Ăle Cocos
L'ßle Cocos (en espagnol : Isla del Coco) est une ßle costaricienne de l'océan Pacifique située à 491 km au sud-sud-ouest du cabo Blanco, sur la cÎte méridionale du pays. Elle est rattachée à la province de Puntarenas. L'ßle est connue pour avoir accueilli les pirates qui y cachaient les trésors pillés aux Espagnols, ce qui lui a valu le surnom d'« ßle aux Trésors ».
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Parc national de l'Ăźle Cocos
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Depuis 1997, elle fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est Ă©galement un parc national protĂ©gĂ© du Costa Rica. L'Ăźle Cocos abrite une faune et une flore sous-marine exceptionnelles ainsi qu'une forĂȘt tropicale humide, seule Ăźle du Pacifique tropical oriental Ă en possĂ©der une.
L'ßle Cocos a donné son nom à la plaque tectonique de Cocos.
GĂ©ographie
L'Ăźle Cocos forme un district du canton de Puntarenas dans la province homonyme.
Elle a une superficie de 23,85 km2 avec un pĂ©rimĂštre dâenviron 23,3 km. Elle mesure 7,49 km de long pour 4,61 km de large. Elle se situe au premier point de contact avec le contre-courant nord-Ă©quatorial. Sur la partie occidentale, on peut apercevoir Cerro Iglesias, le point le plus Ă©levĂ© de lâĂźle (634 m). Elle est, en outre, la seule Ăźle du Pacifique tropical oriental tapissĂ©e dâune forĂȘt tropicale humide.
Cependant, lâĂźle est entiĂšrement recouverte dâĂ©coulements de lave d'andĂ©site. Ainsi, on trouve des restes dâorigine volcanique qui forment des falaises. Autour de celles-ci, on compte plusieurs petits Ăźlots composĂ©s de basalte qui servent de refuge aux oiseaux marins tels que les fous, les mouettes et les noddis.
Sa faune est dâorigine pacifique orientale, du continent amĂ©ricain central et des Galapagos. Lâinstallation permanente de l'homme sur l'Ăźle a Ă©tĂ© Ă©vitĂ©e grĂące Ă la topographie et l'Ă©loignement de l'Ăźle, ce qui a empĂȘchĂ© la destruction de la flore et de la faune.
On compte 155 plantes vasculaires et 48 non vasculaires, dont 15 % endĂ©miques, dans la flore de lâĂźle.
Le climat est tropical humide et chaud. Durant neuf mois sur douze, de mai Ă octobre, il y a de la pluie et du brouillard.
Ainsi, parmi les nombreuses activitĂ©s quâelle offre, les touristes peuvent visiter les forĂȘts enchanteresses dâarbres gĂ©ants et mousse-drapĂ©s, de BromĂ©liacĂ©es, de fougĂšres en arbre, de palmiers et de vignes sauvages. NĂ©anmoins, ces visites sont trĂšs minutieusement contrĂŽlĂ©es par lâĂtat costaricien et lâĂźle ne peut ĂȘtre entiĂšrement visitĂ©e car un tiers du territoire est interdit d'accĂšs au public. Par ailleurs, celle-ci se trouve ĂȘtre le laboratoire idĂ©al pour lâĂ©tude des processus biologiques grĂące Ă la myriade dâinteractions entre lâĂźle et lâĂ©cosystĂšme marin environnant.
On compte au moins 60 espĂšces dâanimaux endĂ©miques Ă lâĂźle ; la plupart sont en danger. Parmi ces animaux, des milliers dâoiseaux marins peuvent ĂȘtre aperçus en longeant un sentier qui traverse lâĂźle. On compte principalement 4 espĂšces : des sternes fuligineuses et des sternes blanches ainsi que deux espĂšces de noddis.
Parmi la faune marine évoluant dans l'espace protégé de l'ßle jusqu'à 15 km des cÎtes, on trouve dauphins, fausses orques et baleines.
LâĂźle Cocos est aussi un site de plongĂ©e connu.
Histoire
LâĂźle Cocos, Ă©galement appelĂ©e l'« Ămeraude du Pacifique », aurait Ă©tĂ© citĂ©e pour la premiĂšre fois en 1526 par Joan Cabezas qui naviguait Ă ses abords[1]. Elle apparut sur une carte de Nicolas Desliens sous le nom de « Ysle de Coques » en 1541.
Les flibustiers et les pirates, dont le champ dâaction se trouvait au long du Pacifique de lâAmĂ©rique espagnole, auraient pris lâĂźle pour lieu de refuge et de coffre fort entre le XVIIe et le dĂ©but du XIXe siĂšcle[2]. On compte plusieurs pirates qui ont frĂ©quentĂ© cette Ăźle : Bennett Graham, William Davis, Benito Bonito ou William Thomson. Ils choisirent cette Ăźle pour son bois et son eau potable. LâĂźle fut alors surnommĂ©e l'« Ăźle aux TrĂ©sors » car de nombreux trĂ©sors sembleraient avoir Ă©tĂ© enfouis par des pirates dans plusieurs grottes.
Les premiers visiteurs de lâĂźle au XIXe siĂšcle furent les chasseurs de trĂ©sors du monde entier qui ont entrepris plus de 500 expĂ©ditions entre 1846 et 1997, pour la plupart Ă la recherche du trĂ©sor ecclĂ©siastique de Lima[3]. Le [4], un article du grand quotidien local, The San Francisco Call[4], rĂ©vĂšle que deux navires diffĂ©rents ont lancĂ© une expĂ©dition pour retrouver un trĂ©sor pirate sur l'Ăźle Cocos. Parmi eux, la GoĂ©lette Vanderbilt est revenue bredouille[4].
Ainsi, lâĂ©crivain Robert Louis Stevenson sâen inspira peut-ĂȘtre[3], pour Ă©crire lâhistoire de L'Ăle au trĂ©sor en 1881, car il se trouvait Ă San Francisco lors de la parution de cet article, mais il n'a jamais laissĂ© le moindre Ă©crit dans ce sens[4].
En 1962, le spĂ©lĂ©ologue français Robert Vergnes explore lâĂźle avec deux compagnons[5]. Convaincu dâavoir trouvĂ© la grotte abritant le trĂ©sor, il doit cependant abrĂ©ger son sĂ©jour, ses deux amis Ă©tant morts noyĂ©s[5]. Lorsquâil revient sur lâĂźle en 1973, la grotte a Ă©tĂ© comblĂ©e par un Ă©boulis et il rentre chez lui bredouille[5]. Robert Vergnes a consacrĂ© son ouvrage La DerniĂšre Ăźle au trĂ©sor Ă l'Ăźle Cocos[6].
LâĂźle a Ă©tĂ© classĂ©e Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997 et les fouilles sont dĂ©sormais interdites par le gouvernement du Costa Rica afin de ne pas dĂ©naturer le site. Une aire marine protĂ©gĂ©e a Ă©tĂ© dĂ©limitĂ©e autour de l'Ăźle et Ă son tour classĂ©e Patrimoine mondial de l'UNESCO en [7]. L'Ăźle est Ă©galement reconnue site Ramsar depuis le [8].
L'archĂ©ologue anglais Shaun Whitehead[3] a lancĂ© en 2012 une expĂ©dition scientifique[5] de 15 personnes[5], Ă la recherche du trĂ©sor, muni de moyens technologiques modernes, accompagnĂ© du docteur Ina Knobloch, une biologiste allemande qui avait visitĂ© l'Ăźle trois fois, rĂ©digĂ© le livre The Secret of Treasure Island et prĂ©vu d'y consacrer un musĂ©e, Ă Puntarenas, sur la cĂŽte du Costa Rica. Selon cette derniĂšre, lâendroit nâa pas seulement inspirĂ© Robert Louis Stevenson, mais aussi Jurassic Park, de Michael Crichton[5].
Les riviĂšres et les cascades de l'Ăźle recĂšlent de nombreuses grottes cachĂ©es, selon les scientifiques et celle oĂč William Thompson aurait mis Ă lâabri le trĂ©sor a probablement vu son accĂšs bouchĂ© par un glissement de terrain, selon Shaun Whitehead[5].
Un an plus tard, Shaun Whitehead a souligné, dans une interview au site spécialisé Mysterious Writings, que le trésor de l'ßle était pour lui surtout de nature biologique[9].
Chronologie
- 1684 : un trésor appartenant au pirate William Davies fut enterré sur l'ßle[4].
- 1819 : le pirate anglais Bennet Graham s'est emparĂ© du galion espagnol Relampago puis de l'or de la ville dâAcapulco[4].
- : JosĂ© de San MartĂn et Lord Thomas Cochrane organisent une expĂ©dition, du port de ValparaĂso.
- : ils débarquent avec 4 000 hommes à Pisco, au Pérou puis dans la baie de baie de Paracas.
- été 1821 : arrivée massive de navires de commerces anglais et disparition du trésor ecclésiastique de Lima[3] que le vice-roi José de la Serna confie au capitaine terre-neuva William Thompson, face à l'avancée de la flotte de Thomas Cochrane.
- : JosĂ© de San MartĂn s'empare de Lima et dĂ©clare l'indĂ©pendance du PĂ©rou.
- 1824 : Bennet Graham arrĂȘtĂ© par trois vaisseaux de guerre anglais dans la baie de Buenaventura, en Colombie[10] et a enterrĂ© un trĂ©sor sur l'Ăźle, selon les informations donnĂ©es aux autoritĂ©s amĂ©ricaines par son Ă©pouse 30 ans aprĂšs sa mort.
- : départ d'un navire de Saint-Jean de Terre-Neuve pour Rio de Janeiro, à moitié chargé de poisson séché et dirigé par John Keating.
- : le navire de Saint-Jean de Terre-Neuve dirigé par John Keating arrive à l'ßle aprÚs avoir déchargé à vers Rio de Janeiro.
- 1845 : seconde expédition de Saint-Jean de Terre-Neuve dirigée par John Keating.
- 1854 : fondation à San-Francisco de la "Cocos Expédition"[4].
- : le navire Adelante dépose 426 ex-esclaves des Tongas sur l'ßle par crainte d'une épidémie.
- 1868 : John Keating fait naufrage prÚs de Coddrey Village à Terre-Neuve et confie son secret à son timonier Nicholas Fitzgerald, qui l'a sauvé[4].
- 1870 : en pĂȘchant, Nicholas Fitzgerald fait Ă son tour naufrage puis se confie Ă l'amiral britannique Curzon Howe, dont le fils, homonyme et Ă©galement officier de marine[11], transmettra au pilote automobile Malcolm Campbell[4].
- 1870 : fondation Ă New-York de la "Hidden Trasure Company"[4].
- [4], un article du grand quotidien local, The San Francisco Call[4], révÚle que deux navires différents ont lancé une expédition pour retrouver un trésor pirate sur l'ßle Cocos. Parmi eux, la Goélette Vanderbilt est revenue bredouille[4].
- : lettre de Nicholas Fitzgerald à Curzon Howe racontant sa rencontre avec Keating en 1868, puis donnant des détails sur l'ßle[12].
- 1896 : le commandant militaire anglais Shrapnel dĂ©barque sur lâĂźle Cocos avec 300 marins du Haughty[10].
- 1897 : le gouvernement du Costa Rica concÚde un territoire sur l'ßle au chasseur de trésors August Gissler, qui y reste de 1899 à 1908.
- 1924 : le pilote automobile Malcolm Campbell retrouve à MadÚre son vieil ami K. Lee Guinness, arrivé sur son yacht, le Adventuress: ils décident de chercher le trésor mais se heurtent à la météo[12].
- 1926 : expédition commune sur l'ßle[4], Malcolm Campbell mis en contact avec le fils de Curzon Howe[12], qui porte le nom de son pÚre[12].
- 1927 et 1929 : le capitaine français Tony Mangel examine toute la correspondance au Nautical & Traveler Club of Sydney puis découvre l'inventaire du musée de Caracas[10] et explore deux fois l'ßle.
- fin 1932 : le Queen of Scots armé par la Treasure Recovery Limited met le cap sur l'ßle des Cocos.
- : le mécanicien de navire belge, Petrus Bergmans, sur des données fournies par Tony Mangel revendique la découverte en 1831 d'une vierge en or de 0,60 m de hauteur revendue 11 000 dollars à New York[13].
- 1935 : réédite son livre de 1928 avec un chapitre récapitulant les recherches.
- 1935 : un historien dĂ©couvre lâinventaire dĂ©taillĂ© du trĂ©sor aux archives du MusĂ©e de Caracas (Venezuela)[13].
- 1960 : deux journalistes du New York Times publient un livre récapitulant les recherches.
- 1962 : le chercheur de trésors Robert Charroux publie un livre récapitulant les recherches.
- 1962 : le spĂ©lĂ©ologue français Robert Vergnes explore lâĂźle avec deux compagnons[5].
Tournage
En 1993, une partie des films Jurassic Park (saga) est tournée sur Isla Del Coco. Dans l'univers du film l'ßle s'appelle Isla Nublar.
Notes et références
- La CÎte Pacifique Centrale du Costa Rica (2013) aperçu disponible sur Google Livres.
- « Qui étaient les vrais pirates des Caraïbes ? », sur National Geographic, (consulté le )
- Jasper Copping, dans le Daily Telegraph du 5 août 2012
- Alex Capus, Voyageur sous les Ă©toiles, Ăditions Actes Sud,
- "COSTA RICA : L'ĂLE AU TRĂSOR VA ENFIN LIVRER SES SECRETS", PAR RENAUD MALIK, dans Le Matin (Suisse) du 10 aoĂ»t 2012
- Robert Vergnes, La DerniÚre ßle au trésor, Paris, Editions du Trésor, 2014 (réédition), 304 p. (ISBN 979-10-91534-12-3).
- « Parc national de l'ßle Cocos », sur UNESCO (consulté le ).
- (en) « Isla del Coco », sur Service dâinformation sur les Sites Ramsar (consultĂ© le ).
- "Six Questions with Shaun Whitehead: Archeologist, Creationeer, and Treasure Hunter", par JENNY KILE , le 21 juin 2013, interview au site spécialisé Mysterious Writings
- Livre de Robert Vergnes
- "Treasure For The Taking" par P. E. CLEATOR, 1960
- Les Trésors Perdus de France et d'Ailleurs, 2015
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Cocos Island moist forests