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Abbaye Saint-Martin d'Épernay

L'abbaye Saint-Martin d'Épernay est une ancienne abbaye augustinienne située à Epernay dans la Marne, détruite après la révolution.

Abbaye Saint-Martin d'Épernay
Armes de Saint-Martin d'Épernay
Armes de Saint-Martin d'Épernay

Ordre de Saint-Augustin
Fondation 1032
Fermeture 1790
Diocèse Reims, puis diocèse de Châlons-sur-Marne
DĂ©dicataire Saint-Martin
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand-Est
DĂ©partement Marne
Commune Épernay
CoordonnĂ©es 49° 02′ 38″ nord, 3° 57′ 16″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Marne
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Abbaye Saint-Martin d'Épernay
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Abbaye Saint-Martin d'Épernay
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Abbaye Saint-Martin d'Épernay

Histoire

L'abbaye au centre ville avant 1779.

Une collégiale occupée par des chanoines séculiers, dédiée à Saint-Martin, est fondée par les comtes de Champagne ; détruite par un incendie en 1022, Eudes et sa femme Ermengarde d'Auvergne rebâtissent l'église en 1032 ; Guy ou Guido, archevêque de Reims, l'approuve et confirme la charte de fondation en 1053, reconfirmée ensuite par Manassès en 1074. En 1127, Thibaut, comte de Champagne, suivant l'avis de Saint Bernard, abbé de Clairvaux, remplace les religieux par des chanoines réguliers de saint Augustin[1].

La direction de l'abbaye étant vacante, le roi Louis XII en pourvoit Denis Briçonnet, évêque de St-Malo, en 1512. Cette nomination soulève un procès de la part des moines du lieu, qui avaient eux-mêmes élu un religieux à leur tête. Un accord est trouvé et Denis Briçonnet prend possession de cette abbaye[2].

En 1544, une partie de l'abbaye est détruite lors de l'incendie de la ville ordonné par François Ier pour retarder la marche de Charles Quint.

Le clocher de l'abbaye et la place sur une gravure ancienne.

En 1589, le capitaine huguenot François des Essarts, baron de Saultour, ennemi de la Ligue catholique, prend l'abbaye et place M. de Saint-Etienne comme gouverneur, qui s'empare du logis et du revenu de l'abbaye pendant deux ans. En 1592, Épernay tombe aux mains du baron de Rosne, puis est finalement repris par Henri IV le , qui place à la tête de l'abbaye un gouverneur huguenot pendant quatre ans[3].

Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. L'abbaye est fermée. Les moines quittent leur couvent vers la fin de l'année.

Bâtiments

DĂ©molition de l'Ă©glise sur la place Hugues-Plomb.

L'abbĂ© commendataire Denis Briçonnet fait rebâtir un chĹ“ur neuf en 1520[2] dans l'ancienne Ă©glise paroissiale, première Ă©glise Notre-Dame datant de 596 environ qui servait aussi aux chanoines. De par sa fonction abbatiale, elle est aussi nommĂ©e Ă©glise Saint-Martin. En 1540, date figurĂ©e sur le fronton, est construit le portail latĂ©ral de l'Ă©glise, portail dit « Saint-Martin Â» car y figure une statue Ă©questre de ce saint dans la niche du fronton, sculptĂ© probablement par Pierre Jacques.

L'abbé commendataire François de Champgirault fait rebâtir la maison abbatiale dite maison de Saint-Martin ou grand logis. Après l'incendie de 1544, Philippe de Lenoncourt fait bâtir un palais abbatial. L'Huilier de Manonville continue la construction, achevée par Aymar Hennequin.

Il y avait un hĂ´tel-Dieu dans l'abbaye jusqu'en 1544.

La nouvelle église du XIXe siècle.

En 1776, l'église est entièrement restaurée car elle était en très mauvais état. À la suite de la fermeture de l'abbaye en 1790, l'église devient une église paroissiale et est renommée église Notre-Dame. Dès 1820, à la suite de l'écroulement d'un morceau de la voûte du chœur, on se demande s'il faut restaurer entièrement le bâtiment ou en construire un nouveau. En 1824, une autre partie du chœur s'effondre. La décision est prise de construire une nouvelle église. Les travaux de démolition sont menés jusqu'en 1828.

Abbés

D’après Auguste Nicaise[4].

Abbés séculiers ou doyens

  • 1032 : Thibault, premier abbĂ© sĂ©culier ou doyen
  • 1053 : HĂ©rimard
  • 1074 : Varin
  • 1114-1127 : Valeran de Baudemant ou de Baudement, Walleran, Gualeran ou Galerand, grand maĂ®tre d’hĂ´tel de Thibaut le Grand, comte de Champagne, se fait moine Ă  Clairvaux.

Abbés réguliers

  • 1128 : Foulques, premier abbĂ© rĂ©gulier, venant de Saint-LĂ©on de Toul
  • 1135 : Odo ou Ludes
  • 1145 : ThĂ©odoric ou Thierry I
  • 1166 : Pierre
  • 1178 : Yves
  • 1186 : Guido ou Guy I
  • 1211 : Robert
  • 1214 : ThĂ©odoric ou Thierry II
  • 1220 : Hugo ou Hugues I
  • 1224 : Jean I
  • 1239 : Nicolas
  • 1248 : Guido II
  • 1259 : Jean II
  • 1269 : Hugues II dit de Forfery
  • 1302 : Jean de Hautvillers
  • 1316 : Jean de Recy
  • 1334 : Jean de Fismes
  • 1346 : Richard de Guys
  • 1369 : Gilles de Baconnes
  • 1385 : Jacques de CondĂ©
  • ca 1410 : Jean Champion †1412
  • ca 1421 : Jean Gobin de Vendresta
  • 1441 : Gille Dommengin
  • 1469 : Jean Richard
  • 1473 : Georges Maalot
  • 1491 : Pierre Gauthier
  • 1506 : DĂ©sirĂ© Piffle
  • Avant 1512 : Jean d'Hanlatte (†1528) dernier rĂ©gulier, choisit par les religieux de l'abbaye.

Abbés commendataires

À partir du Concordat de Bologne, commence la série des abbés commendataires et seigneurs temporels :

...

Prieurs

Le prieur est le moine choisi par l'abbé pour le seconder : on parle alors de prieur claustral, ou de grand-vicaire, numéro deux d'une abbaye. Le prieur, depuis la mise en commende, est le véritable chef du monastère

  • : Jean Rose
  • avant 1512 :Jean Chanlatte
  • 1537 : Jean Gautier
  • 1566 : François Vautrin, prieur, peintre avait commencĂ© a dĂ©corer le cloĂ®tre de son couvent de peintures historiques[6].
  • 1590 : Geoffroy Pierra
  • 1610 : Georges MontgĂ©rard
  • 1730 : Adrien de Hannivel
  • 1731 : Nicolas de Brie
  • 1745 : François Roger

Prieurés

L'influence de l'abbaye s'étend sur les prieurés où elle envoie ses religieux et recueille les dîmes :

Patrimoine foncier

Les premiers chanoines séculiers sont à la collation, droit de conférer un bénéfice ecclésiastique, des comtes de Champagne. En 1146, ils reçoivent en don la sixième partie des dîmes de Aulnay-aux-Planches, puis un don de la moitié des dîmes de Recy.

Droit de patronage et dîmage

Trésor de Charles VI présenté au musée d'Epernay.

L'abbaye a le droit d'élire et de pourvoir aux cures des églises dont elle est patron, de prêtres qu'elle présente à l'ordination de l'évêque diocésain. C'est le droit de patronage, de présentation à l’évêque et de nomination d'un desservant aux églises ou cures (paroisses) où elle percevait les grosses dîmes : Brugny, Chamery, Écueil, Notre-Dame d'Épernay, Mardeuil, Villers-aux-Nœuds[8],

HĂ©raldique

moderne

Les armes de Saint-Martin d'Épernay se blasonnent ainsi :

« De gueules au rencontre de bœuf d'or[9]. »
« De gueules à la crosse d'or, accompagnée de deux "SM" du même[10]. »
ancien

Bibliographie

  • Auguste Nicaise, Épernay et l'Abbaye Saint-Martin de cette ville : histoire et documents inĂ©dits, t. 2, Chalons-sur-Marne, J.-L. Le Roy, (lire en ligne).
  • Thierry Casters, L'ancienne Ă©glise Notre-Dame d'Epernay au XIXe siècle : de sa reconstruction Ă  sa destruction, UniversitĂ© de Reims , 1996, MĂ©moire de maĂ®trise, 227 p.

Articles connexes

Liens externes

Références et notes

Notes
    Références
    1. Auguste Nicaise 1869, p. 16-17.
    2. Guy Bretonneau, Histoire généalogique de la maison des Briçonnets, Paris, Jean Daumalle, , 300 p. (lire en ligne)
    3. Auguste Nicaise 1869, p. 5.
    4. Auguste Nicaise 1869, p. X-XV.
    5. Hugues Du Tems, Le clergé de France, évêché de Saintes p. 362.
    6. Bulletin du Comité de la langue, de l'histoire et des arts de la France, 1853
    7. Auguste Nicaise 1869, p. 26.
    8. Auguste Longnon, Dictionnaire topographique du département de la Marne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, , 380 p. (lire en ligne)
    9. Armorial général de la généralité de Châlons-sur-Marne (dressé sous la direction de C. d'Hozier), page 58
    10. Armorial général de la généralité de Châlons-sur-Marne (dressé sous la direction de C. d'Hozier), page 62
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