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Affaire des viols collectifs de Bristol

L'affaire des viols collectifs de Bristol concerne un vaste groupe d'immigrés somaliens ayant commis des agressions sexuelles aggravées sur des mineures à Bristol, au sud-ouest de l'Angleterre. En novembre 2014, treize personnes ont été reconnues coupables de viol, prostitution de mineur, incitation à la prostitution de mineur, détournement de mineur et trafic sexuel d'êtres humains[1]. La police indique alors enquêter sur 49 autres suspects[1]. À ce moment, 48 victimes ont été identifiées[1]. Comme dans les affaires similaires à Oxford, Derby, Rochdale, Rotherham et Telford, les victimes étaient presque toutes blanches, mais les violeurs d'origine somalienne plutôt que pakistanaise.

Affaire des viols collectifs de Bristol
Fait reproché viol, proxénétisme
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Ville Bristol
Jugement
Date du jugement novembre 2014

Contexte

Depuis le début des années 1980 au début des années 2010, dans des villes d'Angleterre, plus de 4 000 enfants ont été abusés sexuellement, parfois torturés, parfois prostitués, par des bandes criminelles organisées ou des groupes informels d'hommes[2] - [3]. En 2011, une première série d'agressions sexuelles est rendue publique par la presse[4]. Des enquêtes, conduites par des associations caritatives, puis le gouvernement britannique, ont permis d'éclaircir les faits, soulignant notamment l'incurie des services sociaux et de la police locale, et de prendre des mesures appropriées pour assurer la protection des enfants[2] - [5]. Dans certains cas, l'exploitation de mineurs durait depuis plus de 15 ans[6]. L'appartenance ethnique et les origines culturelles des victimes, et, surtout, celles des criminels, ont focalisé l'attention des médias et de l'opinion publique dans tout le pays[7] - [3] - [8].

Crimes

Le groupe, dont les membres incluaient Said Zakaria, Abdirashid Abdulahi, Mohamed Dahir, Liban Abdi, Jusef Abdirizak, Mohamed Jumale, Abdulahi Aden, Arafat Ahmed Osman et Idleh Osman, abusa et prostitua ses victimes à Bristol dans des hôtels, des maisons privées, des parcs et des toilettes publiques[1]. Certains de ses membres étaient vendeurs de drogue (héroïne et cocaïne), tandis que d'autres furent décrits comme « bien éduqués avec de bonnes perspectives »[1]. Comme dans les affaires similaires en Grande-Bretagne, leurs victimes étaient généralement des « filles vulnérables » en théorie prises en charge par les services sociaux. Le gang a contraint les filles à des relations sexuelles par de petits paiements, des cadeaux en drogues ou en alcool, et en les persuadant que les relations sexuelles avec de multiples partenaires faisaient partie de la « culture et de la tradition somalienne »[9]. Dans un interrogatoire de la police, Zakaria déclarait, parlant de deux victimes de 13 ans, que ce sont des « salopes » qui savaient qu'elles ne servaient qu'à « sucer des bites et à dégager »[10].

Réaction à Bristol

The Guardian rapporte que l'affaire a créé une « énorme préoccupation » à Bristol et y a envoyé des « ondes de choc » dans la communauté somalienne[1]. Muna Abdi, président du forum somalien à Bristol, a déclaré que ces crimes « étaient des actes maléfiques... tout à fait condamnés » par la communauté. Hugh Sherriffe, directeur régional de l'œuvre caritative Barnardo's, a déclaré que l'affaire n'était que le sommet de l'iceberg et que des affaires similaires étaient encore en cours à Bristol et dans le reste du pays. Des investigations sont en cours par la police à Bristol pour des affaires similaires concernant « 49 autres suspects » de « diverses communautés et ethnicités »[1].

À la suite de cette condamnation, un chef d'établissement scolaire a écrit dans la section éducation du Guardian comment « les écoles n'arrivaient plus à assumer la vague d'exploitation sexuelle pédophile »[11]. Le chef d'établissement a exprimé sa consternation devant la façon dont l'appartenance ethnique des criminels a nui aux relations entre les communautés et a décrit comment il avait été nécessaire de consacrer le mois précédent le verdict à « redoubler d'efforts contre le racisme ». Le chef d'établissement a noté comment les communautés étaient abattues et démoralisées par « l'ampleur de l'affaire » et redoutant des « affaires restant à sortir »[11].

Références

  1. « 13 men guilty of enforced prostitution and rape of vulnerable girls in Bristol », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) bureau du Commissaire à l'enfance (en), « If only someone had listened », rapport final de novembre 2013 [PDF], (consulté le ).
  3. (en) Patrick Butler, « Thousands of children sexually exploited each year, inquiry says » [« Une enquête affirme que, chaque année, des milliers d'enfants sont exploités sexuellement »], The Guardian, (consulté le ).
  4. (en) Tony Harcup, Journalism : principles and pratice, Londres, SAGE Publications, , 3e éd. (1re éd. 2004), 271 p. (ISBN 9781446274088, OCLC 950906628), p. 100-102.
  5. (en) Centre contre l'exploitation et pour la protection en ligne des enfants, « Threat assessment of child sexual exploitation and abuse » [« Évaluation de la menace d'exploitation et d'abus sexuel sur mineur »] [PDF], (consulté le ).
  6. (en) Paul Peachey, « Rotherham child abuse report: 1,400 children subjected to 'appalling' sexual exploitation over 16-years », The Independant, (consulté le ).
  7. (en) bureau du Commissaire à l'enfance (en), « I thought I was the only one. The only one in the world », rapport provisoire de novembre 2012 [PDF], (consulté le ).
  8. Philippe Bernard, « L'Angleterre découvre le scandale d'abus sexuels dans le Yorkshire », Le Monde, (consulté le ).
  9. « 13 Somali men convicted of running prostitution ring in Bristol », Daily Mail, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Bristol sex gang: The horrifying ordeals of the brave 13-year-old who came forward », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « ‘Schools can’t cope with the tide of child sexual exploitation’ », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
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