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Villa Kujoyama

La Villa Kujoyama est un Ă©tablissement artistique français, situĂ© sur le mont Higashi Ă  Kyoto et destinĂ© Ă  l’accueil en rĂ©sidence d’artistes et de crĂ©ateurs français. Construite en 1992 par l’architecte Kunio Kato[1], la Villa Kujoyama est aujourd’hui l’un des plus anciens et plus prestigieux programmes de rĂ©sidence français en Asie.

Villa Kujoyama
Vue de la Villa.
GĂ©ographie
Pays
Préfecture
Ville désignée
Arrondissement
Coordonnées
35° 00â€Č 18″ N, 135° 47â€Č 35″ E
Fonctionnement
Statut
Résidence créative (d), centre culturel
Histoire
Fondation
Identifiants
Site web
Carte

En 2017, la Villa Kujoyama fĂȘte ses 25 ans. Elle a accueilli depuis sa crĂ©ation 341 artistes et crĂ©ateurs qui ont ainsi pu dĂ©velopper un projet en lien avec le Japon, dans les champs les plus variĂ©s de la crĂ©ation.

Depuis 2014, la Villa Kujoyama est l’un des cinq Ă©tablissements de l’Institut français du Japon et bĂ©nĂ©ficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller et de l’Institut français.

Historique

La crĂ©ation d’un Institut franco-japonais Ă  Kyoto

Construite en 1992, la Villa Kujoyama est le fruit d’un projet antĂ©rieur qui remonte Ă  1926 alors que Paul Claudel occupe encore le poste d’Ambassadeur de France au Japon[2]. L’idĂ©e initiale de ce dernier est d’établir un centre culturel dans la rĂ©gion du Kansai ; ce projet se dĂ©veloppe grĂące Ă  l’aide de Katsutaro Inabata çšČ畑拝ć€Ș郎 (1862-1949), alors PrĂ©sident de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Osaka[3]. L’industriel japonais parvient Ă  rĂ©unir un groupe de japonais francophiles et crĂ©e la SociĂ©tĂ© de rapprochement intellectuel franco-japonais par laquelle les fonds nĂ©cessaires sont rassemblĂ©s pour la construction d’un Ă©tablissement culturel sur le mont Higashi, Ă  l’emplacement actuel de la Villa Kujoyama.

D’abord imaginĂ© comme une universitĂ© d’étĂ© proposant sur trois ans et Ă  raison de dix semaines par an un enseignement de langue et de culture française, le projet de l’établissement est quelque peu modifiĂ©. Il est dĂ©cidĂ© de le nommer Institut franco-japonais, de l’ouvrir tout le long de l’annĂ©e et de lui attribuer des missions d’enseignement de la langue française et de sensibilisation aux idĂ©es françaises.

La SociĂ©tĂ© de rapprochement intellectuel franco-japonais assure la tutelle de ce nouvel Institut, construit grĂące Ă  des fonds japonais, le fonctionnement et la programmation culturelle sont quant Ă  eux pris en charge par le gouvernement français. L’Institut franco-japonais est inaugurĂ© le et est dirigĂ© dans ses premiĂšres annĂ©es par le gĂ©ographe Francis Ruellan.

C’est en 1936 que l’Institut franco-japonais est transfĂ©rĂ© prĂšs de l’UniversitĂ© ImpĂ©riale dans le quartier d’Izumidono alors en plein dĂ©veloppement. Un nouveau bĂątiment voit le jour tandis que le site construit sur le mont Higashi en 1926 est laissĂ© Ă  l’abandon pendant prĂšs de cinquante ans.

De l’Institut franco-japonais à la Villa Kujoyama

Le bĂątiment se dĂ©grade, de sorte que dans les annĂ©es 1970 les riverains protestent de plus en plus. Ainsi, la dĂ©molition du site est actĂ©e en 1981 et la SociĂ©tĂ© de rapprochement intellectuel franco-japonais rassemble les fonds pour prendre en charge la destruction de l’édifice. Le terrain dĂ©gagĂ©, la vente de celui-ci est alors prĂ©vue. Toutefois, le gouvernement français, Ă  la suite de l’annonce, manifeste son intĂ©rĂȘt pour ce terrain surplombant Kyoto et exprime sa dĂ©sapprobation quant Ă  cette vente envisagĂ©e.

Les administrateurs français et japonais de la SociĂ©tĂ© de rapprochement intellectuel franco-japonais s'accordent sur l'annulation de la vente et rĂ©flĂ©chissent Ă  une nouvelle utilisation du site. En 1986, ils s’entendent et dĂ©cident de construire une rĂ©sidence d’artistes, en raison notamment de la nature de Kyoto, ville d’art et d’histoire et de l’emplacement sans pareille du site, vĂ©ritable « balcon sur la ville ». La dĂ©cision de fonder ce « Centre franco-japonais pour les Ă©changes et la crĂ©ation » est prise le .

Il s’ensuit trois annĂ©es de levĂ©e de fonds auprĂšs des principales sociĂ©tĂ©s du Kansai ; cette opĂ©ration est prise en charge par Inabata Katsuo (çšČ畑拝), le petit-fils de Katsutaro Inabata. Les financements rĂ©unis, trois annĂ©es sont encore nĂ©cessaires Ă  l’obtention du permis de construire auprĂšs de la municipalitĂ©.

Le projet architectural est confiĂ© Ă  l’architecte Katƍ Kunio, alors professeur Ă  l’universitĂ© de Kyoto. Il prend la forme d’un bĂątiment de mille mĂštres carrĂ©s, susceptible d’accueillir simultanĂ©ment six artistes pour des sĂ©jours de crĂ©ation. L’architecte façonne son projet au croisement de la culture française et japonaise et choisit d’allier tout Ă  la fois « rigueur de la composition modulaire et libertĂ© de distribution des espaces. »

Le chantier dĂ©bute en pour 18 mois, et ouvre ses portes aux premiers rĂ©sidents en , avec une inauguration officielle le . Ce Centre est aujourd’hui connu comme l’actuelle Villa Kujoyama.

Entre 1992 et 2012, la Villa Kujoyama a accueilli 275 artistes et crĂ©ateurs français pour des pĂ©riodes de rĂ©sidences pouvant aller jusqu’à douze mois. L’établissement est durant cette pĂ©riode gĂ©rĂ© conjointement par l’Institut français, qui assure la coordination du programme et le financement des allocations des artistes et crĂ©ateurs, et par le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres qui finance le fonctionnement et les activitĂ©s artistiques et culturelles de l’établissement.

2013–2014 : une pĂ©riode de rĂ©novation

AprĂšs plus de vingt ans d’activitĂ©s, la Villa Kujoyama ferme ses portes pour deux ans de rĂ©novation. Le bĂątiment alors vieillissant, il est question de mettre un terme au programme et de fermer le site.

C’est l’implication notamment de mĂ©cĂšnes qui permet son maintien. D’une part, la Fondation Pierre BergĂ© – Yves Saint Laurent apporte son soutien[1] Ă  la rĂ©novation de l’édifice en effectuant des travaux d’isolation, de mises aux normes, de nettoyage et de dallage ; la Fondation finance Ă  hauteur de 500 000 €[4] pour mener Ă  bien ces travaux et permettre une rĂ©ouverture au .

D’autre part, la Fondation Bettencourt Schueller s’engage aux cĂŽtĂ©s de la Villa sur trois annĂ©es pour financer le fonctionnement et les activitĂ©s artistiques et culturelles de l’établissement[5]. Elle soutient ainsi le programme Ă  hauteur de 754 000 € entre 2014 Ă  2017[6]. La Fondation Bettencourt Schueller poursuit son engagement en tant que mĂ©cĂšne principal du programme de rĂ©sidence.

La Villa Kujoyama aujourd'hui

La rĂ©ouverture de la Villa Kujoyama a Ă©tĂ© l’occasion de redĂ©finir les missions du lieu et de donner un souffle nouveau au programme.

Des dispositifs repensés

La Villa Kujoyama propose depuis 2014 deux dispositifs distincts. Le premier dispositif, dit « Villa Kujoyama » s’adresse aux artistes et crĂ©ateurs français qui souhaitent dĂ©velopper un projet de rĂ©sidence en lien avec le Japon ; cela peut prendre la forme d’une rĂ©sidence en solo ou en binĂŽme. Le second dispositif, dit « Villa Kujoyama en duo » s’adresse Ă  des artistes français et japonais qui souhaitent dĂ©velopper un projet de collaboration commun.

De nouvelles disciplines accueillies

Les disciplines concernées sont les suivantes :

  • architecture/paysage/urbanisme
  • arts numĂ©riques
  • arts plastiques
  • bande dessinĂ©e
  • cinĂ©ma
  • cinĂ©ma d’animation
  • documentaire de crĂ©ation
  • art vidĂ©o
  • critique d’art et commissariat d’exposition
  • danse
  • performance
  • design/graphisme
  • gastronomie
  • littĂ©rature/littĂ©rature jeunesse
  • mĂ©tiers d’art
  • mode
  • musique de crĂ©ation
  • photographie
  • thĂ©Ăątre

Depuis 2014, les champs des disciplines accueillis ont Ă©tĂ© Ă©largis aux arts numĂ©riques et aux mĂ©tiers d’art. L’ouverture au domaine des mĂ©tiers d’art correspond Ă  un souhait de la Fondation Bettencourt Schueller de valoriser Ă  l’international les crĂ©ateurs et artisans d’arts tout en permettant une sauvegarde et une transmission des savoir-faire des mĂ©tiers d’excellence dans ces deux pays[7].

En 2019, l’éventail des disciplines est Ă©largi aux arts de la rue / cirque / marionnette, aux jeux vidĂ©o et au commissariat d’exposition.

Des missions réaffirmées

La Villa Kujoyama est depuis sa crĂ©ation un outil d’échanges. En tant que lieu de rĂ©sidence, ce lieu d’exception entiĂšrement destinĂ© Ă  la crĂ©ation contemporaine et aux mĂ©tiers d’art est un outil d’influence et de rayonnement de l’excellence et du savoir faire français.

L’ouverture du programme aux mĂ©tiers d’art Ă  Kyoto, cette ville caractĂ©risĂ©e par sa tradition artisanale millĂ©naire, trouve une justesse et une pertinence pour les acteurs français et japonais. Cette dimension permet Ă  la fois de multiplier les interactions entre les artistes des deux pays et d’établir un dialogue avec les habitants. L’objectif est ainsi d’ancrer le programme dans le territoire kyotoĂŻte et faciliter les Ă©changes dans cette ville qui a appris Ă  se diversifier et Ă  mĂȘler pratique traditionnelle et activitĂ©s modernes.

Forte de nombreux partenariats, la Villa Kujoyama met au centre de ses prĂ©occupations sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre un lieu de rencontre implantĂ© sur la scĂšne japonaise. Elle accompagne les crĂ©ateurs et les encourage dans leur carriĂšre ; tel un tremplin la Villa Kujoyama s’engage auprĂšs des artistes pendant leur rĂ©sidence et met un point d’honneur Ă  promouvoir leur travaux Ă  leur retour.

Par ses activitĂ©s, la Villa invite au dialogue les cultures de ces deux pays et traduit sur le plan de l’art et de la culture les proximitĂ©s et les passerelles qui existent entre le Japon et la France.

Les lauréats depuis 1992

Architecture

  • 1993 : Franck de Gioanni
  • 1994 : Georges Heintz
  • 1996 : Renaud Djian ; Charles-AndrĂ© Nouvellet
  • 1998 : Philippe GrĂ©goire
  • 1999 : Nikolas Jankovic
  • 2001 : BenoĂźt Maillard ; Elodie Nourrigat
  • 2002 : Florence Lipsky
  • 2003 : Philippe Rahm
  • 2005 : Isabelle Berthet-Bondet ; Didier Goury
  • 2010 : Olivier Boucheron
  • 2015 : Andy Todd & Kiichiro Hagino
  • 2016 : Benjamin Lafore et SĂ©bastien Martinez Barat
  • 2019 : Benjamin Aubry

Arts plastiques

Art culinaire, gastronomie

  • 1997 : Renaud Tissot Boris
  • 2019 : Luz Moreno & AnaĂŻs Silvestro (binĂŽme)
  • 2020 : CĂ©line PelcĂ©

Arts numériques

  • 1999 : VĂ©ronique Legendre
  • 2000 : Isabelle Dupuy
  • 2001 : Philippe Freling ; Eric Maillet
  • 2002 : Pierre Giner
  • 2004 : JĂ©rĂŽme Duval
  • 2005 : MaĂŻder FortunĂ© & LoĂŻc Serot ; Julien Maire
  • 2006 : Éric Duranteau
  • 2007 : Matthieu Mercier
  • 2009 : Romain Kronenberg
  • 2012 : Alexandre Maubert
  • 2016 : Thomas Pons et Julie Stephen Chheng
  • 2017 : Bertrand Planes

Arts visuels

  • 2017 : Angela Detanico et RafaĂ«l Lain (binĂŽme)

Bande dessinée

Cinéma

Critique d'art

  • 1997 : Pascal Beausse
  • 2011 : Yoan Gourmel et Elodie Royer
  • 2014 : Anne Bonnin & Thomas Clerc
  • 2015 : Vincent Romagny

Danse

Design / Graphisme

  • 1994 : Charles Bove ; Martine HarlĂ©
  • 1995 : Christian Ghion & Patrick Nadeau
  • 1997 : Florence Bost
  • 1998 : Vincent Beaurin ; Nestor Perkal
  • 1999 : Sidonie Camplan & Florence DolĂ©ac-Stadler ; Jean-Michel Letellier
  • 2000 : Xavier Moulin
  • 2001 : Vincent Tordjman
  • 2005 : Aboubackar Fofana
  • 2006 : Laurence Brabant
  • 2008 : SĂ©bastien CordolĂ©ani & Franck Fontana
  • 2009 : Benjamin Graindorge
  • 2010 : Armel Barraud
  • 2011 : JosĂ© LĂ©vy
  • 2012 : Pierre Charpin ; Alexandre Dimos
  • 2014 : Quentin Vaulot & Goliath DyĂšvre
  • 2015 : François Azambourg
  • 2016 : Felipe Ribon et Ryƍko Sekiguchi ; Anne Xiradakis
  • 2017 : Jean-SĂ©bastien Lagrange, Laureline Galliot et Mathieu Peyroulet-Ghilini (binĂŽme)
  • 2019 : AndrĂ© Baldinger ; Samy Rio
  • 2020 : Émilie Rigaud

Littérature / livre

MĂ©tiers d'art

  • 2014 : Manuela Paul-Cavallier
  • 2015 : Mylinh Nguyen ; Nelly Saunier ; CĂ©line Sylvestre
  • 2016 : Karl Mazlo ; Émilie Pedron
  • 2019 : Marion Delarue ; Laurel Parker et Paul Chamard (binĂŽme)
  • 2020 : Johan DesprĂ©s ; Flore Falcinelli

Mode, parfum

  • 2005 : Olivier Saillard
  • 2009 : MichĂšle Chatenet
  • 2011 : Ligia Dias
  • 2015 : Aurore Thibout
  • 2017 : Violaine Blaise, François-Xavier Richard, Baptiste Ymonet et Vincent Jousseaume (binĂŽme)
  • 2019 : Daniel Pescio
  • 2020 : Marie Labarelle

Musique

Photographie

Recherche

Scénographie

Théùtre

Arts de la rue, cirque, marionnettes

  • 2019 : Simon Moers et Tomoe Kobayashi (duo)

Jeux vidéo

Commissariat d’exposition

  • 2019 : Annie Claustres

Les directeurs

De 1992 Ă  2012

Entre 1992 et 2012, la direction de la Villa Kujoyama est assurĂ©e par le directeur de l’Institut français du Japon - Kansai.

  • 1986-1994 : Michel Wasserman
  • 1994-1998 : Claude Hudelot
  • 1998-2000 : JĂ©rĂŽme Delormas
  • 2000-2002 : Jean-Claude Duthion
  • 2002-2006 : Pierre Fournier
  • 2006–2010 : Jean-Paul Ollivier
  • 2010–2013 : Philippe Janvier-Kamiyama

De 2014 à aujourd’hui

Depuis 2014, la Villa Kujoyama est un des cinq Ă©tablissements de l’Institut français du Japon. Elle a un fonctionnement et une direction propre au mĂȘme titre que les quatre autres instituts français (Tokyo, Kyoto, Fukuoka, Yokohama), les quatre Alliances françaises (Sapporo, Sendai, Aichi, Tokushima) et l’Institut de recherche du rĂ©seau culturel français au Japon

Les directeurs depuis la réouverture sont :

  • 2014-2017 : Christian Merlhiot et Sumiko OĂ©-Gottini
  • Depuis 2017 : Charlotte Fouchet-Ishii[8]

Notes et références

  1. « Villa Kujoyama. Retour de résidence », sur mcjp.fr, (consulté le ).
  2. Martine Robert, « La Villa Kujoyama, temple de l'Ă©pure », Les Échos, (consultĂ© le ).
  3. (en) Philippe Pons, « Villa Kujoyama reopening cements France-Japan cultural collaboration », The Guardian, (consulté le ).
  4. Philippe Pons, « Le soleil se lÚve à nouveau sur la Villa Kujoyama », Le Monde, (consulté le ).
  5. Olivier SévÚre, « La Villa Kujoyama au musée », sur chassenature.org, mai à septembre 2017 (consulté le ).
  6. Arnaud Vaulerin, « La Villa Kujoyama, une belle endormie se réveille au Japon », Libération, (consulté le ).
  7. Benjamin Locoge, « La France hisse son pavillon d’art », Paris Match, (consultĂ© le ).
  8. Élodie de Dreux-BrĂ©zĂ©, « Charlotte Fouchet-Ishii devient la directrice de la Villa Kujoyama Ă  Kyoto », sur connaissancedesarts.com, Connaissance des arts, (consultĂ© le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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