57e législature du Congrès national
La 57e législature du Congrès national (en portugais brésilien : 57e legislatura do Congresso Nacional) est le cycle parlementaire qui s'est ouvert à la Chambre des députés et au Sénat fédéral le 1er février 2023, à la suite des élections parlementaires d'octobre 2022.
(pt) 57e legislatura do Congresso Nacional
Type | Bicaméral |
---|---|
Chambres |
Sénat fédéral Chambre des députés |
Création | |
Lieu | Brasilia |
Durée du mandat | 4 ans |
Congrès et du Sénat | Rodrigo Pacheco (pt) (PSD) |
---|---|
Élection | |
Chambre | Arthur Lira (pt) (PP) |
Élection |
Membres |
594 : 513 députés 81 sénateurs |
---|
Groupes politiques (Sénat fédéral) |
Gouvernement (42) Indépendants (16)
Opposition (23) |
---|
Groupes politiques (Chambre des députés) |
Gouvernement (225) Indépendants (117)
Opposition (171) |
---|
Système électoral (Sénat fédéral) |
Uninominal majoritaire à un tour |
---|---|
Dernier scrutin | 2 octobre 2022 |
Système électoral (Chambre des députés) |
Proportionnel plurinominal |
Dernier scrutin | 2 octobre 2022 |
Site web | camara.leg.br |
---|---|
Voir aussi | Politique au Brésil |
La 57e législature du Congrès national est marquée par le renforcement du Parti libéral, le parti de Jair Bolsonaro, un centrão toujours puissant et une gauche minoritaire.
Au terme de ces élections, la coalition du Brésil de l'espoir, coalition parlementaire soutenant la candidature de Lula durant la présidentielle et souhaitant avoir une majorité au Congrès national, est minoritaire avec 80 sièges. En raison de ce faible nombre de sièges face à la droite et l'extrême droite du Parti libéral notamment, Lula annonce élargissement de sa coalition gouvernementale au sein de son troisième gouvernement vers le centre et le centre-droit avec des ministres issus du PSD, de l'UNIÃO et du MDB afin de gouverner face à un Congrès à majorité conservatrice.
Contexte
Élection présidentielle
Comme colistier pour la vice-présidence, Lula choisit Geraldo Alckmin, un ancien adversaire politique de droite (candidat face à lui au second tour de l'élection présidentielle de 2006) venant de rejoindre le Parti socialiste brésilien pour l'occasion. Ce choix viserait à rassurer les marchés financiers alors que, note la presse, « tout oppose l'ancien métallo Lula, 76 ans, leader historique de la gauche ouvrière, et Geraldo Alckmin, 69 ans, incarnation parfaite de la haute bourgeoisie conservatrice pauliste »[1]. Il s'agirait aussi pour l'ancien président de s'adapter à un système électoral qui n'a jamais permis au Parti des travailleurs de conquérir une majorité au Congrès national, traditionnellement dominé par le « centrão », le contraignant à des alliances atypiques pour gouverner[2]. Cette alliance rappelle la décision de Dilma Rousseff de prendre Michel Temer comme colistier en 2014, bien que le PMDB de Michel Temer était plus centriste que le PSDB de Geraldo Alckmin[3].
De son côté, Jair Bolsonaro annonce comme colistier Walter Braga Netto (pt), un général qui fut ministre de la Défense et Chef de cabinet civil de la présidence de la République dans le gouvernement du président d'extrême droite. À l'occasion de l'élection présidentielle, le militaire rejoint le Parti libéral et mène une campagne discrète, sans éclipser le président sortant[4] - [5].
La coalition « Tous ensemble pour le Brésil » (Vamos juntos pelo Brasil), formée de neuf partis soutenant la candidature de Lula, présente un programme axé sur les questions sociales (notamment le pouvoir d'achat) et la protection de l'environnement[6]. Donné largement battu, Jair Bolsonaro multiplie les initiatives dans les semaines précédant le premier tour : hausse des minima sociaux, chèques énergie, baisses d’impôts, pressions sur le groupe pétrolier Petrobras pour revoir ses tarifs à la baisse[7].
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le , l'écart entre les deux principaux candidats est plus faible que prévu. L'ancien chef de l'État arrive effectivement en tête, mais, avec 48,4 % des voix exprimées, manque une élection au premier tour annoncée par plusieurs enquêtes d'opinion. Il devance de cinq points Jair Bolsonaro (43,2 %) alors que les derniers sondages donnaient 10 à 15 points de retard à ce dernier. Le scrutin marque une polarisation de la vie politique brésilienne, le score cumulé des autres candidats ne dépassant pas les 10 %[8] - [9].
Comparé aux différents sondages pour le premier tour de l'élection, Jair Bolsonaro est parvenu à réduire l'écart pendant la campagne grâce aux puissantes Églises évangéliques, très majoritairement conservatrices, qui font campagne en sa faveur et constituent des relais efficaces au sein des classes populaires. Le président fait par ailleurs adopter, quelques semaines avant le scrutin, des aides pour les personnes affectées par la crise économique[10].
Le second tour entre Lula et Jair Bolsonaro est fixé au 30 octobre suivant, l'entre-deux-tours s'étalant ainsi sur quatre semaines. La campagne en vue du second tour est particulièrement agressive. Alors que Jair Bolsonaro qualifie son adversaire d'« ivrogne » et l'accuse de vouloir « amener une clique d’incompétents pour diriger le Brésil », un juge du Tribunal supérieur électoral (TSE) ordonne que l'équipe de Lula cesse de diffuser une vidéo associant le président sortant au cannibalisme[11] - [12].
Luiz Inácio Lula da Silva, tout juste âgé de 77 ans, l'emporte au second tour de l'élection présidentielle face à Jair Bolsonaro avec 50,9 % des suffrages[13] - [14]. C’est le scrutin présidentiel le plus serré de l’histoire du Brésil. Après 48 heures de mutisme, le , Jair Bolsonaro reconnaît la victoire de Lula, sans le féliciter, lors d'un discours qu'il prononce à Brasília[15].
Élections parlementaires
La 57e législature du Congrès national s'est ouvert le 1er février 2023, à la suite des élections parlementaires d'octobre 2022, qui ont vu le renforcement du Parti libéral, le parti de Jair Bolsonaro avec près de 20% des sièges, mais également un centrão toujours puissant, notamment composé du Union Brésil, PP, PSD et une gauche malgré tout minoritaire avec 16% des sièges.
Au terme de ces élections, la coalition du Brésil de l'espoir, coalition parlementaire soutenant la candidature de Lula durant la présidentielle et souhaitant avoir une majorité au Congrès national, est minoritaire avec 80 sièges. En raison de ce faible nombre de sièges face à la droite et l'extrême droite du Parti libéral notamment, Lula annonce élargissement de sa coalition gouvernementale au sein de son troisième gouvernement vers le centre et le centre-droit avec des ministres issus du PSD, de l'UNIÃO et du MDB afin de gouverner face à un Congrès à majorité conservatrice.
Composition de l'exécutif
Président de la République
Le président de la République Luiz Inácio Lula da Silva, est investi de son mandat le , marquée par l'absence de son prédécesseur Jair Bolsonaro lors de la cérémonie le même jour. La cérémonie et l'investiture symbolique, avec la remise de l'écharpe présidentielle, a lieu avec notamment Raoni Metuktire et sept autres personnes représentant la diversité du Brésil.
Luiz Inácio Lula da Silva est le premier président élu pour un troisième mandat, la deuxième personne ayant exercé cette fonction le plus longtemps après l'ancien président Getúlio Vargas, et la première personne après Vargas à revenir au pouvoir.
Luiz Inácio Lula da Silva, président de la République depuis le .
Bureau des Assemblées
Chambre des députés
Fonction | Groupe parlementaire | Circonscription | |||
---|---|---|---|---|---|
Président | Arthur Lira (pt) | PP | Alagoas | ||
1er vice-président | Marcos Pereira | REPUBLICANOS | État de São Paulo | ||
2e vice-président | Sóstenes Cavalcante (pt) | PL | État de Rio de Janeiro | ||
1er secrétaire | Luciano Bivar (pt) | UNIÃO | Pernambuco | ||
2e secrétaire | Maria do Rosário | PT | Rio Grande do Sul | ||
3e secrétaire | Júlio César de Carvalho Lima (pt) | PSD | Piauí | ||
4e secrétaire | Lucio Mosquini (pt) | PSDB | Rondônia | ||
Sénat fédéral
Fonction | Groupe parlementaire | Circonscription | |||
---|---|---|---|---|---|
Président | Rodrigo Pacheco | PSD | Minas Gerais | ||
1re vice-président | Veneziano Vital do Rêgo (pt) | Mouvement démocratique brésilien | Paraíba | ||
2e vice-président | Rodrigo Cunha (pt) | Union Brésil | Alagoas | ||
1er secrétaire | Rogério Carvalho (pt) | PT | Sergipe | ||
2e secrétaire | Weverton Rocha (pt) | PDT | Maranhão | ||
3e secrétaire | Chico Rodrigues (pt) | PSB | Roraima | ||
4e secrétaire | Styvenson Valentim (pt) | PODE | Rio Grande do Norte | ||
Groupes parlementaires
Chambre des députés
Liste des députés
Sénat fédéral
Groupe | Députés | Partis | Président | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Début | 06/02/2023 | |||||
Parti social démocratique | 15 / 81 |
16 / 81 |
PSD | Otto Alencar (pt) | ||
Parti libéral | 12 / 81 |
12 / 81 |
PL | Flávio Bolsonaro | ||
Mouvement démocratique brésilien | 10 / 81 |
10 / 81 |
MDB | Eduardo Braga | ||
Parti des travailleurs | 9 / 81 |
8 / 81 |
PT | Fabiano Contarato (pt) | ||
Union Brésil | 9 / 81 |
9 / 81 |
UNIÃO | Efraim Morais Filho (pt) | ||
Progressistas | 6 / 81 |
6 / 81 |
PP | Ciro Nogueira | ||
Podemos | 5 / 81 |
5 / 81 |
PODE | Oriovisto Guimarães (pt) | ||
Parti socialiste brésilien | 4 / 81 |
4 / 81 |
PSB | Jorge Kajuru (pt) | ||
Républicains | 4 / 81 |
4 / 81 |
REPUBLICANOS | Mecias de Jesus (pt) | ||
Parti de la social-démocratie brésilienne | 3 / 81 |
3 / 81 |
PSDB | Izalci Lucas (pt) | ||
Parti démocratique travailliste | 3 / 81 |
3 / 81 |
PDT | À définir | ||
Réseau autosuffisant (en) | 1 / 81 |
1 / 81 |
REDE (en) | Randolfe Rodrigues (pt) | ||
Gouvernement et opposition
Fonction | Titulaire | Groupe parlementaire | ||
---|---|---|---|---|
Chef du gouvernement au Congrès national | Randolfe Rodrigues (pt) | Réseau autosuffisant (en) | ||
Chef du gouvernement à la Chambre des députés | José Guimarães | Parti des travailleurs | ||
Chef de l'opposition à la Chambre des députés | Carlos Jordy (pt) | Parti libéral | ||
Chef de la minorité à la Chambre des députés | Eduardo Bolsonaro | Parti libéral | ||
Chef du gouvernement au Sénat fédéral | Jaques Wagner | Parti des travailleurs | ||
Chef de l'opposition au Sénat fédéral | Carlos Portinho | Parti libéral | ||
Chef de la minorité au Sénat fédéral | Ciro Nogueira | Progressistas | ||
Notes et références
Notes
Références
- « Au Brésil, Lula adoube une figure de la droite pour son futur ticket présidentiel », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Brésil. Pourquoi Lula s'allie avec le néolibéral Alckmin »,
- https://www.monde-diplomatique.fr/2022/09/ALTMAN/65012
- (pt) « Braga Netto, o general que Bolsonaro escolheu como candidato a vice », sur infomoney.com.br
- (pt) « Pouco midiático, Braga Netto deverá ter papel discreto em campanha de Bolsonaro », sur folha.uol.com.br,
- Selon ce document, la première mission d'un éventuel gouvernement Lula sera d'améliorer « les conditions de vie de l'immense majorité de la population brésilienne, ceux qui souffrent de la crise, de la faim, de la baisse du pouvoir d'achat […] avec des mesures d'urgence, mais aussi des réformes structurelles ». Voir « L’ex-président brésilien Lula présente un programme axé sur le social et l’environnement », sur sudinfo.be, (consulté le ) ; « Élection. Au Brésil, Lula courtise lui aussi les évangéliques », sur Courrier international, (consulté le )
- « Le Brésil aux urnes : entre Bolsonaro et Lula, un choix décisif sous tension », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Présidentielle au Brésil : Lula devant Bolsonaro, un 2e tour nécessaire », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « Au Brésil, Lula devance Bolsonaro, un second tour sera nécessaire », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Entre Lula et Bolsonaro, rien n’est joué au Brésil », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- https://www.sudouest.fr/elections/presidentielle-au-bresil-cannibale-contre-ivrogne-la-campagne-du-second-tour-sous-haute-tension-12540618.php
- https://www.lepoint.fr/monde/bresil-un-juge-interdit-a-lula-d-associer-bolsonaro-au-cannibalisme-09-10-2022-2493059_24.php
- « Brésil : le retour de Lula », sur radiofrance.fr,
- « Election présidentielle au Brésil : Lula élu d’une courte tête face à Bolsonaro au second tour », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Présidentielle au Brésil : "Je suivrai toujours les règles de la Constitution" assure Jair Bolsonaro », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )