Mogok
Mogok (birman : áááŻážááŻááș) est une localitĂ© de Birmanie situĂ©e dans le district de Pyin U Lwin, au nord-est de la RĂ©gion de Mandalay. SituĂ©e Ă 200 km au nord de Mandalay et 148 km au nord-est de Shwebo, elle est cĂ©lĂšbre pour ses mines de pierres prĂ©cieuses, notamment de rubis. Elle comptait 150 000 habitants en 2005.
GĂ©ographie
Située à 1170 mÚtres du niveau de la mer, la ville bénéficie toute l'année d'un climat presque tempéré. Elle est peuplée principalement de Birmans, avec d'importantes minorités Shans, Lisus, Palaungs et Karens, ainsi que des sino-birmans, indo-birmans et gurkhas birmans.
Elle est rattachĂ©e Ă la RĂ©gion de Mandalay par une panhandle qui la soustrait administrativement Ă l'Ătat Shan, auquel elle appartiendrait naturellement par sa position. Cette situation est ancienne, puisque Mogok fut formellement arrachĂ©e Ă la principautĂ© shan de Momeik et annexĂ©e par la dynastie TaungĂ» en 1597.
Pierres précieuses
Mogok est célÚbre depuis plusieurs siÚcles pour ses pierres précieuses, particuliÚrement les rubis et saphirs, mais on y trouve aussi des pierres semi-précieuses comme le lapis lazuli, le grenat, la pierre de lune, le péridot et le chrysobéryl.
Les gemmes sont récoltées dans des graviers alluvionnaires provenant des calcaires métamorphisés en marbre de la ceinture métamorphique de Mogok[1] - [2].
L'exploitation, peu mĂ©canisĂ©e, se fait Ă la batĂ©e et en construisant des tunnels et des puits Ă la main. Les conditions de travail y sont rĂ©putĂ©es horribles. Selon Debbie Stothard, de lâAlternative Asean Network on Burma, les directeurs de mines droguent leurs employĂ©s pour augmenter la productivitĂ©, avec des seringues partagĂ©es, ce qui Ă©lĂšve le risque d'infection par le VIH : « Ces rubis sont rouge du sang de jeunes gens. » Brian Leber, fondateur du Jewellers' Burma Relief Project, affirme que « pour le moment » les gemmes birmanes ne sont pas quelque chose dont on peut se vanter[3].
Les gemmes sont vendues au marché de Mogok, mais les étrangers doivent bénéficier d'un permis spécial pour visiter la ville, et il est illégal d'acheter ou d'exporter des pierres par l'intermédiaire de vendeurs ne possédant pas de licence gouvernementale. La plupart sont achetées par des joailliers ou des intermédiaires de Thaïlande.
90 % des rubis mondiaux viennent de Birmanie : leur pureté et leur éclat sont renommés. à Mogok, on trouve notamment les trÚs rares et trÚs prisés rubis « sang-de-pigeon »[4].
Notes et références
- Searle, D. L.; Ba Than Haq (1964) "The Mogok belt of Burma and its relationship to the Himalayan orogeny" Proceedings of the 22nd International Geological Conference, Delhi 11: pp. 132â161
- Iyer, Lakshinarayanpuran Anantkrishna Narayana (1953) The geology and gem-stones of the Mogok Stone Tract, Burma Geological Survey of India Memoir 82, Government of India Press, Calcutta, OCLC 6526679 ; reprinted in 2007 by White Lotus, Bangkok, (ISBN 978-974-480-123-4)
- Crimmins, Carmel (7 October 2007) "Move over, blood diamonds" Reuters, from Internet Archive of 16 February 2008
- Emmanuel Transon (photogr. Yves Gellie), « FiĂšvre sur le rubis : Le plus prisĂ© et le plus rare : le rubis sang de pigeon », GĂ©o, no 159,â , p. 54 Ă 71 (70 et 71) (ISSN 0220-8245)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Mogok » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
- La Vallée des rubis, de Joseph Kessel (Gallimard, 1955)