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Élections au Parlement de Galice de 2020

Les élections au Parlement de Galice de 2020 (en galicien : Eleccións ao Parlamento de Galicia 2020, en espagnol : Elecciones al Parlamento de Galicia de 2020) ont lieu de manière anticipée le afin d'élire les 75 députés de la XIe législature du Parlement de Galice pour un mandat de quatre ans.

Élections au Parlement de Galice de 2020
75 sièges du Parlement de Galice
(Majorité absolue : 38 sièges)
Type d’élection Élection législative territoriale
Durée de campagne du au
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 697 490
Votants 1 320 955
48,97% en diminution 4,7
Votes exprimés 1 308 949
Votes nuls 12 006
PPdeG Alberto Núñez Feijóo
Voix 627 762
47,96%
en augmentation 0,4
Députés élus 42 en augmentation 1
BNG Ana Pontón
Voix 311 340
23,79%
en augmentation 15,5
Députés élus 19 en augmentation 13
PSdeG-PSOE Gonzalo Caballero (es)
Voix 253 750
19,39%
en augmentation 1,5
Députés élus 14 en stagnation
Répartition des sièges par circonscription
Carte
XIe législature du Parlement
Diagramme
Président de la Junte
Sortant Élu
Alberto Núñez Feijóo
PPdeG
Alberto Núñez Feijóo
PPdeG
resultados2020.xunta.es

Initialement prévues pour le , les élections sont repoussées au suivant en raison de l'avancement de la pandémie de Covid-19.

Contexte

Élections galiciennes de 2016

Lors des élections du 25 septembre 2016, le Parti populaire de Galice (PPdeG) du président de la Junte Alberto Núñez Feijóo s'impose avec une nouvelle majorité absolue en sièges, la seule à l'époque dans un Parlement espagnol. Avec 47,5 % des voix, il fait élire 41 députés sur 75. En tête dans les quatre provinces, il l'emporte dans ses fiefs traditionnels de la Galice rurale et intérieure, mais doit sa victoire au soutien obtenu dans les grandes villes, dont trois avaient basculé à gauche en [1].

Deuxième, le parti En Marea formé par Podemos, Gauche unie (EU), Anova et les maires de La Corogne, Ferrol et Saint-Jacques-de-Compostelle conduit par le magistrat Luís Villares (es) remporte 14 sièges, soit cinq de plus que l'Alternative galicienne de gauche (AGE), l'alliance entre Anova et EU constituée quatre ans auparavant. Si le Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) de Xoaquín Fernández Leiceaga (es) obtient le même nombre de députés, il se trouve devancé par En Marea en recueillant 17,9 %, contre 19 % à la candidature de Villares. Enfin, le Bloc nationaliste galicien (BNG), parti historique du nationalisme galicien de gauche emmené par Ana Pontón, est la dernière force à entrer au Parlement avec 8,3 % des suffrages et six sièges[1].

Núñez Feijóo reçoit l'investiture des députés pour un troisième mandat consécutif à la présidence de la Junte le suivant, par 41 voix pour et 34 voix contre, l'ensemble de l'opposition ayant rejeté son maintien au pouvoir[2].

Élections de 2019

Le , le PSdeG-PSOE organise ses élections primaires afin d'élire son nouveau secrétaire général. Gonzalo Caballero, proche du dirigeant national Pedro Sánchez, l'emporte avec 58 % des voix sur le député Juan Díaz Villoslada. Il met ainsi un terme à 19 mois de gestion par une direction provisoire, formée à la suite de la démission de José Ramón Gómez Besteiro, du fait de sa mise en examen[3].

Premières élections générales

Diagramme.
Le groupe En Marea se scinde en deux groupes distincts peu avant les élections générales d'.

À deux mois des élections générales du 28 avril 2019, l'espace commun de la gauche radicale se rompt avec la prise de distance entre En Marea d'un côté, Podemos, Anova et la Gauche unie de l'autre. Villares annonce qu'En Marea se présentera seule, dénonçant qu'une coalition avec Podemos sous les auspices nationales d'Unidas Podemos empêcherait la constitution d'un groupe parlementaire distinct au Congrès des députés[4].

Lors du scrutin parlementaire, le Parti populaire (PP) perd, pour la première fois depuis 37 ans, la première place dans un processus électoral. Avec 27 % des suffrages exprimés, soit 14 points de moins qu'en 2016, il remporte neuf députés, contre dix au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Les quatre derniers sièges sont répartis à part égale entre Ciudadanos et En Común-Unidas Podemos, coalition née du divorce entre les formations fondatrices d'En Marea. Le PSOE devance ainsi le PP d'environ 75 000 suffrages sur l'ensemble du territoire galicien[5].

Municipales et deuxièmes élections générales

Les élections municipales du 26 mai suivant confirment la renaissance du PSdeG-PSOE, donné pour mort quatre ans plus tôt, au détriment du PPdeG. Bien qu'il vire en tête, il réunit seulement 33,3 % des voix, son plus bas historique. Les socialistes prennent l'avantage dans trois des sept plus grandes villes de la région, remportant une majorité des deux tiers à Vigo, la majorité relative à Saint-Jacques-de-Compostelle, La Corogne et Orense (dominée par le centre droit), étant par ailleurs capable de bâtir des majorités à Lugo et Ferrol, où le PP est premier. Le BNG confirme dans son fief de Pontevedra[6] - [7].

Le Congrès des députés n'ayant pas investi de président du gouvernement dans les délais requis, de nouvelles élections générales sont convoquées le . Le PP y retrouve sa position dominante avec 32 % des suffrages exprimés et 10 députés à Madrid, soit autant que le PSOE qui reflue légèrement avec 31,3 % des voix. En Común-Unidas Podemos reste la troisième force politique de la communauté autonome avec 12,3 % en légère baisse et deux élus, devançant le BNG dont les 8,1 % lui accordent un mandat au Congrès. Comme dans le reste du pays, Ciudadanos s'effondre avec à peine 4,3 %, soit sept points de moins qu'en avril, et perd ses deux sièges. Il est par ailleurs devancé par Vox, qui progresse de 3,5 points et totalise 7,8 % des suffrages[8].

Anticipation des élections

Suivant le mouvement annoncé par le président du gouvernement basque Iñigo Urkullu quelques heures plus tôt, Alberto Núñez Feijóo réunit son conseil de gouvernement le , préalable à la dissolution du Parlement, et annonce la convocation d'élections anticipées pour le suivant. C'est la quatrième fois consécutive, après les élections de 2009, 2012 et 2016, que la Galice et le Pays basque fixent à la même date le renouvellement de leurs Parlements respectifs[9].

Mode de scrutin

Le Parlement comprend 75 députés élus pour quatre ans.

Le régime électoral galicien est régi par la loi 8/1985 de la communauté autonome[10].

Le Parlement de Galice (en espagnol : Parlamento de Galicia) est composé de 75 députés (Diputados) élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel d'Hondt par province : dans chaque province, le nombre de suffrages recueillis par chaque parti ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés est divisé par 1, puis 2, et ainsi de suite jusqu'au nombre total de sièges à pourvoir. Les mandats sont attribués aux quotients les plus élevés dans la circonscription, tous partis confondus.

Chaque province bénéficie d'au moins 10 députés. Les 35 parlementaires restants sont répartis en fonction de la population selon la règle de la proportionnelle au plus fort reste. Le nombre d'élus par province est fixé par le décret de convocation des élections.

Circonscriptions Députés Carte
La Corogne 25 Députés par circonscription.
Pontevedra 22
Lugo 14
Ourense 14

Campagne

Forces politiques

Force politique Chef de file Idéologie Résultat en 2016
Parti populaire de Galice
Partido Popular de Galicia
Alberto Núñez Feijóo
(Président de la Junte)
Centre droit à droite
Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne, galléguisme
47,5 % des voix
41 députés
Galicia en Común
Galice en commun
Antonio Gómez-Reino Gauche
Socialisme démocratique, écologisme, nationalisme galicien
19,1 % des voix
14 députés[alpha 1]
Parti des socialistes de Galice-PSOE
Partido dos Socialistas de Galicia-PSOE
Gonzalo Caballero (es) Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, galléguisme
17,9 % des voix
14 députés
Bloc nationaliste galicien
Bloque Nacionalista Galego
Ana Pontón Gauche
Nationalisme galicien, socialisme
8,3 % des voix
6 députés
Cidadáns
Citoyens
Beatriz Pino (es) Centre droit à droite
Libéralisme, social-libéralisme, unionisme
3,4 % des voix
0 député
Vox Non désigné Droite à extrême droite
Centralisme, nationalisme espagnol, populisme de droite
Absent

Sondages

Demandeur Date PP PSOE BNG GeC Vox Cs Autres
La Voz[11] 27/01/2020 38 18 11 8 0 0 0
El Confidencial 16/02/2020 39 16 14 6 0 0 0
ABC 17/02/2020 41 21 11 2 0 0 0
PSOE 22/02/2020 37 20 14 4 0 0 0
La Razón 23/02/2020 38 21 11 5 0 0 0
La Voz 01/03/2020 39 15 13 8 0 0 0
El Español 02/03/2020 37 20 9 8 1 0 0
El Diario 03/03/2020 37 21 9 8 0 0 0

Résultats

Participation

Taux de participation En 2016 En 2020 Différence
à 12 heures 15,01 % 19,42 % en augmentation 4,41
à 17 heures 42,49 % 42,97 % en augmentation 0,48
Final 53,63 % 48,97 % en diminution 4,66

Total régional

Résultats définitifs[12]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti populaire de Galice (PPdeG) 627 762 47,96 en augmentation 0,40 42 en augmentation 1
Bloc nationaliste galicien (BNG) 311 340 23,79 en augmentation 15,46 19 en augmentation 13
Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) 253 750 19,39 en augmentation 1,52 14 en stagnation
Galicia en Común (GeC) 51 630 3,94 en diminution 15,13 0 en diminution 14
Vox 26 797 2,05 Nv 0 en stagnation
Cidadáns (Cs) 9 840 0,75 en diminution 2,63 0 en stagnation
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) 6 057 0,46 en diminution 0,60 0 en stagnation
En Marea (EM) 2 883 0,22 Nv[alpha 2] 0 en stagnation
Recortes Cero-Grupo Verde (RC-GV) 1 835 0,14 en diminution 0,02 0 en stagnation
Autres partis[alpha 3] 5 281 0,40 0 en stagnation
Votes blancs 11 774 0,90 en diminution 0,08
Suffrages exprimés 1 308 949 99,09
Votes invalides 12 006 0,91
Total 1 320 955 100 75 en stagnation
Abstentions 1 376 535 48,97
Inscrits / participation 2 697 490 51,03

Par circonscription

Circonscription La Corogne Lugo Ourense Pontevedra
Sièges 25 en stagnation 14 en stagnation 14 en stagnation 22 en stagnation
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 1 088 064 100,00 342 983 100,00 359 256 100,00 907 187 100,00
Abstentions 548 068 50,37 177 417 51,73 201 476 56,08 449 574 49,56
Votants 539 996 49,63 165 566 48,27 157 780 43,92 457 613 50,44
Nuls 4 321 0,80 2 189 1,32 1 437 0,91 4 059 0,89
Exprimés 535 675 99,20 163 377 98,68 156 343 99,09 453 554 99,11
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PPdeG 263 293 49,15 14 en augmentation 1 89 266 54,64 9 en augmentation 1 83 016 53,10 8 en diminution 1 192 187 42,37 11 en stagnation
BNG 133 144 24,86 7 en augmentation 5 35 178 21,53 3 en augmentation 2 31 117 19,90 3 en augmentation 2 111 901 24,67 6 en augmentation 4
PSdeG-PSOE 89 767 16,76 4 en diminution 1 28 465 17,42 2 en diminution 1 30 784 19,69 3 en augmentation 1 104 734 23,09 5 en augmentation 1
GeC 23 757 4,43 0 en diminution 5 3 715 2,27 0 en diminution 2 3 386 2,17 0 en diminution 2 20 772 4,58 0 en diminution 5
Vox 11 359 2,12 0 en stagnation 3 381 2,07 0 en stagnation 3 190 2,04 0 en stagnation 8 867 1,96 0 en stagnation
Cidadáns 2 943 0,55 0 en stagnation 592 0,36 0 en stagnation 1 557 1,00 0 en stagnation 4 748 1,05 0 en stagnation
PACMA 2 503 0,47 0 en stagnation 529 0,32 0 en stagnation 556 0,36 0 en stagnation 2 459 0,54 0 en stagnation
En Marea 1 289 0,24 0 en stagnation 367 0,22 0 en stagnation 188 0,12 0 en stagnation 1 039 0,23 0 en stagnation
Autres 2 268 0,42 364 0,22 1 294 0,83 3 200 0,71
Blanc 5 352 1,00 1 520 0,93 1 255 0,80 3 647 0,80

Analyse

Les résultats marquent une nouvelle victoire pour le Parti populaire (PP) d'Alberto Núñez Feijóo, qui remporte sa quatrième majorité absolue en sièges consécutive, égalant le record de son mentor, Manuel Fraga. Alors qu'il avait accédé au pouvoir, en 2009, sur un programme tourné vers l'austérité et l'unionisme, il joue désormais une partition modérée, revendiquant l'identité régionale avant les sigles de son parti[13].

La deuxième place des forces politiques est ravie par le Bloc nationaliste galicien (BNG) d'Ana Pontón, qui devance ainsi le Parti socialiste (PSdeG-PSOE). La réussite du BNG s'appuie sur le renouvellement générationnel et programmatique, qui éloigne le parti d'une forme de dogmatisme issu des anciennes générations au profit de revendications plus inclusives et d'un discours plus entendable par l'électorat populaire, le BNG privilégiant au global un propos social à des manifestations identitaires. Le PSdeG-PSOE ne capte donc pas la majorité de l'électorat progressiste qui se mobilise, échouant à capitaliser aussi bien sur les mesures prises par le gouvernement de Pedro Sánchez pour faire face à la pandémie, que l'effondrement de la gauche radicale[13].

Le succès du PP, qui concentre l'immense majorité de l'électorat de droite, empêche l'entrée au Parlement de Vox et Ciudadanos, tandis que la progression du (BNG) se fait au détriment de Galicia en Común (GeC), coalition forgée autour de Podemos et Esquerda Unida (EU). GeC est également victime des divisons internes qui ont secoué En Marea au cours de la législature précédente[13].

Conséquences

Le , Alberto Núñez Feijóo est réélu président de la Junte de Galice par le Parlement, avec les 42 voix favorables de son groupe parlementaire[14].

Notes

  1. Résultats de la coalition En Marea.
  2. Le parti En Marea reprend le nom de la coalition En Marea de 2016, mais la plupart des partis la constituant alors ont formé Galicia en Común.
  3. 11 partis, moins de 0,1 % chacun.

Références

  1. (es) Natalia Puga, « Feijóo logra la única mayoría absoluta de España y el PSOE pincha, superado en votos por En Marea », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) Sonia Vizoso, « Feijóo, investido presidente de la Xunta con los únicos votos del PP », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) David Reinero, « El 'sanchista' Gonzalo Caballero, nuevo secretario general del PSdeG con el 58% de los votos », Eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) Daniel Domínguez, « Anova, Podemos y EU sellan su ruptura con En Marea para lanzar una coalición el 28-A », Faro de Vigo, (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) Cristina Huete, « El PP pierde su feudo histórico en Galicia y Feijóo descarta la dimisión de Casado », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Sonia Vizoso, « Feijóo se estrella en las ciudades de Galicia por la resurrección socialista », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Sonia Vizoso, « Feijóo toca suelo en Galicia a un año de las autonómicas », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) Pablo López, « PP y PSOE empatan en diputados en Galicia a menos de un año de las autonómicas », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) Alberto Núñez Feijóo, « DECRETO 12/2020, de 10 de febrero, de disolución del Parlamento de Galicia y de convocatoria de elecciones. », sur Junte de Galice, (consulté le ).
  10. (es) « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », sur boe.es, (consulté le ).
  11. (es) « Segundo sondeo consecutivo que niega al PPdeG de la mayoría absoluta », sur galiciapress.es, (consulté le ).
  12. (es) Junte électorale de Galice, « ACUERDO de 27 de julio de 2020 por el que se hacen públicos los resultados generales y por circunscripciones y la relación de diputadas y diputados proclamados electos en las elecciones al Parlamento de Galicia celebradas el día 12 de julio de 2020. », sur Junte de Galice (consulté le ).
  13. (es) Iván Gil, « Feijóo emula a Fraga al encadenar su cuarta mayoría y el BNG liderará la oposición », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) Anxo Lugilde, « Feijóo, reelegido para su cuarto mandato en la Xunta en un ambiente de acuerdo », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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