Albert Guérisse
Albert GuĂ©risse (1911-1989) est un mĂ©decin militaire et un rĂ©sistant belge[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous le nom de Pat O'Leary, il dirigea une filiĂšre dâĂ©vasion connue sous le nom de rĂ©seau Pat O'Leary ou de Pat Line, grĂące Ă laquelle plus de 600 aviateurs anglais et amĂ©ricains ont pu rentrer sains et saufs en Angleterre aprĂšs que leur appareil eut Ă©tĂ© abattu au-dessus de la France occupĂ©e.
Comte |
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Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 77 ans) Waterloo |
Nom de naissance |
Albert-Marie Edmond Guérisse |
Pseudonyme |
Patrick Albert (âPatâ) OâLeary |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Armes | |
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Grades militaires | |
Conflits | |
Lieux de détention |
Mauthausen (- |
Distinctions | Liste détaillée |
Biographie
Avant la guerre
Albert-Marie Edmond GuĂ©risse naĂźt Ă Bruxelles le . Il Ă©tudie la mĂ©decine Ă l'UniversitĂ© catholique de Louvain puis Ă lâUniversitĂ© libre de Bruxelles, en qualitĂ© d'Ă©lĂšve-mĂ©decin militaire. Lieutenant mĂ©decin en 1936, il est affectĂ© au 1er RĂ©giment de Lanciers qui est stationnĂ© Ă Spa, prĂšs de la frontiĂšre allemande.
Pendant la guerre
Le , lorsque les Allemands envahissent la Belgique, il participe Ă la Campagne des 18 jours. Pendant les combats de Juprelle et de Geluwe sur le canal Albert, il se distingue en allant porter secours aux blessĂ©s sous le feu ennemi, ce qui lui vaudra la Croix de Guerre. Le , quelques heures aprĂšs la capitulation de l'armĂ©e belge, il choisit de rejoindre les lignes anglaises afin de continuer la lutte. Il parvient le 1er juin Ă embarquer entre la Panne et Dunkerque sur le chalutier britannique Westward 760 vers lâAngleterre avec les troupes britanniques qui se replient. Le , il est renvoyĂ© en France par le navire Batavia II par Brest en vue dâun hypothĂ©tique regroupement des forces belges Ă Poitiers (siĂšge du gouvernement belge). Le il est dĂ©signĂ© pour le centre d'instruction du service de SantĂ© dans la rĂ©gion des Sables-dâOlonne. Le , sur le point d'ĂȘtre fait prisonnier des Allemands, il s'en Ă©vade et rejoint le centre de regroupement des blindĂ©s dans le sud de la France, Ă Lunel-Viel. AprĂšs la capitulation française, il refuse l'ordre de se laisser constituer prisonnier et rejoint la cĂŽte avec quelques officiers belges (les lieutenants Georges Danloy, Freddy GrĂ©ban de Saint-Germain, Jacques de Brabant, Nicod et de Jean de Selys Longchamps). Fin juin, ils embarquent Ă SĂšte sur un navire charbonnier avec des troupes de la lĂ©gion tchĂšque. ArrivĂ© dans la rade de Gibraltar le , GuĂ©risse profite de l'occasion de complĂ©ter lâĂ©quipage dâun navire marchand français (Le Rhin) que son commandant (PĂ©ri) compte mettre Ă la disposition de la marine anglaise.
Au mois d'aoĂ»t, Le Rhin accoste Ă Barry Docks (en). PĂ©ri devient le commandant Langlais et obtient de lâamirautĂ© britannique que le bateau et son Ă©quipage naviguent dĂ©sormais sous le pavillon du Blue Ensign, attribuĂ© aux navires commandĂ©s par un officier rĂ©serviste de la Royal Navy, ceux de la Navy Ă©tant sous le White Ensign et les bĂątiments commerciaux sous le Red Ensign. Câest ainsi que le lieutenant mĂ©decin GuĂ©risse est nommĂ© au grade de lieutenant-commander (capitaine de corvette) de la Royal Navy Volunteer Reserve (RNVR) et dĂ©tachĂ© au Naval Intelligence Department. Avec dâautres membres de lâĂ©quipage, il reçoit un entraĂźnement de six semaines d'agent pour des missions dâinfiltration en territoire ennemi. Ayant Ă prendre un nom anglais afin de ne pas ĂȘtre reconnu comme Belge en cas de capture, il choisit OâLeary, nom dâun Canadien français quâil avait cĂŽtoyĂ© pendant ses Ă©tudes : avec un tel nom Ă consonance irlandaise, les Anglais lui attribuent dâemblĂ©e le prĂ©nom de Patrick.
Le Rhin reçoit un armement et prend le nom de HMS Fidelity[2], destinĂ© Ă des opĂ©rations clandestines. Il opĂ©rera en MĂ©diterranĂ©e et dans lâAtlantique comme mystery-ship, subissant rĂ©guliĂšrement des transformations et des changements dâaspect, spĂ©cialisĂ© dans les coups de main de sabotage sur les cĂŽtes françaises, la dĂ©pose et la rĂ©cupĂ©ration dâagents du SOE.
Le , il reçoit pour mission de dĂ©barquer des agents du SOE Ă proximitĂ© de Collioure sur la cĂŽte du Roussillon et d'embarquer une quinzaine d'hommes qui devaient quitter la France. L'embarcation dans laquelle il se trouve est repĂ©rĂ©e par les garde-cĂŽtes qui la prennent en chasse et la mitraillent. Le moteur est endommagĂ© et l'Ă©quipage est arrĂȘtĂ© par les autoritĂ©s du rĂ©gime de Vichy. Il se prĂ©sente sous son identitĂ© d'emprunt Patrick OâLeary, aviateur canadien cherchant Ă gagner Gibraltar. Il est successivement emprisonnĂ© Ă Port-Vendres, Marseille, Toulon et enfin Saint-Hippolyte-du-Fort prĂšs de NĂźmes oĂč de nombreux soldats britanniques sont prisonniers. Il s'Ă©vade le en permettant la fuite d'une trentaine de militaires anglais.
Il rejoint Ă Marseille une ligne d'Ă©vasion mise en place en janvier 41 par le capitaine Ian Garrow qui a dĂ©jĂ pu rapatrier une centaine de militaires britanniques restĂ©s sur le territoire français aprĂšs la capitulation. Tous les membres du rĂ©seau sont des rĂ©sistants français. Garrow a installĂ© Ă Lille une cellule de recherche et d'acheminement vers la zone non-occupĂ©e, Ă©tabli Ă Marseille et Perpignan des centres d'hĂ©bergement et organisĂ© une filiĂšre par les PyrĂ©nĂ©es, vers Barcelone puis Gibraltar ou Lisbonne. L'amirautĂ© britannique est interrogĂ©e par radio sur le sort de O'Leary: du fait qu'il parle couramment le français et qu'il a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une formation d'agent secret par le Naval Intelligence Service, Garrow souhaite le garder pour adjoint. Il en est informĂ©, par un message Ă la BBC : «Adolphe doit rester»[3]. Garrow, recherchĂ© par la police, confie la direction de l'organisation Ă O'Leary. De nouvelles filiĂšres s'organisent pour Ă©vacuer des « colis » vers l'Espagne ou la MĂ©diterranĂ©e. Un aviateur abattu dans le Nord peut ainsi ĂȘtre Ă©vacuĂ© par l'Espagne en douze jours. En octobre, Garrow est capturĂ© par la milice de Vichy. Londres confirme O'Leary dans sa fonction de chef du rĂ©seau.
à partir de ce moment, l'organisation va se développer : les aviateurs abattus sont de plus en plus nombreux, et comme beaucoup de militaires britanniques sont en prison ou en camp d'internement, des plans d'évasion groupée sont étudiés. Le réseau va étendre son activité jusqu'au sud de la Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Son chef doit déléguer le recrutement de nouveaux agents à des responsables locaux, ce qui facilite l'introduction des traßtres.
En , sur ordre de Londres, il passe les PyrĂ©nĂ©es et rejoint Gibraltar pour recevoir des ordres du MI9 (Branche Ăvasion du Military Intelligence). La discussion porte notamment sur le rĂŽle d'Harold Cole,dont O'Leary est convaincu qu'il a trahi et vendu aux allemands les membres du secteur nord du rĂ©seau et sur l'organisation d'Ă©vasions de masse d'aviateurs et de militaires du corps expĂ©ditionnaire britannique rĂ©cemment transfĂ©rĂ©s dans des camps de dĂ©tention dans le sud de la France[4]. DĂ©but avril, il est de retour en France, dĂ©posĂ© clandestinement avec un opĂ©rateur-radio par un chalutier sur la cĂŽte, il reprend son activitĂ© de chef du rĂ©seau. En mai, a lieu le procĂšs de Garrow (dĂ©fendu par Gaston Deferre) qui est condamnĂ© Ă dix ans de prison. En juillet, O'Leary apprend par radio qu'il est dĂ©corĂ© par les britanniques de l'Ordre du Service distinguĂ© (DSO). Jusqu'Ă l'occupation en de la zone libre par les Allemands, plusieurs embarquements d'aviateurs[5] sont organisĂ©s sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne, Ă chaque fois de 35 Ă 50 hommes (Canet-Plage, calanques de Cassis...)[6]. Ensuite, ce ne sera plus possible vers Gibraltar qu'avec l'aide passeurs espagnols anti-franquistes (notamment le groupe de Francisco Ponzan Vidal)[7] au travers des PyrĂ©nĂ©es puis la traversĂ©e de l'Espagne. La Gestapo, dĂ©sormais trĂšs active dans l'ex-"zone non occupĂ©e", resserre son emprise autour du rĂ©seau. En dĂ©cembre, les Britanniques demandent le retour de Garrow Ă Londres. GrĂące Ă un uniforme de gardien de contrefaçon que O'Leary et Nancy Wake lui font parvenir dans sa cellule du camp de prisonniers de Mauzac (Dordogne), Garrow sâĂ©chappe le et sera rapatriĂ© vers l'Angleterre. O'Leary poursuit l'extension du rĂ©seau, rĂ©cupĂ©rant des aviateurs jusqu'au nord de la France et en Belgique.
En , il apprend qu'il est proposĂ© pour la MĂ©daille du Courage polonaise. En fĂ©vrier, la filiĂšre est infiltrĂ©e et trahie par le Français Roger Le Neveu dit « Le lĂ©gionnaire »[8]. Le , O'Leary est arrĂȘtĂ© dans un bar de Toulouse. Pour prĂ©venir les membres du rĂ©seau et les britanniques du MI9, il sâarrange pour que lâun des plus jeunes membres du rĂ©seau, Fabien de Cortes, avec qui il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©, parvienne Ă s'Ă©vader du train qui les transporte vers la prison. Soumis Ă la torture, O'Leary ne parle pas. La Gestapo ne le connait que sous son identitĂ© de Canadien Français, officier de la Royal Navy, et jusqu'Ă la fin de la guerre, personne de son entourage ne connaĂźtra sa vĂ©ritable identitĂ© de mĂ©decin militaire belge. La filiĂšre d'Ă©vasion sera reprise par Marie-Louise Dissard sous le nom de rĂ©seau Françoise. D'octobre 41 Ă mars 43, la filiĂšre rapatriera vers lâAngleterre plus de 400 aviateurs abattus, britanniques, amĂ©ricains et polonais et quelque 50 agents des services secrets anglais, ainsi que des rescapĂ©s de Saint-Nazaire et de Dieppe[9].
Le , il est catĂ©gorisĂ© Nacht und Nebel, c'est-Ă -dire destinĂ© Ă disparaĂźtre "dans la nuit et le brouillard" (Nacht und Nebel), il est dĂ©portĂ© au camp de concentration de Mauthausen. Le , il est transfĂ©rĂ© au camp de Natzwzeiler Struthof (Alsace) d'oĂč il parvient, via un prisonnier de guerre rencontrĂ© au chargement Ă la gare de Schirmeck, Ă faire passer un message qui parviendra en Angleterre, faisant savoir que « Pat est vivant en Allemagne ». Il assiste Ă lâarrivĂ©e au camp de quatre agents fĂ©minins du SOE : AndrĂ©e Borrel, Vera Leigh, Diana Rowden et Sonia Olschanezky, qui sont toutes exĂ©cutĂ©es et brĂ»lĂ©es au four crĂ©matoire. AprĂšs la guerre, O'Leary et Brian Stonehouse tĂ©moigneront du sort de ces femmes lors des procĂšs pour crimes de guerre nazis. Le , il est transfĂ©rĂ© au Camp de concentration de Dachau[10]. Le , il est affectĂ© Ă l'AuĂenkommando de Bad Tölz. Le , il est ramenĂ© au camp de Dachau. Il participe alors Ă la crĂ©ation du ComitĂ© international clandestin avec les reprĂ©sentants des 16 nationalitĂ©s prĂ©sentes, qui le choisissent comme PrĂ©sident. Le , le camp de Dachau est libĂ©rĂ© par le 157e Infantry (en) de la 45e division d'infanterie de l'armĂ©e amĂ©ricaine. Ă la demande des AmĂ©ricains et avec leur aide, OâLeary assure le commandement du camp pendant une dizaine de jours avant d'ĂȘtre rappelĂ© le Ă Londres, via Paris.
- Formulaire d'enregistrement de âPat O'Learyâ en tant que prisonnier Ă Mauthausen
- Liste des effets personnels Ă Natzweiler
- Demande (estampillé « SECRET ») de son rapatriement aprÚs la libération de Dachau
- Fiche de travail sur la demande de rapatriement de « Patrick Albert O'Leary » (classĂ© âVIPâ)
- Rapport (estampillé « SECRET ») sur son rapatriement
AprĂšs la guerre
En 1946, il est dĂ©signĂ© comme membre de la War Crime Commission au procĂšs de Nuremberg[11].Fin octobre, il est dĂ©mobilisĂ© de la Royal Navy, reprend son vrai nom et rejoint l'armĂ©e belge, dans son unitĂ© d'origine, le 1er rĂ©giment de Lanciers Ă Spa. En 1947, il Ă©pouse Sylvia Cooper-Smith[12]. Il se porte volontaire pour le bataillon belge engagĂ© par l'ONU en CorĂ©e. Il s'y distingue en allant chercher sous le feu ennemi un soldat blessĂ©. En 1953, il est dĂ©signĂ© comme adjoint au chef du service mĂ©dical du 1er Corps d'armĂ©e, stationnĂ© Ă Cologne (RFA). En 1961, il est dĂ©signĂ© Directeur Inter-Forces du service de santĂ© des Forces belges en Allemagne. Il prend sa retraite, avec le grade de GĂ©nĂ©ral-major en 1970. De 1956 Ă 1985 il prĂ©side le ComitĂ© International de Dachau (CID), obtenant de lâEtat de BaviĂšre dĂšs 1958 un subside pour la transformation du camp en mĂ©morial et en 1966 une convention pour le classement protĂ©gĂ© du site et du MusĂ©e, et leur entretien sous contrĂŽle du CID.
Albert GuĂ©risse meurt Ă Waterloo (Belgique) le , Ă lâĂąge de 78 ans[13].
En 1991, un mémorial en l'honneur de Albert Guérisse est érigé à Saint-Hubert[14].
Distinctions honorifiques
Albert Guérisse a reçu 37 décorations de différents pays, notamment :
- Royaume-Uni (3) : Distinguished Service Order (D.S.O.) en 1942, la George Cross[15] en 1946 (dont il est le seul citoyen non-britannique au monde Ă en avoir Ă©tĂ© honorĂ©) et en 1980, la chevalerie honoraire de lâOrdre de l'Empire britannique (Knight of the British Empire - K.B.E.).
- France (7) : Officier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-45 avec étoile en Vermeil (2 citations), Médaille de la Résistance française, Médaille de la France Libre, Médaille d'honneur des épidémies, Médaille commémorative 1939-45, Médaille d'Honneur du Service de Santé des Armées.
- U.S.A. (6) : Officer of the Legion of Merit, Medal of Freedom with gold palm, Atlantic Star with one rosette, United Nations Service Medal, Campaign Atlantic Star1939-1945, Africa Star, Presidential Unit Citation - Distinguished Unit Emblem,
- Belgique (15) : Croix Militaire de 2e classe, Croix de Guerre (5 citations), MĂ©daille de la RĂ©sistance, Croix des ĂvadĂ©s, Croix du Prisonnier Politique 1940-45 avec 5 Ă©toiles, Grand Officier de l'Ordre de la Couronne, Commandeur de la l'Ordre de la Couronne, MĂ©daille militaire de 1re classe pour acte de courage, Croix militaire de 1re classe, Grand Officier de l'Ordre de LĂ©opold avec palme, Commandeur de l'Ordre de LĂ©opold II, FourragĂšre de l'Ordre de LĂ©opold, MĂ©daille commĂ©morative de la guerre 1940-1945 avec les barrettes « La Lys » et « La Gette », MĂ©daille de Volontaire de Guerre combattant avec barrette en argent CORĂE, MĂ©daille commĂ©morative des thĂ©Ăątres d'opĂ©rations extĂ©rieurs avec barrette en bronze CORĂE.
- Pologne (2) : MĂ©daille du sacrifice et du courage (pl), Croix de Guerre.
- Corée (3) : Cheun-Su Order of Military Merit (Korea) (en), Korean War Service Medal, Chung Mu Distinguished Military Medal with Silver Star,
- GD de Luxembourg : Croix d'Honneur et du MĂ©rite Militaire en Vermeil avec Palmes
- Concession nobiliaire au titre de Comte en 1986. (Belgique).
Citations
Citation Ă l'ordre du 1er RĂ©giment de Lanciers et Croix de Guerre (B)
« Le , Ă Juprelle, le 1er RĂ©giment de Lanciers fut soumis sur route en colonne et Ă l'arrĂȘt, sans aucun moyen efficace de riposte, Ă un bombardement intensif aĂ©rien, qui dura avec de courtes intermittences de 16h Ă 20h. Le RĂ©giment Ă©prouva des pertes sĂ©vĂšres. N'hĂ©sitant pas Ă payer de sa personne, le lieutenant mĂ©decin GuĂ©risse se porte au secours des blessĂ©s et des mourants, sous le feu, obligĂ© pour ce faire de quitter l'abri constituĂ© par la voĂ»te d'une cave oĂč s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© une partie de l'Ă©tat-major. GuĂ©risse, qui s'est du reste par la suite distinguĂ© encore de façon plus Ă©clatante, n'a donc pas hĂ©sitĂ© dĂšs le premier jour de la campagne Ă donner Ă tous les exemples du courage et du sentiment du devoir. »
Croix de Guerre (B)
« Le Ă Juprelle, alors que son rĂ©giment Ă©tait soumis Ă des bombardements aĂ©riens violents et meurtriers, n'a pas hĂ©sitĂ© Ă se porter sous le feu, au secours des blessĂ©s et des mourants. Ă montrer le mĂȘme mĂ©pris du danger les 25 et aux combats de Geluwe, en se portant Ă de nombreuses reprises sur la ligne de feu, pour y prodiguer ses soins et ses encouragements. »
Officier de la LĂ©gion d'Honneur (F)
« Guerrier prestigieux, magnifique officier, n'a cessĂ© durant cinq ans de rendre les plus grands services Ă la cause alliĂ©e. Rallie l'Angleterre en 1940 aprĂšs une Ă©vasion difficile Ă bord d'un bĂątiment français. Devenu dans la marine britannique le lieutenant commander Patrick O'Leary, prend part en qualitĂ© de chef d'une Ă©quipe franco-belge, Ă bord d'un bateau piĂšge HMS- Fidelity - ex RHIN - Ă de nombreuses missions spĂ©ciales sur les cĂŽtes de France occupĂ©es par l'ennemi. Donne au cours de ses missions de multiples preuves de son courage. DemeurĂ© en France en juillet 41 au cours d'une de ses missions, fonde et dirige pendant un an et demi le rĂ©seau PAT, sauvant de la captivitĂ© plusieurs centaines d'aviateurs alliĂ©s descendus en France en les aidant Ă rejoindre les forces combattantes. ArrĂȘtĂ© en mars 43, torturĂ© par la Gestapo, condamnĂ© Ă mort, dĂ©portĂ© Ă Mauthausen, puis Ă Dachau, devient dans ce camp le prĂ©sident du comitĂ© international de rĂ©sistance du camp. Ne se dĂ©partit jamais de son moral Ă©levĂ©, de sa foi en la victoire finale et de son idĂ©al d'homme libre. A bien mĂ©ritĂ© de sa Patrie, de la France et des Nations AlliĂ©es. »
Croix de Guerre (F)
« RĂ©sistant de la premiĂšre heure, il fut arrĂȘtĂ© le au cours d'une tentative de dĂ©barquement sur les cĂŽtes de France et internĂ© au camp de St-Hippolyte-du-Fort (Gard). S'Ă©vada le aprĂšs avoir permis Ă 30 militaires anglais de prendre la fuite. Prit en le commandement d'un important rĂ©seau d'Ă©vasion dont les filiĂšres couvriront bientĂŽt toute l'Ă©tendue du territoire français. Parmi ses innombrables exploits, il compte l'Ă©vacuation de 125 militaires alliĂ©s, effectuĂ©s en cinq embarquements. Son rĂ©seau rapatria de 1941 Ă 1943 plus de 600 militaires alliĂ©s. ArrĂȘtĂ© le sur dĂ©nonciation, torturĂ© par la Gestapo, rĂ©ussit en plein interrogatoire Ă faire disparaĂźtre des piĂšces compromettantes pour ses agents arrĂȘtĂ©s. DĂ©portĂ© en septembre 43 Ă Natzwzeiler, puis Ă Dachau, il eut une conduite au-dessus de tous Ă©loges. Patriote ardent, chef remarquable, Albert GuĂ©risse dont le pseudonyme Patrick O'Leary est devenu lĂ©gendaire dans les groupes d'Ă©vasions, restera l'une des plus belles figures de la rĂ©sistance française. »
MĂ©daille d'Honneur des ĂpidĂ©mies (F)
« Pour soins donnĂ©s aux prisonniers de Dachau, alors qu'il y Ă©tait lui-mĂȘme dĂ©tenu. »
Medal of Freedom with Golden Palm (USA)
« Albert E.M. Guérisse, alias Patrick O'Leary, belgian civilian, for exceptionnally meritorious achievement which aided the United Statesin the prosecution of the war against the enemy in Continental Europe, while on duty whith the british Royal Navy, from december 1940 to March 1943. With total disregard for the extreme dangers in which his activities placed him, he carried out a long series of brilliant operations in enemy ocupied France, resulting in the safe evacuation of more than three hundred Allied military personnel. His bold conceptions, exemplary courage and his extraordinary capacity for organisation and leadership marked him as one of the most outstanding leaders in the invaluable work of escape and evasion and contributed immesurably to the success of the war effort. Thereby meriting the highest praise and recognition of the United States. »
War Medal of the Republic of Korea
« S'est offert volontairement pour aller chercher un blessé se trouvant sous l'action directe des mitrailleuses ennemies à 100 mÚtres. Aidé par un tank, a réussi à sauver la vie du soldat Herlin, l'a évacué à la station de soins et a ensuite rejoint le bataillon en hélicoptÚre. »
Officier de l'Ordre de LĂ©opold avec Palme (B)
« Officier mĂ©decin d'une Ă©nergie indomptable, fit preuve Ă maintes reprises d'intrĂ©piditĂ©, de tĂ©nacitĂ© et de mĂ©pris de la mort. Lors de la capitulation française, rejoignit Gibraltar ou sur ses instances, il fut incorporĂ© dans la marine britannique sous le nom de Patrick Albert O'Leary. En qualitĂ© de lieutenant commander, participa Ă une sĂ©rie d'opĂ©rations dans la MĂ©diterranĂ©e oĂč il fut malheureusement capturĂ© en . S'Ă©vada et constituera en France un groupe d'action favorisant l'Ă©vasion des militaires alliĂ©s. Se vit octroyer en 1942 la D.S.O. en rĂ©compense de ses mĂ©rites. En fut arrĂȘtĂ© par la Gestapo et soumis Ă l'interrogatoire. DirigĂ© sur les camps de concentration, passa par Neuebrenne et Dachau oĂč il se distingua par son cran et sa rĂ©sistance Ă l'action ennemie. En mai 1945 lors de la libĂ©ration du camp de Dachau, resta auprĂšs de ses compagnons d'infortune, auquel il prodigua ses soins, jusqu'Ă ce qu'il reçut l'ordre de rentrer au pays. »
Officier de l'Ordre de LĂ©opold II avec palme (B)
« Officier mĂ©decin au service des Nations unies en CorĂ©e, a toujours fait preuve d'une Ă©nergie indomptable et d'un mĂ©pris absolu du danger. Au cours de l'action du ,s'est offert spontanĂ©ment pour aller rechercher un blessĂ© grave Ă moins de 150 mĂštres des lignes ennemies; a rĂ©ussi avec l'aide d'un tank amĂ©ricain et sous une grĂȘle de balles Ă le ramener au poste de secours.Cette mission accomplie, insista pour rejoindre immĂ©diatement le bataillon qui Ă©tait encerclĂ©, opĂ©ration qu'il effectua par hĂ©licoptĂšre. »
Bibliographie
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- Vincent Brome (trad. Anne Argela et Marcel Jullian), L'Histoire de Pat O'Leary, Paris, Amiot-Dumont, coll. « Visages de lâaventure », , 244 p.
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Filmographie
Sources
Voir aussi
Références et Notes
- (en) « General AME Guérisse »
- (en) « HMS Fidelity : mysteryship »
- (en) Michael RD Foot, Resistance, p.244
- (en) Donald Darling, Secret Sunday, London, William Kimber & Co Limited, , 208 p. (ISBN 0 7183 0054 8), pp.58 et 64
- (en) « Ships associated with the Pat O'Leary escape line »
- (en) Airey Neave, Saturday at MI9, p.94
- André Balent, « Francisco PONZAN VIDAL », sur Le Maitron
- « René COZANET, résistant déporté »
- (nl) DBNL, « Paul Louyet, België in de Tweede Wereldoorlog. Deel 4 · dbnl », sur DBNL (consulté le )
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- https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/16161262.2006.10555131?needAccess=true
- « oleary.be/page/about/ »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- François Robert, « Albert Guérisse, l'espion qui venait de chez nous, est mort dimanche », Le Soir, 29 mars 1989 [lire en ligne]
- Eric Burgraff, « Un mémorial pour Albert Guérisse. De Dachau à Saint-Hubert », Le Soir, 12 juin 1991 [lire en ligne]
- (en) « The London Gazette »
- (en) « This your life »,