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Yseult Le Danois

Yseult Le Danois, née le et morte le , est une biologiste de la mer spécialisée dans l'ichtyologie des très étranges poissons pêcheurs. Ses travaux d'anatomie comparée l'ont amenée à préciser et réviser la phylogénèse de plusieurs espèces, tels les poissons grenouilles[1] et celles qui composent le sous-ordre des Scombres[2]. Elle est l'inventeur de quelques autres espèces, fossiles ou vivantes, dont le Chirolophius monodi, ainsi que de la famille des Protobramidae[3] et du genre Proaracana.

Yseult Le Danois
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Père
Parentèle
Alexis Muston (arrière-grand-père)

Biographie

Fille de l'explorateur Édouard Le Danois, qui est le directeur de l'Office scientifique et technique des pêches maritimes et un collaborateur éminent de l'Institut océanographique, Yseult Le Danois soutient sa thèse de doctorat dans cet établissement en 1958[4], treize ans après avoir obtenu à l'Université de Paris sa licence en sciences naturelles[5]. Sa proposition d'un nouveau sous ordre, les Orbiculates, au sein de l'ordre des Plectognates, réduit depuis Cuvier au seul sous ordre des Tetraodontiformes, est contestée[6] mais c'est sa méthode originale de reconsidérer la phylogénèse à partir de l'adaptation anatomique, principalement l'évolution synapomorphique du squelette et de la musculature que celui ci soutient, qui sera reprise par ses confrères ichtyologues à partir de 1974[7].

Forte de son doctorat, c'est tardivement, à quarante ans, qu'Yseult Le Danois entre au CNRS[5] en tant que chargé de recherche affecté au LIGA, Laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée du Muséum. En 1962, elle est lauréate de la bourse Jules Richard que délivre l'Institut océanographique de Paris[8] et collabore avec Théodore Monod, ami unitariste de son père, maître excentrique et soutien moral[9]. Héritière de la vision non conformiste de son père, elle n'hésite pas, dans une démarche fructueuse, à remettre en cause les classifications[10], comme celle du Fowlerichthys ocellatus (en). Elle est dès lors, tout en travaillant pour le musée municipal de Saint Germain en Laye, la ville de son enfance, un des grands naturalistes sollicités par le professeur Pierre-Paul Grassé pour contribuer à la somme encyclopédique qu'est le Traité de zoologie.

En 1972, elle est promue maître de recherche[5] au LIGA. En 1976, elle participe à la fondation de la Société française d'ichtyologie, héritière de la Société centrale d'aquiculture de France fondée en 1889.

Atteinte d'un cancer en 1981, elle assure toutefois la fonction de trésorière de la société savante[5] et consacre avec son amie Béatrice Appia son énergie à réactiver un projet que son père n'avait pu achever[11], la transcription en vue de le publier du journal de son arrière grand père maternel, le théologien vaudois Alexis Muston[12]. Elle décède après six années de lutte contre la maladie[5].

Œuvre

Anatomie et éthologie des poissons

Anatomie comparée et systématique

Dessin d'une Proaracana dubia reconstituée, espèce fossile repérée à Monte Bolca et inventée par Yseult Le Danois en 1969.
rééd. Étude ostéologique, myologique et systématique des Poissons du sous-ordre des Orbiculates, Masson & cie., Paris, 1959, 273 p.

Catalogues

Océanologie

Annexes

Sources

  1. T. W. Pietsch & D. T. Grobecker, Frogfishes of the World: Systematics, Zoogeography, and Behavioral Ecology., p. 19, SUP, Redwood City, 1987 (ISBN 9780804712637).
  2. J. C. Tyler, G. D. Johnson, I. Nakamura & B. B. Collette, « Morphology of Luvarus imperialis (Luvaridae), with a Phylogenetic Analysis of the Acanthuroidei (Pisces) », in Smithsonian Contributions to Zoology, no 485, p. 36, Institution smithsonienne, Washington, 1989.
  3. Avec É. Le Danois, « L'Ordre des Scombres. Melanges ichthyologiques. », in Mémoires, n ° 68, p. 153-192, Institut français d'Afrique Noire, Dakar, 1963
  4. Y. Le Danois, Étude ostéologique, myologique et systématique des poissons du sous-ordre des orbiculates, Université de Paris, Paris, 1958.
  5. Faire part, in Cybium, vol. IX, no 3, p. 322, Société française d'ichtyologie, Paris, 1985 (ISSN 0399-0974).
  6. J. C. Tyler, « A critique of Y. Le Danois’ work on the classification of the fishes of the oprder Plectognathi », in Copeia, p. 203–206, ASIH, Lawrence (Kansas), 1963.
  7. Keiichi Matsuura, « Taxonomy and systematics of tetraodontiform fishes: a review focusing primarily on progress in the period from 1980 to 2014 », in Ichthyological Research, vol. LXII, no 1 "Review for Ichthyology and Indo-Pacific Fish Conferences 9", p. 72–113, Springer Nature, Berlin, janvier 2015 (ISSN 1341-8998).
  8. Liste des lauréats, IOP, Paris, [s. d.]
  9. « Description de Chirolophius Monodi, nouvelle espèce de la famille des Lophidiae (Pédiculates Haploptérygiens) », in Bulletin, t. XLII, no 6, p. 1188, MNHN, Paris, 1971.
  10. B. P. Glass (en), « Mammals of the World. Vols. 1, 2 & 3. Ernest P. Walker », in The Quarterly Review of Biology (en), vol. XL, no 3, p. 305, University of Chicago Press, Chicago, septembre 1965.
  11. J. Gaulmier, « George Sand et le pasteur Alexis Muston », in Revue d'histoire littéraire de la France, 76e année, no 4, p. 561, note 9, PUF, Paris, 1976 (ISSN 0035-2411).
  12. P. Cabanel, « Alexis Muston, historien, poète, diariste. », in A. Muston, Journal (1825-1850), p. 20, Coll. La Pierre et l’Écrit, PUG, Grenoble, 2017.

Articles connexes

Liens externes

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