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Achille Devéria

Achille Devéria est un peintre, illustrateur et graveur français de l'époque romantique, né le à Paris et mort le dans cette ville.

Achille Devéria
Autoportrait (vers 1835), lithographie.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Achille Jacques Jean Marie Devéria
Nationalité
Activité
Père
François-Marie Devéria (d)
Fratrie
Conjoint
CĂ©leste Motte (d)
Enfants
Parentèle
Charles Motte (beau-père)
Paul-Alfred Colin (gendre)
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Maîtres
Genre artistique
Influencé par
Distinction

Biographie

Achille Devéria est le fils d'un fonctionnaire de la Marine, et l'aîné d'une fratrie de cinq enfants. Il suit tout d'abord les cours de peinture d'Anne-Louis Girodet[1] puis ceux de Louis Lafitte, dessinateur du roi.

En 1822, alors qu'il commence à exposer au Salon, lui et son frère Eugène (également peintre) ouvrent un cours de dessin.

Achille Devéria fait la connaissance de Victor Hugo et de son épouse un soir de décembre 1824 en attendant l'ouverture des guichets sous les galeries du théâtre de l'Odéon où se donne, depuis le 7 du mois, l'opéra Robin des Bois ou les Trois balles, adaptation française très libre du Freischütz de Weber[2]. Un dessin promis lors de cette rencontre et apporté à Madame Hugo marque le début de leurs échanges réguliers et des visites qu'ils se rendent désormais mutuellement à leurs domiciles respectifs[N 1].

Achille Devéria épouse, en 1829, Céleste Motte, fille de l'imprimeur lithographe Charles Motte (1785-1836). D'après leur fils Gabriel « la maison que [son] père possédait rue Notre-Dame-des-Champs était enfouie dans des jardins : elle avait la tranquillité d'une retraite et la gaieté d'un nid[3]. » Cette maison avait deux entrées. La seconde, plus volontiers indiquée comme adresse officielle dans les catalogues du salon se trouvait au no 38 de l'ancienne rue de l'Ouest[4] (quartier du Luxembourg, ancien 11e arrondissement) qui longeait, à cette époque, la pépinière plantée à l'emplacement de l'ancien enclos des Chartreux.

La maison est Ă  la fois le foyer familial oĂą logent Ă©galement Eugène et Laure DevĂ©ria et le lieu de travail d'Achille qui y installe son atelier. Elle est « gaie et animĂ©e par le mouvement [des] six enfants Â» du couple qui reçoit dans son salon « toute la plĂ©iade romantique[5]. »

Victor Hugo, Alexandre Dumas (père), Prosper Mérimée, Franz Liszt et de nombreux autres artistes et écrivains viennent dans son atelier pour se faire immortaliser. Un portrait d'Honoré de Balzac jeune homme (1825) lui est attribué[4]. Alfred de Musset y déclama ses premiers vers.

Achille exerça son art dans des genres divers. On lui doit des tableaux religieux et des aquarelles fort recherchées. Il est le premier qui ait su appliquer la couleur à la lithographie, avec l'aide de Motte qui effectuait les tirages.

En 1830, Devéria est un illustrateur reconnu qui a publié de nombreuses lithographies[1] (par exemple le frontispice du Faust de Goethe). Il a aussi exécuté des peintures et des gravures érotiques[1].

Louis Boulanger, Achille Devéria, 1837.

Durant le Salon de 1846, son travail est remarqué par la critique. Charles Baudelaire écrit :

« Voilà un beau nom, voilà un noble et vrai artiste à notre sens[6]. »

En 1849, Devéria est nommé directeur du département des Estampes de la Bibliothèque nationale[1] et conservateur adjoint du département égyptien du Louvre. Il passe ses dernières années à voyager en Égypte, dessinant et transcrivant des inscriptions.

Famille

Achille Devéria est le frère d'Eugène Devéria (1805-1865), peintre lui-aussi, et de Laure Devéria (1813-1838), peintre de fleurs morte prématurément.

Par son mariage avec CĂ©leste Motte, conclu en 1829, il est le gendre de l'imprimeur lithographe Charles Motte. Six enfants naissent de ce mariage, dont

Distinction et hommage

Quelques Ĺ“uvres

  • Ĺ’uvres attribuĂ©es Ă  Achille DevĂ©ria
  • Portrait d'HonorĂ© de Balzac, vers 1825.
    Portrait d'Honoré de Balzac, vers 1825.
  • Un NapolĂ©on Ă©rotique. Ĺ’uvre non sourcĂ©e.[rĂ©f. nĂ©cessaire]
    Un Napoléon érotique. Œuvre non sourcée.

Quelques ouvrages illustrés

  • Miguel de Cervantes, L'IngĂ©nieux Chevalier Don Quixote de la Manche, Paris, T. Desoer, 1821
  • [lithogr.] Constantin Mazeret, DĂ©norama, ou spicilège historique et anecdotique sur chaque partie du corps humain, Paris, Peytieux, 1825
  • [dessin] Jean de La Fontaine, Ĺ’uvres complètes, 30 vignettes gravĂ©es par Thompson et notice biographique par Balzac, Paris, A. Sautelet, 1826 [plusieurs Ă©ditions]
  • Jean-Jacques Rousseau, Ĺ’uvres complètes, ornĂ©es de quarante-deux vignettes gravĂ©es d'après les dessins de DevĂ©ria[8], Paris, Dalibon, 1826
  • [frontispice] Goethe, Faust, Ă©dition illustrĂ©e d'après Eugène Delacroix, Paris, Charles Motte, 1828
  • [vignettes gravĂ©es (dont Achille DevĂ©ria et Augustin Burdet)] Jean-François Regnard, Ĺ’uvres, Paris, P. Dufart, 1828
  • Charles Perrault, Les Contes, accompagnĂ©s d'une notice de P. L. Jacob, Paris, L. Mame, 1836
  • [frontispice] Daniel Defoe, Robinson CrusoĂ«, trad. de PĂ©trus Borel, Paris, Francisque Borel et Alexandre Varenne, 2 vol., 1836
  • Collectif, Les Hommes cĂ©lèbres de l'Italie, 28 portraits en pied dessinĂ©s, Paris, A. Ledoux, 1845

Collections publiques

Notes et références

Source

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Notes

  1. Victor Hugo et son épouse logent alors dans l'entresol d'une maison (disparue) de la rue de Vaugirard (ancien numéro 90, ultérieurement no 88), non loin du domicile d'Achille Devéria. D’avril 1827 à février 1830, les Hugo habitent encore plus près, dans une maison de la rue Notre-Dame-des-Champs (ancien no 11, devenue no 27 en 1904, au moment où sa démolition en vue du percement du boulevard Raspail est projetée). Cf. Lucien Lambeau, « La maison de Victor Hugo, rue Notre-Dame-des-Champs », Procès-verbal de la Commission municipale du Vieux Paris du 15 décembre 1904, p. 310-318.

Références

  1. (fr) « Biographie de Achille Devéria », sur www.ricochet-jeunes.org (consulté le )
  2. Théophile Gautier, « Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans », Paris, éd. Hetzel, librairie Magnin, 1859, p. 127 (en ligne).
  3. Gabriel Devéria, « Notice biographique sur Th. Devéria », pp. 1 et 2, citée par Edmond Pottier dans « Notice sur la vie et les travaux de M. Gabriel Devéria », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 44e année, No 2, 1900. pp. 127-143 (en ligne).
  4. (en) « Biography of Achille (-Jacques-Jean-Marie) Devéria », sur Artnet.com (consulté le )
  5. Edmond Pottier, Notice sur la vie et les travaux de M. Gabriel Devéria, In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 44e année, No 2, 1900. pp. 127-143 (en ligne).
  6. Œuvres complètes de Charles Baudelaire, Paris, Michel Lévy frères, 1868 (II. Curiosités esthétiques, p. 77-198).
  7. Archives nationales de France, base LĂ©onore (en ligne).
  8. Voir sur Gallica.
  9. « Achille and Théodule Devéria », collections du J. Paul Getty Museum.
  10. Fonds Devéria, Department of Arts, université de Wake Forest.

Voir aussi

Bibliographie critique

Liens externes

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