Vipérine commune
Echium vulgare
(Bilder ur Nordens Flora, 1905.
Règne | Plantae |
---|---|
Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Asteridae |
Ordre | Lamiales |
Famille | Boraginaceae |
Genre | Echium |
La Vipérine commune ou vipérine vulgaire ou serpentine[1] (Echium vulgare L. ) est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Boraginaceae, originaire d'Eurasie.
C'est une plante herbacée bisannuelle répandue dans la plupart des régions tempérées du monde, dans les friches et les terres perturbées. Elle se comporte souvent comme une mauvaise herbe des cultures. C'est une plante toxique à haute dose, notamment pour le bétail, du fait de la présence d'alcaloïdes pyrrolizidiniques.
Description
La vipérine commune est une plante herbacée, érigée, poilue, aux feuilles à une seule nervure saillante, les basales étant pétiolées ovales lancéolées, les supérieures sessiles étroites.
Elle est hermaphrodite.
L'inflorescence est une grappe de cymes unipares scorpioïdes. Les fleurs ont une couleur variable selon l'âge, du rose au stade boutons à bleu vif à maturité. Il en existe une forme blanche (albiflora). Elles comptent cinq étamines inégales, très saillantes (à filets rouges et anthères jaunes).
Le fruit est un nucule (type d'akène sclérifié), de couleur brune, aux contours anguleux et à section triangulaire, à la surface ornée de nombreuses protubérances. Ce nucule, de 2,5 à 3,0 mm de long sur 1,25 à 1,5 mm de large, contient une seule graine. Les nucules sont groupés par quatre (tétrakènes)[2]. Les graines sont très petites (400 graines pèsent 1 g).
Biologie
Cycle biologique
La vipérine commune est généralement une plante bisannuelle, parfois une plante vivace à courte durée de vie. La plante se développe d'abord sous forme d'une rosette basale, forme sous laquelle elle passe la mauvaise saison avec un nombre limité de feuilles et un bourgeon central au ras du sol (plante hémicryptophyte à rosette). La croissance de la tige florale n'intervient que la deuxième année après une exposition au froid.
La floraison a lieu de mars à août sur le littoral méditerranéen[3], ou plus tardivement vers la période d'août à octobre (dans l'hémisphère nord). Dans certaines conditions environnementales, la floraison peut intervenir seulement la troisième ou quatrième année[4].
Pollinisation
La pollinisation est entomogame. La vipérine commune est une plante mellifère qui exerce une forte attirance sur les abeilles, les bourdons et les papillons. Elle leur fournit un abondant nectar pendant plusieurs semaines consécutives.
Reproduction et dissémination
L'espèce se reproduit exclusivement par graines (dissémination barochore). Celles-ci ont une durée de viabilité estimée à trois ans, variable selon la profondeur d'enfouissement. Une plante produit un grand nombre de graines, variable selon les conditions de milieu, en moyenne égal à 1800 graines par plant[4].
La dissémination des graines se fait par divers moyens : le vent, l'eau, les animaux et l'homme. La dissémination par le vent est limitée à un rayon d'environ cinq mètres autour du pied-mère, davantage si la plante tout entière est roulée par le vent comme un virevoltant. La dissémination par l'eau est possible dans la mesure où les graines flottent. Elles peuvent aussi être disséminées par les animaux lorsque les fleurs contenant encore des graines s'accrochent à leur pelage. Ce sont les activités humaines qui permettent la dissémination à longue distance, sous forme de foins ou de semences contaminés par des graines de vipérine, ou par l'intermédiaire de véhicules ou d'équipements agricoles[4].
Interactions Ă©cologiques
En Europe, les chenilles d'Ethmia bipunctella, papillon de la famille des Depressariidae, se nourrissent sur la vipérine[5].
Distribution et habitat
L'espèce est originaire des régions tempérées d'Eurasie. Son aire de répartition originelle comprend :
- de l'Asie occidentale (Chypre, Turquie) à la Chine (Xinjiang) en passant par les régions du Caucase et de l'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan),
- l'Europe, du nord (Îles Britanniques) au sud (bassin méditerranéen) et d'ouest en est, y compris la Russie (très commune en France).
Elle est naturalisée sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. On la retrouve notamment en Afrique australe (Afrique du Sud, Lesotho), en Australie et Nouvelle-Zélande, en Europe (Allemagne, Scandinavie, ex-Yougoslavie), en Amérique du Nord (Canada, États-Unis) et en Amérique du Sud (Argentine, Chili)[6].
Elle est parfois considérée comme envahissante. Elle est classée nuisible en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington[7] - [8].
L'habitat type d'E. vulgare sont les friches xérophiles, médioeuropéennes. Elle apprécie les sols maigres (peu profonds voire caillouteux) à tendance calcaire.
Statuts de protection, menaces
L'espèce n'est pas encore évaluée à l'échelle mondiale et européenne par l'UICN. En France elle est classée comme non préoccupante [9].
Taxinomie
Étymologie
Le nom générique, Echium, vient du grec ἔχιον, dérivé de ἔχις, « vipère ». Ce nom a été donné à la plante par Dioscoride en référence à la forme du fruit qui évoque une tête de vipère[10] - [11].
Noms vernaculaires
Liste des sous-espèces et variétés
Selon Tropicos (6 juin 2016)[13] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
- Echium vulgare subsp. argentae (Pau) Font Quer
- Echium vulgare subsp. asturicum (Lacaita) Klotz
- Echium vulgare subsp. coincyanum (Lacaita) O. Bolòs & Vigo
- Echium vulgare subsp. pustulatum (Sm.) Em. Schmid & Gams
- Echium vulgare var. argentae (Pau) O. Bolòs & Vigo
- Echium vulgare var. grandiflorum Bertol.
- Echium vulgare var. lacaitae (Sennen) O. Bolòs & Vigo
- Echium vulgare var. pustulatum Rouy
Utilisation
Plante médicinale
Selon la théorie des signatures (corolles à lobes inégaux ressemblant vaguement à des mâchoires ouvertes et styles bifides évoquant une langue de serpent)[14], cette plante était censée soigner les morsures de vipère. En fait, elle contient un alcaloïde paralysant comme le curare, l'échiine ou cynoglossine, mais en quantité si faible (0,0017 pour cent du poids de la plante fraîche) qu'elle est inoffensive pour l'homme[15].
La pharmacopée cependant l'utilise en infusion pour calmer la toux (fleurs séchées aux propriétés dépuratives, pectorales et diurétiques)[16].
Plante ornementale
La vipérine commune est parfois cultivée comme plante ornementale[17] ou dans des mélanges de graines destinés à stabiliser les talus[18].
Plante alimentaire
Les jeunes feuilles, tendres et mucilagineuses, peuvent se consommer, crues ou cuites, comme substituts d'épinards ou en salade (mesclun), cependant leur possible toxicité incite à la prudence. La consommation de ces feuilles stimulerait le désir sexuel[19] - [20].
Notes et références
- Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ , p. 129-158 (ISSN 0374-6402, OCLC 716291575, lire en ligne).
- « Semence de mauvaises herbe : Vipérine commune (Echium vulgare) », sur Semences de mauvaises herbes - Fiches de renseignements, Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) (consulté le ).
- Benoît Larroque et Jean Favennec, Guide de la flore du littoral sableux méditerranéen : De la Camargue au Roussillon, Éditions Sud Ouest, , 277 p. (ISBN 9782817704487), p. 127
- (en) Melissa Graves, Jane Mangold, Jim Jacobs, « Biology, Ecology and Management ofBlueweed (Echium vulgare L.) », sur MSU Extension, Université d'État du Montana, (consulté le ).
- (en) « Ethmia bipunctella auteur= », sur ZipcodeZoo (consulté le ).
- (en) « Taxon: Echium vulgare L. », sur U.S. National Plant Germplasm System (consulté le ).
- (en) « Echium vulgare L. », sur Invasive Species Council of British Columbia, Invasive Species Council of British Columbia (consulté le )
- (en) « Echium vulgare L. », sur Plants database, Natural Resources Conservation Service (NRCS, USDA) (consulté le )
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 26 décembre 2021.
- Gaston Bonnier, Robert Douin, Raoul Palese et David Aeschimann (ill. Julie Poinsot), La Grande flore en couleurs de Gaston Bonnier : France, Suisse, Belgique et pays voisins, vol. 4, Belin, , 1401 p. (ISBN 978-2-7011-1364-7), p. 796-797.
- Pascale Servais & Pierre Seba, « Echium plantagineum », sur Tilo_Botanica, Flore de Tilos et du Dodécanèse, (consulté le ).
- Raymond Martin-Faber, « Vipérine vulgaire (Echium vulgare) Gewöhnliche Natternkopf », sur Phytotheque Herbier Herbarium, (consulté le ).
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 6 juin 2016
- François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, Editions Quae, , p. 126.
- Boraginées (Boraginaea). Echium. Vipérine
- Fiche botanique
- (en) « Echium vulgare – Viper's Bugloss », sur Emorsgate Seeds (consulté le ).
- (en) David H. Barker, Vegetation and Slopes : Stabilisation, Protection and Ecology : Proceedings of the International Conference Held at the University Museum, September 1994, Oxford, Thomas Telford, , 296 p. (ISBN 978-0-7277-2031-3, lire en ligne), p. 118.
- (en) « Echium vulgare L. », sur Plants For A Future (PFAF) (consulté le ).
- Francis Nouyrigat (ill. Émile Sudres, Hippolyte Coste), Flore d'Aubrac, Éditions du Rouergue, , 309. (ISBN 978-2-905209-68-9), p. 111.
Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Base de données des plantes d'Afrique
- FloraWeb
- Global Biodiversity Information Facility
- Invasive Plant Atlas of the United States
- TAXREF (INPN)
- Tela Botanica
- VASCAN
- (en) Australian Plant Name Index
- (cs + en) BioLib
- (en) Calflora
- (sv) Dyntaxa
- (en) Ecocrop
- (en) EPPO Global Database
- (en) European Nature Information System
- (ca) Flora Catalana
- (en) Flora of China
- (en) Flora of Wisconsin
- (en) Germplasm Resources Information Network
- (mul + en) iNaturalist
- (en) Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- (en) International Plant Names Index
- (en) Jardin botanique du Missouri
- (en) Michigan Flora
- (cs) Nálezová databáze ochrany pĹ™Ărody
- (en) NBN Atlas
- (nl) NDFF Verspreidingsatlas
- (nl) Nederlands Soortenregister
- (en) New South Wales Flora Online
- (en + en) New Zealand Organisms Register
- (en) PalDat
- (en) The Plant List
- (en) PLANTS Database
- (en) Plants For A Future
- (en) Plants of the World Online
- (en + it) Portale della Flora d'Italia
- (en) Red List of South African Plants
- (en) Système d'information taxonomique intégré
- (en) Tropicos
- (en) VicFlora
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Référence JSTOR Plants : Echium vulgare (consulté le )
- (fr) Référence Belles fleurs de France 2 : Echium vulgare (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Echium vulgare L. (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Echium vulgare (consulté le )
- (en) Référence Flora of Missouri : Echium vulgare (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Echium vulgare L. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Echium vulgare (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Echium vulgare L. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Echium vulgare L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
- (en) Référence GRIN : espèce Echium vulgare L.
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Echium vulgare L., 1753
- (fr) Référence INPN : Echium vulgare (TAXREF)