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Église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine

L’église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine est d'une part l'un des éléments principaux du patrimoine de la commune de Bourg-la-Reine, en région Île-de-France et d'autre part le lieu de culte catholique de la paroisse Saint-Gilles de Bourg-la-Reine, l'une des 78 paroisses des Hauts-de-Seine.

Église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine
Image illustrative de l’article Église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine
Façade de l'église.
Présentation
Culte Catholique
Type Ă©glise paroissiale
Rattachement Doyenné de la Pointe-Sud

Diocèse de Nanterre

DĂ©but de la construction 1835
Fin des travaux 1837
Architecte Auguste Molinos (1795-1850)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Hauts-de-Seine
Commune Bourg-la-Reine
CoordonnĂ©es 48° 46′ 44″ nord, 2° 18′ 59″ est

Première église

Historique

L'édifice fut construit en 1152[1] par les religieuses de l'abbaye de Montmartre[2], à proximité du ru de Fontenay, à l'angle de la Grande-Rue et de la rue de la Bièvre, du côté gauche en venant de Paris, et en regardant vers l'actuel cimetière, en direction de la Bièvre. Peu de documents la concernant ont été conservés[3], sinon aux archives historiques de l'archidiocèse de Paris, au musée du Domaine départemental de Sceaux et autres qui ont permis à partir de plans, de gravures anciennes et de devis d'artisans en vue de travaux de restauration, à quelques chercheurs dont Régis Singer de concevoir une maquette, réalisée par Jean-Pierre Franc, ainsi que celle de l'actuelle église.

Elle fut abandonnée sous la Révolution, et n'étant pas entretenue, elle a subi les infiltrations des eaux de la Bièvre et du ru de Fontenay qui ont salpêtré ses fondations. Vers les années 1820, le bâtiment menace ruine et, le , le Conseil municipal opte pour sa fermeture, tandis que le de la même année, il décide de construire une nouvelle église à l’emplacement actuel. La première église est démolie en 1836 et les débris ne furent enlevés qu'en 1943. Un chapiteau et une demi colonne furent conservés et se trouvent sur l'actuelle place Condorcet. Une cloche de cet édifice fut conservée et déposée dans la nouvelle église, sur laquelle est inscrit : « L'an 1780, j'ai été bénite par Monsieur Jean Mortier, prestre, chanoine de Saint-Denis du Pas en l'église de Paris et par Madame Marie-Louise de Laval-Montmorency, abbesse de M.M. De de cette paroisse ».

Depuis l'origine, la nomination du curé de cette paroisse appartient au chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui nommait par partition, c'est-à-dire que les bénéfices de Paris ou de la campagne auxquels le chapitre avait droit de nommer étaient divisés en autant de parts (partitions), qu'il y avait de chanoines. À chacune des stalles était attachée une de ces partitions, et si l'occupant avait droit au chapitre, il pouvait présenter le candidat de son choix, et même absent de Paris, il pouvait donner procuration à un confrère[4]. Cette cure était échue à la 39e partition[5]. Une fois nommé par le chapitre, le nouveau curé devait obtenir les pouvoirs de juridiction sur la paroisse en s'adressant à l'archidiacre de Josas qui — au nom de l'évêque de Paris — lui donnait la collation ou bénéfice ecclésiastique. Les vicaires étaient choisis par le curé qui avait également la possibilité de permuter avec un prêtre de son choix soit pour raisons de santé ou convenances personnelles. Après la Révolution, la nomination revient à l'évêque de Paris, ainsi que pour celle du vicaire, toujours en vigueur en cette première partie du XXe siècle[6].

Description

Ce premier Ă©difice Ă©tait une Ă©glise orientĂ©e avec l'entrĂ©e Ă  l'ouest, autel Ă  l'est, de plan rectangulaire. On y pĂ©nĂ©trait par un porche construit après 1567, de taille dĂ©mesurĂ©e de 8,1 mètres de long, sur 4,9 mètres de large. Il Ă©tait recouvert d'une toiture en appentis avec des coyaux, qui prolongeait celle du presbytère. Sa largeur extĂ©rieure Ă©tait de 13,4 mètres, il possĂ©dait une voĂ»te en berceau avec une porte d'entrĂ©e au dessus de laquelle on pouvait lire « Il faut adorer Dieu en esprit et en vĂ©ritĂ© »[7]. Sur la gauche, dans la première travĂ©e se trouvait les fonts baptismaux, Ă©clairĂ©s par un vitrail sur le mur ouest. Cette partie des fonts baptismaux formait une petite chapelle indĂ©pendante du bâtiment principal, avec un toit en appentis et mesurait intĂ©rieurement trois mètres de cĂ´tĂ©. AccolĂ© au porche de l'Ă©glise jusqu'Ă  la première travĂ©e sur le cĂ´tĂ© sud de l'Ă©difice un bâtiment qui fut le presbytère, prolongĂ© le long par un petit enclos ou jardin le long du mur sud de l'Ă©difice jusqu'Ă  hauteur de la travĂ©e donnant accès au chĹ“ur et se terminant par la sacristie qui allait jusqu'au mur du chevet. Des contreforts et des arcs-boutants maintenaient les murs de la nef centrale dont le pignon s'Ă©levait Ă  18 mètres.

L'église est formée d'une nef centrale, encadrée de deux nefs latérales formant les bas-côtés. Sa toiture d'origine, avant les restaurations de 1806, était d'un côté recouverte de tuiles et de l'autre d'ardoises. La pente de la toiture était assez importante du fait de la faible largeur de celle-ci. Les chevrons mesuraient six mètres de long.

La longueur totale intĂ©rieure de la nef Ă©tant de 22,8 mètres sur une largeur de 11,7 mètres, elle Ă©tait Ă  l'origine divisĂ©e par cinq travĂ©es, les deux de l'entrĂ©e ayant Ă©tĂ© dĂ©truites en 1567 par les Huguenots qui l'incendièrent[8]. Elle ne perdit pas toutefois sa longueur (24,5 mètres) du fait de la construction du porche. La voĂ»te centrale en ogive d'une dimension intĂ©rieure de 13,5 mètres reposait d'un cĂ´tĂ© sur les piliers sĂ©parant les bas-cĂ´tes de la nef et de l'autre sur des piliers adossĂ©s aux murs extĂ©rieurs. Les bas-cĂ´tĂ©s avaient une largeur de 3,4 mètres pour une hauteur de 5,5 mètres et Ă©taient Ă©clairĂ© par des vitraux dans chaque travĂ©e, des deux cĂ´tĂ©s de l'Ă©difice, exception faite Ă  hauteur du chĹ“ur sur le cĂ´tĂ© sud dont le vitrail Ă©clairait la sacristie. Ils Ă©taient recouverts de tuiles et avaient des chevrons de 7 mètres de long, dimensions exigĂ©es par l'existence des galeries s'ouvrant dans les combles des bas-cĂ´tĂ©s.

Dans le bas-côté nord se trouvait une plaque de marbre sur laquelle était gravée l'épitaphe de M. Ferry, avocat. À l'est de ce bas-côté sur la gauche du maître-autel est située la chapelle Saint-Jean, rebaptisé chapelle Saint-Gilles le . De l'autre côté du maître-autel se trouvait la chapelle de la Sainte-Vierge.

Le chœur était plat comme beaucoup d'églises des environs[9]. L'église possédait une architecture analogue à celle de l'église Saint-Germain-des-Prés[10]. Le chœur et la nef principale étaient éclairés par un vitrail central avec de chaque côté un vitrail plus petit. Le maître-autel était posé sur une estrade d'une marche aux angles coupés. Quelques curés furent inhumés dans le chœur[alpha 1]

Le clocher de section rectangulaire de 5,75 Ă— 4,65 mètres, se retrouvant situĂ© au milieu de l'Ă©difice Ă  la suite de la destruction des deux premières travĂ©es, alors qu'il Ă©tait avant cette destruction au deux tiers du plan de l'Ă©difice, possĂ©dait une tourelle extĂ©rieure faisant saillie, contenant un escalier Ă  vis par lequel on entrait depuis l'intĂ©rieur de l'Ă©glise. Le clocher culminait Ă  26 mètres[11] et contenait plusieurs cloches, dont une seule, la Louise-Marie-Madeleine, rĂ©alisĂ©e en 1780 par le fondeur Louis Gaudiveau[alpha 2], Ă©chappa aux fontes rĂ©volutionnaires et fut replacĂ©e dans la nouvelle Ă©glise. Le haut du clocher fut reconstruit en 1821, supprimant la flèche et offrant un faĂ®tage plus bas et moins pentu. Il Ă©tait recouvert d'ardoises.

De l'ancienne Ă©glise restent les deux piliers visibles de la place Condorcet. Ce sont ceux qui sĂ©paraient la première travĂ©e de la seconde, et cette dernière de la troisième. Ils sont garnis de chapiteaux sculptĂ©s, ornĂ©s de motifs de trèfles et font une hauteur de 3 mètres de hauteur pour un diamètre de 59 centimètres, dont une partie se trouve enterrĂ©e. Ils supportaient une colonne gothique irrĂ©gulière de 4,3 mètres de haut.

La sacristie Ă©tait une construction indĂ©pendante de l'Ă©glise et flanquĂ©e sur son cĂ´tĂ© mĂ©ridional, au niveau du chĹ“ur, Ă  partir duquel on pĂ©nĂ©trait par la nef latĂ©rale dans cette pièce de forme rectangulaire de 2,50 mètres de profondeur, et une longueur de 4,50 mètres. Un fenĂŞtre ronde perçait son mur sud. Sa toiture se composait de deux pentes et six pans avec ligne de bris, la première partant du faĂ®tage Ă©tant plus douce que la seconde

Le presbytère de cette première Ă©glise fut construit en partie sur l'emplacement des deux premières travĂ©es disparues lors de l'incendie de 1567 et sur une partie des jardins de l'Ă©glise, s'Ă©tendant sur le cĂ´tĂ© sud de l'Ă©difice, en direction de l'est. Cette demeure, dont le pignon s'Ă©levait Ă  12 mètres, prĂ©sentait deux niveaux avec un grenier et mesurait en façade 6,50 mètres et sur une longueur de 15,40 mètres au bord du chemin longeant le ruisseau de Fontenay. Son entrĂ©e se faisait sur la place de l'Ă©glise par une porte Ă  laquelle on accĂ©dait en gravissant deux marches. Elle fut dĂ©truite en 1943.

Par manque d'entretien, il est indiqué par les autorités le que les habitants doivent faire des réparations aux voûtes, couverture des bas-côtés du chœur et qu'ils devront être clos à l'alignement de la clôture du chœur.

L'Ă©glise fut fermĂ©e par dĂ©cret de la Convention, le . Puis elle est rendue au culte. Le , le maire de Bourg-la-Reine alerte le sous-prĂ©fet sur l'Ă©tat de dĂ©labrement de l'Ă©glise paroissiale. En rĂ©ponse, le , sur ordre de Nicolas Frochot (1761-1828), prĂ©fet de police de la Seine, l'architecte de la Petite-Voirie organise une visite de l'Ă©glise le en compagnie du sous-prĂ©fet de Sceaux, du maire de la commune, M. LavisĂ©, de MM. Saint-Cyr et Galois, marguilliers, de l'abbĂ© Antoine Ducasse, curĂ©. Devant le danger imminent, il fut interdit aux fidèles d'entrer dans l'Ă©glise. Le , le maire demande Ă  M. GĂ©rard architecte son avis sur les rĂ©parations Ă  effectuer sur le bâtiment, lequel rĂ©pond que la couverture du porche est très dĂ©gradĂ©e, que les chevrons sont pourris, que le plancher des fonts baptismaux est dĂ©moli, que la nef collatĂ©rale, Ă  droite, a effectuĂ© un mouvement ainsi que les piliers en direction du sud, que ce dĂ©placement des Ă©lĂ©ments risque d'entraĂ®ner la chute de la nef centrale et que la couverture des trois nefs est dans un Ă©tat dĂ©sastreux. Il affirme cependant que moyennant une somme de 20 000 et 25 000 francs, il pourrait en reconstruire une autre, ce qui serait prĂ©fĂ©rable Ă  des rĂ©parations pour un montant de 1 775,89 francs Ă  la suite desquelles il faudrait sans cesse surveiller l'Ă©difice qui resterait d'une sĂ©curitĂ© prĂ©caire. La commune opta pour des travaux, et le , le prĂ©fet autorise le maire Ă  convoquer le Conseil municipal en sĂ©ance extraordinaire pour trouver le financement des travaux. Ceux-ci commencèrent Ă  la fin de l'annĂ©e jusqu'au dĂ©but de 1807.

En 1818, de nouvelles rĂ©parations des toitures de la sacristie et des bas-cĂ´tĂ©s sont nĂ©cessaires pour une somme de 590,25 francs.

En 1820, le clocher qui penchait vers le sud, en direction de l'Ă©glise, fut dĂ©truit et reconstruit. Des tirants de fer furent posĂ©s pour maintenir l'ensemble des murs et un ravalement fut effectuĂ© pour une dĂ©pense de 3 354,29 francs.

Le , l'édifice menace de s’effondrer, entraînant un arrêté du maire, M. Deroche, le décrétant la fermeture immédiate de l'église, et que la messe serait provisoirement célébrée dans la maison de MM. Benoist et Mony sise en bas de la côte. Sa fermeture définitive eut lieu 15 jours plus tard le .

L'église fut détruite en 1835 et le terrain et les matériaux furent vendus.

Eglise actuelle

Construction

  • Un dĂ©cret du fixe sa construction sur la place du Champ-de-Mars[12], actuelle place Condorcet, mais l'Ă©glise sera construite voie du Chemin de Chevilly, actuellement 6, boulevard Carnot, sur un terrain appartenant Ă  M. Barry et Mme veuve Lafontaine. Elle est l'Ĺ“uvre, entre 1835 et 1837, de l'architecte dĂ©partemental Auguste Isidore Molinos (1790-1848), fils de Jacques Molinos (1743-1831) Ă©galement architecte, et membre de l'Institut[12].
  • La construction du nouveau presbytère est dĂ©cidĂ©e par le conseil municipal en 1853. Ce presbytère sera agrandi aux frais des paroissiens et rĂ©alisĂ© par l'architecte AndrĂ© David[12].
  • En 1861, l'architecte Naissant propose des agrandissements qui ne seront pas rĂ©alisĂ©s.
  • Le projet d'agrandissement de l'Ă©glise de 1837 est adoptĂ© le et les travaux s'Ă©tendent de 1893 Ă  1897[12], sous la conduite de l'architecte Charles BariĂ© (1853-1942)[13]. L'Ă©glise prend sa forme de croix latine avec transept Ă  droite et Ă  gauche, un chĹ“ur profond et une double sacristie. Celle de 1837 Ă©tait rectangulaire de type basilique romaine avec un chĹ“ur plat, encadrĂ© de deux petites sacristies, et un clocher situĂ© Ă  l'arrière, dans son milieu. Cet ensemble est modifiĂ© par l'ajout d'une importante prolongation lui donnant la forme d'une croix latine et un transept allant de gauche Ă  droite et un chĹ“ur assez profond, encadrĂ© par une double sacristie. Le clocher de 19 m de haut est dĂ©montĂ© du centre et reconstruit Ă  l'emplacement actuel en gardant les mĂŞmes proportions et culmine Ă  une altitude de 56,39 m. La longueur totale de l'Ă©difice avec le porche passe ainsi de 28,40 m Ă  43 mètres. Sa largeur reste la mĂŞme avec 16,30 m. Sa longueur intĂ©rieure passe de 21,80 m Ă  39 mètres et sa largeur conserve ses 15 m. La hauteur de l'Ă©difice hors-tout de l'Ă©glise est Ă  13,50 m. La hauteur de la voĂ»te centrale est de 10,43 m. La largeur des bas-cĂ´tĂ©s restant la mĂŞme avec 3,75 m pour une hauteur de 6,32 m. La hauteur des colonnes est de 8,50 m pour un diamètre de 0,65 m.

Description

Georges Poisson écrit : « L'église est orientée nord-sud et non pas est-ouest comme traditionnellement. On y accède par un portique triangulaire ionique avec quatre colonnes. Elle se compose d'une nef de huit travées, encadrée de bas-côtés et couverte d'un plafond plat à caissons. Des colonnes à chapiteaux ioniques séparent les bas-côtés de la nef, qui est éclairée par des fenêtres hautes. Cette partie originale conçue selon le type basical cher à cette époque Monsieur Hautecœur fait remarquer que les basiliques romaines Sainte-Marie-Majeure, Saint-Paul-hors-les-Murs, étaient restaurées à la même époque, mais il cite l'église de Bourg-la-Reine comme l'exemple du plan basical à transept, alors que ce dernier est postérieur - devait se terminer par un chevet plat creusé d'une abside, qui a été remplacé 60 ans plus tard par le transept actuel, flanqué de pilastre ioniques, et le chœur prolongé d'une abside. Le clocher qui flanque le bras ouest du transept, remonte également à cette dernière époque. »

Clocher

Ses dimensions qu'il conserva après avoir Ă©tĂ© dĂ©montĂ© en 1897, sont de 4,10 m de cĂ´tĂ©, sur une hauteur de 19 m. Il a Ă©tĂ© restaurĂ© en 1984.

Il porte cinq cloches, dont la plus ancienne, Louis-Marie-Madeleine, provient de la première église et date de 1780, et avait pour marraine Marie-Louise de Montmorency-Laval, dernière abbesse de l'abbaye de Montmartre, guillotinée le (6 thermidor an II), elle avait 71 ans, elle était paralysée, sourde et aveugle. Elle échappa aux fontes de la Révolution et fut classée à l'inventaire des monuments historiques le [14]. En 1897, est installée la cloche Marie-Élisabeth-Alexandrine. La cloche Emmanuel est installée en 1985 ; Gilles et Leu sont installées en 1995.

Travaux de restauration

La grande croix du chœur.

En 1924, le plafond de l'église est refait sous la direction de l'architecte J. Frémaux[15].

Les peintures de l'abside ont disparu lors des ravalements des années 1970-1980, dont une figuration de Dieu le Père, les bras écartés, accueillant ses enfants.

Au début des années 1980, l'intérieur de l'édifice est restauré, d'anciennes statues sont déposées et le chœur est rénové. De nombreux symboles y sont alors ajoutés : vitrail du chœur et vitraux des bas-côtés[alpha 3], couleur bleue (rappelant le ciel) de la voûte à la croisée du chœur, de la nef et du transept, grande croix du chœur[alpha 4]. Cette grande croix domine l'assemblée de ses six mètres de haut. Son montant vertical symbolise l'arbre de la mort enraciné dans notre terre qui évoque le supplice du Christ ; plus haut, l'or symbolise le Christ ressuscité ; l'arbre de mort devient ainsi l'arbre de vie ; la sève est le sang versé. L'arbre s'épanouit ensuite en sept volutes, le chiffre parfait qui exprime dans l’Apocalypse de saint Jean la totalité des communautés chrétiennes de toute la terre et de tous les temps. Deux branches s'élèvent particulièrement épanouies en dessinant un cœur : l'amour de Dieu et notre amour pour nos frères[16].

Le revêtement du sol est ensuite refait et le nouveau baptistère, œuvre des ateliers d'art liturgique Chéret, est inauguré en 1997. Au cours de l'année jubilaire 2000, est installé un nouvel autel en marbre, œuvre de la marbrerie Cauchois et de la Maison Chéret[17].

Ĺ’uvres d'art

Attribué à Gerard Seghers, Assomption.

Parmi les œuvres que cette église conserve, quelques-unes sont inscrites ou classées à l'inventaire des monuments historiques[18]. Dans l'ordre chronologique :

  • AttribuĂ©e Ă  Gerard Seghers[19], L'Assomption, vers 1625, huile sur toile, 4,00 Ă— 2,60 cm. Autrefois peut-ĂŞtre sur le retable du maĂ®tre-autel, aujourd'hui dans le bras nord du transept. Inscrite le [20] - [21] ;
  • Anonyme, L'Assomption, 1652, huile sur toile, 1,40 Ă— 1,25 cm. DonnĂ©e en 1652 (ou en 1638 ?) par Guillaume Guillot (inscription sur couvercle du sarcophage, avec armoiries). Inscrite le [22]. D'après l’œuvre de Laurent de La Hyre, 1635, aujourd'hui au MusĂ©e du Louvre[23].
  • Frère AndrĂ©, ApothĂ©ose de Saint-Vincent-de-Paul, 1731-1732, huile sur toile, 3,60 Ă— 2,20 cm. Provient du couvent Saint-Lazare avant la RĂ©volution. PlacĂ©e autrefois Ă  la tribune d'orgues, aujourd'hui dans le bras sud du transept. ClassĂ©e le [24];
  • Jean Restout, Extase de Saint-BenoĂ®t, 1746, huile sur toile, 1,65 Ă— 1,65 cm. Provient Ă©galement du couvent Saint-Lazare. PlacĂ©e autrefois dans la sacristie, aujourd'hui dans le collatĂ©ral nord. ClassĂ©e le [20] Une autre version se trouve au MusĂ©e national de l'abbaye Port-Royal des champs. Le peintre, aux sympathies jansĂ©nistes, y place une allusion Ă  la cellule du diacre Pâris.
  • Augustine Dallemagne, Christ au Tombeau, 1847, huile sur toile, classĂ©e le . D'après l’œuvre de Titien conservĂ©e au MusĂ©e du Louvre;
  • Mlle Dupin, La Madone de la Justice, 1847, huile sur toile, 2,25 Ă— 1,35 cm. D'après Bernardo Strozzi;
  • AimĂ©e Dumas, La Vierge adorant l'Enfant, 1866, huile sur toile, 1,00 Ă— 0,70 cm. D'après Sassoferrato;
  • Adolphe (Georges) Dervaux, PiĂ©ta, Salon de 1868, huile sur toile, 1,80 Ă— 2,40 cm, classĂ©e le [25];
  • François Laurin, Vierge Ă  l'Enfant, vers 1870, cĂ©ramique, 1,30 Ă— 0,90 cm, Édouard Dammouse faĂŻencier de Bourg-la-Reine, inscrite [26];
  • AmĂ©lie Lecointe, Le BaptĂŞme du Christ, 1872 ?, huile sur toile, 0,70 Ă— 1,20 cm, commande du dĂ©partement de la Seine en 1872, inscrite le . D'après Giannicola di Paolo[27];
  • Mlle Dupin, La Vierge au chapelet, 1873, huile sur toile, 1,66 Ă— 1,25 cm. D'après l’œuvre de BartolomĂ© Esteban Murillo, au musĂ©e de Castres[28];
  • CornĂ©lie Louise Renest, La Cène, XIXe, huile sur toile, 1,49 Ă— 2,38 cm, classĂ©e le . D'après Philippe de Champaigne[29];
  • Anonyme, Saint Pierre en mĂ©ditation, XIXe, huile sur toile, 1,30 Ă— 1,10 cm, inscrite le . D'après JosĂ© de Ribera[30].

Orgues

L'orgue actuel fut construit en 1978 par le facteur d'orgues Dominique Oberthür, facteur d'orgue à Saintes[31]. L'instrument se prénomme Jean-Noël et fut béni le et inauguré le . Il est restauré en 2014 pour améliorer sa qualité sonore en affinant les réglages mécaniques et en régulant la pression du vent. Deux nouveaux jeux de tuyaux sont alors ajoutés[alpha 5].

Les organistes successifs sont :

Lieu de culte

Bénédiction

Plaque en souvenir de la consécration de l'église.

La bénédiction a lieu le Jeudi-Saint , l'abbé Joseph Duverdier étant curé[12].

Le , Mgr François Favreau vient consacrer l'église qui n'avait reçue qu'une bénédiction en 1837.

Paroisse

La paroisse de Bourg-la-Reine existe depuis l'an 1200 lorsqu'elle fut détachée de celle de Bagneux[36] avec la construction de la première église sous le vocable de saint Gilles par les chanoines du chapitre de Notre-Dame de Paris et les religieuses de l'abbaye de Montmartre, vers 1200. Depuis , la commune de Bourg-la-Reine fait partie du doyenné de la Pointe Sud, l'un des neuf doyennés du diocèse de Nanterre[37].

L'autre paroisse de Bourg-la-Reine est l'Ă©glise de la PentecĂ´te de Port-Galand au 2, rue de la Sarrazine.

Personnalités et événements

  • 1663 : Jean de La Fontaine (1621-1695) entre dans l’ancienne Ă©glise au cours d'un voyage. Il relate cette visite dans la deuxième des six lettres qu’il envoie Ă  sa femme pour raconter ce voyage ; elle est datĂ©e du . La Fontaine et ses compagnons de route avaient fait une première halte Ă  Clamart et ils vinrent attendre Ă  Bourg-la-Reine le carrosse qui devait les conduire au Port-de-Piles, dans l'actuel dĂ©partement de la Vienne, mais l’attente se prolongea, et pour tromper l'ennui il Ă©crivit : « Le dimanche Ă©tant arrivĂ©, nous partĂ®mes de grand matin. Madame C. et notre tante nous accompagnèrent jusqu’au Bourg-la-Reine. Nous y attendĂ®mes près de trois heures ; et pour nous dĂ©sennuyer, ou pour nous ennuyer davantage (je ne sais pas bien lequel je dois dire), nous ouĂŻmes une messe paroissiale. La procession, l’eau bĂ©nite, le prĂ´ne, rien n’y manquait. De bonne fortune pour nous, le curĂ© Ă©tait ignorant, et ne prĂŞcha point. Dieu voulut enfin que le carrosse passât. »[38].
  • 1897 : Mme Marie-Louise Dagneau, Ă©pouse Gosse (1846-1897), mère de cinq enfants, arrive le , au Bazar de la CharitĂ© rue Jean-Goujon, Ă  Paris avec ses deux dernières filles Angèle Gosse (1877-1897), 20 ans et ZoĂ© Gosse (1879-1897), 18 ans. Son mari, Jean Alphonse Gosse (1828-1909), notaire, Ă©tait maire de Bourg-la-Reine de 1870 Ă  1874. Au moment de l’incendie, les deux filles parviennent d’abord Ă  Ă©chapper au dĂ©sastre. Mais en se retournant, elles constatent l'absence de leur mère et retournent dans la fournaise. Elles pĂ©rissent alors asphyxiĂ©es en tentant de la retrouver pour la sauver. C’est sur le corps d’une des jeunes filles qu’on retrouvera son billet de retour Ă  Bourg-la-Reine. Les corps de la mère et de ses filles ont Ă©tĂ© ramenĂ©s soir Ă  Bourg-la-Reine et dĂ©posĂ©s dans l’église oĂą la population n’a cessĂ© d’affluer jusqu’aux obsèques le . C’est Ă©galement ici que le mĂŞme jour aura lieu les obsèques de Madame FrĂ©dĂ©ric Dillaye, victime elle aussi de l’incendie du Bazar de la CharitĂ© avec sa sĹ“ur Madame Edmond Cuvillier et sa nièce Esther Cuvillier, âgĂ©e de 4 ans, la plus jeune victime de l’incendie.
  • 1911 : pendant son sĂ©jour Ă  Bourg-la-Reine, Ă  partir du , l'Ă©crivain LĂ©on Bloy (1846-1917) vient chaque matin Ă  la messe dans cette Ă©glise puis passe au cafĂ©[39]
  • 1913-1914 : Charles PĂ©guy 7 rue AndrĂ©-Theuriet Ă  Bourg-la-Reine[40]

Pour approfondir

Bibliographie

  • RĂ©gis Singer, Les orgues et les organistes de l'Ă©glise Saint-Gilles Ă  Bourg-la-Reine, 1979.
  • RĂ©gis Singer, L'ancienne Ă©glise de Bourg-la-Reine, Ă©d. SEJIM, [s.d.], 28 p.
  • AndrĂ© Joly, AndrĂ© Thieulin, Images de Bourg-la-Reine, Ingersheim, Éditions SAEP, 1975, 100
  • Paul Lieutier, Bourg-la-Reine, essai d'histoire locale, 1913 ; rĂ©Ă©dition Le Livre d'histoire, Paris, 2003, 306 p. (ISBN 2-84373-320-0).
  • Joseph Meuret, Le Chapitre de Notre-Dame de Paris en 1790, Paris, Picard et fils, 1903, p. 102.
  • abbĂ© Jean Lebeuf, Histoire de la ville et du diocèse de Paris, 15 tomes. La 1re Ă©dition est publiĂ©e de 1754 Ă  1758.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Laurent Varlet en 1641, Jean Barbery le , sous la tombe du précédent, ainsi que Jacques-Hilaire Bourguignon, au milieu du chœur le .
  2. Louis Gaudiveau (1695-1764), fondeur de cloche Ă  Mormant.
  3. Cartons de Claude Gagnard, réalisation du maître-verrier Léon Blanchet.
  4. Maquette de Claude Gagnard, réalisation des ateliers de ferronnerie Bataillard.
  5. Traction des notes mécaniques 58-32. Traction des registres électriques (HEUSS). Mécaniques et aluminium. Réservoirs double-plis avec gosiers. Son inauguration officielle eut lieu le , suivie d'une bénédiction.
    Je Positif
    • Bourdon 8' ;
    • FlĂ»te cheminĂ©e 4' ;
    • Doublette 2' ;
    • Nasard 2'2/3 ;
    • Niveau 1:3/5 ;
    • Quinte 1'1/3 ;
    • Cromorne 8.
    II - Grand-Orgue
    • (Bourdon 16') ;
    • Montre 8' ;
    • Bourdon 8' ;
    • Prestant 4' ;
    • Cornet V C2 ;
    • Mixture V ;
    • Chamade 8'.
    III -RĂ©cit expressif
    • Dulciane 8' ;
    • Voix cĂ©leste 8' ;
    • Bourdon 8' ;
    • Principal 4 ;
    • Quarte 2' ;
    • Niveau 1:3/5 ;
    • Square-jeu IV ;
    • Basson-Hautbois 16' ;
    • Trompette 8 ;
    • Clairon 4.
    PĂ©dale
    • Soubasse 16' ;
    • Principal 8' ;
    • Bourdon 8' ;
    • Principal 4' ;
    • Bombarde 16' ;
    • Chalumeau 4.
    Accessoires
    • Tirasse positif, tirasse Grand-Orgue, tirasse RĂ©cit ;
    • Accouplement Positif/Grand-Orgue, accouplement RĂ©cit/Grand-Orgue, accouplement RĂ©cit/Positif ;
    • Tremblant doux positif ;
    • Tremolo RĂ©cit et Grand-Orgue ;
    • Apple Anche Grand-Orgue, apple Anches RĂ©cit, apple Anche PĂ©dale, apple le Tutti (8x16 combinaisons ajustables prĂ©vues) (cf. OberthĂĽr Manufacture de Grandes Orgues Ă  Saintes).

Références

  1. Quelque temps après la sortie de la Vita sancti Egidii par Guillaume de Berneville qui remit ce saint à l'honneur en 1150
  2. Rapport de M. Lapeyrade lu le 10 juin 1906 en présence de M. Lefebvre archidiacre de Saint-Denis en l'église Saint-Gille de Bourg-la-Reine reprit par Paul Lieutier dans on ouvrage sur Bour-la6reine, p.266.
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  39. Paroissiens célèbres de Bourg-la-Reine
  40. Site paroissial: Chrétiens célèbres de Bourg-la-Reine
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