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Adalgisa Nery

Adalgisa María Feliciana Noel Annule Ferreira, plus connue sous le nom de Adalgisa Nery, née à Rio de Janeiro, le , et morte à Rio de Janeiro, le , est une poétesse, militante, et journaliste brésilienne[1] - [2].

Adalgisa Nery
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  74 ans)
Rio de Janeiro
Nationalité
Activités
Conjoints
Ismael Nery (Ă  partir de )
Lourival Fontes (en) (Ă  partir de )
Autres informations
Partis politiques
Parti socialiste brésilien
Mouvement démocratique du Brésil (d)
Distinction

Biographie

Née dans un logement de la rue Sebastiãou Lacerda, dans le quartier Laranjeiras, Adalgisa Nery est la fille de l'avocat Gualter Ferreira, originaire de Mato Grosso, et de Rose Annule, d'origine portugaise. Sensible et imaginative, elle est orpheline de sa mère à huit ans.

Le remariage de son père, lui fait vivre des moments difficiles, Adalgisa Nery ne s'adaptant pas au tempérament de la belle-mère. Elle devient interne dans un collège de religieuses. Elle est finalement expulsée de cette école[3].

Ă€ quinze ans, Adalgisa tombe amoureux du peintre Ismael Nery (un des prĂ©curseurs du Modernisme brĂ©silien), avec qui elle se marie Ă  seize ans. Leur union dure douze ans, jusqu'au dĂ©cès du peintre, en 1934.  Adalgisa Nery plonge pendant cette pĂ©riode dans une vie agitĂ©e, et dĂ©couvre le milieu intellectuel grâce aux frĂ©quentes rĂ©unions Ă  son domicile. Elle fait ainsi la connaissance d'un cercle d'artistes et d'Ă©crivains comme Manuel Bandeira, Jorge de Lima, Murilo Mendes. Un sĂ©jour de deux ans en Europe avec son mari lui permet Ă©galement de lier amitiĂ© avec,  entre autres, Marc Chagall et le compositeur brĂ©silien Heitor Villa-Loups. Mais la vie de Adalgisa Nery est marquĂ©e Ă©galement par la relation conflictuelle, et quelquefois violente, avec son mari. Elle donne naissance Ă  sept fils, mais seuls l'aĂ®nĂ©, Ivan, et le plus jeune, Emmanuel, survivent. Tous les autres meurent en bas âge[4].

En 1959, Adalgisa Nery publie un roman autobiographique, A Imaginária. En usant comme alter ego du personnage de BĂ©rĂ©nice, elle dĂ©crit comment la fascination qu'elle ressentait initialement pour son mari  s'est transformĂ©e progressivement en un vĂ©ritable sentiment de terreur, par la violence de sa vie quotidienne[3].

Ismael Nery meurt de tuberculose en 1934. Veuve à vingt-neuf ans, démunie de ressources financières et avec deux fils à nourrir, Adalgisa Nery travaille tout d'abord pour une institution financière brésilienne, la Caixa Econômica Fédéral, puis pour le Conseil du Commerce Extérieur du Ministère des Relations extérieures. En 1937, elle publie son premier recueil de poésie, intitulés Poèmes[2].

En 1940, Adalgisa Nery se remarie avec le journaliste et avocat Lourival Fontes, qui est aussi le directeur du Département de Presse et de Propagande (DIP), créé par Getúlio Vargas en 1939, pour diffuser l'idéologie autoritaire de l'Estado Novo[4].

Elle suit son deuxième mari, qui a des fonctions diplomatiques, Ă  New York de 1943 Ă  1945, puis au Mexique, oĂą il est ambassadeur, en 1945. Dans ce pays, elle se lie d'amitiĂ© avec les peintres Diego Rivera, JosĂ© Orozco (tous les deux rĂ©alisent son portrait), Frida Kahlo, David Siqueiros et Rufino Tamayo. En 1952, elle voyage Ă  nouveau dans ce pays, comme ambassadrice plĂ©nipotentiaire, pour reprĂ©senter  le BrĂ©sil lors de la prise de possession du prĂ©sident Ă©lu Adolfo Ruiz Cortines. Elle reçoit l'Ordre de l'Aigle aztèque, distinction jamais auparavant accordĂ©e Ă  une femme, en raison de ses confĂ©rences sur Juana InĂ©s de la Cruz.

Le mariage avec Lourival dure treize ans, mais celui-ci tombe amoureux d'une autre femme, et provoque la rupture[3].

Ă€ la suite de cette sĂ©paration, et malgrĂ© la valeur littĂ©raire de ses poèmes dont une anthologie en français a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e par Pierre Seghers[5], Adalgisa Nery dĂ©cide  de prendre de la distance par rapport Ă  cette Ĺ“uvre. Elle devient journaliste, en Ă©crivant pour le pĂ©riodique Ăšltima Hora, et femme politique. Elle est Ă©lue dĂ©putĂ©e Ă  trois reprises, d'abord par le Parti socialiste brĂ©silien (PSB) puis, au temps de bipartisme, par le Mouvement DĂ©mocratique BrĂ©silien (MDB). En 1969, l'Ă©tablissement d'une dictature politique au BrĂ©sil met fin Ă  ses mandats. Elle est Ă©galement privĂ©e de ses droits civiques[4].

DĂ©sargentĂ©e et dĂ©semparĂ©e,  Adalgisa est hĂ©bergĂ©e entre 1974 et 1975 dans une maison du journaliste de radio et tĂ©lĂ©vision Flávio Cavalcanti, Ă  PetrĂłpolis, oĂą elle vit pratiquement comme une recluse. Revenant sur son dĂ©samour pour la littĂ©rature, elle Ă©crit Ă  nouveau, et publie deux livres de poĂ©sie, deux autres de nouvelles, des articles et un roman, Neblina (brume). Le roman est dĂ©diĂ© Ă   Flávio Cavalcanti, pour l'aide qu'il lui apporte dans cette pĂ©riode et bien que celui-ci se mette par ailleurs au service de la dictature. Entre le «politiquement correct» et la loyautĂ© Ă  un ami, Adalgisa Nery choisit  l'affection.

En 1975, son fils le plus jeune, Emmanuel, l'accueille chez lui. En mai 1976, elle décide, de sa seule volonté, de s'installer dans une maison de repos pour le troisième âge, à Jacarepaguá. Un an plus tard, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral et reste aphasique et hemiplégique. Trois ans plus tard, elle meurt, à soixante-quatorze ans.

Ĺ’uvres

Une partie significative de ces œuvres[2] a été traduite en anglais, espagnol, français, allemand, et italien.

  • Poemas. Ed. Pongetti, 88 p., 1937
  • A mulher ausente (La femme absente), poèmes. Ed. Livraria Jose Olympio, 151 p. , 1940
  • Og, Contes. Ed. J. Olympio, 133 p., 1943.
  • Ar do deserto (L'air du dĂ©sert), poèmes. Ed. J. Olympio, 84 p., 1943
  • Cantos da AngĂşstia (Chants d'angoisse), poèmes. Ed. J. Olympio, 143 p. , 1948
  • As Fronteiras da Quarta DimensĂŁo (Les frontières de la quatrième dimension), poèmes. Ed. Livraria J. Olympio, 133 p., 1952
  • Brasileiros contra o Brasil. Volume 1 d'AntologĂ­a nacionalista / o Movimento Nacionalista Brasileiro Brasileiro. Avec gabriel de Resende Passos. Ed. Lueur, 303 p., 1958
  •   A Imaginária, roman. Ed. J. Olympio, 209 p., 1959
  • 'Sopram os ventos da liberdade. Volume 2 de l'AntologĂ­a nacionalista / o Movimento Nacionalista Brasileiro. Avec oswaldo Almeida Costa. Ed. Lueur, 319 p., 1959
  • Mundos Oscilantes (Mondes oscillants), poèmes. Ed. J. Olympio, 324 p., 1962
  • Portraits do le BrĂ©sil. Volumes 17-19. Avec Octávio Ianni, F. MagalhĂŁes Martins. Éd. Civilização Brasileira, 167 p., 1963
  • Retrato sem Retoque, chroniques journalistiques, 1966
  • 22 menos 1, nouvelles. Éd. ExpressĂŁo e Cultura, 176 p., 1972
  • Neblina (brume), Roman. Ed. J. Olympio, 135 p., 1972
  • ErosĂŁo, poèmes. Ed. J. Olympio, 81 p., 1973

Distinctions

Notes et références

Notes

    Références

    1. (pt) Arnaldo Nogueira Jr, « Pensamentos que reúnem um tema »
    2. (pt) Antonio Miranda, « Adalgisa Nery (1905 — 1980) »,
    3. (pt) Cecília Prada, « A luta de duas escritoras para vencer o preconceito. Adalgisa Nery e Gilka Machado, talento e beleza contra o preconceito »,
    4. Wilton José Marquès, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Nery, Adalgisa (née Adalgisa Ferreira [Rio de Janeiro 1905 - id. 1980] », p. 3155-3156
    5. Au-delà de toi (trad. Francette Rio Branco), Éditions Seghers,

    Voir aussi

    Liens externes

    Sources

    • Márgara Russotto. TĂłpicos de retĂłrica femenina. Ed.Universidad de Costa Rica, 236 pp. (ISBN 9977678170) En ligne 2004
    • Ana Arruda Callado. 1999. Adalgisa Nery: muito amada e muito sĂł. Rio de Janeiro: Relume Dumará. 146 pp. (ISBN 8573161892)
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