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33e régiment des commandos parachutistes

unité militaire d'élite malienne

33e régiment des commandos parachutistes
Image illustrative de l’article 33e régiment des commandos parachutistes
Des soldats du régiment à l'entrainement avec les Américains en 2010

Création
Pays Mali
Garnison Camp de Djicoroni Ă  Bamako
Surnom BĂ©rets rouges
Guerres Guerre du Mali
Batailles Bataille de MĂ©naka (janvier 2012)
Bataille de Tessalit
Combat de Tinsalane
Coup d'État du 21 mars 2012
Contre-coup d'État de 2012
Combat de Djicoroni
Bataille de Kidal (21 mai 2014)
Combat de la forĂŞt de Sama
Combat de Gourma-Rharous (2017)
Attaque de Boulikessi (2019)

Pour les articles homonymes, voir 33e régiment.

La 33e régiment des commandos parachutistes (33e RCP) est un régiment d'infanterie parachutiste des forces armées maliennes dont il est considéré depuis l'indépendance comme l'unité d'élite[1]. Ses 800 membres sont plus connus sous le nom de « bérets rouges »[1].

Histoire

Indépendance

Le premier saut d'un militaire malien a lieu le , peu après l'indépendance[2]. Les forces armées maliennes comptent initialement une compagnie parachutiste[3]. Les 1re et 2e compagnies parachutistes sont regroupées pour former le 1er bataillon des commandos parachutistes le [4].

Dictature de Moussa Traoré

Sous le régime du général Moussa Traoré, le régiment devient la garde prétorienne du régime[5].

Toutefois, le régiment suit son chef, le colonel Amadou Toumani Touré (ATT), qui opére le coup d'État de 1991 au Mali mettant fin à la dictature[6].

RĂ©gime d'ATT (2005-2012)

Des parachutistes du régiment avant un saut depuis un avion de l'USAF en 2006.

Le régiment devient chargé de la sécurité du président ATT à partir de son élection en 2002[7]. Les soldats du régiment alternent 2 semestres en protection présidentielle, 1 semestre au Nord et un semestre de repos[8].

Avant 2012, le régiment pouvait projeter le Détachement Forces Spéciales, soit une quarantaine de soldats sélectionnés dans chaque compagnie pour leurs qualités[9]. Entre 2010 et , ce noyau de soldat sert de base à l'entrainement d'une Compagnie de Forces Spéciales (la 335e compagnie) par le 10th Special Forces Group (en) américain[10].

Pendant le coup d'Etat et le début de la guerre du Mali (2012)

Un groupement constitué des 333e et 335e compagnies participe aux phases initiales de la guerre contre la rébellion touarègue de 2012, notamment la reprise de Ménaka[11] puis les opérations de secours vers Tessalit sous les ordres du colonel Gamou[12]. Même si l'armée malienne est défaite par les rebelles du MNLA au cours de cette phase, le groupement tactique du 33e RCP a une conduite tactique excellente[13].

Lors du coup d'État du 21 mars 2012 au Mali, les soldats du 33e RCP affectés à la défense de la présidence se replient rapidement face aux putschistes[14]. Après le coup, l'armée malienne abandonne Gao et quitte le Nord. Les unités bérets rouges qui se replient à Bamako sont désarmées, contrairement aux autres soldats[7].

Face aux brimades des Bérets verts du CNRDRE, une centaine de bérets rouges tentent un contre-coup d'état le 30 avril 2012[7], menés par le colonel Abidine Guindo, l’aide de camp d’Amadou Toumani Touré[1]. Pendant deux jours, Bérets rouges et Bérets verts du CNRDRE s’affrontent dans les rues de Bamako.Les ex-putschistes prennent l'avantage sur les parachutistes dans la nuit du au et mettent à sac le camp de Djicoroni[15]. Une vingtaine de bérets rouges sont exécutés[16].

Le colonel Sanogo et son état-major décident ensuite de démanteler le 33e RCP en éparpillant ses soldats dans les différents corps de l’armée[1].

En , les djihadistes maliens tentent d'envahir le sud du pays. Malgré leurs demandes pour rejoindre le Nord aux côtés des soldats français de l'opération Serval[17], il est prévu que les Bérets rouges soient dispersés dans les différentes unités maliennes. Le , le camp de Djicoroni, où restaient 800 soldats qui refusent le démantèlement du régiment, est investi par les forces armées maliennes[18]. Après une médiation menée par le président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Diango Cissoko auprès de la hiérarchie militaire, ordre est donné de remettre sur pied le 33e RCP pour le faire « monter » dans le Nord car les autorités de transition maliennes tiennent à ce que leurs soldats participent à la reconquête du pays aux côtés des forces françaises et internationales[1]. Un premier détachement de plusieurs centaines de Bérets rouges est constitué. Il prend part à plusieurs opérations et établit sa base à Gao[1].

Guerre du Mali

Lorsque l'armée malienne tente de reprendre Kidal au MNLA le , 600 bérets rouges du 33e RCP sont engagés en première ligne lors de la bataille de Kidal, soutenus par les bérets verts des bataillons formés par l'EUTM Mali. L'opération malienne semble initialement réussir mais la contre-attaque des rebelles met en fuite les Bérets verts. Isolés, les Bérets rouges sont les derniers à céder mais subissent les plus lourdes pertes[19].

En , les parachutistes maliens effectuent un saut pour la première fois depuis 2011, grâce aux aviateurs belges de l'EUTM Mali[20]. À partir de , le régiment déploie une compagnie au sein du G5 Sahel[21]. En , la compagnie parachutiste mise à disposition du G5 Sahel est anéantie lors de l'attaque de Boulikessi[22].

Aujourd’hui, un détachement du 33e RCP est toujours basé à Gao et participe à des opérations antiterroristes, l’escorte de convois logistiques ou encore la protection de hautes personnalités en déplacement dans le Nord[1]. Ils dirigent aussi le Centre national d’entraînement commando (Cenec) près de la capitale mais n’ont plus la charge de la sécurité présidentielle, confiée à la Garde nationale[1].

Organisation

Basé dans le camp militaire Djicoroni Para, le régiment est constitué de cinq compagnies:[8]

  • 331e compagnie des commandos parachutistes[23];
  • 332e compagnie des commandos parachutistes[8];
  • 333e compagnie des commandos parachutistes[11],[23];
  • 334e compagnie des commandos - instruction de la troupe aĂ©roportĂ©e[23];
  • 335e compagnie des forces spĂ©ciales, crĂ©Ă©e Ă  partir de 2009 et numĂ©rotĂ©e en 2011[24].

Commandants du régiment

Fatogoma Sountoura, commandant du régiment à partir de la fin 1993.
Dates du oommandement Nom du commandant Référence
Général Kafougouna Koné [25]
Colonel Ousmane MaĂŻga [25]
Colonel Moussa Konné [25]
1984 - ? Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré [25]
? Commandant Chaka Konné [25]
1991 Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré [6]
1993 - ? Colonel Fatogoma Sountoura [26]
? Colonel EloĂŻ Togo [25]
? Colonel Ould Issa [25]
2002 - 2012 Colonel Abidine Guindo [27],[28]
2013 - ? Colonel Youssouf Oumar Traoré [29]
? - 2018 Commandant Attaher A. MaĂŻga [30]
2018 - 2019 Lieutenant-Colonel Moussa Issiaka OngoĂŻba [30]
2019 Lieutenant-Colonel Moustaph Sangaré [31]

Autres personnalités ayant servi dans le régiment

Uniformes et Ă©quipement

Les soldats du régiment possèdent un uniforme particulier, notamment un béret pourpre, d'où leur surnom de bérets rouges[33].

Les commandos parachutistes sont assez bien équipés en armement, possédant divers types de Kalachnikovs, des mitrailleuses PK et PKM, des lance-roquettes RPG-7, des mortiers de 82 mm et des canons sans recul SPG-9[34]. Jusqu'en 2012, le régiment possédait quatre blindés BRDM-2[7].

Références

  1. Benjamin Roger, « Mali : les Bérets rouges, toujours debout », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  2. « Le 333e RCP fête 57 ans de saut », sur fama.ml,
  3. « Etat Major de l’Armée de Terre - Historique », sur fama.ml
  4. Nouhoum Togo, « Mali : Les commandos-parachutistes, communément appelés bérets rouges », Le Reporter,‎ (lire en ligne)
  5. Jean-Christophe Notin, La guerre de la France au Mali, Tallandier, (lire en ligne), p. 65
  6. « Il était une fois au Mali : Des événements inoubliables », L'Essor,‎ (lire en ligne)
  7. Baba Ahmed, « Mali : les dessous d'un contre-coup d'état manqué », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  8. Powelson 2013, p. 37.
  9. Powelson 2013, p. 34.
  10. Powelson 2013, p. 36.
  11. Powelson 2013, p. 50.
  12. Powelson 2013, p. 51.
  13. Powelson 2013, p. 54.
  14. Jean-Philippe Rémy, « Au Mali, l'armée loyaliste se prépare à une contre-offensive », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  15. « Le camp des bérets rouges pris par les ex-putschistes : "Un symbole de l’ancien pouvoir vient de s’écrouler », France 24,‎ (lire en ligne)
  16. Benjamin Roger, « Mali : les Bérets rouges, toujours debout », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  17. « Mali: liesse dans le camp de Djicoroni après la libération des bérets rouges », RFI,‎ (lire en ligne)
  18. Vincent Duhem, « Mali : au moins deux morts dans des combats au camp militaire de Djicoroni, à Bamako », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  19. Tiékorobani, « Fiasco malien au nord : Comment et pourquoi l’armée malienne fut vaincue », Le Procès-verbal,‎ (lire en ligne)
  20. Marie-Madeleine Courtial, « Premier saut pour les paras maliens depuis 2011 avec les paras belges », sur defencebelgium.com,
  21. Oumar Bakayoko et Mohamed Domaké Diarra, « Une compagnie G5-Sahel du 33e Régiment des Commandos Parachutistes opérationnel », sur fama.ml,
  22. Rémi Carayol, « Au Mali, l’armée paie par le sang la faillite de l’Etat », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  23. « Armée de terre : Kéba Sangaré remplace Abdramane Baby », L'Indicateur du renouveau,‎ (lire en ligne)
  24. Powelson 2013, p. 49.
  25. « Corps d’élite de l’armée Malienne : Pourquoi le 33e RPC doit exister »,
  26. Souleymane Doumbia, « Mali : Disparition du colonel-major Sountoura : Le grand saut dans l'inconnu », L’Essor,‎ (lire en ligne)
  27. « L'ancien aide de camp d'ATT arrêté à Bamako », sur Radio France International,
  28. Adam Thiam, « Mali : Abidine Guindo, dernier baroud d’un fidèle d’ATT », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  29. Falé Coulibaly, « 33e régiment des commandos parachutistes de Djicoroni para : Les commandos parachutistes déterminés à monter à Kidal », L'Indépendant,‎ (lire en ligne)
  30. Anchata Coulibaly et Amadou Coulibaly, « RCP : le commandant Attaher Maïga passe le flambeau au lieutenant-colonel Moussa Ongoïba », sur fama.ml,
  31. « Mali : 33ème RCP : Le nouveau chef de corps intronisé », sur maliactu.net,
  32. « Armée de terre : Kéba Sangaré remplace Abdramane Baby »,
  33. Sana Eros, « L’armée malienne, entre instabilité, inégalités sociales et lutte de places », dans Michel Galy, La guerre au Mali. Comprendre la crise au Sahel et au Sahara : enjeux et zones d'ombre, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », (ISBN 9782707176851, lire en ligne), p. 106-124
  34. Laurent Touchard, « Armée malienne : le difficile inventaire », sur Jeune Afrique,

Bibliographie

  • Simon J. Powelson, Enduring engagement yes, episodic engagement no: lessons for SOF from Mali, Monterey, California, Naval postgraduate school, (hdl , lire en ligne)