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Affaire des viols collectifs de Keighley

L'Affaire des viols collectifs de Keighley est une affaire d'agressions sexuelles commises par un groupe de douze hommes à l'encontre de deux jeunes filles dans les villes anglaises de Keighley et Bradford, West Yorkshire. En , ils ont été reconnus coupables de viol et d'autres formes d'abus sexuel par un verdict unanime du jury du tribunal de Bradford. En , le cumul des peines de prison reçu par le gang atteint 130 ans. La principale victime, ùgée de 13 à 14 ans au moment des faits, avait été agressée par une dizaine d'hommes. Le chef présumé du gang, Ahmed Al-Arif Choudhury (parfois orthographié Choudry), également trafiquant de drogue, a fui au Bangladesh.

Affaire des viols collectifs de Keighley
Fait reproché viol, proxénétisme
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Ville Keighley
Date Ă 
Nombre de victimes 2
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Bradford Crown Court
Date du jugement février 2016

Contexte

Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980 jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2010, dans des villes d'Angleterre, plus de 4 000 enfants ont Ă©tĂ© abusĂ©s sexuellement, parfois torturĂ©s, parfois prostituĂ©s par des bandes criminelles organisĂ©es ou des groupes informels d'hommes[1] - [2]. En 2011, une premiĂšre sĂ©rie d'agressions sexuelles est rendue publique par la presse[3].

Des enquĂȘtes, conduites par des associations caritatives, puis le gouvernement britannique, ont permis d'Ă©claircir les faits, soulignant notamment l'incurie des services sociaux et de la police locale, et de prendre des mesures appropriĂ©es pour assurer la protection des enfants[1] - [4]. Dans certains cas, l'exploitation de mineurs durait depuis plus de 15 ans[5]. L'appartenance ethnique et les origines culturelles des victimes, et, surtout, celles des criminels, ont focalisĂ© l'attention des mĂ©dias et de l'opinion publique dans tout le pays[6] - [2] - [7].

Crimes

La principale victime s'est d'abord vu offrir des cadeaux et des dĂ©monstrations d'affection en public avant d'ĂȘtre forcĂ©e Ă  avoir des relations sexuelles. Elle a Ă©tĂ© violĂ©e Ă  divers endroits dans Keighley, y compris des parcs, des cimetiĂšres et un parking souterrain. Les violeurs avaient dĂ©signĂ© une partie du parking « le coin de X » avec des graffitis et leurs signatures[8] - [9].

Durant un viol collectif, cinq hommes ont, l'un aprÚs l'autre, abusé de la victime[10].

Dans un entretien avec la police, une victime a tĂ©moignĂ© que Choudhury l'avait utilisĂ©e comme livreur de drogue et que quand elle avait essayĂ© d'arrĂȘter de travailler pour lui, il l'avait traitĂ©e de « petite salope blanche » et de « petite bĂątarde de blanche ». Il l'a ensuite retenue physiquement et violĂ©e, selon son tĂ©moignage[9] - [11]. Un des condamnĂ©s, ĂągĂ© de 63 ans, ancien chauffeur de taxi nommĂ© Mohammed Akram, a eu des relations sexuelles avec l'une des victimes dans son taxi[12].

Condamnation

En , des peines de prisons pour un total de 130 ans ont été rendues [8] - [13] - [14].

NomÂgeCrimePeine
Khalid Raja Mahmood34 ansDeux accusations de viol et trois chefs d'accusation de pédophilie17 ans
Tauqeer Hussain23 ansDeux chefs d'accusation de viol Ă  l'encontre de la premiĂšre victime et un viol Ă  l'encontre d'une autre adolescente18 ans
Yasser Kabir25 ansTrois chefs d'accusation de viol à l'encontre de la premiÚre victime et de quatre chefs d'accusation de viol, deux accusations d'agression sexuelle, deux accusations de voies de fait avec pénétration et quatre chefs d'accusation d'incitation d'enfant à s'engager à une activité sexuelle.20 ans
Sufyan Ziarab23 ansDeux chefs d'accusation de viol.15 ans
Bilal Ziarab21 ansDeux chefs d'accusation de viol12 ans
Israr Ali19 ansun chef d'accusation de viol3 ans et 6 mois dans une institution pour jeunes contrevenants
Nasir Khan24 ansun chef d'accusation de viol13 ans
Saqib Younis29 ansun chef d'accusation de viol13 ans
Hussain Sardar19 ansun chef d'accusation de viol6 ans dans une institution pour jeunes contrevenants
Zain Ali20 ansun chef d'accusation de viol8 ans dans une institution pour jeunes contrevenants
Faisal Khan27 ansun chef d'accusation de viol13 ans
Mohamed Akram63 ansun chef d'accusation de pédophilie5 ans

Antécédents judiciaires

Certains des accusés avaient déjà été condamnés pour trafic de drogue, conduite dangereuse, voies de fait, trouble à l'ordre public, vol et recel.

Arif Chowdhury, le chef présumé de la bande, s'est enfui au Bangladesh pour échapper aux poursuites aprÚs son arrestation et sa remise en liberté sous caution[13] - [15]. Il avait commencé à prostituer des filles de Keighley quand il n'avait que 15 ans et a été décrit dans la cour comme une personne malfaisante et violente. Il a d'abord employé la victime pour livrer de la drogue avant de la soumettre à des viols répétés, des coups et des injures raciales.

Khalid Raja Mahmood purgeait déjà une peine de six ans et demi d'emprisonnement pour le viol d'une femme de 43 ans, puis une peine d'un an et demi pour tentative de séquestration d'une enfant de 10 ans[14]. Surnommé « Creepy Khalid » dans Keighley, il avait des condamnations pour un total de sept infractions à caractÚre sexuel, y compris l'attentat à la pudeur.

Yasser Kabir, qui avait dit Ă  la jeune fille en face de sa grand-mĂšre qu'elle pourrait « le sucer », avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ© dans un autre procĂšs[14]. En plus de la peine de 20 ans reçue pour ce viol, il a Ă©tĂ© condamnĂ© pour les viols de deux autres filles, l'une ĂągĂ©e de six Ă  sept ans, et l'autre de sept Ă  neuf ans au moment des faits, qu'il avait commis lorsqu'il avait lui-mĂȘme entre 13 et 15 ans[13] - [11].

Tauqeer Hussain avait déjà été condamné pour viol en 2009 [14].

RĂ©actions officielles

AprĂšs le verdict

AprĂšs le verdict, le Juge Roger Thomas QC a dit que les criminels avaient traitĂ© le procĂšs avec « mĂ©pris et arrogance ». Il a dit qu'au cours de ses 40 ans de carriĂšre, il n'avait jamais vu d'accusĂ©s aussi « insolents et irrespectueux Â»[8]. Il s'est formĂ©, dit-il, « la pire des opinions sur les accusĂ©s »[12].

Le dĂ©tective Inspecteur en Chef Chris Walker de West Yorkshire Police a dĂ©clarĂ© aprĂšs le verdict que l'enquĂȘte avait Ă©tĂ© « difficile, complexe et dĂ©licate Ă  mener Â». Il a rendu hommage aux victimes pour leur courage de tĂ©moigner contre leurs agresseurs et dĂ©crit l'exploitation sexuelle des enfants comme « totalement inacceptable » et « l'un des dĂ©fis les plus importants auxquels la police est confrontĂ©e »[8].

AprĂšs l'annonce des peines

Kris Hopkins, député Conservateur de Keighley, condamne ce qu'il appelle le « modÚle répugnant de groupes organisés d'hommes d'origine pakistanaise violant des jeunes filles blanches » et affirme que de nombreuses femmes souffrent encore de ce phénomÚne. Dans un communiqué publié par son bureau, il a dit que les condamnations viennent corroborer des propos controversés qu'il avait tenus au Parlement en 2012, quand il a dit que des groupes organisés d'hommes d'Asie du sud avaient violé des filles blanches. Il affirme avoir été critiqué pour ces accusations[13] - [16]. Il considÚre la ville de Keighley comme en « haut de la liste » en ce qui concerne les groupes organisés d'hommes d'origine pakistanaise abusant sexuellement de jeunes filles blanches[15].

Le juge Roger Thomas QC dĂ©crit le comportement des hommes pendant le procĂšs comme « mĂ©prisant, irrespectueux et arrogant ». Certains d'entre eux avaient traitĂ© leurs poursuites comme une blague depuis le dĂ©but. Ils avaient souri Ă  la police sur les photographies prises lorsqu'ils ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, s'Ă©taient mal comportĂ©s dans le box pendant le procĂšs, riant et saluant leur partisans dans le public durant leurs condamnation[11]. Le juge a dit qu'ils avaient traitĂ© la victime comme un simple objet pour leur propre plaisir sexuel. La cour Ă©nonça que, maintenant, elle souffrait de stress post-traumatique et de dĂ©pression clinique[13].

Mark Burns-Williamson, le Commissaire de police du Yorkshire de l'Ouest, dĂ©crit l'exploitation sexuelle des enfants et les abus sexuels comme des « crimes odieux ». Il s'est fĂ©licitĂ© des condamnations et a louĂ© l'enquĂȘte par la police du West Yorkshire, assistĂ©e par l'Équipe du conseil de Bradford. Il a Ă©galement saluĂ© le courage des victimes d'abus pour avoir donnĂ© des preuves contre leurs agresseurs et a exprimĂ© l'espoir que le procĂšs aurait, en outre, soulignĂ© l'engagement des autoritĂ©s pour mettre fin Ă  l'exploitation sexuelle des enfants dans l'Ouest du Yorkshire.

Le dĂ©tective Inspecteur en Chef Nicola Bryar, de l'Ă©quipe d'enquĂȘte sur les homicides et les crimes graves de la police du West Yorkshire, a exprimĂ© sa satisfaction Ă  l'Ă©gard des condamnations et aussi saluĂ© le courage des victimes. Elle a notĂ© que l'exploitation sexuelle des enfants restait une prioritĂ© pour la police du West Yorkshire. Elle dĂ©crit ces abus comme totalement inacceptables et souligne la responsabilitĂ© de tous les organismes, les communautĂ©s et les individus Ă  identifier les agresseurs et Ă  les aider dans les poursuites judiciaires, ainsi que dans la condamnation et l'incarcĂ©ration des criminels.

Suite

En , la police enquĂȘtait sur 179 cas d'abus sexuels sur mineurs impliquant 165 suspects et plus de 100 victimes[17].

Voir aussi

Références

  1. (en) bureau du Commissaire Ă  l'enfance (en), « If only someone had listened », rapport final de novembre 2013 [PDF], (consultĂ© le ).
  2. (en) Patrick Butler, « Thousands of children sexually exploited each year, inquiry says » [« Une enquĂȘte affirme que, chaque annĂ©e, des milliers d'enfants sont exploitĂ©s sexuellement »], The Guardian, (consultĂ© le ).
  3. (en) Tony Harcup, Journalism : principles and pratice, Londres, SAGE Publications, , 3e Ă©d. (1re Ă©d. 2004), 271 p. (ISBN 9781446274088, OCLC 950906628), p. 100-102.
  4. (en) Centre contre l'exploitation et pour la protection en ligne des enfants, « Threat assessment of child sexual exploitation and abuse » [« Évaluation de la menace d'exploitation et d'abus sexuel sur mineur »] [PDF], (consultĂ© le ).
  5. (en) Paul Peachey, « Rotherham child abuse report: 1,400 children subjected to 'appalling' sexual exploitation over 16-years », The Independant, (consulté le ).
  6. (en) bureau du Commissaire Ă  l'enfance (en), « I thought I was the only one. The only one in the world », rapport provisoire de novembre 2012 [PDF], (consultĂ© le ).
  7. Philippe Bernard, « L'Angleterre découvre le scandale d'abus sexuels dans le Yorkshire », Le Monde, (consulté le ).
  8. (en) « 11 men guilty of sexually abusing white schoolgirl in Keighley », Yorkshire Post,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « Keighley girl lied about pregnancy and abortion to police, court told », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « UPDATE: Gang who raped and abused vulnerable Keighley schoolgirl locked up for more than 140 years », Telegraph&ARGUS,‎ (lire en ligne).
  11. (en) « Twelve men sentenced for sexual exploitation of Keighley teenager », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « VERDICT: Ten men guilty of rape in Keighley schoolgirl sex attack trial », Telegraph&Argus,‎ (lire en ligne)
  13. (en) « Keighley grooming case: ‘Arrogant’ Asian gang of 12 jailed for 130 years », Yorkshire Post,‎ (lire en ligne)
  14. (en) « Keighley abuse: Twelve men jailed for sexually exploiting girl », BBC News,‎ (lire en ligne)
  15. (en) Nicola Harley, « Fears over new Rochdale grooming gang after West Yorkshire police investigate almost 200 new crimes », The telegraph,‎ (lire en ligne)
  16. (en) « MP who warned of sex abuse gang says he was abused and threatened for making claims », ITV,‎ (lire en ligne)
  17. (en) « Bradford and Keighley child sex abuse cases stand at 179 », BBC,‎ (lire en ligne)
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