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Équipe du Togo de football à la Coupe du monde 2006

Le parcours de l'équipe du Togo de football à la Coupe du monde 2006, organisée en Allemagne, constitue la première participation du pays à la compétition. Éliminée au premier tour, la sélection togolaise termine dernière du groupe G derrière la France, la Suisse et la Corée du Sud.

Équipe du Togo de football à la Coupe du monde 2006
Drapeau du Togo

Fédération Fédération togolaise de football (FTF)

Class. FIFA / Elo 61e (au 17 mai 2006)
Classement 30e
Organisateur(s) Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Participation 1re
Sélectionneur Otto Pfister
Capitaine Jean-Paul Abalo
Meilleur buteur Mohamed Kader (1 but)
Maillots
Domicile
Extérieur
Équipe du Togo de football à la Coupe du monde

La participation des Togolais fut fortement perturbée par des problèmes de versement de primes, qui instaurent des tensions au sein de l'équipe et de l'encadrement technique dès .

Durant les éliminatoires, les Togolais sont successivement dirigés par le Brésilien Antônio Dumas, par le Nigérian Stephen Keshi, en place lors de la Coupe d'Afrique des nations 2006 puis, à partir de , par l'Allemand Otto Pfister. Le , quelques jours avant le début du tournoi, ce dernier démissionne. L'intérim est assuré par son adjoint togolais Kodjovi Mawuéna. Pfister revient toutefois sur sa décision le .

Pendant la compétition, les Éperviers (surnom de l'équipe du Togo), pourtant menés par leur attaquant vedette Emmanuel Adebayor, n'inscrivent qu'un seul but et connaissent trois défaites. Ils terminent ainsi derniers du groupe et antépénultièmes dans le classement des sélections lors de ce Mondial.

Plusieurs années après, malgré les péripéties, la « génération 2006 » des Éperviers suscite une nostalgie de la part des Togolais en raison des mauvaises performances sportives ultérieures de la sélection, qui ne s'est depuis pas requalifiée pour la Coupe du monde et ne s'est qualifiée qu'une seule fois pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique.

Une qualification inédite

Matchs de qualification

Lors de la précédente campagne de qualification pour un tournoi continental, le Togo termine deuxième du groupe 5 des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2004[1], derrière le Kenya. Le meilleur deuxième de tous les groupes des éliminatoires est qualifié, ce qui n'est pas le cas du Togo mais du Zimbabwe. Cet échec sera imputé au sélectionneur brésilien Antônio Dumas.

Néanmoins, il continue son travail pour les éliminatoires de la CAN 2006 ainsi que celles du Mondial 2006. Après six tentatives[note 1] pour se qualifier pour une Coupe du monde, le Togo (96e[2] du classement FIFA du 22 octobre 2003) s'y lance pour la septième fois.

Premier tour difficile contre la Guinée équatoriale

Vue d'une tribune d'un stade
L'Estadio de Libertad de Bata où l'équipe du Togo dispute son premier match de qualification le (ici en 2010).

Les éliminatoires de la Coupe du monde 2006 servent aussi pour la Coupe d'Afrique des nations 2006. Ne faisant pas partie des neuf meilleures équipes africaines[note 2], le Togo dispute un premier tour contre l'équipe de Guinée équatoriale (surnommée Nzalang Nacional) qui participe aux éliminatoires d'un Mondial pour la deuxième fois de son histoire[note 3].

Le sélectionneur brésilien Antônio Dumas sélectionne alors treize Brésiliens[3] pour les naturaliser Togolais pour l'occasion[4] mais seulement six le seront (Hamílton[5] - [6], Mikimba, Bill, Fábio Oliveira, Cris et Fabinho[7] - [8]).

Il estime que cela va combler le manque de légitimité de la sélection togolaise sur le plan international[9]. Et pour mieux faire accepter cela, Antonio Dumas dira en 2004 : « Comme mon objectif était d'aller à la Coupe du monde, j'ai pensé à ramener quelques joueurs brésiliens afin qu'ils puissent faire progresser l'équipe. J'ai fait mon possible pour ramener des joueurs noirs afin d'éviter les contrastes avec la population locale (sic). J'avais envie de joueurs de qualité qui s'adaptent facilement à la culture locale, et c'était un point qu'il fallait prendre en compte. Ils ont permis à l'équipe de progresser naturellement, et les gens ont commencé à les voir comme des vrais Togolais, des citoyens à part entière. »[10]. Cela lui valut alors de nombreuses critiques au Togo, le qualifiant de « colonisateur brésilien[11] ».

Le match aller en Guinée équatoriale, le , est perdu par les Éperviers[12] qui concèdent un penalty, transformé à la 55e minute par Sergio Barila, s'inclinant sur le score d'un but à zéro. Il s'agit de la première victoire du Nzalang Nacional en éliminatoires d'un Mondial.

Au match retour, le Togo s'impose deux buts à zéro au stade de Kégué de Lomé[13]. Emmanuel Adebayor, attaquant de l'AS Monaco, ouvre le score deux minutes avant la mi-temps et remet les deux équipes à égalité sur la double confrontation. À la 53e minute, Moustapha Salifou, qui joue en club pour le SC Rot-Weiss Oberhausen, marque le deuxième but du match et permet au Togo d'accéder au second tour[14].

Les résultats cumulés des éliminatoires de la CAN 2004 et du premier tour des éliminatoires du Mondial 2006 amènent la Fédération togolaise de football à licencier le sélectionneur Dumas en avril 2004 et à le remplacer par le Nigérian Stephen Keshi[15]. Hamílton, un des joueurs sélectionnés, estime en effet que « l'équipe manque de discipline malgré des bons éléments[16] ».

Un groupe relevé
Portrait d'un homme aux cheveux longs, en costume, portant un pims du Sénégal.
Aliou Cissé, capitaine du Sénégal, grand favori pour la qualification au Mondial.

Le tirage au sort du second tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2006 place le Togo dans le groupe 1. Des six équipes du groupe, seule la première du classement final obtient sa qualification pour la Coupe du monde. Par ailleurs, les matchs comptent pour la Coupe d'Afrique des nations, les trois premiers du groupe se qualifient pour la compétition continentale, les trois derniers sont éliminés.

L'équipe togolaise n'est pas considérée comme favorite[17]. Elle est opposée au Sénégal, finaliste de la Coupe d'Afrique des nations 2002 et quart-de-finaliste de la Coupe du monde la même année, grand favori, ainsi qu'au Mali qui a terminé quatrième des CAN 2002 et 2004. La Zambie ne s'est, quant à elle, pas qualifiée pour la CAN 2004, le Liberia ne parvient pas à jouer une CAN depuis 2002 et le Congo depuis 2000. Adebayor, un des joueurs les plus importants de l'effectif, déclare dans un entretien à Onze Mondial en « Au début, quand le coach [Stephen Keshi] nous parlait de qualifications pour le Mondial 2006, chacun de nous rigolait. On le prenait pour un doux rêveur[18]... ».

Parcours surprenant et tensions au Mali
Photographie d'un footballeur levant la main
Adékanmi Olufadé, buteur contre le Sénégal en juin 2005.

Le Togo perd le premier match du second tour contre la Zambie (0-1)[19]. Les Éperviers gagnent contre les Sénégalais (3-1, 2e journée) à l'aller[20], puis font match nul (2-2, 8e journée) au match retour alors que les Lions de la Teranga sont largement favoris[21]. Les troisième[22] et quatrième journées[23] voient les Togolais prendre quatre points sur les six.

Lors de la cinquième journée, le au stade de Kégué de Lomé, le Togo l'emporte contre le Mali (1-0). Néanmoins un drame a lieu en marge du match : une coupure d'électricité provoque un mouvement de foule, causant la mort de quatre personnes[24].

Lors de la sixième journée, les Togolais se déplacent au stade du 26-Mars à Bamako pour jouer à nouveau contre le Mali. Soumaïla Coulibaly ouvre le score pour les Maliens à la 12e minute. En fin de match, des buts de Moustapha Salifou à la 78e minute et Mamam Cherif Touré à la 91e minute donnent la victoire aux Éperviers sur le score de deux buts à un. Cela déclenche la colère des supporters maliens, mécontents de la défaite et de l'élimination. Ces derniers jettent alors des pierres sur les joueurs togolais puis envahissent le terrain tandis que cette colère se propage dans Bamako durant toute la nuit[25], amenant des troubles et des saccages[26]. Quant aux joueurs togolais, ils sont obligés de rester des heures dans les vestiaires à attendre que les heurts se dissipent[18]. Adebayor déclare « Nous aurions pu perdre la vie [mais] en fait, on a gagné en force et en caractère ! »[18].

Les journées suivantes permettent de prendre sept points sur neuf, dont deux victoires contre la Zambie[27] et le Liberia[28]. Avec vingt points en neuf journées, le Togo est leader avec deux points sur le Sénégal.

Une dernière journée incertaine et spectaculaire

Le Togo est premier du groupe 1 le avec deux points d'avance sur le Sénégal et doit nécessairement gagner le dernier match de la journée contre le Congo pour être assuré de jouer la Coupe du monde. Le Sénégal, quant à lui, doit nécessairement s'imposer face au Mali et attendre une défaite des Togolais pour se qualifier en Coupe du monde. Les deux matchs ont donc des enjeux sportifs conjoints, la qualification de l'équipe du Togo et celle de l'équipe du Sénégal dépendent aussi du résultat de l'autre match. Dès lors, initialement prévus le pour le premier et le 9 pour le second[29], les matchs Sénégal-Mali et Congo-Togo sont finalement joués à la même date et à la même heure, à savoir le à 15 heures à Dakar UTC +0 et 16 heures à Brazzaville UTC +1, afin d'assurer l'équité sportive. Quant au match Liberia-Zambie, il est joué le et non le en raison des élections présidentielles au Liberia et il est remporté par les Zambiens sur le score de 5-0[30].

Le classement avant les deux derniers matchs du groupe est le suivant :

Équipe Pts J V N D Bp Bc Diff
Togo 209621176+11
Zambie 19106131610+6
Sénégal 189531188+10
Photographie d'un footballeur
En marquant face au Mali, le Sénégalais El-Hadji Diouf maintient le suspense jusqu'aux dernières minutes des matchs de qualifications pour la Coupe du monde.

L'ouverture du score à la 18e minute au stade Léopold-Sédar-Senghor par le Sénégalais Henri Camara met son équipe et le Togo à égalité parfaite (même nombre de points et différence de buts). Le deuxième but des Sénégalais par El-Hadji Diouf à la 23e minute place temporairement le Togo à la deuxième place. Le but congolais inscrit de la tête à la 26e minute[31] qualifie virtuellement les Sénégalais si le score des deux matchs simultanés en restait là. À la 40e minute, le Togo égalise par Adebayor qui, après être rentré dans la surface de réparation, feinte un centre et tire dans un angle fermé, trompant le gardien congolais. Le Togo est alors temporairement à la deuxième place derrière le Sénégal (un but de retard à la différence de buts).

À la mi-temps, la situation est défavorable aux Togolais :

Équipe Pts J V N D Bp Bc Diff
Sénégal 2110631188+12
Togo 2110631187+11
Zambie 19106131610+6

Lors de la seconde période, au stade Alphonse-Massamba-Débat, les espoirs s'amenuisent avec le but des Congolais à la 56e minute[32]. Le Togo est mené 2-1 par le Congo à la 55e minute. Au même moment, le Sénégal mène toujours 2-0.

Vue aérienne d'un stade
Le stade Alphonse-Massamba-Débat où se déroule le match Congo-Togo.

L'égalisation de Mohamed Kader à la 60e pour le Togo relance le match sur une reprise de volée aux six mètres arrivant dans la lucarne. Malgré le troisième but du Sénégal contre le Mali par Henri Camara, les Togolais prennent ensuite l'avantage contre le Congo pour la première fois du match à la 70e minute. Emmanuel Adebayor reçoit une balle en profondeur, avant de rentrer dans la surface et décaler Mohamed Kader[14] qui, d'un plat du pied, bat le gardien congolais. Plus aucun but n'est ensuite marqué dans les deux matchs. Le Togo est en tête du groupe et qualifié pour la Coupe du monde.

Le classement final est le suivant[33] :

Équipe Pts J V N D Bp Bc Diff
Togo 2310721208+12
Sénégal 2110631218+13
Zambie 19106131610+6
Congo 10103161014-4
Mali 8102261114-3
Liberia 410118327-24
Photographie d'un footballeur
Emmanuel Adebayor, meilleur buteur de la zone Afrique lors des éliminatoires.

Emmanuel Adebayor termine meilleur buteur des éliminatoires de la zone Afrique avec onze buts[note 4], égalant la performance[34] de l'Ivoirien Ibrahima Bakayoko lors des tours préliminaires africains de la coupe du monde 2002[note 5]. En considérant l'ensemble des tours préliminaires au niveau mondial, Adebayor égale le Mexicain Jaime Lozano et le Portugais Pauleta et est devancé par le Trinidadien Stern John (12 buts) et par le Mexicain Jared Borgetti (14 buts).

Grâce à ce second tour, le Togo se place à la quarante-neuvième place du classement FIFA du [35] .

Ferveur populaire et contexte politique

Photographie d'une personne
La qualification du Togo au Mondial est une aubaine pour Faure Gnassingbé, président contesté dont l'élection a provoqué des heurts mortels. Il décrète le 10 octobre 2005 comme un jour férié.

La victoire contre le Congo et la qualification inédite pour la Coupe du monde ont un grand retentissement dans le pays. Le , les joueurs sont accueillis à l’aéroport de Lomé dans une ambiance euphorique. Comme en témoigne Jean-Paul Abalo : « ce n'est que quand notre avion a atterri à Lomé que nous avons compris la portée de notre victoire. Jamais une telle foule n'avait été encore rassemblée au Togo. Ça reste un moment inoubliable[36] ».

Ils rejoignent ensuite le stade de Kégué où les attendent près de 30 000 personnes. Parmi elles, on retrouve les plus hautes autorités togolaises dont le président de la République du Togo Faure Gnassingbé qui ouvre la cérémonie d’hommage à l’équipe nationale. Ce dernier salue la qualification des Éperviers qui permet au Togo « d’entrer dans la cour des grands ». Il s’empresse de décréter le lundi 10 octobre 2005 comme un jour férié en hommage aux Éperviers[37]. À l’issue de la cérémonie, les supporteurs togolais envahissent les rues de Lomé pour célébrer l'événement. Il s'ensuit des scènes de joie dans le pays[38]. À l'international, le quotidien français Le Monde salue une « qualification historique »[37]. Des groupes de musique enregistrent des titres à la gloire de leur équipe comme Toofan avec les chansons OGBRAGADA et 2006[39].

Ces images de joie contrastent[40] - [41] avec les scènes qui ont eu lieu quelques mois plus tôt dans le pays. La mort du président Gnassingbé Eyadema le avait entraîné des élections et la proclamation de la victoire contestée de Faure Gnassingbé le , ce qui avait provoqué une réaction violente de nombreux jeunes adversaires du régime, causant la mort de 154 d'entre eux, selon la commission d'enquête officielle togolaise[42], 400 à 500 personnes selon l'ONU[43], et 1 000 personnes, selon la Fédération internationale pour les droits humains[44].

La quête difficile pour constituer la liste des 23

Photographie d'un footballeur
Serge Gakpé, ici au FC Nantes en 2014, refuse la sélection togolaise en 2006. Il l'acceptera en 2009.

En , à la suite du tirage au sort de la Coupe du monde 2006, Stephen Keshi estime qu'« avant tout, [il] prépare l'équipe pour la CAN. C'est une échéance très importante lors de laquelle [il] espère que l'équipe va donner le maximum. Cela permettra également de corriger beaucoup de choses avant la Coupe du monde[45] ».

Ainsi, plusieurs joueurs d'origine togolaise ou ayant des liens avec le Togo sont contactés en vue de la CAN 2006 mais aussi dans l'optique du Mondial allemand, principalement en France[45]. Valérien Ismaël[46] - [note 6] est sondé mais ne se voit jouer que pour la France ou l'Allemagne[note 7] - [47]. L'ancien joueur de la réserve du Havre AC Franck Toye, Serge Akakpo de l'AJ Auxerre[note 8], le milieu du FC Bruxelles Musaba Selemani[note 9] - [48], Charles Kokougan de l'AS Beauvais, Serge Gakpé de l'AS Monaco, le Castelroussin Razak Boukari[49], le joueur de Sheffield Wednesday Yoann Folly[50] et le joueur de la réserve du PSG Jonathan Tokplé sont tous contactés mais refusent ou ne donne pas suite aux convocations[51] - [52] - [53].

Le sélectionneur Keshi souhaite sélectionner en priorité le défenseur expérimenté Kodjo Afanou des Girondins de Bordeaux[54], afin de consolider la défense togolaise, mais ce dernier refuse également[52].

Photographie d'un footballeur
Prévu dans la liste des 23, Karim Guédé se blesse et déclare forfait. Il ne portera jamais le maillot togolais.

Comme son prédécesseur, Otto Pfister cherche à surveiller des joueurs titulaires ou en activité dans des clubs européens de première, deuxième ou troisième divisions[55] afin de pouvoir bénéficier des meilleurs éléments pour les Éperviers. En parallèle, lors d'un stage organisé par la FTF entre les 23 et à Lomé, cette détection s'opère aussi pour les joueurs évoluant dans des clubs africains. Seuls les gardiens Kodjovi Dodji Obilalé et Nimini Tchagnirou sont retenus.

La liste officielle doit être réalisée entre les 10 et , avant la communication officielle de la liste à la FIFA le 14 mai 2005. Otto Pfister est le dernier sélectionneur à avoir transmis la liste à la FIFA[56]. Mais la blessure de Karim Guédé[57] - [note 10] contraint le sélectionneur à rappeler Franck Atsou, initialement réserviste[58] - [59]. Le , Otto Pfister, accompagné de ses adjoints Piet Hamberg et Kodjovi Mawuéna, annonce une liste composée de vingt-trois joueurs pour la Coupe du monde[60] - [61]. Parmi eux, seuls sept joueurs n'ont pas participé à la Coupe d'Afrique des nations 2006, à savoir Kuami Agboh, Thomas Dossevi, Robert Malm, Richmond Forson, Affo Érassa, Franck Atsou et Assimiou Touré.

Effectif et encadrement de l'équipe du Togo
Joueurs Encadrement technique
P.NomDate de naissanceSél.But(s)ClubDepuis
1 G Tchagnirou, NiminiNimini Tchagnirou (28 ans) Djoliba AC 2000
16 G Agassa, KossiKossi Agassa (27 ans) FC Metz 1998
22 G Dodji Obilalé, KodjoviKodjovi Dodji Obilalé (21 ans) Étoile filante de Lomé 2006
2 D Nibombé, DaréDaré Nibombé (25 ans) RAEC Mons 2000
3 D Abalo, Jean-PaulJean-Paul Abalo Capitaine (30 ans) APOEL Nicosie 1992
5 D Tchangaï, MassamessoMassamesso Tchangaï (27 ans) FC Sporting Benevento 1996
12 D Akoto, ÉricÉric Akoto (25 ans) Admira 2000
19 D Assémoassa, LudovicLudovic Assémoassa (25 ans) CF de Murcia 2005
23 D Touré, AssimiouAssimiou Touré (20 ans) Bayer Leverkusen 2006
6 M Aziawonou, YaoYao Aziawonou (26 ans) BSC Young Boys 1995
8 M Agboh, KuamiKuami Agboh (28 ans) KSK Beveren 2005
9 M Dossevi, ThomasThomas Dossevi (27 ans) Valenciennes FC 2002
10 M Cherif Touré, MamamMamam Cherif Touré (22 ans) FC Metz 1998
15 M Romao, AlaixysAlaixys Romao (22 ans) CS Louhans-Cuiseaux 2005
20 M Érassa, AffoAffo Érassa (23 ans) AS Moulins 2000
21 M Atsou, FranckFranck Atsou (27 ans) Al-Hilal 1996
4 A Adebayor, EmmanuelEmmanuel Adebayor (22 ans) Arsenal 2000
7 A Salifou, MoustaphaMoustapha Salifou (26 ans) Stade brestois 2000
11 A Malm, RobertRobert Malm (32 ans) Stade brestois 2006
13 A Forson, RichmondRichmond Forson (26 ans) JA Poiré-sur-Vie 2001
14 A Olufadé, AdékanmiAdékanmi Olufadé (26 ans) Al-Sailiya SC 1997
17 A Kader, MohamedMohamed Kader (27 ans) EA Guingamp 1996
18 A Sènaya, Yao JuniorYao Junior Sènaya (27 ans) SC YF Juventus 2004
Sélectionneur
Sélectionneur(s) adjoint(s)
Médecin(s)
  • Joachim Schubert

Porte-parole

  • Messan Attolou

Responsable et conseiller de la Fédération


Légende


Préparation de la Coupe du monde

Novembre 2005 : tournoi test en Iran

Photographie d'un footballeur qui tire.
L'attaquant iranien Ali Daei inscrit un penalty contre le Togo après l'avoir retiré à trois reprises.

Comme préparation, en , les Togolais sont invités à un tournoi organisé[62] par l'Iran, appelé « Tournoi des quatre nations » ou « Tournoi pacifique de Téhéran »[63]. Celui-ci consiste en un mini-tournoi à quatre équipes, à élimination directe.

L'Iran participe en tant que pays-hôte et l'un des premiers pays qualifiés à la Coupe du monde[note 11], le Togo, le Paraguay[note 12] et la Macédoine[note 13] avec une équipe B[64] pour le tournoi[note 14]. Ce tournoi est remporté par le Paraguay.

Demi-finales Finale
11 novembre 2005 / Téhéran 13 novembre 2005 / Téhéran
Paraguay 4
Togo 2
Paraguay 1
11 novembre 2005 / Téhéran
Macédoine B 0
Iran 1
Macédoine B 2
Match pour la 3e place
13 novembre 2005 / Téhéran
Iran 2
Togo 0

Lors de la demi-finale, alors que les Iraniens affrontent la Macédoine B[65] et les Togolais s'inclinent quatre buts à deux. Les buteurs paraguayens sont Dante López à deux reprises, Carlos Bonet et Julio dos Santos tandis que Mamam Cherif Touré et Robert Soulieman le sont pour le Togo[66].

Lors du match pour la troisième place, ils s'inclinent contre l'Iran sur le score de 2-0[67]. Les deux buts sont inscrits sur penalty. Le premier, inscrit par Ali Daei à la 11e minute, a été tiré trois fois[68] : la première fois, le penalty est arrêté par le gardien togolais Nimini Tchagnirou mais est retiré car des joueurs sont entrés trop tôt dans la surface. La seconde tentative est marquée mais est annulée pour les mêmes raisons. Quant au second penalty, il est inscrit à la 58e minute par Vahid Hashemian[69].

Participation à la CAN et controverse des primes non-versées

Photographie d'une personne interviewée.
En février 2006, Otto Pfister prend les rênes d'une sélection troublée par l'affaire des primes non versées. Il démissionne le jour du début du Mondial, puis fait son retour trois jours plus tard.

La préparation à la Coupe d'Afrique des nations 2006 est perturbée à cause des problèmes de primes non-versées aux joueurs[70]. Ces derniers réclament selon les sources deux millions[71] ou vingt millions de francs CFA[72]. Le problème est temporairement réglé grâce à la médiation d'une commission mise sur pied par les autorités togolaises[73] et à la Fédération togolaise de football (FTF).

Une altercation entre Adebayor[74] et le sélectionneur Stephen Keshi accentue les tensions dans l'effectif[note 15] - [75]. L'équipe perd contre l'Angola, la RD Congo et le Cameroun et est éliminée de la CAN prématurément[76].

Cela amène la FTF à licencier le sélectionneur Stephen Keshi le , malgré la qualification pour la première fois du pays à une Coupe du monde[77]. Cela perturbe « l'équilibre et la sérénité » de l'équipe togolaise[78]. Les membres de la fédération hésitent alors entre l'Allemand Otto Pfister et le Serbe Bora Milutinović pour succéder au sélectionneur nigérian et choisissent finalement Pfister[79].

Photographie d'une personnalité politique
Le secrétaire général de l'UFC Jean-Pierre Fabre condamne cette crise, considérant cela comme « une humiliation, une honte nationale ».

Quelques jours avant le Mondial, la tension s'accentue : le président de la FTF Rock Balakiyèm Gnassingbé déclare irréaliste la prime de cent millions de francs CFA demandée par les joueurs, et en propose cinquante[80]. Les difficultés de paiement des frais est le reflet du PIB du Togo, qui est alors de 1 202 931 millions de francs CFA. Après une chute du PIB ayant eu lieu entre 2003 et 2004, il repart en 2006 à la hausse (un taux de croissance nominal de 2,1%, avec 1 228 528 millions de francs CFA)[81].

Le président Faure Gnassingbé[82] et le premier ministre Edem Kodjo[83] interviennent pour tenter de régler le problème sans succès. Cette crise est vécue comme « une humiliation, une honte nationale[82] » comme l'affirme Jean-Pierre Fabre, le secrétaire général du parti politique national UFC[note 16]. La population togolaise est exaspérée et déçue par le comportement de ses joueurs[84].

Même en cas d'élimination à l'issue du premier tour, la Fédération togolaise est assurée de toucher au moins de 3,79 millions d'euros de la part de la FIFA[85].

Lors de la démission[78] du sélectionneur Otto Pfister le , comme le révèle le joueur Thomas Dossevi dans un entretien à Eurosport, les joueurs demandent « 80 000 euros de primes de participation par joueur » mais les dirigeants ne leur proposent que 30 000 euros[85]. Les tensions liées aux primes s'éternisent, entraînent des suspensions d'entraînements et le problème n'est toujours pas réglé à la date du [85].

Mai-juin 2006 : préparation en Europe et tensions

Photographie d'une équipe de football
La sélection togolaise lors du match contre le club allemand du FV Olympia Laupheim (2-0), le .

Avant d'arriver en Allemagne, la sélection togolaise affronte le [note 17] dans la ville néerlandaise de Sittard la sélection saoudienne, aussi qualifiée pour le Mondial 2006[note 18]. Elle s'incline un but à zéro[86], sur un but de Malek Maath[87].

L'équipe togolaise est la première formation à arriver en Allemagne, le , soit 25 jours avant le début de la compétition. Elle se base dans la ville de Wangen im Allgäu[note 19], dans le sud-est du Bade-Wurtemberg, et plus précisément dans l'Hôtel Waltersbühl[88] ce que critiqua Thomas Dossevi[85] concernant les conditions d'hébergement et de préparation offertes à sa sélection. La sélection est quasiment au complet, à part Emmanuel Adebayor[89], mobilisé par son club d'Arsenal dans le cadre de la finale de la Ligue des champions 2005-2006[note 20].

Comme toute équipe qualifiée pour le Mondial 2006, la sélection doit avoir un slogan qu'il doit faire figurer sur son bus[90] - [91]. Cela est le résultat d'un concours initié par le constructeur automobile sud-coréen Hyundai, qui est chargé de l'apposer sur les bus de chaque sélection dès le . Le slogan choisi pour le Togo est le suivant : « La rage de vaincre et la soif de réussir ! ».

Le premier entraînement a lieu le 17 mai et un planning de préparation est établi[92] :

Cependant, des modifications ont lieu : tout d'abord, ce n'est pas le champion de troisième division allemande FC Augsbourg que les Togolais affrontent mais une « sélection régionale », le BFV Auswahl, qu'ils battent sur le score de trois buts à deux le 23 mai (buts de Erassa, Kader et Olufadé)[94] - [95]. Ensuite, le 28 mai, le Togo doit affronter soit la réserve du Bayern Munich, soit le Costa Rica mais il n'en est rien. Il s'agit du club de Verbandsliga Württemberg[note 21] du FV Olympia Laupheim, et cela se solde par une victoire deux buts à zéro pour les Togolais devant 3 300 spectateurs. Les buts sont marqués par Kader et Adebayor[96]. Ce match est qualifié par le sélectionneur de « victoire sans relief, mais nous avons beaucoup travaillé ces derniers jours et tout le monde n'était pas au mieux » physiquement et après avoir oublié les maillots qui ont été ramenés par la police[97] - [98]. Puis, le match du 2 juin à Vaduz ne change pas. Les Éperviers affrontent ainsi le Liechtenstein, s'imposant un but à zéro[99], grâce à Mohamed Kader à la 25e minute[100]. Enfin, le match du 5 juin contre le FC Wangen se solde par une victoire des Éperviers sur le score de quatre buts à zéro[101] - [102]. Les buts sont inscrits par Adebayor, Dossevi, Kader et Senaya[103].

Photographie d'un entraîneur de football lors d'une conférence de presse
L'allemand Winfried Schäfer est contacté par la FTF pour reprendre les rênes de la sélection togolaise mais cela ne se fait pas.

Les conditions sont rudes durant ce stage : de fortes averses de grésil et une température inférieure à 10°C contraignent l'équipe à s'entraîner sur un terrain synthétique, puis l'adjoint néerlandais Piet Hamberg assure un intérim le 27 mai du fait que Otto Pfister soit malade (il revient le lendemain) et l'attaquant Richmond Forson attrape la varicelle, comme l'indique le médecin allemand Joachim Schubert, associé à l'encadrement médical de l’équipe[104].

Les tensions entre la FTF et les joueurs entraînent de mauvaises conditions de travail et engendrent le départ d'Otto Pfister[105] le 9 juin, soit quatre jours avant la compétition. L'intérim est assuré alors par son adjoint Kodjovi Mawuéna[106]. Comme l'explique Thomas Dossevi à RMC, « Otto Pfister et son adjoint ont démissionné ce soir. Le sélectionneur voulait que le problème des primes soit réglé avec nos dirigeants avant le 10 juin. Ce n'est pas le cas, il en a tiré les conséquences »[85]. Dans l'urgence, la FTF négocie avec l'Allemand Winfried Schäfer[note 22] pour récupérer le poste, « aux conditions voulues [par Schäfer] » mais cela ne donne rien[107]. Cependant, les joueurs font tout pour faire revenir Pfister et cela l'incite à revenir le 12 juin[108], soit la veille du premier match.

De leur côté, les supporters togolais ont hâte de se rendre en Allemagne et dans les stades, mais ils sont appelés à la prudence par l'ambassadeur togolais en Allemagne Comla Paka, en raison de violences racistes contre les « touristes de football à la peau noire, dans la ville de Berlin ». Il rappelle que plusieurs personnes ont été « agressées ces derniers jours à Berlin dont un ressortissant togolais »[109] - [110].

Déroulement de la Coupe du monde : la découverte d'une grande compétition

Tirage au sort

Le tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde est effectué le à Leipzig. Placé dans le deuxième chapeau, il comprend les équipes des confédérations africaine, sud-américaine et océanienne. Au moment du tirage, le Togo est la soixante-et-unième nation FIFA[111]. Il hérite ainsi tête de série de la France (chapeau 1, 8e au classement FIFA), de la Suisse (chapeau 3, 35e) et de la Corée du Sud (chapeau 4, 29e), tous placés dans le groupe G.

Les différents sélectionneurs réagissent à ce tirage au sort. Le sélectionneur des Éperviers Stephen Keshi affirme que le Togo doit se donner à fond face à des équipes relevées et que c'est un bon apprentissage du haut niveau[112]. Pour le sélectionneur de la Corée du Sud, le Néerlandais Dick Advocaat, c'est un bon tirage pour la Corée du Sud et, alors qu'il connaît très bien les sélections françaises et suisses pour les avoir scrutées, le Togo est au contraire « une formation qu'il connaît peu »[113]. Pour le sélectionneur suisse Köbi Kuhn, la France part favorite et ce groupe est d'un niveau homogène. Néanmoins, le Togo est méconnu et la CAN 2006 est l'occasion d'étudier cette nation[114]. Pour finir, le sélectionneur de la France Raymond Domenech déclare : « Le Togo, on connaît moins bien, à part son avant-centre [Emmanuel Adebayor]» et « le Togo, je vais le superviser pendant la Coupe d'Afrique des nations »[115]. C'est ce qu'il a fait en supervisant à deux occasions les Éperviers : la première fois lors du match Togo-Guinée en région parisienne, puis lors de la CAN 2006 lors du match entre le Togo et l'Angola (défaite des Togolais 2-3 lors de la dernière journée du premier tour)[116].

La cote du Togo pour les bookmakers le est de 384/1[117], à égalité avec l'Iran, l'Arabie saoudite, le Costa Rica et Trinité-et-Tobago, laissant peu d'espoirs de chance pour gagner la Coupe du monde. Seul l'Angola a une cote plus forte, à savoir 402/1.

Équipement

Photographie d'un footballeur
Le maillot du Togo pour la Coupe du monde 2006 est le même que celui porté ici par Alaixys Romao en 2009 contre le Maroc.

Pour la Coupe du monde 2006, l'équipementier Puma[118] décide de confectionner le maillot de la sélection togolaise[119], qui reprend les couleurs du drapeau togolais (jaune, vert et rouge). Il fait de même avec les sélections italienne, polonaise, suisse, tchèque, tunisienne, ghanéenne, ivoirienne, paraguayenne, iranienne et saoudienne, ce qui en fait l'équipementier le plus présent, devant Nike (8) et Adidas (6)[119].

Couleurs Jaune et vert
Marque Puma
Domicile
Extérieur

Première journée : Corée du Sud - Togo

Drapeau de la Corée du Sud
CORÉE DU SUD :
GB1Lee Woon-jae (c)
ArD6Kim Jin-kyuRemplacé après 45 minutes 45e
ArC2Kim Young-chulAverti après 41 minutes 41e
ArG4Choi Jin-cheul
AiD22Song Chong-gug
MOf17Lee Ho
MOf13Lee Eul-yongRemplacé après 68 minutes 68e
AiG12Lee Young-pyo
AtD14Lee Chun-sooAverti après 51 minutes 51eBut inscrit après 54 minutes 54e
AC19Cho Jae-jinRemplacé après 83 minutes 83e
AtG7Park Ji-sung
Remplacements :
AC9Ahn Jung-hwanEntré après 45 minutes 45e But inscrit après 72 minutes 72e
MOf5Kim Nam-ilEntré après 68 minutes 68e
MOf18Kim Sang-shikEntré après 83 minutes 83e
Sélectionneur :
Drapeau des Pays-Bas Dick Advocaat
Drapeau du Togo
TOGO :
GB16Kossi Agassa
ArD5Massamesso TchangaïAverti après 90+2 minutes 90+2e
ArC3Jean-Paul Abalo (c)Carton jaune Carton jauneCarton rouge 23e, 53e
ArC2Daré Nibombé
ArG19Ludovic AssémoassaRemplacé après 62 minutes 62e
AiD18Yao Junior SènayaRemplacé après 55 minutes 55e
MDf15Alaixys RomaoAverti après 24 minutes 24e
AiG7Moustapha SalifouRemplacé après 86 minutes 86e
MJ10Mamam Cherif Touré
AtD17Mohamed KaderBut inscrit après 31 minutes 31e
AtG4Emmanuel Adebayor
Remplacements :
MDf23Assimiou TouréEntré après 55 minutes 55e
AC13Richmond ForsonEntré après 62 minutes 62e
MOf6Yao AziawonouEntré après 86 minutes 86e
Sélectionneur :
Drapeau de l'Allemagne Otto Pfister

Assistants :
Philip Sharp
Glenn Turner
Quatrième arbitre :
Drapeau d'Afrique du Sud Jerome Damon
Cinquième arbitre :
Drapeau du Ghana Justice Yeboah

Homme du Match :
Drapeau de la Corée du Sud Ahn Jung-hwan

Photographie de deux personnes tenant un maillot de football dans des tribunes d'un stade
L'attaquant sud-coréen Ahn Jung-hwan inscrit le but victorieux contre le Togo à la 72e minute.

Pour le premier match de l'histoire des Togolais en Coupe du monde, les Éperviers affrontent le demi-finaliste du dernier Mondial, la Corée du Sud. Ils sont à l'aise en début de rencontre, à l'image de Mohamed Kader, qui ouvre le score à la 31e minute : sur un contrôle du genou, il efface les deux défenseurs sud-coréens, puis réalise une frappe croisée qui surprend Lee Woon-jae[120]. Les Togolais dominent la première période, comme le montre le coup franc de Yao Junior Sènaya à la 41e minute, claqué par le gardien sud-coréen alors que la frappe prenait le chemin des filets.

Le tournant du match se produit à la 53e minute lorsque le capitaine togolais, Jean-Paul Abalo, est exclu pour une faute volontaire sur Park Ji-sung. Sur le coup franc qui suit, Lee Chun-soo égalise. Malgré quelques occasions togolaises comme celle de Moustapha Salifou (63e minute), les Togolais cèdent à la 72e minute sur une frappe flottante de Ahn Jung-hwan[121].

Ce match est considéré par le sélectionneur du Togo comme « un match très équilibré », durant lequel « on n'a pas vu beaucoup de différences entre les deux équipes ». Il voit la première mi-temps comme plutôt bonne mais il concède que « les joueurs africains la jouent trop facile, ils croient avoir gagné avant le match. Tout le monde était trop confiant avant le match, même moi. Lorsqu'on prend un carton rouge, il n'y a pas grand chose à faire »[122]. De plus, Ludovic Assemoassa, blessé durant le match, est opéré des ligaments du genou droit au lendemain de la rencontre, mettant fin à sa participation au Mondial[123].

Au passage, le fair-play des Togolais est valorisé par les journaux sud-coréens lorsque le Togolais Massamesso Tchangaï se met à masser les jambes du Sud-Coréen Lee Eul-Yong, alors que le score est d'un but partout. Ce geste est perçu comme honorable et respectueux[124], ce qui contraste avec la faute de Jean-Paul Abalo, lui causant un carton rouge.

Le Togo menace de déclarer forfait avant le match contre la Suisse

Photographie d'un stade pendant un match
Photographie du match entre le Togo et la Suisse.

Le 15 juin à six heures du matin, un contrôle anti-dopage inopiné dirigé par la FIFA est organisé à l’hôtel de la sélection, pour quatre joueurs[125] dont les identités n'ont pas été communiquées et les résultats se sont révélés négatifs[126] - [note 23] - [127].

Mais ce match contre la Suisse se fait dans un contexte de menace de boycott par les Togolais. Tout d'abord, les relations entre la fédération et le sélectionneur sont tendues, au point que le secrétaire général de la fédération togolaise, le général Komlan Assogbavi, accuse Otto Pfister d'être un alcoolique et un traître[125] dans le but de le discréditer. Puis, les joueurs menacent de ne pas jouer[128] contre la Suisse, à cause d'un manque de clarification de la part des dirigeants togolais, qui sont aux « abonnés absents »[78] et refusent de payer les primes. Déjà le dimanche 18 juin, les joueurs de la sélection togolaise refusent de quitter leur hôtel pour aller prendre l'avion à destination de Dortmund, exigeant que la question des primes soit réglée sur le champ[128].

La FIFA, via son porte-parole Andreas Herren, rappelle le règlement et précise qu'un refus de jouer exposerait à des sanctions très graves[129], sans pour autant les citer.

Cependant, les sanctions présentes dans le règlement FIFA[130] pour la Coupe du monde sont connues et incluses dans le sixième point des dispositions générales qui s'intitule « Cas des forfaits, sanctions pour refus de jouer, remplacements ».

Concernant l'aspect financier, deux alinéas précisent les sanctions encourues :

  • 3 : "[...]Toute association déclarant forfait dans les 30 jours précédant le début de la compétition finale ou durant la compétition finale elle-même est passible d’une amende allant de CHF 500 000 à CHF 1 000 000."
  • 6 : "[...]toute association qui déclare forfait peut être contrainte à rembourser à l’association organisatrice et à la FIFA tous les frais déjà encourus par celles-ci pour sa participation à la compétition finale. Elle peut également être contrainte à verser des indemnités pour tout dommage ou toute perte éventuelle." ;

Concernant l'aspect sportif, les alinéas 7 et 8 clarifient aussi la situation :

  • 7 : "Si une équipe ne se présente pas à un match [...], l’équipe aura match perdu."
  • 8 : "En principe, l’équipe fautive sera exclue de la compétition de sorte qu’aucun de ses matches ne sera pris en compte [...]. Elle devra verser à l’autre (aux autres) association(s) et à la FIFA une indemnité pour tout dommage ou perte subis. Par ailleurs, l’association fautive devra renoncer à toute indemnité de la part de la FIFA. D’autres mesures pourront être prises par la Commission d’Organisation."

En résumé, le Togo risque une forte amende, une exclusion du tournoi[131] , l'annulation des résultats précédents et des dédommagements à la FIFA, aux Fédérations suisse et française.

Des discussions ont alors lieu avec la FIFA[132] et son directeur de la communication, Markus Siegler, annonce : « [Je confirme] de manière officielle que la prime sera bien versée aux joueurs « en liquide et dans un lieu tenu secret » dans les prochains jours. Ce qui s'est passé avec le Togo ces dernières semaines n'était pas bien. J'espère que le Togo va maintenant se concentrer sur les aspects sportifs »"[133]. Grâce à cela, les Éperviers s'entraînent à 20 heures au lieu de 15h30[129] puis jouent le match, malgré l'absence du capitaine Abalo[134], expulsé lors du match précédent.

Les primes ont alors été versées à hauteur de 2,1 millions d'euros par trois acteurs : la FIFA verse 410 millions de francs CFA soit 625 000 euros, le gouvernement togolais à hauteur de 675 millions de francs CFA, soit un million d'euros et le sponsor Togo Télécom offre 350 millions de francs CFA soit 533 000 euros[135]. En complément de ce versement de primes, le gouvernement togolais a alloué à la fédération 1,384 milliard de francs CFA soit 380 000 euros pour couvrir les frais de déplacement et de séjour de cent supporters togolais[135].

Deuxième journée : Togo - Suisse

Drapeau du Togo
TOGO:
GB16Kossi Agassa
ArD5Massamesso Tchangaï (c)
ArC2Daré Nibombé
ArC13Richmond Forson
ArG23Assimiou Touré
MDf15Alaixys RomaoAverti après 53 minutes 53e
AiD9Thomas DosseviRemplacé après 69 minutes 69e
MOf10Mamam Cherif TouréRemplacé après 87 minutes 87e
AiG8Kuami AgbohRemplacé après 25 minutes 25e
AtD4Emmanuel AdebayorAverti après 47 minutes 47e
AtG17Mohamed Kader
Remplacements :
AC7Moustapha SalifouAverti après 45 minutes 45eEntré après 25 minutes 25e
AC18Yao Junior SènayaEntré après 69 minutes 69e
AC11Robert MalmEntré après 87 minutes 87e
Sélectionneur :
Drapeau de l'Allemagne Otto Pfister
Drapeau de la Suisse
SUISSE :
GB1Pascal Zuberbühler
ArD23Philipp Degen
ArC20Patrick Müller
ArC4Philippe Senderos
ArG3Ludovic Magnin
MDf6Johann Vogel (c)Averti après 90+2 minutes 90+2e
AiD16Tranquillo BarnettaBut inscrit après 88 minutes 88e
AiG8Raphaël Wicky
MJ7Ricardo CabanasRemplacé après 77 minutes 77e
AtD9Alexander FreiRemplacé après 87 minutes 87eBut inscrit après 16 minutes 16e
AtG10Daniel GygaxRemplacé après 46 minutes 46e
Remplacements :
MOf22Hakan YakınEntré après 46 minutes 46e
AC11Marco StrellerEntré après 77 minutes 77e
AC18Mauro LustrinelliEntré après 87 minutes 87e
Sélectionneur :
Drapeau de la Suisse Köbi Kuhn

Assistants :
Amelio Andino
Manuel Bernal
Quatrième arbitre :
Drapeau du Maroc Mohamed Guezzaz
Cinquième arbitre :
Drapeau de l'Algérie Brahim Djezzar

Homme du Match :
Drapeau de la Suisse Alexander Frei

Photographie d'un footballeur avant le début d'un match
L'attaquant Tranquillo Barnetta inscrit le deuxième but suisse, qui assure la victoire et élimine le Togo du tournoi.

Le premier quart d'heure est disputé sur un rythme soutenu. La première offensive est togolaise sur un tir de Mohamed Kader. À la dixième minute, Emmanuel Adebayor manque le cadre à la suite d'une tête. Au quart d'heure de jeu, Kader Touré se joue de la défense centrale suisse, mais bute sur Zuberbuhler. La Suisse ouvre la marque à la seizième minute : Ludovic Magnin déboule sur l'aile gauche, centre au deuxième poteau pour Tranquillo Barnetta, remisant pour Alexander Frei. Ce dernier fusille Kossi Agassa. Durant la première mi-temps, les actions rapides d'Adebayor, de Cherif Touré et de Touré[136] mettent à mal la charnière centrale Muller-Senderos sans pour autant céder : le gardien helvète doit s'interposer sur un tir de Kader Touré (26e) puis Dossevi, oublié au second poteau, frappe à côté (29e).

Photographie de personnes dans la rue avec des drapeaux suisses
La joie des supporters helvètes à Lausanne après la victoire contre la Togo.

Durant la seconde période, les Togolais fournissent une prestation plus réussie que ce que l'on pouvait attendre[137], avec un jeu en redoublement de passes au milieu de terrain[134] mais les Suisses accentuent les occasions face au but togolais, sans réussite. Alors que le dernier quart d'heure est plutôt togolais, les Suisses parachèvent la victoire à la 87e minute par Barnetta, sur une frappe croisée à l'angle de la surface de réparation, entrant avec l'aide du poteau.

La réaction d'Otto Pfister parle davantage des problèmes internes avec la fédération qui gangrènent les joueurs, les rendant nerveux, malgré un bon match[138]. Avec cette défaite, le Togo est déjà éliminé de la course pour les huitièmes-de-finale.

Troisième journée : Togo - France

Togo
France
Drapeau de la France
FRANCE:
GB16Fabien Barthez
ArD19Willy Sagnol
ArC15Lilian Thuram
ArC5William Gallas
ArG13Mikaël Silvestre
MDf4Patrick Vieira (c)Remplacé après 81 minutes 81eBut inscrit après 55 minutes 55e
MDf6Claude MakéléléAverti après 30 minutes 30e
AiD22Franck RibéryRemplacé après 77 minutes 77e
AiG7Florent MaloudaRemplacé après 74 minutes 74e
AtD20David Trezeguet
AtG12Thierry HenryBut inscrit après 61 minutes 61e
Remplacements :
AC11Sylvain WiltordEntré après 74 minutes 74e
AC9Sidney GovouEntré après 77 minutes 77e
MOf18Alou DiarraEntré après 81 minutes 81e
Sélectionneur :
Drapeau de la France Raymond Domenech

Assistants :
Walter Rial
Pablo Fandino
Quatrième arbitre :
Drapeau du Chili Carlos Chandia
Cinquième arbitre :
Drapeau du Chili Rodrigo Gonzalez

Homme du match :
Drapeau de la France Patrick Vieira

Photographie de l'extérieur d'un stade
Le FIFA WM Stadion Köln, théâtre de la confrontation entre le Togo et la France (0-2).

Comme Abidal et Zidane[139] sont suspendus, les Togolais sont confiants et veulent rééditer l'exploit des Sénégalais (0-1 en 2002). Avant le match, le Franco-Togolais Robert Malm affirme au journal Libération le : « Si on tient assez longtemps sans encaisser un but, les Français vont s'énerver, et ce sera à nous d'en profiter... »[140]. Ce match pour l'honneur a une importance symbolique pour les Togolais, puisque la France est l'ancienne puissance coloniale qui s'était vue attribuer la moitié du territoire togolais par un mandat de la SDN entre 1920 et 1960[141] et que seize des vingt-trois joueurs sont nés, jouent ou ont joué en France[142].

Les Togolais, déjà éliminés, résistent longtemps à la domination française. Le gardien Kossi Agassa réalise des arrêts importants, déroutant les Français (six arrêts en première période), dont à la 38e minute un sauvetage sur sa ligne. Les Togolais ont quelques occasions par Yao Junior Sènaya à la neuvième minute, Emmanuel Adebayor à la douzième minute (dans le petit filet) et par Mohamed Kader[143] à la 27e minute sur une frappe à ras-de-terre arrêtée par Barthez. De même, la défense togolaise piège l'attaque française par un hors-jeu, invalidant le but de David Trezeguet à la quatorzième minute.

Après une première période crispante, Vieira est l'auteur du premier des deux buts (à la 55e minute) et à l'origine d'une passe décisive à Henry pour le second. Pour les Togolais, Emmanuel Adebayor manque de peu l’égalisation une minute après le but français[144].

Après la Coupe du monde : des tensions en coulisses

Bilan de la Coupe du monde

Photographie d'un footballeur
Mohamed Kader est l'unique buteur de la sélection togolaise en Coupe du monde.

Le bilan de ce Mondial 2006 pour les Éperviers est d'un but inscrit par Mohamed Kader, faisant de lui le seul buteur de la sélection togolaise en Coupe du monde. Quant au classement complet des 32 équipes ayant participé au tournoi prend en compte, en plus du stade de la compétition atteint, le nombre total de points obtenus, puis la différence de buts et enfin le nombre de buts inscrits. Le nombre de points est calculé de la même manière que pour le premier tour, à savoir en attribuant trois points pour un match gagné, un point pour un match nul et aucun point pour une défaite[145]. Dans ce classement, le Togo est classé à la 30e place[146], devant le Costa Rica et la Serbie-et-Monténégro.

Fin du classement FIFA pour la Coupe du monde 2006

Place Sélection nationale
28 Japon
= Arabie saoudite
30 Togo
31 Costa Rica
32 Serbie-et-Monténégro

La FIFA indique dans le rapport de la compétition concernant la prestation du Togo : « La préparation du Togo a été perturbée par diverses querelles. Pourtant, l'équipe n'a démérité dans aucun de ses trois matchs, a montré de la volonté et tout son talent technique »[147]. Cela est confirmé par le joueur togolais Moustapha Salifou qui déclare : « S'il n'y avait pas eu tout ce chaos ambiant, nous aurions pu montrer de belles choses. Mais au moins, nous avons beaucoup appris »[78].

La FIFA verse une somme de 332 millions de francs suisses aux équipes participantes, soit 214,3 millions d'euros. Chaque équipe participante reçoit un million de francs suisses pour financer sa préparation de la compétition. Le montant restant est réparti en fonction du classement des équipes. Les équipes classées de la 17e à la 32e perçoivent six millions de francs suisses chacune. La FIFA prend en charge les frais de voyage des délégations composées de 45 personnes chacune, ainsi qu'une partie des frais d'hébergement[148] - [149]. Comme le dit Richmond Forson dans une interview au journal breton Le Télégramme, parue le , « je gagnais 2 000 euros au Poiré et on touchait 9 000 euros par victoire lors des matchs de préparation et chaque joueur a gagné 75 000 euros au Mondial. »[150].

La performance des Togolais permet aux Éperviers d'accéder à la 46e place[151] du classement FIFA, ce qui constitue le meilleur classement de la sélection togolaise.

Positions de la FTF et exclusion d'Adebayor

Photographie d'un footballeur en action
Adebayor révèle que le problème des primes est encore d'actualité en 2007, puis est exclu par sa fédération afin d'étouffer l'affaire. Il sera rappelé au nom de l'intérêt du pays.

Le parcours du Togo est terni par des problèmes de primes non versées, affectant l'équipe. Au sein de la FTF, sept membres du bureau exécutif font part de leur démission le vendredi 15 juillet[152] 2006, dont le deuxième vice-président et le secrétaire général[153] - [154]. Puis, le sélectionneur allemand Otto Pfister part pour le club soudanais d'Al Merreikh Omdurman et est remplacé le [155] par le Français Patrice Neveu.

Comme le révèle Emmanuel Adebayor, alors joueur d'Arsenal, en mars 2007, le problème des primes n'est pas réglé. Les joueurs réclameraient les 30 millions de francs CFA restants sur les 80 promis par la fédération[73]. Cette crise touche aussi les moins de 17 ans togolais, qualifiés pour leur Mondial 2007 en Corée du Sud, qui se mettent en grève en août 2007[156].

Cette tension entraîne les exclusions d'Adebayor, de Mohamed Kader et de Daré Nibombé de la sélection togolaise en mars 2007, après le match des éliminatoires pour la CAN 2008, entre le Togo et la Sierra Leone[157], à cause de primes impayés. La fédération leur demande de tourner la page[158], ce qu'ils refusent. Ils sont réintégrés trois mois plus tard « dans l'intérêt supérieur de la nation »[159]. Lors de l'après-match, la victoire togolaise est occultée par le crash d'un hélicoptère, faisant vingt-deux morts, dont le ministre des sports togolais Richard Attipoé[160], faisant la liaison entre Freetown et l'aéroport de Lungi. Les Éperviers attendent le vol suivant quand l'hélicoptère s'écrase[161].

Le Togo ne se qualifie pas pour la CAN 2008, échoue aux qualifications pour le Mondial 2010 mais réussit à se qualifier pour la CAN 2010 en Angola. La sélection déclare forfait à cause de l'attaque du bus togolais dans l'enclave de Cabinda[162].

Conséquences

Un joueur de football en maillot jaune, ballon au pied, sur un terrain de football.
Le capitaine Serge Akakpo fait une lettre en pour dénoncer la mauvaise gouvernance de la FTF.

La mésaventure concernant les impayés de primes et de salaires est aussi arrivée au sélectionneur du Togo depuis , le Français Henri Stambouli, qui connaît les mêmes problèmes de non-paiement (salaires et primes non payés pour la somme de 21 millions de francs CFA) et démissionne de son poste en [163].

Puis l'affaire du « Bahreïngate » met à mal le football togolais : le , le Bahreïn affronte le Togo et gagne facilement trois buts à zéro, à tel point que le sélectionneur de Bahreïn Josef Hickersberger affirme que « l’équipe togolaise était des plus mauvaises et que le match a été une « pure perte de temps »[164] - [165] ». Mais il s'avère que c'est une escroquerie montée par Bana Tchanilé, alors que la FTF n'est pas au courant de ce match. Le tout, à un moment où la FTF est dirigée par un comité intérimaire, mis en place en par la FIFA, après des tensions avec le président d'alors, Rock Gnassingbé.

De même, en , l'annulation du match de préparation contre l’Égypte ainsi que l'organisation des matchs comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde 2018[note 24] amènent les joueurs à envoyer une lettre rédigée par le capitaine Serge Akakpo au comité de normalisation de la Fédération togolaise de football et au ministère de la Jeunesse et des Sports pour dénoncer la mauvaise gestion de la part de la FTF. L'épisode de 2006 est mentionné à la fin de la lettre, montrant que les problèmes sont toujours légions au sein de la FTF : « Par-dessus tout, nous sommes là pour écrire l'histoire du football togolais, qui constitue aussi l'histoire du pays, comme l'ont fait nos grands frères en se qualifiant pour la Coupe du monde 2006, et montrer au monde entier que ce petit pays n'est petit que par sa taille. Mais parlant justement de 2006 (ma première sélection date d'août 2008) et cette coupe du monde qui était censée nous propulser comme nos voisins ghanéens ou ivoiriens, force est de constater que depuis 9 ans, à l'exception de quelques victoires isolées, nous vivons un réel cauchemar qui ne fait que se répéter. C'est comme si finalement le Togo n'était associé qu'aux drames dans le football mondial... »[166]

Hommage à la « génération 2006 »

Un joueur de football en tenue, maillot jaune et short vert, main sur le cœur.
Euloge Ahodikpe devient international togolais après l'aventure 2006. Il participe au match des légendes avec la génération 2006.

En marge de la sixième Nuit du Football africain[167], le à Lomé, pour marquer la fin de la rénovation du stade de Kégué, en présence du président togolais Faure Gnassingbé[168], un match de gala est organisé à 15h30 entre les légendes togolaises (joueurs de l'épopée 2006) face aux légendes africaines.

Les joueurs mobilisés pour ce match de gala sont répartis en deux entités :

Lors de ce match, durant la première mi-temps, le Camerounais Patrick Mboma ouvre la marque sur coup franc direct, puis l’Égyptien Aboutrika aggrave la score, mais avant la mi-temps, Adékanmi Olufadé réduit la marque. Après quarante-cinq minutes, les légendes africaines mènent deux buts à un. La deuxième période se résume par une domination des Togolais : le meilleur buteur de la sélection Mohamed Kader égalise, puis Adékanmi Olufadé donne l'avantage avant que Sunu Mawuli termine le travail. Le score final est de quatre buts à deux pour les légendes togolaises de 2006[171].

Le public, venu en nombre, jubile devant la génération 2006, grâce à sa victoire, ce qui réveille à la fois la nostalgie et en même temps fait oublier la méforme de la sélection depuis la CAN 2013, comme le crie haut et fort Mohamed Kader dans un entretien d'après-match : « Il ne faut pas être allergique aux mots, il ne faut pas avoir peur des mots. Franchement le football togolais, actuellement, n’est plus du tout ça. Il faut qu’on se dise la vérité… je ne regarde plus les matchs, je suis juste les résultats. Il faut chercher les armes là où il faut pour faire face à cette adversité qui freine le football togolais. »[172].

Notes et références

Notes

  1. En 1974, battu par le Zaïre au premier tour ; en 1978, après avoir battu le Sénégal, le Togo échoue au second tour contre la Guinée ; en 1982, exempté du premier tour, il est éliminé par le Niger à cause de la règle du but à l'extérieur ; en 1994, il termine dernier d'un groupe composé de l'Angola, l’Égypte et du Zimbabwe ; en 1998, après avoir le Sénégal au premier tour, il termine dernier du groupe, composé du Cameroun, de l'Angola et du Zimbabwe ; en 2002, après avoir battu la Guinée-Bissau au premier tour, il termine quatrième d'un groupe composé du Cameroun, de l'Angola, de la Zambie et de la Libye.
  2. Neuf nations étaient dispensées de ce premier tour. Il s'agit des cinq équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2002 (Cameroun, Nigeria, Afrique du Sud, Sénégal et Tunisie) et des quatre équipes les mieux placées au classement mondial de la FIFA le (Maroc, Égypte, Côte d'Ivoire et République démocratique du Congo).
  3. La Guinée équatoriale a participé aux éliminatoires du Mondial 2002, concédant deux défaites contre le Congo (1-3 et 1-2).
  4. Emmanuel Adebayor a inscrit un but contre la Guinée équatoriale au premier tour, puis lors du second tour deux buts contre le Sénégal, trois contre le Congo, un contre le Mali, deux contre la Zambie et deux contre le Liberia.
  5. Ce record sera battu lors de la Coupe du monde 2010 par le Burkinabé Moumouni Dagano, avec douze buts.
  6. Valérien Ismaël peut prétendre à la nationalité via sa femme qui est togolaise mais la FIFA s'y oppose. Il est en instance de divorce en décembre 2005.
  7. Valérien Ismaël ne sera jamais international allemand.
  8. Serge Akakpo deviendra international togolais en 2008.
  9. Il s'avère que même si le sélectionneur togolais le sonde et qu'il avait vécu au Togo, Musaba Selemani est du Burundi et a déjà été international burundais en 2002, ce qui ne permet pas de le sélectionner.
  10. Karim Guédé est blessé à l’épaule avant la Coupe du monde 2006 et déclare forfait. Il se fait naturaliser slovaque des années plus tard et devient international slovaque entre 2011 et 2014.
  11. L'Iran et le Japon sont les premiers pays à se qualifier pour le Mondial, dès le , lors de l'avant-dernière journée des éliminatoires du troisième tour.
  12. Le Paraguay termine quatrième de la zone CONMEBOL et se qualifie pour sa septième coupe du monde.
  13. La Macédoine termine cinquième du groupe 1, loin derrière les Pays-Bas et les Tchèques, tous les deux qualifiées pour la Coupe du monde.
  14. La sélection A de Macédoine bat le Liechtenstein, le 12 octobre 2005, à Vaduz, sur le score de deux buts à un.
  15. Lors du premier match de la CAN 2006 contre la RD Congo (0-2), Adebayor commence sur le banc, ce qui lui déplaît et décide de rentrer au Togo, avant de se raviser sur un conseil de sa mère.
  16. L'UFC est le principal parti d'opposition au Togo.
  17. Le même jour que la date-limite de remise de la liste officielle pour le Mondial 2006 à la FIFA.
  18. Elle affronte dans le groupe H la Tunisie, l'Ukraine et l'Espagne.
  19. Ville de 27 157 habitants au .
  20. Adebayor ne dispute pas de matchs avec Arsenal en Ligue des champions car cette saison-là, il a déjà joué des matchs de C1 avec l'AS Monaco.
  21. Le club de sixième division termine quatrième lors de la saison 2005-2006.
  22. Winfried Schäfer a remporté la CAN 2002 avec le Cameroun.
  23. Des tests sont réalisés de façon inopinée dans les camps d'entraînement des équipes devant participer à la coupe du monde. Quatre joueurs de chaque équipe subissent un test urinaire et la présence d'érythropoïétine (EPO) est contrôlée. Durant le tournoi, aucun des 128 contrôles n'a été positif.
  24. Le Togo sera éliminé au deuxième tour des éliminatoires par l'Ouganda (0-4 sur l'ensemble des deux matchs).
  25. Amavi Agbobli-Atayi a été international entre 1997 et 2001 et a connu sa dernière sélection en juillet 2001.
  26. Komlan Amewou et Euloge Ahodikpe ont été internationaux togolais après ce Mondial, vers 2008.
  27. Sunu Mawuli a participé à la CAN 1984 avec le Togo.

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