John Key
John Phillip Key, nĂ© le Ă Auckland, est un homme d'affaires et homme d'Ătat nĂ©o-zĂ©landais membre du Parti national.
John Key | ||
John P. Key en 2015. | ||
Fonctions | ||
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38e Premier ministre de Nouvelle-ZĂ©lande | ||
â (8 ans et 23 jours) |
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Monarque | Ălisabeth II | |
Gouverneur | Sir Anand Satyanand Sir Jerry Mateparae Dame Patsy Reddy |
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Prédécesseur | Helen Clark | |
Successeur | Bill English | |
Chef du Parti national | ||
â (10 ans et 15 jours) |
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Prédécesseur | Don Brash | |
Successeur | Bill English | |
Représentant de Nouvelle-Zélande | ||
â (14 ans, 8 mois et 21 jours) |
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Circonscription | Helensville | |
Prédécesseur | Circonscription créée | |
Successeur | Vacant | |
Biographie | ||
Nom de naissance | John Phillip Key | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Auckland (Nouvelle-ZĂ©lande) |
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Nationalité | Néo-Zélandais | |
Parti politique | Parti national | |
DiplÎmé de | Université de Canterbury | |
Profession | Chef d'entreprise | |
Religion | Athéisme[1] | |
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Premiers ministres de Nouvelle-ZĂ©lande | ||
Key est élu représentant en . En , il prend la direction du Parti national néo-zélandais et devient chef de l'opposition officielle. à la suite de sa nette victoire aux élections législatives de , il est nommé 37e Premier ministre. Reconduit en puis en , il annonce sa démission en pour motif familial.
Biographie
Enfance et jeunesse
Issu d'un milieu modeste, orphelin de pĂšre Ă six ans, John Key est Ă©levĂ© avec ses deux sĆurs par sa mĂšre, une immigrante autrichienne d'origine juive, dans une State house Ă Christchurch dans l'Ăźle du Sud.
Il est titulaire d'un Bachelor of Commerce (Bcom) en comptabilitĂ© obtenu Ă l'universitĂ© de Canterbury Ă Christchurch en [2]. Il a Ă©galement suivi des cours de gestion Ă l'universitĂ© Harvard aux Ătats-Unis mais n'y a obtenu aucun diplĂŽme[3].
Il s'engage ensuite dans le monde des affaires jusqu'en . Ă partir de , il est ainsi directeur des marchĂ©s pour la banque dâinvestissement amĂ©ricaine Merrill Lynch. Il y acquiert une fortune estimĂ©e en 2008 Ă 50 millions de dollars nĂ©o-zĂ©landais[4]. Il est surnommĂ© « l'assassin souriant » par les autres cadres de la banque pour avoir renvoyĂ© des dizaines de salariĂ©s tout en conservant son caractĂšre enjouĂ©[4].
DĂ©buts et ascension en politique
Dans la perspective des élections législatives du , la circonscription d'Helensville est créée dans le nord de la zone urbaine d'Auckland. Désigné candidat du Parti national, Key s'y fait élire avec 34,2 % des voix et devient ainsi membre de la Chambre des représentants. En le chef du parti et de l'Opposition officielle Don Brash le choisit comme porte-parole pour les finances.
Chef de l'opposition
Au cours des élections du , il est réélu député d'Helensville aprÚs avoir rassemblé 64,1 % des suffrages exprimés. Le , Brash annonce sa démission de la direction du Parti national et du groupe parlementaire, effective quatre jours plus tard. à la date prévue, Brash se retire et Key est choisi pour prendre sa suite. Il devient ainsi chef de l'Opposition officielle au gouvernement de centre gauche de la travailliste Helen Clark.
Premier ministre
Il mĂšne alors le Parti national Ă la victoire lors des Ă©lections lĂ©gislatives du . Alors qu'il remporte 74 % des voix dans sa circonscription, tandis que son parti totalise 58 dĂ©putĂ©s sur 122. Il forme alors une coalition gouvernementale de centre droit avec les partis libĂ©ral ACT New Zealand, centriste United Future et le Parti mÄori, et dispose donc d'une majoritĂ© de 70 siĂšges. Le , John Key est nommĂ© Ă 47 ans Premier ministre de Nouvelle-ZĂ©lande. Il met ainsi un terme Ă la plus longue pĂ©riode d'opposition du Parti national depuis .
Il est reconduit Ă la tĂȘte du gouvernement aprĂšs la victoire de son parti et de ses alliĂ©s aux Ă©lections lĂ©gislatives de novembre 2011[5]. Aux Ă©lections de septembre 2014, son parti remporte seul une majoritĂ© absolue des siĂšges, et Key conserve la tĂȘte du gouvernement[6].
Le , le Parlement adopte une proposition de loi autorisant le mariage homosexuel. La proposition avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e par la dĂ©putĂ©e travailliste Louisa Wall, et John Key y avait publiquement apportĂ© son soutien. La Nouvelle-ZĂ©lande devient ainsi le treiziĂšme pays au monde (et le premier en Asie-Pacifique) Ă lĂ©galiser le mariage pour les couples de mĂȘme sexe[7] - [8].
Il fait adopter en 2013 une loi visant à accroitre la concurrence entre les différentes compagnies de bus. Depuis lors, les mouvements sociaux menés par les chauffeurs se sont multipliés. Un rapport reconnait que ce changement a été responsable de « la perte importante de parts de marché de l'opérateur historique NZ Bus, [ce qui] a considérablement modifié le paysage des salaires et des conditions de travail des conducteurs »[9].
Favorable à l'adoption d'un nouveau drapeau national, il lance en 2014 un processus participatif qui mÚne à un référendum en deux temps à partir de décembre 2015[10] au terme duquel le drapeau actuel est conservé.
Le , il annonce sa démission à la surprise générale[11].
Retrait de la vie politique
Il entre en mai 2017 au conseil d'administration d'Air New Zealand, dont il démissionne en mars 2020, pendant la pandémie de Covid-19[12]. Il est également président de l'ANZ Bank New Zealand depuis octobre 2017[13].
Positions
En 2002, il dĂ©clare qu'il est favorable Ă un « degrĂ© de privatisation » des secteurs de la santĂ©, de l'Ă©ducation et des retraites. En tant que dĂ©putĂ©, il vote contre un projet de loi visant Ă crĂ©er des unions civiles pour personnes de mĂȘme sexe[14], mais Ă©galement contre un projet de loi qui vise Ă dĂ©finir le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme[15]. Il vote pour un projet de loi qui cherche (en vain) Ă interdire la vente d'alcool aux personnes de moins de vingt ans[16]. John Key affirme que la Nouvelle-ZĂ©lande doit combattre le rĂ©chauffement climatique en rĂ©duisant ses Ă©missions de gaz Ă effet de serre. En 2003, il se prononce pour la participation de la Nouvelle-ZĂ©lande Ă la guerre en Irak aux cĂŽtĂ©s des Ătats-Unis (Helen Clark, premier ministre, s'y oppose, et le pays ne participe donc pas Ă la guerre)[17].
John Key considĂšre qu'une rĂ©publique nĂ©o-zĂ©landaise est « inĂ©vitable », notamment si l'Australie devient elle-mĂȘme une rĂ©publique, mais dĂ©clare en 2008 que « nous devrions organiser un rĂ©fĂ©rendum si nous voulions aller dans ce sens »[18]. Devenu Premier ministre, il se dĂ©clare monarchiste et Ă©carte l'hypothĂšse d'une rĂ©publique nĂ©o-zĂ©landaise sous son mandat[19]. En , son gouvernement rĂ©tablit les titres de chevalier et de dame dans le systĂšme de distinctions honorifiques nĂ©o-zĂ©landais, dont l'abolition par Helen Clark en 2000 avait Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme une avancĂ©e vers le rĂ©publicanisme[20].
Au moment de la révolution égyptienne de 2011, John Key se positionne comme favorable au gouvernement Moubarak. Cette prise de position crée une polémique en Nouvelle-Zélande[21].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Chambre des représentants
Ălection | Circonscription | Parti | Voix | % | RĂ©sultats | |
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LĂ©gislatives de 2002 | Helensville | National | 9 775 | 34,2 | Ălu | |
LĂ©gislatives de 2005 | Helensville | National | 22 008 | 64,1 | Ălu | |
LĂ©gislatives de 2008 | Helensville | National | 26 771 | 73,6 | Ălu | |
LĂ©gislatives de 2011 | Helensville | National | 26 011 | 74,4 | Ălu | |
LĂ©gislatives de 2014 | Helensville | National | 22 720 | 65,2 | Ălu | |
Notes et références
- John Key indique en 2014 qu'il ne croit ni en Dieu, ni en la vie aprĂšs la mort. (en) "Fast Fire videos: So tell us what you think about God, flags and cannabis", New Zealand Herald, 8 septembre 2014.
- (en) "John Key - A snapshot", Star Times, 3 février 2008
- (en) M. Tait, « Profile: John Key », The New Zealand Herald
- « John Key, un banquier devenu premier ministre nĂ©o-zĂ©landais », Le Monde.fr,â (lire en ligne)
- (en) "No rest for victorious John Key", New Zealand Herald, 27 novembre 2011
- (en) "NZ's John Key celebrates emphatic poll win", BBC News, 20 septembre 2014
- "La Nouvelle-Zélande dit «oui» au mariage pour tous", AFP, 17 avril 2013
- (en) "Gay marriage gets PM's full support", New Zealand Herald, 30 juillet 2012
- Tae H. Oum et Xiawen Fu, « Influence des aéroports sur la concurrence dans le transport aérien », sur dx.doi.org,
- (en) "New Zealand confirms two 2016 flag referenda to pit current national symbol against new designs", Australian Broadcasting Corporation, 29 octobre 2014
- « Nouvelle-Zélande: Le Premier ministre John Key surprend tout le monde en démissionnant », 20minutes.fr, 5 décembre 2016
- (en) « Sir John Key to stand down as Air New Zealand director in March », sur Stuff,
- (en) « John Key likely to earn top dollar as ANZ chairman », sur NZ Herald (consulté le )
- (en) "MPs vote 65-55 in favour of Civil Union Bill", New Zealand Herald, 2 décembre 2004
- (en) Marriage (Gender Clarification) Amendment Bill: First Reading, Parlement néo-zélandais
- (en) "Drinking age stays at 18, review announced", New Zealand Herald, 9 novembre 2006
- (en) "All you wanted to know about John Key but were afraid to ask", Matt McCarten, New Zealand Herald, 26 août 2007
- (en) Anne Barrowclough in Sydney, « John Key: victory for New Zealandâs multimillionaire political novice », sur thetimes.co.uk, (consultĂ© le ).
- (en) John Hartevelt, « NZ steers future of Royal succession », sur Stuff, (consulté le ).
- (en) Robert Aldrich et Cindy McCreery, Crowns and Colonies : European Monarchies and Overseas Empires, Oxford University Press, (ISBN 9781526100894), p. 436.
- (en) "John Key - Key rejects criticism over Mubarak comments"