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Vulnéraire

Vulnéraire, du latin vulnerarius (de vulnus, blessure) désigne de manière générale ce qui est propre à la guérison des plaies ou des blessures.

Marchand de vulnéraire, vers 1820, musée Carnavalet.

Dans le domaine de la médecine humaine ou vétérinaire, vulnéraire employé seul ou associé peut alors désigner un produit ou médicament ou une préparation (sous forme de liquide ou poudre) propre à guérir une blessure (cicatrisant), ou que l'on administre après un traumatisme.

Histoire

Les moines composèrent des vulnéraires à base de plantes, destinés à se soigner eux-mêmes ou à réconforter et à soigner leurs hôtes de passage malades ou blessés ; un grand nombre de ces élixirs ont évolué vers la liqueur classique de nos jours[1]. On a aussi utilisé le cambium séché et broyé de certains arbres, tel celui du Mélèze (Larix decidua)[2].

Parmi les vulnĂ©raires, l'eau vulnĂ©raire ou eau d'arquebusade est une teinture officinale, c'est-Ă -dire une solution mĂ©dicamenteuse obtenue par action prolongĂ©e de l'alcool sur des plantes aromatiques, rĂ©putĂ©e vulnĂ©raires. On peut aussi citer les « thĂ©s suisses Â»[3] ou l'« Eau spiritueuse vulnĂ©raire et cosmĂ©tique de Comère Â»[4]

DiffĂ©rentes plantes autrefois utilisĂ©es comme vulnĂ©raires en Europe et encore très utilisĂ©es dans les pharmacopĂ©es traditionnelles de certaines zones du monde[5] sont appelĂ©es « vulnĂ©raire Â» : voir Ă  ce sujet VulnĂ©raire (plante).

Ces plantes étaient (ou sont) cueillies fraiches dans la nature et notamment préparées ou vendues par les herboristes, apothicaires et pharmaciens ou parfois cultivées dans les jardins ou dans des jardins d'apothicaires [6].

Boules vulnéraires d'acier

La « vĂ©ritable boule vulnĂ©raire de Mars Â» (aussi dite Globuli martiales ou « boule vulnĂ©raire d'acier Â» ou boule d'« acier tartarisĂ© ») Ă©tait fabriquĂ©e Ă  Nancy selon une recette secrète par Claude-Charles Guoery, Concierge de l'HĂ´tel-de-Ville de Nancy. Ce remède est Ă©voquĂ© en 1725 dans la PharmacopĂ©e de Strasbourg[7] mais divers variantes et produits proches seront produits jusqu'en 1972 ; on en tirait une solution ferrugineuse Ă  administrer au patient, qui Ă©tait rĂ©putĂ©e soigner de nombreux maux (« blessures, Coupures, Meurtrissures, HĂ©morragies, Migraines, Coliques, Fluxions, Dislocations, PleurĂ©sies, Sciatiques, Rhumatismes, duretĂ© de Rate, Mal-de-Mere ou Vapeurs, Perte de sang, Pâles-couleurs. Ladite Eau de Boule a aussi la vertu tirer les Ă©pines dans quelques parties du corps qu'elles soient. » Pour l'utiliser « il faut prendre de l'eau de fontaine, la faire tiĂ©dir sur une assiette de terre, dans laquelle on roulera la Boule jusqu'Ă  ce qu'elle soit noire, y ajouter moitiĂ© d'eau de-vie pour les embrocations, un tiers seulement lorsqu'on veut en boire »). Ces recettes sont tombĂ©es en dĂ©suĂ©tude face de nouveaux complexants du fer plus efficaces que le tartrate (citrate et gluconate notamment).

Notes et références

  1. Définition du CNTRL: Vulnéraire
  2. Couplan, François (2009) Le régal végétal : plantes sauvages comestibles ; Editions Ellebore, 527 pages
  3. Lanchy C (1998) Les espèces vulnéraires, dites « Thé Suisse ». Revue d'histoire de la pharmacie, 86(319), 323-324 (résumé)
  4. Devaux G (2000) L'« Eau spiritueuse vulnĂ©raire et cosmĂ©tique de Comère Â» [RĂ©ponse Ă  la question CCXXI, Remèdes du XVIIIe siècle]. Revue d'histoire de la pharmacie, 88(326), 310-312 (Lien PersĂ©e).
  5. ex : Kasonia K, Basegere N, Kaba S, Matamba M & Katsongeri M (1991) Note sur les plantes vulnéraires et anti-inflammatoires employées en médecine vétérinaire traditionnelle au Zaïre oriental. Belgian journal of botany, 124(1), 40-46.
  6. Viel, C. (1995). Richesse en plantes médicinales de deux jardins botaniques parisiens au XVIIIe siècle: celui des apothicaires et celui de Thomas Royer. Le jardin entre science et représentation, actes du 120e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Aixen-Provence, 111-120
  7. Dulssecker JR (1725) Pharmacopoeia Argentoratensis, Stras bourg, voir p. 236.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Vons J (2001) Dieux, femmes et « pharmacie » dans la mythologie grecque. Revue d'histoire de la pharmacie, 89(332), 501-512 (lien persĂ©e).
  • Bouvet M (1943) IV. La boule d'acier vulnĂ©raire de Guoery. Revue d'histoire de la pharmacie, 31(113), 19-21.
  • PharmacopĂ©e française (nouvelle Ă©dition) 1837, Paris BĂ©chet 1839 p. 150, no 151, : Boules de mars, boules de Nancy (Dans cette seconde Ă©dition, les espèces vulnĂ©raires ne sont pas les espèces aromatiques, no 516, mais le Faltrank (thĂ© suisse), no 518, p. 435-436.
  • PharmacopĂ©e française, Paris, J.-B. Baillière, 1866 ; voir p. 259 : boules de mars (boules de Nancy) ; p. 539 : espèces vulnĂ©raires (thĂ© suisse).
  • Martin J Les boules d'acier vulnĂ©raires, boules de Nancy, boules de Molsheim et les boules minĂ©rales des Chartreux
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