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Économie de la Birmanie

L'Ă©conomie de la Birmanie est l'une des moins dĂ©veloppĂ©es du monde. L'agriculture reprĂ©sente environ 50 % du PIB, le riz et l'opium mobilisant la majoritĂ© des terres cultivĂ©es. Le PIB par habitant en 2007 est de 1 900 dollars[2] et ne croĂ®t qu'Ă  un taux moyen de 2,9 % par an soit le plus bas taux de croissance d'Asie du Sud-Est.

Économie de la Birmanie
Image illustrative de l’article Économie de la Birmanie
Carte des exportations birmanes en 2006.

Monnaie kyat (MMK)
Année fiscale 1er avril – 31 mars
Organisations internationales OMC, ASEAN, BIMSTEC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) $27 milliards
Produit intĂ©rieur brut en PPA 71,772 milliards de $ (est. FMI 2010)
Croissance du PIB 1,8 % (2009)
PIB par habitant en PPA 1 197 $ (2010)
PIB par secteur agriculture : 42,9 % (2009)
industrie : 19,8 % (2009)
services : 37,3 % (2009)
Inflation (IPC) 7,7 % (2009)
Pop. sous le seuil de pauvreté 32,7 % (2009)
Indice de développement humain (IDH) en diminution 0,585 (moyen ; 149e) (2021)[1]
Population active 30,85 millions (2009)
Population active par secteur agriculture : 70 % (2005)
industrie : 7 % (2005)
services : 23 % (2005)
Taux de chĂ´mage 4,9 % (2009)
Commerce extérieur
Exportations 3,555 milliards de $ (2009)
Importations 6,504 milliards de $ (2009)
Finances publiques
Dette publique 7,373 milliards de $ (2009)
Recettes publiques 1,142 milliard de $ (2009)
DĂ©penses publiques 2,354 milliards de $ (2009)

La Birmanie fait partie de l'Organisation mondiale du commerce depuis le . La capitale Ă©conomique est Rangoun et la monnaie nationale est le kyat.

L'Ă©conomie de la Birmanie est l'une des plus pauvres de l'Asie

Histoire

Sous le régime colonial britannique, la Birmanie est l'une des régions les plus riches et alphabétisées de l'Asie du Sud, important exportateur de riz et source de 75 % de la production mondiale de teck de l'époque. C'est de plus un vieux pays pétrolier, la Burmah Oil Company étant créée en 1896.

À l'indépendance, en 1948, un gouvernement parlementaire est formé, le premier ministre U Nu tente de faire de la Birmanie un État-providence avec une planification centralisée. Les exportations de riz et de minerais chutent[3] et l'inflation explose.

En 1962, le coup d'État du général Ne Win a conduit à la nationalisation de l'ensemble de l'industrie. Le pays est classé parmi les pays les moins avancés (PMA) par l'ONU en 1987. Si depuis 1988, le régime tente de favoriser modestement le secteur privé, l'économie birmane est l'une des plus planifiées et étatiques du monde, à des taux proches de la Corée du Nord.

L'inflation moyenne était de 30,1 % entre 2005 et 2007. En 2007, le pays était considéré comme le plus corrompu du monde, à égalité avec la Somalie, dans l'indice de perception de la corruption établi par Transparency International (en 2010, il est toujours 176e sur 178[4]).

Secteurs d'activité

Les principaux secteurs d'activités de la Birmanie, sont l'agriculture, la sylviculture, l'industrie textile, l'industrie joaillière et minière et l'industrie pétrolière.

La Birmanie manque d'infrastructures, les voies ferrées sont vieilles, rudimentaires et peu entretenues. Les routes ne sont généralement pas asphaltés sauf dans les grandes villes. Les coupures d'électricité sont courantes dans tout le pays y compris dans Rangoon. Les marchandises voyagent principalement depuis la frontière avec la Thaïlande, avec un intense commerce de drogues le long de l'Irrawaddy.

Agriculture

Le riz est le principal produit agricole du pays, il occupe environ 60 % des surfaces cultivĂ©es et reprĂ©sente 97 % de la production cĂ©rĂ©alière totale en poids. Sous le protectorat britannique, Myanmar Ă©tait le deuxième pays le plus riche du sud-est asiatique : c'Ă©tait le plus gros exportateur de riz. Dans les annĂ©es 1930, la production agricole s'est effondrĂ©e par suite de la chute des cours du riz, et il fallut des dĂ©cennies pour qu'elle se redresse[5]/. La production de riz a augmentĂ© de 14 millions de tonnes en 1987 et de 19 millions de tonnes en 1996, grâce Ă  l'introduction de variĂ©tĂ©s Ă  plus hauts rendements, qui couvrent depuis 1988 près de la moitiĂ© des surfaces rizicoles et 98 % des surfaces rizicoles irriguĂ©es. En 2006, la production birmane rizicole a atteint 25,2 millions de tonnes.

La mĂŞme annĂ©e, le pays a produit 7,3 millions de tonnes de cannes Ă  sucre, 950 000 tonnes de maĂŻs, 910 000 tonnes d'arachide, 148 000 tonnes de blĂ©, 163 000 de millet, 59 000 tonnes de coton et 33 000 tonnes de tabac[6].

La Birmanie, se situant dans le Triangle d’or, est également le deuxième plus grand producteur d'opium au monde, avec 8 % de la production mondiale, et un important producteur d'amphétamines.

Industries minières

La Birmanie est un important producteur de rubis, de perles, de saphirs et de jade. 90 % de la production mondiale de rubis (Mogok) et de jade( Hpakant ) provient du pays . La majorité de ces pierres sont exportées via la Thaïlande.

La Birmanie est un pays très rĂ©putĂ© pour les perles dorĂ©es des mers du sud. Dernièrement le pays a mis sa production en vente aux enchères organisĂ©es par la compagnie Belpearl a Hongkong en 2013 et ce fut un succès retentissant grâce Ă  des prix Ă©levĂ©s payĂ©s par la clientèle chinoise. Ă€ cette occasion une perle dorĂ©e rarissime nommĂ©e la “nouvelle aurore de Myanmar” parfaitement ronde et faisant 19 mm de diamètre a Ă©tĂ© vendue a un acheteur anonyme pour un prix record confidentiel.

Les conditions d’extraction sont très dures, les compagnies minières employant de nombreux travailleurs illégaux. Les sites attirent également de nombreux travailleurs pauvres qui tentent de trouver des morceaux de jade aux abords des mines[7]

Des dizaines de personnes à la recherche du jade oublié par les exploitants meurent tous les mois dans les éboulements des mines à ciel ouvert de la région de Hpakant [8]. Le , une centaine de travailleurs pauvres est tuée par une montagne de remblais qui s'est effondrée, lors d'un glissement de terrain, sur les cabanes de fortune dans lesquelles ils dormaient[9]. Le s'est produite la plus grave des catastrophes minières : un glissement de terrain emporte près de 300 mineurs et fait des dizaines de blessés à la mine de Wai Khar dans la région de Hpakant [10] - [11]

Industrie pétrolière

La Birmanie a une petite production pĂ©trolière Ă  terre. En mer, Total exploite le champ gazier de Yadana, dont la production alimente une centrale Ă©lectrique Ă  Rangoon, mais surtout va Ă  la ThaĂŻlande. Le marchĂ© birman Ă©tant limitĂ©, un accord de vente de gaz Ă  la ThaĂŻlande a Ă©tĂ© signĂ© en 1995 : 80 % de la production sont acheminĂ©s vers la centrale Ă©lectrique de Ratchaburi, situĂ©e Ă  l'ouest de Bangkok et les 20 % restants servent Ă  la consommation intĂ©rieure birmane. Le gisement de gaz de Yadana (plus de 140 milliards de mÂł) est situĂ© dans le golfe de Martaban, en mer d'Andaman, Ă  plus de 300 km au large des cĂ´tes birmanes.

Hydroélectricité

Comme ses voisins thaïlandais et laotiens, la Birmanie dispose potentiellement de très importantes ressources hydroélectriques. Plusieurs importants barrages sont en projet ou en voie de réalisation sur le haut cours de l'Irrawaddy et de ses affluents (barrage de Myitsone). L'électricité produite est principalement destinée au marché chinois.

Tourisme

Depuis 1992, le gouvernement a encouragĂ© le tourisme. Toutefois, moins de 750 000 touristes entrent dans le pays chaque annĂ©e. Le tourisme reste nĂ©anmoins un secteur en pleine croissance de l'Ă©conomie de la Birmanie.

Sanctions commerciales

Une minorité de pays comme les États-Unis, le Canada, et l'Union européenne, ont imposé des sanctions économiques à la Birmanie, en raison de ses violations contre les droits de l'homme. Cette affirmation est à relativiser bien sûr. Les investissements étrangers proviennent ainsi principalement de Chine, du Singapour, de Corée du Sud, d'Inde et de la Thaïlande.

À la suite du soulèvement de masse sanglant de la junte birmane en 1988, les États membres de l'Union européenne ont mis en œuvre une série de mesures contre la junte. Celles-ci comprenaient la suspension de toute aide au développement au régime et l'embargo sur les armes. Toutes ces mesures ont été intégrées dans une politique étrangère commune connue sous le nom de "Position européenne commune" en 1996. Initialement, ce poste était renouvelé tous les 6 mois. Il est actuellement révisé chaque avril, mais peut être révisé à tout moment[2].

Notes et références

  1. (en) « Human Development Reports | Specific country data | MMR » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | MMR »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  2. CIA World Factbook
  3. Gourou, Pierre, « L'économie birmane. », Annales de géographie, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 60, no 322,‎ , p. 392–392 (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  4. (en) Corruption Perception Index 2010 Results
  5. Anne Booth, « The Burma Development Disaster in Comparative Historical Perspective », SOAS Bulletin of Burma Research, vol. 1, no 1,‎ (ISSN 1479-8484, lire en ligne)
  6. Encyclopédie Encarta 2008
  7. « Birmanie : deux morts et une cinquantaine de disparus dans un glissement de terrain », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. « Birmanie : un glissement de terrain fait au moins 97 morts », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. « Le bilan du glissement de terrain en Birmanie dépasse les 100 morts », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  10. « Birmanie : l’industrie du jade, toujours aussi opaque et dangereuse malgré les promesses », Goodplanet mag,‎ 4octobre2020 (lire en ligne).
  11. La Chine se gave du jade birman, Ouest France, 28.12.2015

Voir aussi

Liens externes

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