Économie des Îles Cook
Avec un produit intérieur brut par habitant de 13 588 dollars américains et un taux de croissance de 3,3 % en 2007, les Îles Cook sont aujourd’hui l’un des pays les plus prospères et dynamiques du Pacifique insulaire[6]. Son indice de développement humain (IDH) de 0,789 (2002) le place environ à la 55e place mondiale, au niveau de Panama ou Belize. Néanmoins, il revient de loin. Les îles Cook ont en effet subit au milieu des années 1990 une grave récession, son produit intérieur brut ayant connu une baisse de 11,7 % en 1995, de 3,7 % en 1996 et de 5 % 1997 pour redevenir positif en 1998. À l’origine de cette récession, une crise financière liée à un endettement colossal conséquence entre autres de l’affaire de l’hôtel Sheraton. Le pays dut se déclarer en faillite et le nombre de fonctionnaires être divisé par deux tandis que de nombreux actifs publics à l’étranger étaient revendus. Cette crise fut aggravée par le passage du cyclone Martin en 1997 et une épidémie de dengue, entraînant une baisse de la fréquentation touristique et une vague d’émigration massive des insulaires vers la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Les îles Cook mirent plusieurs années à se relever de cette crise et ce n’est qu’en que la dette put finalement être totalement résorbée, après de douloureuses restructurations.
Économie des Îles Cook | |
Les Îles Cook : une « oasis épargnée par la récession » ? | |
Monnaie | Dollar des îles Cook |
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Année fiscale | calendaire |
Organisations internationales | Forum des îles du Pacifique, Communauté du Pacifique Sud, Pays ACP, Banque asiatique de développement |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 286,7 millions NZ$ (2007)[1] |
Produit intérieur brut en PPA | 220,2 millions NZ$ (2007)[1] |
Rang pour le PIB en PPA | total : 217e[2] par tête : 107e[3] |
Croissance du PIB | 3,3 % (2007)[1] |
PIB par habitant en PPA | 13,588 $ (2007)[1] |
PIB par secteur | agriculture : 15,1 % industrie : 9,6 % services : 75,3 % (2004)[4] |
Inflation (IPC) | 13,1 % (2005)[4] |
Pop. sous le seuil de pauvreté | N.A. (2004) |
Indice de développement humain (IDH) | 0.789 (2002)[5] |
Population active | 6,820 (2001)[4] |
Population active par secteur | agriculture : 29 % industrie : 15 % services : 56 % (1995)[4] |
Taux de chômage | 13,1 % (2005)[4] |
Principales industries | tourisme, perliculture, agriculture, pêche, secteur financier, artisanat |
Commerce extérieur | |
Exportations | 7,05 millions $ (2007)[1] |
Biens exportés | Perles de culture, bijouterie, poisson, papaye, maire, nono |
Principaux clients | Japon (30,7 %), Nouvelle-Zélande (15,35 %), USA (8,6 %), Australie (3,7 %), Autres pays (41,5 %) (2007)[1] |
Importations | 237 millions $ (2007)[1] |
Biens importés | pétrole, biens d'équipements, automobiles, nourriture |
Principaux fournisseurs | Nouvelle-Zélande (66,4 %), Fidji (17,9 %), Australie (6,2 %), USA (5,08 %), Autres pays (2,04 %) (2007)[1] |
Finances publiques | |
Dette publique | - |
Dette extérieure | N.A. |
Recettes publiques | 103 millions NZ$ (2007)[1] |
Dépenses publiques | 92 millions NZ$ (2007)[1] |
Aide au développement | 21,27 millions NZ$ reçus en 2007[1] |
Tourisme
Avec plus de 97000 visiteurs en 2007[7], le tourisme dont les revenus représentent près de 40 % du PIB demeure le secteur clé de l’économie des îles Cook. Ce secteur d’activité se concentre néanmoins essentiellement sur Rarotonga et Aitutaki et dans une moindre mesure sur Atiu, les autres îles restant bien souvent excentrées par rapport aux circuits touristiques réguliers. Cela n’est pas sans conséquence, sur le plan démographique, certaines îles se dépeuplant de façon dramatique.
Perliculture
Les îles de Manihiki et de Penrhyn peuvent néanmoins compter sur l’industrie perlière en constante progression et dont les exportations ont rapporté près de 2,7 millions de dollars US en 2007. Néanmoins, peu génératrice d’emploi[8] et pratiquée dans un cadre essentiellement familial, la perliculture ne parvient pas à freiner totalement la désertification de ces îles. Manihiki rassemble à elle seule 78 % des fermes perlières, Penrhyn 20 % et Rakahanga, 2 %.
Pêche et agriculture
La pêche des îles Cook se compose de deux flottes. L’une au Nord, constituée de 20 navires, revend ses prises (essentiellement du thon) à Pago Pago aux Samoa américaines, l’autre au Sud, qui comprend 7 navires, a pour port d’attache Rarotonga. Contrairement à ceux de l’industrie perlière, les revenus de la pêche n’ont quant à eux cessé de décliner ces dernières années, les exportations n’ayant rapporté en 2006-2007 que 2 millions de dollars US, soit deux fois moins qu’en 2004-2005. Cette baisse serait due à l’augmentation de la demande intérieure et le cours élevé du dollar néo-zélandais par rapport au dollar US.
Malgré un ralentissement lié aux cyclones que subit l’archipel au début de l’année 2005, la production agricole reste stable, tournée pour une bonne part vers l’auto-subsistance ou le marché intérieur (taro, patate douce). Certaines productions commerciales ont néanmoins su tirer leur épingle du jeu à l’exportation. C’est le cas de la papaye, du maire qui sert à la confection de colliers de fleurs exportés vers Hawaii, la fabrication de jus de "noni" ou "nono" réputé pour ses vertus revigorantes et curatives[9].
Secteur bancaire et financier
Les îles Cook furent longtemps considérées comme un paradis fiscal. Ce secteur aurait représenté près de 8 % du PIB. À la suite sans doute de quelques abus et d'un manque de transparence, les îles Cook furent ajoutées en à la liste noire du Groupe d'action financière. Après avoir renforcé leur législation et mis en conformité leur secteur bancaire avec les critères internationaux, le pays fut retiré de la liste en 2005.
Finalement en , une nouvelle législation[10] votée à une large majorité (17 voix pour et 4 contre) abolit définitivement les licences accordées aux banques off-shore[11] en activité dans l'archipel, le vice Premier Ministre Terepai Maoate estimant que celles-ci "ruinaient la réputation du pays"[12]
En , lors d'une visite du Premier Ministre néo-zélandais John Key dans l'archipel, les deux pays signèrent un accord de transparence et d'échange d'informations sur les contribuables néo-zélandais pratiquant l'évasion fiscale aux îles Cook[13]
Aide internationale au développement
Cette aide, dont le montant s'est élevé en 2007 à 21,27 millions de dollars néo-zélandais (20 % des recettes publiques), est variée et provient de 5 sources principales :
- Le principal bailleur de fonds est la Nouvelle-Zélande au travers de la New Zealand Agency for International Development (NZAID)[14]. L'aide varie selon les années entre 7 et 10 millions de dollars néo-zélandais soit environ entre 3 et 5 millions d'euros.
- En tant que signataire de l’accord de Cotonou et membre des pays ACP, les îles Cook reçoivent également une aide substantielle de l’Union Européenne. Celle-ci devrait s'élever à 3 millions d'euros pour la période 2008-2013[15].
- La Banque asiatique de développement[16] participe au financement de projets d'infrastructures[17]
- Une autre source d'aide financière plus récente est la Chine (cf. Politique étrangère des îles Cook).
- Enfin bien que difficilement chiffrable, les îles Cook bénéficient des transferts financiers provenant des expatriés outre-mer dont certains renvoient une partie de leur salaire à la famille restée au pays. En cas de coups durs (cyclone...), des collectes sont également régulièrement organisées auprès de ces expatriés.
Les îles Cook et la crise financière internationale : « une oasis épargné par la récession » ?
En , lors d'une conférence de presse, le gouvernement des îles Cook par la voix du ministre du tourisme Wilkie Rasmussen annonçait à grand renfort de publicité et devant un parterre de journalistes étrangers que les îles Cook auraient été le seul pays au monde à être épargné par la crise[18]. Dans le même temps un très beau site internet intitulé « recessionfree oasis » était inauguré[19]. Le but de cette opération marketing était de promouvoir le tourisme ou peut-être s'agissait-il de la méthode Coué. Toujours est-il que certains insulaires, à en croire le courrier des lecteurs du Cook Islands News, témoignèrent de leur scepticisme quant à la réalité de cette annonce optimiste[20]. Toutefois, il est vrai que pour l’année 2009 et peut-être 2010, l’impact de la crise sur le tourisme, premier secteur économique de l'archipel, devrait être un tant soit peu limité, en raison principalement de trois événements importants : le championnat du monde junior de netball d’[21], les Mini-jeux du Pacifique sud de septembre et l’éclipse solaire de , totale sur l’île de Mangaia[22]
En , l'agence Standard & Poor's rétrograda les îles Cook dans sa notation financière. Cette rétrogradation fait suite au vote au Parlement du nouveau budget incluant une dépense supplémentaire de 10 millions de dollars au titre du remboursement d'une partie de la dette contractée auprès de la Chine et la Banque asiatique de développement[23]
Graphiques
- Évolution du PIB de 1995 à 2007
- Taux de croissance de 1995 à 2007
- Visiteurs par pays de résidence habituelle en 2007
- Évolution du nombre de visiteurs de 2003 à 2007
Notes et références
- « Cook Islands Statistic office »
- « classement PIB PPA », sur CIA factbook (consulté le )
- « classement PIB PPA per capita », sur CIA factbook (consulté le )
- « îles sur CIA factbook » (consulté le )
- Rapport 2007-2008, données de l'année 2005 « Cook Islands 2008 Social and Economic Report: Equity in Development (Banque Asiatique de développement », Cook Islands Statistic office
- Le taux de croissance est toutefois en baisse de 3 points par rapport à 2006 (www.stats.gov.ck)
- Ce chiffre prend en compte les insulaires vivant en Nouvelle-Zélande et Australie venant visiter leur famille
- En tout 450 personnes travaillent dans ce secteur
- Il s'agit du fruit du Morinda citrifolia utilisé autrefois comme nourriture en période de disette. Son exploitation commerciale que l'on retrouve dans toute la Polynésie est récente et ne date que d'il y a une dizaine d'années
- Offshore banking amendment bill
- Elles étaient au nombre de 5
- "Bank case ‘ruining our reputation’: DPM" (cook islands news du 21 mars 2009)
- NZ and Cook Islands sign tax agreement (TVNZ)
- En cofinancement avec l'Australie depuis 2004
- Lire à ce sujet le rapport suivant signé en octobre 2007
- Cook Islands 2008 Social and Economic Report: Equity in Development
- C'est par exemple le cas pour l'année 2009, de la rénovation du port d'Avatiu à Rarotonga pour un montant de 15 millions de dollars US
- « We're recession-free », say the Cook Islands (New Zealand Herald du 19 mai 2009)
- http://www.recessionfreeoasis.com/
- Are you kidding ? (letters to editor Cook Islands News du 19 mai 2009); ‘No recession’ talk is just utter rubbish (letters to editor, Cook Islands News du 25 mai 2009)
- Page de présentation de la Fédération Internationale de Netball
- Cook Islands 2010 Solar eclipse Tour
- Cooks suffers rating downgrade (RNZI - 12 August, 2009)