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Abdelhafid ben Hassan

Moulay Abdelhafid[3] (en arabe : مُولَاي عَبْد ٱلْحَفِيظ, amazighe : ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵄⴱⴷ ⵍⵃⴰⴼⵉⴺ), ou éventuellement Moulay Abdelhafid ben Hassan[3], né en 1876 à Fès et mort le en exil en France, à Enghien-les-Bains, est le sultan alaouite qui a régné au Maroc du jusqu'à son abdication, le . Fils du sultan Hassan ben Mohammed (Hassan Ier) et de Lalla Aliya al-Settatiya, il est le frère du sultan Moulay Abdelaziz, auquel il succède.

Moulay Abdelhafid
(ar)مُولَاي عَبْد ٱلْحَفِيظ
(ber)ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵄⴱⴷ ⵍⵃⴰⴼⵉⴺ
Illustration.
Portrait de Moulay Abdelhafid, réalisé par J. Giry et offert en cadeau à Ridder van Rappard, envoyé spécial des Pays-Bas, le 13 février 1913[2]
Titre
Sultan du Maroc

(4 ans, 7 mois et 8 jours)
Prédécesseur Moulay Abdelaziz
Successeur Moulay Youssef
Biographie
Dynastie alaouite
Nom de naissance Abdelhafid ben Hassan Alaoui
Date de naissance
Lieu de naissance Fès (Maroc)
Date de décès
Lieu de décès Enghien-les-Bains (France)
Nationalité Marocaine
Père Hassan Ier
Mère Lalla Aliya al-Settatiya
Fratrie Moulay Abdelaziz
Moulay Youssef
Conjoint Lalla Rabia bint Madani el-Glaoui
(c. 1905-1924)
Lalla Rabaha bint Mohammed el-Zayani
(1907)
Lalla Ruqiya bint Mohammed el-Mokri
(1910)
Enfants Moulay Idriss
Lalla Amina
Moulay Slimane Hafidi
Prince Moulay Abdellah Hafidi
Sidi Mohammed
Profession Souverain
Religion Islam Sunnite
Résidence Palais royal de Fès

Abdelhafid ben Hassan
Monarques du Maroc

Biographie

Règne

Son abdication illustrée par Le Petit Journal, Paris, no 1136, 25 août 1912.

Né en 1876[4] à Fès, Moulay Abdelhafid a de grandes connaissances en théologie avec un fort penchant pour les « idéaux salafistes », du goût pour l'écriture poétique et à son actif la rédaction de plusieurs ouvrages[4].

Il est khalifa de Marrakech, la capitale du Sud[4]. Opposé aux accords d'Algésiras, mais également motivé par le pouvoir, il destitue son frère, le sultan Moulay Abdelaziz, avec l'aide de Madani el Glaoui (1860-1918), son futur ministre de la Guerre puis Grand Vizir. D'abord proclamé sultan à Marrakech contre son frère, le , son autorité, en tant que commandeur des croyants, ne peut s'imposer qu'à partir de son investiture à Fès, la capitale du Nord, par la beïa[4] acte d'allégeance du [5] (« [alors] établie et signée par ceux qui « lient et délient » : les dignitaires du makhzen, le corps des oulémas, les chérifs et les notables », et écrite par l'alem de Karaouyine Ahmed ben Mouaz[6]).

En 1911, alors qu'il contrôle de plus en plus mal l'intérieur du pays, il se retrouve assiégé à Fès par des soulèvements populaires et sollicite l'aide française. Le général Moinier, à la tête d'une armée de 23 000 hommes, le libère le . La situation est irréversible et aboutit au traité franco-marocain de Fès, qu'il signe le , le Maroc se retrouvant désormais sous protectorat.

Le [7], il abdique en faveur de son demi-frère Moulay Youssef, déjà père du futur roi Mohammed V, puis l'heure de son exil sonne : le 15 août, il arrive à Marseille.

Exil et décès

Après avoir vécu brièvement en France[8], puis à Tanger[8] et, pendant la Première Guerre mondiale, en Espagne[8], Moulay Abdelhafid s'installe de nouveau en France, à Enghien-les-Bains[8], où il meurt quelque vingt ans plus tard, le [9]. Le lendemain, son corps est déposé dans un cercueil de plomb dans la bibliothèque de la Grande Mosquée de Paris, en présence de ses imams et de Si Kaddour ben Ghabrit[9] ; il est ensuite inhumé au Maroc dans le mausolée Moulay-Abdallah, à Bou Geloud, sur les hauteurs de Fès[10].

Pendant son exil, Moulay Abdelhafid a adhéré à la franc-maçonnerie. Il est initié vers la fin de 1920 à Madrid, au sein de la loge « Union hispano-américaine » no 379 du Grand Orient espagnol (es). Arrivé en France, il s’affilie, le , à la loge « Jean-Jacques Rousseau » du Grand Orient de France, à l’Orient de Montmorency (Val-d'Oise). Il demande également son affiliation, en , au sein de la loge « Plus Ultra » no 452 de la Grande Loge de France, à l’Orient de Paris[11].

Mariages et descendance

De ses mariages Moulay Abdelhafid eut au moins six enfants. Il épousa quatres femmes :

  1. Lalla Rabia bint Madani el Glaoui, leur mariage eut lieu vers 1905[12] et elle décéda en 1924[13]. ensemble, ils eurent deux fils et deux filles[13], parmi eux :
    • Moulay Idriss (né en 1905)[14] - [12].
    • Lalla Amina[15] - [13], en premières noces elle épousa le prince Moulay Mohammed al-Hassan ben Youssef[13] et en secondes noces, elle épousa Moulay Lafchar el Alaoui[13].
  2. Lalla Rabaha bint Mohammed el Zayani, leur mariage eut lieu en décembre 1907[14]. Qu'ils eurent ou non des enfants n'est pas précisé.
  3. Lalla Ruqiya bint Mohammed El Mokri, leur mariage eut lieu en juillet 1910[14]. Leurs enfants sont :
    • Moulay Slimane Hafidi[13];
    • Sidi Mohammed (né en 1917)[14] - [16].
  4. Sa Majesté le Sultan Moulay Hafid a également épouser Lalla Saadia bint Mohammed, leurs enfant sont :
    • SAR Prince Moulay Abdellah né en 1910 sur Fès et mort en septembre 1970 a hôpital Avicenne , Rabat. Il était l’époux de Chrifa Lalla Hnia fille de chrif Moulay Abdellah fils du Prince Moulay Arafa fils du Sultan Mohammed IV. Née en 1912 et morte le 13 décembre 1990.

Petit-fils

  1. Docteur Prince Moulay Hafid Alaoui, né le 30 décembre 1941 à Fes - décédé le 6 janvier 2015 à l'âge de 74 ans, il était spécialiste en Médecine Interne

Pour ses études primaires, il est scolarisé à Ecole Douh qui se trouve à sid lkhayyat, Fès. Puis poursuit ses études secondaires dans la ville de Casablanca au lycée Lyautey. Cet établissement a vu naître d'importantes personnalités politiques, intellectuelles, économiques, artistiques et sportives, marocaines et françaises. Après son baccalauréat il poursuit ses études supérieures à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat qui est un établissement d'enseignement supérieur public marocain de médecine et de pharmacie créé en 1962 par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II ; il est affilié à l' Université Mohammed V Rabat Il thèse pour l’obtention du doctorat en médecine le 1er avril 1972 sous thème : contribution à l’étude de la maladie gélatineuse du péritoine ( a propos de 3 cas ). Apprécié pour ses qualités humaines, son fort attachement aux constantes de la nation et sa profonde loyauté au glorieux Trône Alaouite, le Dr Moulay Hafid avait accompagné l’évolution de l’Hôpital Ibn Al Khatib de Fes et de l’Hôpital Al Ghassani dans le temps et laisse ses collègues reconnaissants pour ses accomplissements. Il fut et demeure un exemple d’honnêteté, de simplicité, d’authenticité, de générosité et d’intégrité.

Dans la fiction

Ce sultan est l'un des personnages principaux de l'épisode Le Crime du Sultan de la série télévisée Les Brigades du Tigre, réalisé en 1976, où il est incarné par Hans Wyprächtiger (de)[17].

Notes et références

  1. (en) « Abdelhafid of Morocco or Moulay Abdelhafid (1875-1937) », sur 19thcentury-photo (consulté le )
  2. (en) « Abdelhafid of Morocco or Moulay Abdelhafid (1875-1937) », sur 19thcentury-photo (consulté le )
  3. Voir les dénominations utilisées dans les ressources bibliographiques et surtout l'article de qualité Ismaïl ben Chérif.
  4. Mustapha Sehimi (dir.) et Mohammed Kenbib, La Grande Encyclopédie du Maroc, vol. VIII : Histoire, Rabat, GEI, (OCLC 311484542), p. 160, d'après une citation annotée dans Alaoui 2007, p. 19.
  5. Alaoui 2007, p. 21, d'après la version officielle de la beïa reproduite par Abderrahman ibn Zidane, Ithaf alam anas bi jamali akbar hadirati miknas, vol. I, Rabat, Al-Wataniya, p. 449-453 (traduction de Saïd Nejjar).
  6. Alaoui 2007, p. 19.
  7. Alaoui 2007, p. 42.
  8. Alaoui 2007, p. 48.
  9. « Le corps de Moulay-Hafid sera inhumé en terre marocaine », L'Express du Midi, no 16102, , p. 23 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  10. Alaoui 2007, p. 49.
  11. Georges Odo, Les Francs-Maçons au Maroc sous la IIIe République, EDIMAF/Loverval Editions, (ISBN 9782903846558, lire en ligne), chap. 13 (« Moulay Hafid »).
  12. « Idriss Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  13. Abdessadeq El Glaoui, Le ralliement: le Glaoui, mon père : récit et témoignage, Marsam Editions, (ISBN 978-9981-149-79-3, lire en ligne), p. 169
  14. « Morocco (Alaoui Dynasty) », sur web.archive.org, (consulté le )
  15. « Amina Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  16. « Mohammed Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  17. « Les Brigades du Tigre - Saison 3 - Episode 5 : Le crime du sultan », sur Allociné (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Moulay Hafid », dans Adnan Sebti, « Affaire d'État : Comment le Maroc a perdu son indépendance », Zamane, Casablanca, nos 10-11, , p. 8-14 [chapeau en ligne].
  • « Moulay Hafid (1908-1912) », dans Rabat : Comment je suis devenue capitale, p. 104-108.
  • « Moulay Hafid », dans Bernard Lugan, Histoire du Maroc : Des origines à nos jours, Paris, Ellipses, , 403 p. (ISBN 9782729863524 et 2729863524, OCLC 703208491), p. 224, 225, 231, 235, 236, 237, 238, 240, 243, 244, 245, 250, 262 et 369.
  • « Moulay Hafid (1904-1912) : Sultan du jihad », dans Souleiman Bencheikh, « Enquête. La vraie histoire des [A]laouites », Telquel, Casablanca, no 408, (lire en ligne).
  • « Moulay 'Abd al-Hafidh », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, [détail de l’édition], p. 389, 395, 397-404, 406, 407, 410, 424 et 447.
  • Issa Babana El Alaoui, « Moulay Hafid (1908-1912) », dans Histoire de la dynastie régnante au Maroc, Paris, Fabert, , 283 p. (ISBN 9782849220504), p. 115-126.
  • Abdelhadi Alaoui, chap. 1 « Le Sultan Moulay Abdelhafid », dans Le Maroc et la France : 1912-1956 - Textes et documents à l'appui, Rabat, Fanigraph, , 568 p. (ISBN 9954038590 et 9789954038598, OCLC 262650411, présentation en ligne), p. 19-50. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Georges Odo, chap. 13 « Moulay Hafid », dans Les Francs-Maçons au Maroc sous la IIIe République, Paris, Éditions maçonniques de France, coll. « Encyclopédie maçonnique : Histoire », , 127 p. (ISBN 9782903846558, lire en ligne).
  • « Moulay Hafid », dans Charles-André Julien, Le Maroc face aux impérialismes : 1415-1956, Jaguar, (1re éd. 1978), 549 p. (ISBN 9782869504219 et 2869504217, OCLC 758774279, présentation en ligne), p. 70-71, 73-90, 95, 144, 152-153, 207, 230 et 294.

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