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Ange Leccia

Ange Leccia, né le à Minerviu en Corse, est un artiste contemporain français. Son domaine de prédilection correspond aux images en mouvement mais son travail prend aussi la forme d'installations et de photographies. Il vit et travaille à Paris et en Corse.

Ange Leccia
Naissance
Nationalité
française
Activité
Lieu de travail

Biographie

Après avoir obtenu un bac en arts plastiques, alors en expérimentation au lycée de Bastia, Ange Leccia entre à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne où il suit notamment les cours de cinéma de Dominique Noguez. Il réalise ses premiers essais cinématographiques, avec Tonie Smith (1971), TV+ (1979) puis Stridura (1980) dans lequel joue Pierre Clémenti, tout en réalisant des œuvres au feutre noir, sorte de paysages mentaux.

En 1981, il est pensionnaire de la Villa MĂ©dicis - AcadĂ©mie de France Ă  Rome. Il y continue ses recherches visuelles en travaillant Ă  partir de supports diffĂ©rents, comme le film Super 8 et la vidĂ©o. Ces techniques sont associĂ©es de façon Ă  crĂ©er des images dont la texture est affirmĂ©e. Dans les annĂ©es 1980, Ange Leccia dĂ©veloppe des installations qu’il nomme des « arrangements Â». Il s’agit le plus souvent de face-Ă -face d’objets industriels, en rĂ©fĂ©rence au monde de la communication, qui rĂ©interprètent le ready-made duchampien.

En 1985, il commence à enseigner à l'École supérieure d'art de Grenoble, où il accompagne toute une nouvelle génération avec Dominique Gonzalez-Foerster, Philippe Parreno, Pierre Joseph, Christelle Lheureux ou encore Véronique Joumard ou Matthieu Laurette. Pensionnaire à la Villa Kujoyama à Kyoto en 1992-1993, il réalise dans les années 1990 un certain nombre de vidéos (Mer en 1991, Explosions et Fumées en 1995, Orage en 1999) qui correspondent à un seul plan monté en boucle, entre représentation et abstraction. Avec Dominique Gonzalez-Foerster, il réalise également trois films, Île de Beauté (1996), Gold (2000) et Malus (2001). Ce sont des errances poétiques entre la Corse et le Japon pour le premier, et dans le désert de l’ouest américain pour le second. En 2004, il continue seul ce type de déambulations avec Azé qui marque cette fois sa découverte du Proche-Orient. Entre-temps, il est devenu en 1997 professeur à l’École nationale supérieure de Cergy, avant d’être nommé en 2000 directeur du Pavillon, le laboratoire de création du Palais de Tokyo. Il y accueille, dès la première promotion, le tout jeune Apichatpong Weerasethakul (futur Palme d'Or au festival de Cannes), puis d'autres jeunes artistes dont il contribue à épanouir le talent, comme les artistes Benoit Maire, Isabelle Cornaro, Emma Dusong et Olivier Beer, le chorégraphe et danseur Noé Soulier, le chanteur Perez ou encore la cinéaste Mati Diop.

En 2005, Ange Leccia réalise La Déraison du Louvre avec Laetitia Casta. Ce court-métrage évoque la dérive nocturne d’une femme dans les couloirs du prestigieux musée, en proie à l’animation fantasmatique et mystérieuse de figures picturales. En 2009, il réalise un long métrage, Nuit bleue, qui développe les mêmes caractéristiques plastiques que ses pièces vidéos : la lumière y devient un véritable personnage qui s’associe au mutisme des héros pour donner à voir leurs affects et leur psyché. C’est ce jeu constant entre intériorité et extériorité qui s’observe le plus souvent dans les œuvres de Leccia, entre sensibilité et rigueur, émotion et précision, expansion et pudeur. Le film connaît une brève carrière française mais il est montré avec succès au New York Film Festival (Lincoln Center) en 2011.

Pour la réouverture du Palais de Tokyo en 2012, il fait appel à Michelangelo Pistoletto comme figure tutélaire de la création dans sa vidéo intitulée Le Début des choses.

En 2012, il conçoit L'Amour Louvre pour l'inauguration du musée du Louvre Lens, un arrangement vidéo qui est présenté de manière pérenne dans le hall, réalisé à partir d'images récupérées d'ouvriers mineurs et de séquences filmées au Louvre.

Il continue à développer son travail à partir de sa banque de données intimes qui comporte des images de tout format, enregistrées tout au long de sa carrière et dans laquelle il puise comme une matrice temporelle où les souvenirs s'actualisent de manière constante. C'est le cas par exemple de Poussières d'étoiles présentée en 2019 à la galerie Jousse Entreprise qui le représente.

Présent dans les collections de nombreux musées internationaux (Guggenheim à New York, Centre Georges Pompidou à Paris, City Art Museum à Hiroshima, etc.), il a également travaillé en tant que vidéaste/scénographe dans les spectacles du chanteur Christophe (avec Dominique Gonzalez-Foerster), du chorégraphe Merce Cunningham et il a réalisé des décors pour l’opéra de Metz ou les Ballets de Monte-Carlo.

Il est chevalier de l'ordre des arts et des lettres, de l'ordre national du mérite et de l'ordre national de la Légion d'honneur.

Quelques expositions personnelles

DĂ©corations

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Fabien Danesi, Ange Leccia, La violence de la beautĂ©, Paris, Editions du Regard, 2014, 400 p. (ISBN 9782841053148)
  • Ange Leccia, Carnet de visite de l'Abbaye de Fontevraud (collection dirigĂ©e par Xavier Kawa-Topor), Fontevraud, CCO, 2007, 64 p. (ISBN 978-2-9513281-2-9)
  • Ange Leccia, Jeff Rian, et Gerald Petit, Le Pavillon : Laboratoire de crĂ©ation du Palais de Tokyo, Paris., Paris, Éditions Cercle d'art, , 443 p. (ISBN 978-2-7022-0875-5, BNF 41387742)
  • Bernard MarcadĂ©, Ange Leccia, Grenoble, Éditions Le Magasin, Centre national d'art contemporain,
  • Bernard Vasseur, Ange Leccia, Paris, Éditions Cercle d'art, coll. « DĂ©couvrons l'Art », , 64 p. (ISBN 978-2-7022-0899-1, BNF 42056775)

Liens externes


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