Abus sexuel sur mineur au Royaume-Uni
Des abus sexuels sur mineur au Royaume-Uni ont été signalés tout au long de l'histoire du pays[1]. Selon les statistiques actuelles, dans environ 90 % des cas, l'agresseur est une personne connue de l'enfant[2]. Environ 23 000 cas ont été identifiés entre 2012 et 2013, ces chiffres excluant les 16 et 17 ans. Il est estimé que de nombreux cas d'abus ne sont pas signalés.
Ces derniĂšres annĂ©es, des cas trĂšs mĂ©diatisĂ©s ont impliquĂ© des artistes populaires, des politiciens, du personnel militaire et d'autres fonctionnaires. En 2012, les nombreux crimes de la cĂ©lĂ©britĂ© Jimmy Savile (mort en 2011) commis pendant les six derniĂšres dĂ©cennies avant sa mort ont Ă©tĂ© dĂ©couverts et rendus publics. ParallĂšlement, d'autres incidents majeurs ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s dans un certain nombre d'Ă©coles, d'hĂŽpitaux et de maisons de soins. De mĂȘme, les activitĂ©s de rĂ©seaux organisĂ©s d'agressions ou de trafic sexuel ont Ă©tĂ© mises au jour Ă Aylesbury, Banbury, Derby, Halifax, Keighley, Newcastle, Oxford, Plymouth, Rotherham, Rochdale, Telford et ailleurs.
Des enquĂȘtes subsĂ©quentes, y compris celles de l'opĂ©ration Yewtree, ont menĂ© Ă la condamnation de plusieurs « grands noms » dans les mĂ©dias, Ă des accusations portĂ©es contre des politiciens Ă©minents (la plupart dĂ©cĂ©dĂ©s) et Ă la conduite d'une enquĂȘte publique visant Ă Ă©tablir ce qui Ă©tait connu des responsables des institutions oĂč des abus ont eu lieu. En , la ministre britannique de l'IntĂ©rieur, Theresa May, a annoncĂ© une enquĂȘte indĂ©pendante sur les abus sexuels d'enfants afin d'examiner comment les institutions du pays s'Ă©taient acquittĂ©es de leur devoir de protection des enfants contre les abus sexuels[3]. L'enquĂȘte a d'abord pris la forme d'une commission (panel), mais Ă la suite de vives critiques, une enquĂȘte publique (Statutory Inquiry) a Ă©tĂ© constituĂ©e Ă partir de 2015, ce qui lui a confĂ©rĂ© des pouvoirs bien plus Ă©tendus, lui permettant notamment d'obliger les tĂ©moins Ă dĂ©poser sous serment.
Aperçu statistique
Il est estimé que de nombreux cas d'abus ne sont pas signalés et qu'une victime sur trois n'en parle jamais.
Entre et , selon la SociĂ©tĂ© nationale pour la prĂ©vention des sĂ©vices Ă enfant (en)[4], association caritative spĂ©cialisĂ©e dans la protection de l'enfance, 18 915 crimes sexuels ayant pour victimes des enfants ĂągĂ©s de moins de 16 ans (dont 5 547 de moins de 11 ans) â la majoritĂ© sexuelle est de 16 ans au Royaume-Uni[5] â ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s par la police en Angleterre et au pays de Galles[6]. Ils reprĂ©sentent 35 % du total des crimes sexuels enregistrĂ©s durant la mĂȘme pĂ©riode. Plus de 90 % des enfants victimes d'abus sexuels connaissent leur(s) agresseur(s). 5 156 filles et 1 138 garçons ont subi un viol (les viols sur enfants reprĂ©sentent 39 % du total des viols)[6].
Au , toutes victimes confondues (adultes et enfants[7]), 40 345 individus Ă©taient classĂ©s agresseurs sexuels. De 60 Ă 70 % des agresseurs ciblent spĂ©cifiquement des filles, 20 Ă 33 % uniquement des garçons[6]. Une enquĂȘte nationale[8] - [9], publiĂ©e par le bureau du Commissaire Ă l'enfance (en) (OCC), un organisme national fondĂ© Ă la suite d'une initiative du Parlement du Royaume-Uni en 2004, a Ă©tabli, qu'au cours d'une pĂ©riode de 14 mois, allant de 2010 Ă 2011, 2 409 cas d'abus sexuels sur mineurs ont Ă©tĂ© le fait de gangs ou des groupes d'hommes[10] - [11], et que 16 500 jeunes affichaient des signes d'abus sexuels[12]. ComparĂ©s aux agresseurs solitaires, ceux qui opĂšrent Ă plusieurs sont plus frĂ©quemment des adolescents ou des jeunes adultes agissant en bande[13]. Parmi ces derniers, 155 jeunes ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme Ă©tant aussi des victimes[14].
Dans un rapport publiĂ© en 2013[15], le Centre contre l'exploitation et pour la protection en ligne des enfants (CEOP), une agence publique faisant partie de l'Agence nationale de lutte contre la criminalitĂ©, expose les rĂ©sultats d'une enquĂȘte portant sur les agressions sexuelles d'enfants commises en 2012, et impliquant des adultes non liĂ©s aux proches des victimes. Sur la base de donnĂ©es recueillies auprĂšs des services de police d'Angleterre et du pays de Galles, le CEOP recense 2 120 agresseurs adultes agissant seuls, et 65 groupes d'adultes[16]. Parmi ces derniers, le CEOP distingue deux types de groupes. Le « type 1 » vise des adolescents et jeunes adultes sur la base de leur vulnĂ©rabilitĂ©, plutĂŽt que sur la base d'une prĂ©fĂ©rence sexuelle spĂ©cifique pour les enfants. Ses membres ont ainsi peu tendance Ă considĂ©rer qu'ils ont un intĂ©rĂȘt sexuel pour les enfants, et molestent des enfants en raison de leur vulnĂ©rabilitĂ©. Les groupes de « type 2 » sont dĂ©finis comme Ă©tant motivĂ©s par la pĂ©dophilie, soit un intĂ©rĂȘt sexuel de longue date pour les enfants. Ils ne ciblent pas les enfants simplement en raison de leur vulnĂ©rabilitĂ©, mais en raison de leur qualitĂ© d'enfant. Les groupes de « type 1 » ont tendance Ă ĂȘtre plus grands que ceux de « type 2 », qui ont tendance Ă agir Ă deux. Parmi les 65 groupes d'agresseurs identifiĂ©s, 57 groupes d'agresseurs sont du « type 1 », 7 groupes sont du « type 2 », et un est un gang[17]. Parmi les groupes de « type 1 », 67 % sont constituĂ©s d'au plus quatre membres et 77 % sont composĂ©s d'hommes ĂągĂ©s au plus de 30 ans (24 % ont moins de 20 ans). Parmi les 52 groupes pour lesquels l'appartenance ethnique est dĂ©clarĂ©e, 75 % du total des adultes appartenant aux groupes de « type 1 » sont des Asiatiques (en)[18] (50 % â 26 groupes â des groupes de « type 1 » ne rassemblant que des Asiatiques), et 100 % de ceux classĂ©s « type 2 » sont des Blancs (en)[17] - [19]. Des groupes ethniques identifiĂ©s au Royaume-Uni par le bureau de la Statistique Nationale, les Blancs reprĂ©sentaient en 2011 86 % (42,8 millions de personnes) de la population totale d'Angleterre et du pays de Galles, et les Asiatiques 7,5 % (4,2 millions de personnes). Le CEOP note qu'il ne considĂšre pas ces donnĂ©es comme donnant un aperçu global de l'agression et de l'exploitation sexuelles par des groupes au Royaume-Uni, et qu'il ne faut donc pas en tirer trop de conclusions[20].
Lors d'un sommet en 2015 convoqué à la suite des scandales des gangs pédophiles de Rotherham et d'Oxford, le premier ministre David Cameron déclare que « les enfants au Royaume-Uni ont souffert d'abus sexuels à une échelle industrielle », que « les autorités n'ont pas réussi à s'attaquer au problÚme » et que dorénavant la « police accordera la priorité à combattre l'exploitation sexuelle en tant que menace nationale »[21].
Affaires notables
- Scandale d'abus sexuels dans le football au Royaume-Uni : le scandale a commencé en novembre 2016 lorsque d'anciens footballeurs professionnels ont renoncé à leur droit à l'anonymat et ont parlé publiquement des abus commis par d'anciens entraßneurs de football dans les années 1970, 1980 et 1990. Les allégations initiales étaient centrées sur Crewe Alexandra et Manchester City ;
- Affaire de pĂ©docriminalitĂ© en Galles du nord : scandale ayant entraĂźnĂ© une enquĂȘte dans les coĂ»ts s'Ă©lĂšvent Ă 13 millions de livres sur les abus de maltraitance et sexuels d'enfants dans les foyers de soins dans les comtĂ©s de Clwyd et Gwynedd, au nord du Pays de Galles, y compris la maison d'enfants Bryn Estyn Ă Wrexham, entre 1974 et 1990 ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants par Jimmy Savile : Voir aussi l'opĂ©ration Yewtree (en), l'enquĂȘte policiĂšre sur les abus de Savile et d'autres ainsi que le scandale des abus sexuels de la BBC (en) ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants de Kincora Boys'Home : le scandale a été porté à la connaissance du public le , à la suite d'un reportage paru dans le Irish Independent intitulé « Sex Racket at Children's Home » ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants de Plymouth : réseau pédophile impliquant au moins cinq adultes de différentes parties de l'Angleterre ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants d'Elm Guest House : centre signalé d'abus et de trafic par des individus éminents dans les années 1970 et 1980. Voir aussi le dossier pédophile de Westminster ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants de la maison de soins de Nottingham[22] ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants de la maison d'enfants de Manchester[23] ;
- Scandale d'abus sexuels d'enfants de la maison d'enfants d'Islington[24] ;
- Affaire de l'orphelinat de Jersey.
Abus commis par des bandes organisées
- Affaire des viols collectifs de Rotherham[25] : exploitation généralisée d'enfants à Rotherham, South Yorkshire, Angleterre, entre 1997 et 2013, qui aurait impliqué au moins 1 400 enfants soumis à une exploitation sexuelle « effroyable » par des gangs d'hommes anglais majoritairement d'origine pakistanaise[26] - [27] ;
- Affaire des viols collectifs de Rochdale[28] - [29] : Voir aussi OpĂ©ration Doublet (en), une enquĂȘte en cours par la police du Grand Manchester, 19 suspects condamnĂ©s, 47 victimes[30] - [29] ;
- Affaire des viols collectifs de Derby : une centaine de victimes[31] - [32] - [33] et 9 accusés reconnus coupables de viols sur des mineurs de 12 à 18 ans[34] ;
- Affaire des viols collectifs d'Oxford[35] : 373 enfants victimes et 7 suspects condamnés[35] ;
- Affaire des viols collectifs de Telford[36] - [37]. Depuis le début des années 1980, plus de 1 000 enfants, la plupart des jeunes filles blanches, ont été drogués, maltraités, violés et parfois tués. Il y aurait plus de 200 criminels impliqués ;
- Affaire des viols collectifs de Keighley[38] - [39], 12 violeurs condamnés et 2 victimes[39] ;
- Affaire des viols collectifs de Banbury[40] : 8 violeurs condamnés et 9 victimes[41] - [42] ;
- Affaire des viols collectifs de Bristol[43] : 13 criminels sont condamnĂ©s, l'enquĂȘte se poursuit sur 49 autres suspects et 48 victimes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es[43] ;
- Affaire des viols collectifs d'Aylesbury[44] - [45] - [46] : 6 criminels sont condamnés pour le viol de deux mineures[45] ;
- Affaire des viols collectifs d'Halifax[47] : une centaine de suspects dont 15 condamnés et deux victimes[47] ;
- Affaire des viols collectifs de Birmingham[48] : 6 criminels, une victime[48] ;
- Disparition de Charlene Downes : à la suite de la disparition non élucidée d'une jeune fille, une soixantaine d'autres victimes potentielles identifiées[49] ;
- Affaire des viols collectifs de Burnley[50] : 6 criminels sont jugés pour viols sur une victime ;
- Affaire des viols collectifs de Carlisle[51] : une victime a été violée tous les jours pendant des années par un nombre non indiqué de criminels connectés en partie à l'affaire des viols collectifs de Rochdale ;
- Affaire des viols collectifs de Dewsbury ;
- Affaire des viols collectifs de Gateshead[36] ;
- Affaire des viols collectifs de Leeds[52] - [53] : 29 criminels sont jugés pour des viols collectifs sur 18 victimes ;
- Affaire des viols collectifs de Middlesbrough[54] ;
- Affaire des viols collectifs de Newcastle[36] - [55] : plus de 700 adolescentes et jeunes femmes ont été violées et contraintes à se prostituer par au moins 112 criminels ;
- Affaire des viols collectifs de Peterborough[56] - [57] 10 criminels sont condamnés, environ 5 victimes[56] ;
- Affaire des viols collectifs de Sheffield[58] : 5 criminels sont condamnés, plus de 50 suspects et une victime de 15 ans ;
- Affaire des viols collectifs de High Wycombe[59] - [60] : 10 criminels sont jugés pour des viols collectifs répétés sur une victime de 11 ans ;
- Affaire des viols collectifs de Leicester[59] ;
- Affaire des viols collectifs de Huddersfield[61] : une cinquantaine de criminels sont condamnés et environ 25 victimes identifiées.
Criminels notables
Ceci est une liste incomplÚte de personnalités britanniques notables qui ont été reconnues coupables d'abus sexuels sur des enfants. Cette liste n'inclut pas les personnes, telles que Jimmy Savile et Cyril Smith, qui ont été publiquement accusés d'abus aprÚs leur mort, mais n'ont jamais été poursuivis.
- Russell Bishop (1966 -) : pĂ©dophile et ravisseur d'enfants reconnu coupable. ArrĂȘtĂ© et condamnĂ© la mĂȘme annĂ©e en 1990[62].
- Ronald Castree (1953 -) : a agressĂ© sexuellement, enlevĂ©, poignardĂ© une fille de 11 ans. Castree a Ă©tĂ© emprisonnĂ© Ă vie avec une durĂ©e minimale dâemprisonnement de 32 ans[63].
- Max Clifford (1943 - 2017) : Grand publicitaire, reconnu coupable en de huit attentats à la pudeur sur quatre filles et femmes ùgées de 14 à 19 ans[64] et condamné à huit ans de prison[65] - [66].
- Sidney Cooke (1927 -) : Surnommé par The Guardian le « pédophile le plus notoire de Grande-Bretagne »[67].
- Chris Denning (1941 -) : Disc-Jockey britannique. Il a été emprisonné à plusieurs reprises, pour indécence en 1974 au Old Bailey, 18 mois en 1985, trois ans en 1988, trois mois en 1996, quatre ans dans une prison tchÚque en 1998 et cinq ans en 2008. Denning considérait ces condamnations comme « injustes »[68].
- Gary Glitter (1944 -) : ConsidĂ©rĂ© par certains comme le pĂšre du glam rock, Glitter est aussi l'un des dĂ©linquants sexuels en sĂ©rie les plus infĂąmes de l'industrie du divertissement britannique. Sa carriĂšre s'est terminĂ©e en 1999 quand il a Ă©tĂ© emprisonnĂ© pendant quatre mois aprĂšs avoir admis possĂ©der une collection de 4 000 photographies d'enfants abusĂ©s[69]. En , il a de nouveau Ă©tĂ© emprisonnĂ©, cette fois-ci au Vietnam et pendant prĂšs de trois ans, pour avoir abusĂ© sexuellement de deux filles[70]. En 2012, il a Ă©tĂ© le premier Ă ĂȘtre arrĂȘtĂ© dans le cadre de l'opĂ©ration Yewtree, l'enquĂȘte lancĂ©e Ă la suite du scandale Jimmy Savile[71]. Cela a conduit Ă sa condamnation et Ă son emprisonnement au Royaume-Uni pour un total de 16 ans pour avoir abusĂ© sexuellement de trois jeunes filles entre 1975 et 1980[72].
- Rolf Harris (1930 -) : Artiste australien basĂ© en Angleterre. En 2013, Harris a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dans le cadre de l'opĂ©ration Yewtree et inculpĂ© de douze chefs d'accusation d'attentat Ă la pudeur et de quatre chefs d'accusation pour avoir fait des images indĂ©centes d'un enfant. Le , Harris a Ă©tĂ© reconnu coupable des douze chefs d'accusation d'attentat Ă la pudeur et a Ă©tĂ© condamnĂ© le Ă cinq ans et neuf mois de prison pour un minimum de deux ans et dix mois[73] - [74].
- Stuart Hall (1929 -) - présentateur de radio et de télévision dans le nord-ouest de l'Angleterre et à l'échelle nationale, qui a présenté It's a Knockout et Jeux sans frontiÚres et a ensuite commenté des matchs de football pour la BBC. Il a plaidé coupable en pour l'agression de 13 filles ùgées de 9 à 17 ans entre 1967 et 1986[75] et a été condamné à 30 mois d'emprisonnement[76]. En 2014, il a été reconnu coupable de deux autres chefs d'accusation et condamné à 30 mois de prison supplémentaires[77].
- Antoni Imiela (1954 -) : Condamné en , il purge douze ans de prison[78].
- Jonathan King (1944 -) : Auteur-compositeur-interprÚte anglais, homme d'affaires. Il a été reconnu coupable et emprisonné en 2001 pour abus sexuels sur des garçons dans les années 1980[79]. Par la suite, King a vu son appel rejeté, à la fois pour le verdict de condamnation et pour la peine[80], a été libéré sous condition en 2005 et continue de soutenir qu'il a été condamné à tort[81].
- William Mayne (1928 - 2010) : Auteur de plus de 130 livres. En 2004, il a été emprisonné pendant deux ans et demi pour agressions sexuelles sur onze petites filles[82].
- Gene Morrison (1958 -) : En , reconnu coupable de 13 infractions sexuelles contre des enfants, il a été emprisonné pendant cinq ans[83].
- Charles Napier (1947 -) : Le , il est reconnu coupable d'avoir appĂątĂ© et agressĂ© sexuellement 21 victimes dans une Ă©cole oĂč il travaillait. Ătait Ă©galement trĂ©sorier de l'Ă©change d'information sur les pĂ©dophiles (PIE)[84].
- Graham Ovenden (1943 -) : Artiste connu. En , reconnu coupable d'abus sexuels sur des enfants, emprisonné pour deux ans en [85].
- Geoffrey Prime (1938 -) : Ancien espion britannique, reconnu coupable d'abus sexuel d'enfant, au cours des années 1980[86].
- Peter Righton (1926 - 2007) : Membre fondateur du Paedophile Information Exchange. Reconnu coupable en 1992 de possession de pornographie infantile obscÚne. Mentionné dans la question parlementaire 2012 du député Tom Watson à David Cameron[87].
- Fred Talbot (1949 -) : Ancien prĂ©sentateur de tĂ©lĂ©vision, surtout connu pour son rĂŽle de mĂ©tĂ©orologue sur le programme This Morning de ITV. En 2015, il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă cinq ans de prison, aprĂšs avoir Ă©tĂ© reconnu coupable d'attentat Ă la pudeur contre deux garçons adolescents Ă la Altrincham Grammar School for Boys, oĂč il avait enseignĂ© dans les annĂ©es 1970.
- Ray Teret (1941 -) : Ancien Radio Caroline DJ et ami de Jimmy Savile, il a été reconnu coupable en 2014 de sept chefs d'accusation de viol et de onze chefs d'attentat à la pudeur dans les années 1960 et 1970 contre des fillettes de 12 ans[88].
- Tony et Julie Wadsworth : Personnalités de la BBC, ils ont été reconnus coupables en 2017 d'attentat à la pudeur contre des jeunes garçons dans les années 1990[89].
- Ian Watkins (1977 -) : Membre fondateur et chanteur du groupe de rock Lostprophets[90]. En , Watkins a plaidé coupable pour treize chefs d'accusation, parmi lesquelles des viols et des tentatives de viol d'enfants[91].
Débats et études aprÚs les révélations sur les bandes organisées
Du dĂ©but des annĂ©es 1980 au dĂ©but des annĂ©es 2010, dans des villes d'Angleterre, plus de 4 000 enfants ont Ă©tĂ© abusĂ©s sexuellement, parfois torturĂ©s, parfois prostituĂ©s, parfois assassinĂ©s, par des bandes organisĂ©es ou par des groupes informels d'hommes[9] - [11]. En 2011, une premiĂšre sĂ©rie d'agressions sexuelles est rendue publique par la presse[92]. Des enquĂȘtes, conduites par des associations caritatives, puis le gouvernement britannique, ont permis d'Ă©claircir les faits, soulignant notamment l'incurie des services sociaux et de la police locale, et de prendre des mesures appropriĂ©es pour assurer la protection des enfants[9] - [15]. Dans certains cas, l'exploitation de mineurs durait depuis plus de 15 ans[93]. L'appartenance ethnique et les origines culturelles des victimes, et, surtout, celles des criminels, ont focalisĂ© l'attention des mĂ©dias et de l'opinion publique dans tout le pays[8] - [11] - [94].
La révélation de ces abus a provoqué de nombreux et vifs débats. En effet, selon les articles de presse de l'époque, les victimes étaient pour la grande majorité des mineures blanches issues de la classe ouvriÚre[95] - [96] provenant de foyers pour enfants et les criminels étaient en général musulmans, la plupart originaire du Pakistan ou d'Afrique[96] - [97] - [98]. Au cours d'un des jugements, un membre d'un gang ayant traité les victimes de « déchets blancs » qui n'étaient « bons que pour une chose »[99]. Différentes personnalités notamment du monde politique ont souligné le caractÚre raciste antiblanc des crimes commis[99] - [100] - [101] - [102] - [103]. Parmi ces personnalités figuraient notamment des représentants des communautés musulmanes et du sous-continent indien[100] - [104]. Pour d'autres commentateurs, les crimes commis par des immigrés, sur lesquels les médias britanniques ont mis l'accent, ne représentent qu'un aspect d'une réalité plus vaste[95] - [105] - [106] - [107].
Dans son enquĂȘte de 2011, le bureau du Commissaire Ă l'enfance (OCC) souligne que 28 % des 2 409 victimes d'abus sexuels commis par des groupes ou des gangs qu'il recense sont des Noirs ou appartiennent Ă d'autres minoritĂ©s ethniques (ces populations reprĂ©sentent 24 % de la population britannique[20])[108] - [11]. Il prĂ©cise que « la vaste majoritĂ© des victimes identifiĂ©es sont de sexe fĂ©minin »[14]. Il ajoute que les victimes sont de toutes les orientations sexuelles, parfois des handicapĂ©s, et insiste sur le fait que « la caractĂ©ristique commune Ă toutes les victimes est leur vulnĂ©rabilitĂ© »[14] - [11]. D'autre part, l'OCC indique sur son site internet que, selon la police et les autoritĂ©s locales, 50 000 cas d'abus sexuels de tous types ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s sur la pĂ©riode 2014-2015, et que le nombre total estimĂ© des victimes serait d'au moins 450 000, ce qui signifie que seul un enfant sexuellement violentĂ© sur huit est secouru[109].
DiffĂ©rentes sources ont montrĂ© que les crimes ont longtemps Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment ignorĂ©s par les autoritĂ©s qui craignaient que les allĂ©gations puissent enflammer les tensions ethniques[95] ou d'ĂȘtre qualifiĂ©es de racistes[110] - [48] - [111] - [112] - [96]. Les instances de la communautĂ© musulmane du Royaume-Uni, imitĂ©es en cela par les partis de gauche, ont tardĂ© Ă rĂ©agir Ă ce sujet, et niĂ© la rĂ©alitĂ© de certaines affaires en accusant l'extrĂȘme droite de propagande[113]. L'Office of the Childrenâs Commissioner a Ă©tĂ© critiquĂ© et accusĂ© de cĂ©citĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e vis-Ă -vis des aspects racistes de la criminalitĂ© des gangs[114]. Les rapports de l'OCC sur l'exploitation sexuelle des enfants couvrent de nombreuses catĂ©gories d'exploitation sexuelles dont les rĂ©seaux de pĂ©dophiles en ligne, les violences inter-Ă©coliers et les gangs sexuellement violents oĂč ils sont tous regroupĂ©s et non distinguĂ©s[114]. Le gouvernement britannique a Ă©tĂ© accusĂ©, notamment par les communautĂ©s sikh et hindoue, d'utiliser le terme asiatique pour brouiller la responsabilitĂ© de certains groupes ethniques[112] - [115].
Une Ă©tude, menĂ©e fin 2017 par des chercheurs du groupe de rĂ©flexion anti-extrĂ©misme Quilliam, a analysĂ© les abus collectifs et a conclu : « ...84 %, Ă©taient des hommes originaire du sous-continent indien. Seulement 22 Ă©taient noirs et 18 Ă©taient blancs [...] Les rĂ©sultats sont en contraste frappant avec le fait que les asiatiques reprĂ©sentent seulement 7 % de la population du Royaume-Uni [...] De toutes les victimes, seulement trois n'Ă©taient pas des adolescentes blanches ». Les auteurs constatent que « des hommes musulmans pakistanais britanniques ciblent des femmes blanches avec des boissons et de la drogue avant de les violer et de les abuser sexuellement » et « appellent les autoritĂ©s Ă agir sans craintes d'ĂȘtre accusĂ©es de racisme » et « les encouragent Ă aider l'intĂ©gration des britanniques d'origine pakistanaise dans la sociĂ©tĂ© britannique moderne »[59] - [116].
Un nouveau tĂ©moignage rĂ©vĂ©lĂ© en mars 2018 dans The Independent souligne l'aspect religieux voire terroriste des abus menĂ©s par les gangs. Les membres des gangs croient fermement que les crimes qu'ils commettent sont justifiĂ©s par leurs croyances religieuses. Selon une rescapĂ©e des viols collectifs de Rotherham, son violeur citait des sourates du Coran lorsqu'il la battait[117]. L'endoctrinement religieux serait une partie importante du processus dâenrĂŽlement des jeunes violeurs dans les gangs[117]. En , le gouvernement suĂ©dois a dĂ©clarĂ© que la violence sexuelle est utilisĂ©e comme une « tactique du terrorisme » et reconnue en tant que telle comme une menace Ă la sĂ©curitĂ© nationale suĂ©doise[117]. Pour Jess Phillips, dĂ©putĂ©e du parti travailliste, gĂ©nĂ©raliser le problĂšme des abus sur mineurs est une « dĂ©sinvolture politique ». Selon elle, il est nĂ©cessaire de comprendre la nature spĂ©cifique des gangs pĂ©dophiles proxĂ©nĂštes, les abus de « Telford ne sont pas la fin, c'est Ă peine le milieu »[118].
En fĂ©vrier 2020, le gouvernement britannique refuse de publier des recherches officielles sur les caractĂ©ristiques des gangs organisĂ©s, affirmant que ce n'est pas dans « l'intĂ©rĂȘt public »[119].
Références
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Voir aussi
Filmographie
- La mini-série (TV) dramatique Three Girls traite de cas d'abus sexuel sur mineur au Royaume-Uni.