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Akebia quinata

L’AkĂ©bie Ă  cinq feuilles (Akebia quinata) est une plante de la famille des Lardizabalaceae.

C'est une liane semi-persistante originaire des forĂȘts tempĂ©rĂ©es d'Asie orientale : Japon (HonshĆ«), CorĂ©e, Chine (jusqu'au Hubei). Ses fleurs odorantes s'Ă©panouissent d'avril Ă  mai.

Principalement diffusĂ©e comme plante dĂ©corative, l’akĂ©bie est aussi un fruit/lĂ©gume comestibles mal connu en occident, sous-exploitĂ© et prometteur : les essais de domestication sont en cours en Asie septentrionale. Sa rusticitĂ© est assez bonne , elle peut rĂ©sister Ă  des tempĂ©ratures assez basse, jusqu’à -15 °C, ce qui correspond a une zone de rusticitĂ© 7b.

Les fruits de différentes couleurs selon les variétés (du blanc au pourpre-bleu) murissent entre septembre et octobre. La pulpe douce et gélatineuse représente entre 17 % et 40 % du poids de fruits[1], elle entoure les graines (amÚres si on les croque). Le mésocarpe amer se mange cuit.

Étymologie

Le mot « akĂ©bie » est la transcription phonĂ©tique du nom vernaculaire japonais de la plante (ă‚ąă‚±ăƒ“ / 開け漟). Il est composĂ© de « akĂ© » (開け, ouvert) et de « bi » (漟, fruit) et signifie littĂ©ralement « fruit ouvert »[2].

Historique et domestication

L'akébie est depuis toujours fruit de cueillette (y compris pour les singes japonais en hiver[3]) pour sa pulpe et ses utilisations médicinales[1], notamment en médecine chinoise : diurÚtique, amélioration de la circulation sanguine, détoxication et anti-cancer[4].

La domestication en tant que fruit cultivé débute en Chine dans les années 1950 par la collecte des variétés sauvages. Dans le Nord du Japon, sa culture date du début du XXIe siÚcle. Les Chinois avancent rapidement vers la commercialisation de fruits de culture.

L'objectif de la sĂ©lection est un fruit plus gros[1], d’une couleur bleue sĂ©duisante, vendu pour sa pulpe. Les fruits de culture sont rĂ©coltĂ©s une semaine avant leur ouverture spontanĂ©e[1]. L’amĂ©lioration des cultures vise Ă  obtenir des fruits Ă  la pulpe abondante et aux graines peu sensibles sous la dent ou molles, ainsi qu'une maitrise des problĂšmes d'interfĂ©condation.

  • Fleurs mĂąles (les petites) et femelles
    Fleurs mĂąles (les petites) et femelles
  • Fruits
    Fruits

Nutrition

La publication la plus complĂšte est chinoise[1] ; les auteurs considĂšrent le fruit d'akĂ©bie comme un « nouveau fruit » potentiel Ă  cause « de sa valeur nutritionnelle et de sa contribution potentielle Ă  une alimentation saine ». En 2005 Wang Zhongyan et al. ont dĂ©montrĂ© l'intĂ©rĂȘt de domestiquer et de commercialiser le fruit[4].

« La pulpe du fruit sec contient 50,32 % de sucre au total, 2,45 % de protĂ©ines brutes, 4,03 % de matiĂšres grasses, 3,86 % de fibres, et 6,38 % de cendres (Wang et al., 2004). Les sucres comprennent du fructose (4,10 g / 100 g), du glucose (2,78 g / 100 g) et du saccharose (1,57 g / 100 g). L’akĂ©bie semble Ă©tonnamment riche en vitamine C (108-930 mg / 100 g). La teneur en zinc, fer et manganĂšse est supĂ©rieure Ă  celle des fruits tels que la pomme, la poire, l'orange
 » (citation de la publication Li Li et al.)[1]

Le gout insipide de la pulpe devient « délicat, doux et de texture juteuse, évoquant banane, litchi, et fruit de la passion », à maturité pour les meilleurs cultivars.

L'activité anti oxydante est mal connue, une étude coréenne la met en évidence dans un vinaigre d'akébie[5].

Utilisation et recettes

Le fruit de l'akébie ouvert

La pulpe

La partie gélatineuse sucrée qui entoure les graines se mange crue quand le fruit s'ouvre, son gout n'est pas trÚs marqué. On la laisse fondre dans la bouche sans croquer les graines[6]. La pulpe séparée des graines dans une passoire sert à la confection des glaces et sorbets, des liqueurs[7].

L'enveloppe

Le mésocarpe amer se consomme cuit, principalement sauté ou frit en tempura[8] : cuit, il conserve une texture croquante et une légÚre amertume.

Les pousses

Les jeunes pousses se consomment cuites en brĂšdes[9].

MĂ©decine traditionnelle

La tige d’Akebia quinata — mutong en chinois[10] — contient[11] un akeboside[12], l'akebine[13]. La mĂ©decine chinoise l'utilise en dĂ©coction comme antalgique, antifongique, anti-inflammatoire, diurĂ©tique, emmĂ©nagogue, fĂ©brifuge, laxatif, galactogĂšne, stimulant, stomachique et vulnĂ©raire[14].

La recherche chinoise actuelle inventorie les composants d’AkĂ©bia quinata et leur action anti tumorale[15] - [16].

Saponines

Comme la margose ou l'aubergine, la présence de saponines[17] dans le mésocarpe et dans les graines[18] - [19] entraine une action anti-inflammatoire, une inhibition de la sensibilité à la douleur est également démontrée chez le rat[20]. L'inventaire des triterpÚnes-glucosides est en cours[21] - [22] - [11].

Galerie

  • Une fleur femelle et cinq fleurs mĂąles (mont Ibuki)
    Une fleur femelle et cinq fleurs mĂąles (mont Ibuki)
  • Fruit
    Fruit
  • Planche botanique
    Planche botanique
  • DĂ©tail de l’inflorescence
    DĂ©tail de l’inflorescence

Notes et références

  1. (en) Li Li, Xiaohong Yao, Caihong Zhong et Xuzhong Chen, « Akebia: A Potential New Fruit Crop in China », HortScience, vol. 45,‎ , p. 4–10 (ISSN 0018-5345 et 2327-9834, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Kƍji Tanaka, Yakusƍ kenkƍhƍ, èŹ›è«‡ç€Ÿ,‎ (ISBN 4-06-195372-9 et 978-4-06-195372-7, OCLC 674869656, lire en ligne)
  3. (en) Toshitaka Iwamoto, « Food and nutritional condition of free ranging Japanese monkeys on Koshima Islet during winter », Primates, vol. 23,‎ , p. 153–170 (ISSN 0032-8332 et 1610-7365, DOI 10.1007/BF02381158, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Wang Zhongyan, Zhong Caihong, Bu Fanwen et Peng Difei, « Akebia - a valuable wild fruit under domestication », Agricultural Science & Technology, vol. 6,‎ (lire en ligne AccĂšs payant, consultĂ© le ).
  5. Eun-Kyoung Lee, Woo-Young Kwon, Ji-Won Lee et Jin-A Yoon, « 윌늄 엎맀 식쎈의 품질íŠč성 및 항산화 활성 », Journal of the Korean Society of Food Science and Nutrition, vol. 43,‎ , p. 1217–1227 (ISSN 1226-3311, DOI 10.3746/jkfn.2014.43.8.1217, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (ja) « 9 délicieuses façon de manger la vigne chocolat »
  7. et farci
  8. « Udo and Kinome/ă‚Šăƒ‰ăšæœšăźèŠœ », sur blogspot.pt (consultĂ© le ).
  9. (en) Shiu-ying Hu, Food Plants of China, Chinese University Press, (ISBN 9789629962296, lire en ligne)
  10. (en) Y. P. S. Bajaj, Medicinal and Aromatic Plants III, Springer Science & Business Media, (ISBN 9783642840715, lire en ligne)
  11. (en) « akeboside »
  12. (en) Joseph P. Hou et Youyu Jin, The Healing Power of Chinese Herbs and Medicinal Recipes, Routledge, (ISBN 9780789022011, lire en ligne)
  13. (en) Hson-Mou Chang et Paul Pui-Hay But, Pharmacology and Applications of Chinese Materia Medica: (Volume I), World Scientific, (ISBN 9789814612579, lire en ligne)
  14. Hyun-Ju Jung, Chong Ock Lee, Kyung-Tae Lee et Jongwon Choi, « Structure–Activity Relationship of Oleanane Disaccharides Isolated from Akebia quinata versus Cytotoxicity against Cancer Cells and NO Inhibition », Biological and Pharmaceutical Bulletin, vol. 27,‎ , p. 744–747 (DOI 10.1248/bpb.27.744, lire en ligne, consultĂ© le )
  15. Hong-Guang Jin, A. Ryun Kim, Hae Ju Ko et Sang Kook Lee, « Three New Lignan Glycosides with IL-6 Inhibitory Activity from Akebia quinata », Chemical and Pharmaceutical Bulletin, vol. 62,‎ , p. 288–293 (DOI 10.1248/cpb.c13-00668, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Akira Ikuta et Hideji Itokawa, « 30-Noroleanane saponins from callus tissues of Akebia quinata », Phytochemistry, vol. 28,‎ , p. 2663–2665 (DOI 10.1016/S0031-9422(00)98063-4, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. Jyunichi Kawata, Munekazu Kameda et Mitsuo Miyazawa, « Constituents of Essential Oil from the Dried Fruits and Stems of Akebia quinata (THUNB.) DECNE. », Journal of Oleo Science, vol. 56,‎ , p. 59–63 (DOI 10.5650/jos.56.59, lire en ligne, consultĂ© le )
  18. Ryuichi Higuchi et Toshio Kawasaki, « Pericarp Saponins of Akebia quinata DECNE. I. Glycosides of Hederagenin and Oleanolic Acid », Chemical & Pharmaceutical Bulletin, vol. 24,‎ , p. 1021–1032 (DOI 10.1248/cpb.24.1021, lire en ligne, consultĂ© le )
  19. Jongwon Choi, Hyun-Ju Jung, Kyung-Tae Lee et Hee-Juhn Park, « Antinociceptive and Anti-Inflammatory Effects of the Saponin and Sapogenins Obtained from the Stem of Akebia quinata », Journal of Medicinal Food, vol. 8,‎ , p. 78–85 (ISSN 1096-620X, DOI 10.1089/jmf.2005.8.78, lire en ligne, consultĂ© le )
  20. Yoshihiro Mimaki, Saya Doi, Minpei Kuroda et Akihito Yokosuka, « Triterpene Glycosides from the Stems of Akebia quinata », Chemical and Pharmaceutical Bulletin, vol. 55,‎ , p. 1319–1324 (DOI 10.1248/cpb.55.1319, lire en ligne, consultĂ© le )
  21. Akira Ikuta et Hideji Itokawa, « Triterpenoids of Akebia quinata callus tissue », Phytochemistry, vol. 25,‎ , p. 1625–1628 (DOI 10.1016/S0031-9422(00)81222-4, lire en ligne, consultĂ© le )

Liens externes

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