[2] - [23].

Il n'a pas de postérité subsistante connue[23].

Distinctions

DĂ©corations

Alfred Jacobson est récipiendaire des décorations suivantes[1] - [8] :

Il totalise 14 titres de guerre (7 citations françaises, 2 citations américaines, 5 blessures de guerre)[1].

Prix

Hommage

Dans ses Mémoires, le général de Gaulle lui exprime l'hommage suivant[12] :

« Il a été, par sa bravoure, un magnifique exemple pour ses troupes et a fait preuve des plus hautes vertus de chef. »

Publications

  • Alfred Jacobson, Les grands ports rĂ©cents de l'AmĂ©rique du Sud, Le GĂ©nie civil, 1913.
  • Alfred Jacobson, Le rĂ´le de l'ingĂ©nieur dans la mise en valeur de la France d'Outre-mer, 1936, 6 pages.
  • Alfred Jacobson, A. Antoni, Des anticipations de Jules Verne aux rĂ©alisations d’aujourd'hui, J. de Gigord, 1937, 197 pages[25] (prix Montyon dĂ©cernĂ© par l'AcadĂ©mie française[24]).
  • Alfred Jacobson, Parmi nos souvenirs..., 1950, 153 pages.

Notes et références

  1. Base Léonore, « Dossier Alfred Léon Jacobson - cote 19800035/1351/56507 » (consulté le )
  2. Who's who in France, Paris, (lire en ligne), p.873
  3. « Nominations comme Officier d'académie », L’Univers israélite,‎ , p. 21/32 (lire en ligne)
  4. Architecture et urbanisme dans la France de Vichy, Collège de France éditions, coll. « Conférences », (ISBN 978-2-7226-0523-7, lire en ligne), Mention de l'épuration des Juifs dont a été victime Alfred Jacobson : p.66
  5. Ouvriers en banlieue, XIXe-XXe siècle, Les Ed. de l'Atelier ; Les Ed. Ouvrières, coll. « Patrimoine », (ISBN 978-2-7082-3369-0, lire en ligne), p. 230
  6. « Revue N°500 - L'essor du génie civil », Revue des Centraliens,‎ , p. 31 (vue 1/6) (lire en ligne)
  7. Ordre de la Libération - Base des Médaillés de la Résistance française, « Fiche Max Jacobson » (consulté le )
  8. Archives municipales de Paris, « Registre matricules militaires - 2e bureau - Classe 1905 (D4R1 1307) - Matricule 2196 - Dossier Alfred Jacobson pp. 1 à 6 » (consulté le )
  9. Décret de naturalisation du 26 février 1905
  10. Académie des sciences d'outre-mer, « Fiche académicien - Alfred Jacobson » (consulté le )
  11. « Revue N°510 - Les grands Centraliens du XXème siècle », Revue des Centraliens,‎ , p. 20 et 30 (vues 3 et 4/4) (lire en ligne)
  12. Association du souvenir aux morts des armées de Champagne et à leur chef, le général Gouraud, « Bulletin de juin 1977 - Nécrologie d'Alfred Jacobson - p.2/12 » (consulté le )
  13. « Éditorial "L'ingénieur aux colonies" », Technica - Revue technique mensuelle - Revue N°36,‎ , pp.16 et 17 (lire en ligne)
  14. « Chronique électorale », Le Figaro,‎ , p. 4/10 (lire en ligne)
  15. « A Boulogne-Billancourt », L'Intransigeant,‎ , p. 5/16 (lire en ligne)
  16. « Comptes rendus trimestriels des séances de l'Académie des sciences d'outre-mer · Volume 39 », Mondes et cultures,‎ (lire en ligne)
  17. Ordre de la Libération - Base des Médaillés de la Résistance française, « Fiche Alfred Léon Jacobson » (consulté le )
  18. Stéphane Weiss, Le réarmement français de 1944-1945, Presses universitaires de Rennes, , 232 p. (ISBN 9782753587465, lire en ligne), Mention du colonel Alfred Jacobson : p.195
  19. Alfred Jacobson, Parmi nos souvenirs...,
  20. John W. Leonard, Winfield Scott Downs, M. M. Lewis, Who's who in Engineering, , p. 917
  21. Biographical Encyclopedia of the World - Volume 1, (lire en ligne), p. 2408
  22. Who's who in France, Paris, , p. 457
  23. « Carnet du jour - décès de Mme Alfred Jacobson », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  24. Académie française, « Fiche Alfred Jacobson » (consulté le )
  25. Marius Richard, « Le rôle de l'ingénieur dans la vie moderne », La Liberté,‎ , p. 3/6 (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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