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Matthieu Laurette

Matthieu Laurette, né le à Villeneuve-Saint-Georges, est un artiste multimédia français qui utilise les médias de masse et l'industrie du divertissement comme lieu et outil de production de son travail. Il vit entre Paris, Amsterdam, Bogota, Rio de Janeiro et New York. En 2003 il obtient le prix Ricard.

Matthieu Laurette
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Prix fondation d'entreprise Ricard (en)

Biographie

Matthieu Laurette est nĂ© en 1970 Ă  Villeneuve-Saint-Georges[1]. Il a Ă©tudiĂ© Ă  l'École rĂ©gionale des beaux-arts de Rennes de 1989 Ă  1992 puis Ă  l'École supĂ©rieure d'art de Grenoble entre 1992 et 1995[2]. En 1997, cet artiste dont les « installations » allient la vidĂ©o et l'informatique, dĂ©cide de manger gratuitement, mettant en avant les « 100 % remboursĂ© », « premier achat remboursĂ© Â», « satisfait ou remboursĂ© Â»[3]. Il a enseignĂ© comme artiste invitĂ© et professeur dans plusieurs Ă©coles et universitĂ©s (San Francisco Art Institute, San Francisco ; Städelschule, Frankfurt ; École cantonale d'art de Lausanne, Lausanne ; Design Academy, Eindhoven; École nationale supĂ©rieure des beaux-arts, Paris ; Universitat Internacional de Catalunya, Barcelona ; Edinburgh College of Art (en), Edinburgh ; École supĂ©rieure d'art visuel, Genève; École SupĂ©rieure d'Art et Design, Valenciennes; HISK, Gand ; de ateliers[4], Amsterdam...). Il Ă©tait depuis 2011 professeur Ă  l'Institut supĂ©rieur des Beaux-Arts de Besançon/Franche-ComtĂ©.

Son travail a été montré dans des lieux tels que le Musée Guggenheim SoHo, New York (1998), l'Institute of Contemporary Arts, Londres (1999 et 2003), la 49e Biennale de Venise (2001), le Castello di Rivoli, Turin (2001), les Deichtorhallen (en), Hambourg (2002), l'Artsonje Center (en), Séoul (2002), le Palais de Tokyo, Paris (2003 et 2006), la Biennale de Pontevedra (2004), le P.S. 1 Contemporary Art Center / MoMA, NY (2005), Stedelijk Museum, Amsterdam (2005), la Galerie Yvon Lambert[5], Paris (2005), Kunsthalle & Kunstforum, Vienne (2005), le Musée d'Art contemporain d'Australie (2006), le MNAM-Centre Pompidou, Paris, (1997, 2000, 2004, 2007 & 2009), ; Z33, Hasselt (2012); Mac/Val - Musée d'art contemporain du Val de Marne, Vitry-sur Seine (2012, 2015, 2016, 2019); Museo La Tertulia, Cali (2013); Parallel, Oaxaca (2014); Musée Van Abbe, Eindhoven (2015); FRAC Haute-Normandie, Rouen (2016); Museo Experimental El Eco, Mexico D.F (2016), IVAM, Valencia (2017); MRAC Occitanie, Sérignan (2018); Solar dos Abacaxis, Rio de Janeiro (2018) et CN D Centre National de la Danse, Pantin (2019).

En 2003 le Prix Fondation d'entreprise Ricard lui a été décerné.

Ĺ’uvre

Parmi ses œuvres figurent : Apparitions (1993-en cours)[1], Money-back Products (Produits remboursés) (1991-2001)[1], Citizenship Project (1996-en cours), El Gran Trueque (2000) et Déjà vu, The International Look-alike Convention (2000-en cours).

En 2001, invité par Harald Szeemann, commissaire de la 49e Biennale de Venise, il présente Moneyback Life!, une grande installation rétrospective combinant agrandissements de coupures de presse, un camion contenant un mur de téléviseurs diffusant des extraits de ses Apparitions télévisées, et une sculpture hyperéaliste en cire à taille réelle (réalisée par les ateliers au service du Musée Grévin) de l'artiste lui-même poussant un chariot de supermarché rempli de produits remboursables.

À cette même biennale, il offre également aux pays non représentés à la Biennale la possibilité d'une participation nationale en échange de leur nationalité (Other Countries Pavilion/Citizenship Project, 2001). Aussi en 2003, au Palais de Tokyo, pour l'exposition GNS (Global Navigation System), il cartographie les différentes modalités d'obtention des nationalités en contactant les ambassades et les représentations diplomatiques; avec des œuvres comme Help Me to Become a US Citizen! (2001) et Wanted: Financial Support to Acquire Citizenship (débuté en 1997)

En 2004, son œuvre Apparition: The Today Show, NBC, , (Guy Debord Is So Cool!) (2004) renégocie la critique des médias: lors de l'émission quotidienne matinale d'info et de divertissement Today Show sur NBC tournée en plein air au Rockefeller Plaza à New York, au milieu du public et des banderoles destinées à transmettre des messages personnels, Laurette fait apparaître pendant 59 secondes derrière les 2 présentateurs vedettes une pancarte rose portant l'inscription "Guy Debord Is So Cool!".

En 2006 il participe à l'exposition dédiée à la scène émergente française Notre histoire au Palais de Tokyo.

Selon Nicolas Bourriaud, Matthieu Laurette « utilise la société comme un catalogue de formes... il joue avec les formes économiques comme avec les lignes et les couleurs d'une peinture... » (PostProduction, 2002, p. 8).

Projets (sélection)

  • Apparitions (1993-en cours). L'un des premiers projets de Matthieu Laurette a Ă©tĂ© de participer Ă  un grand nombre d'Ă©missions, collectionnant les interventions Ă  la tĂ©lĂ©vision et dans les journaux, se transformant en spectateur professionnel. DĂ©butĂ©e lors de sa participation au jeu tĂ©lĂ©visĂ© Tournez manège sur TF1 oĂą, interrogĂ© par la prĂ©sentatrice Evelyne Leclerc, il s'auto-dĂ©clare « artiste multimĂ©dia », cette sĂ©rie Apparitions lui a donnĂ© l'occasion de figurer dans La Grande Famille sur Canal+ (), Je passe Ă  la tĂ©lĂ© sur France 3 (), le Journal de 13 heures de France 2 et le Journal de 20 heures de France 2 ().
  • Money-back Products (Produits remboursĂ©s) (1991-2001) est un projet visant Ă  vivre quasiment exclusivement remboursĂ©, consistant Ă  acheter uniquement des produits Ă©tiquetĂ©s « satisfait ou remboursĂ© », et Ă  se faire effectivement rembourser tout en ayant consommĂ©. Matthieu Laurette parvient alors, pendant un certain temps, Ă  se nourrir, se laver, se raser, et entretenir son habitat grâce Ă  ces offres promotionnelles, et Ă  faire parler de lui mĂ©diatiquement, en France et Ă  l'Ă©tranger : en 1997 au Journal de 20h sur France 2 et en première page du quotidien Le Monde sous le titre Demain, on mange Gratis; en 1999, dans un article du Daily Express britannique intitulĂ© The secret of free shopping ; en 2000, dans le Daily Record qui le prĂ©nomma le "Freebie King", le roi du gratuit.
  • Citizenship Project (1997- en cours), projet dans le cadre duquel il enquĂŞte sur les conditions nĂ©cessaires Ă  l’obtention lĂ©gale d’un passeport dans divers pays Ă  travers le monde, pour ensuite mettre Ă  disposition l’ensemble de ces informations sur un site web.
  • Produit par Consonni[6] Ă  Bilbao, El Gran Trueque (Le grand troc) (2000) est un jeu tĂ©lĂ©visĂ© diffusĂ© sur la chaĂ®ne locale basque Canal BizkaĂŻa, basĂ© sur le principe d'une vente aux enchères par tĂ©lĂ©phone. Matthieu Laurette donne aux tĂ©lĂ©spectateurs de Bilbao la possibilitĂ© de participer Ă  une succession de trocs avec lui. L'Ă©change dĂ©bute avec une voiture neuve dont il s'est fait l'acquĂ©reur grâce au budget d'exposition, et se clĂ´ture finalement sur la prĂ©sentation d’un pack de six verres bleus. Le tout face Ă  des camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision pour une Ă©mission hebdomadaire dont il est concepteur et coproducteur.
  • Dans DĂ©jĂ  Vu (2000-en cours), il continue d'explorer la dynamique sociale du spectacle, de la cĂ©lĂ©britĂ© et de sa relation Ă  l’art. Au cours de ces events qui ont lieu pendant des vernissages, des sosies de stars comme Jennifer Aniston, Sean Connery, Salvador DalĂ­ ou Angelina Jolie se mĂŞlent Ă  la foule des gens de l'art, des collectionneurs et des vĂ©ritables cĂ©lĂ©britĂ©s.
  • Pour The Louisiana Repo-Purchase (2003-2004), tournĂ© et diffusĂ© par la chaĂ®ne locale amĂ©ricaine New Orleans Access Television, la vidĂ©o prend la forme d'une sĂ©rie de micro-trottoirs absurdes. Dans les rues de la Nouvelle-OrlĂ©ans, une fausse journaliste demande aux passants de rĂ©agir Ă  une information fictive, Ă  savoir l'Ă©ventuelle rĂ©vocation du TraitĂ© du Louisiana Purchase de 1803 lĂ©galisant la vente de la Louisiane aux États-Unis par la France — canular qui, en pleine guerre d’Irak, n’a pas manquĂ© de susciter des dĂ©clarations patriotiques anti-françaises.
  • Comment lancer une rumeur sur Internet

Citations

« Je n'ai jamais décidé "Oh oui super, demain je vais travailler avec les médias et la télé ou avec le domaine légal!" Ils nous entourent, nous faisons partie de ça, donc il me semble clair que je dois travailler à partir d'eux. Je ne fais qu'essayer de trouver les meilleures façons de développer des activités qui, souvent, s'adressent à des publics différents. J'essaie de hacker ou de prendre en otage les contextes, les médias, les publics, les budgets etc, pour produire des ruptures. Les ruptures génèrent souvent leurs propres outils, que l'on peut, à son tour, s'approprier et utiliser. »

— Cristina Ricupero, « Entretien avec Jens Haaning, Matthieu Laurette, Aleksandra Mir », Guide de visite, Institute of Contemporary Art (Londres), janvier 2003.

« Ma première apparition, c'était à l'émission télévisée Tournez manège sur TF1, un jeu basé sur l'idée américaine de "Blind Date" ; deux équipes, l'une de trois hommes et l'autre de deux femmes (ou vice versa), étaient physiquement séparées par une cloison et devaient choisir un partenaire sans jamais le voir. (Cette séquence était en fait appelée «Choisissez-moi!"). Au début de l'émission, chaque participant se présentait lui-même en répondant aux questions de la présentatrice. Elle m'a demandé ce que je voulais faire plus tard dans la vie et je lui ai répondu: "artiste". Elle m'a ensuite demandé avec quel médium je voulais travailler... "la peinture, la sculpture?...", question à laquelle j'ai répondu "multimédia". Dans un contexte pareil, le mot était complètement énigmatique. Il n'avait probablement aucun sens pour le grand public. En 1993, ce mot était utilisé exclusivement dans le monde de l'art et pas encore avec les ordinateurs, les jeux vidéo, etc. Cet épisode fut mon acte de naissance artistique ! »

— Jérôme Sans, Guy Debord Is So Cool!, Matthieu Laurette interviewé par Jérôme Sans, Uovo (Milan), no 11 (juin 2006), p. 52-75.

Expositions

Personnelles

Collectives

Galeries

  • La Central[9] Ă  Bogotá (Colombie)
  • Deweer Art Gallery[10] Ă  Otegem (Belgique)

Bibliographie

  • Joerg Heiser, Matthieu Laurette in Notre Histoire. Cat. d'exp. Paris: Palais de Tokyo/ Paris MusĂ©es (2006).
  • JĂ©rĂ´me Sans, Guy Debord is So Cool! - Interview with Matthieu Laurette. Uovo (Milan), No 11, (): pp 52-75.
  • Jean-Max Colard, Matthieu Laurette: Yvon Lambert. Reviews, Artforum (New York), XLIII, no. 10 (Ă©tĂ© 2005):p 335.
  • Nicolas Bourriaud, GNS (Global Navigation System), 27, 136-139. Cat. d'exp. Paris: Editions du Cercle d’art, 2003.
  • Jean-Charles MassĂ©ra, Amour, gloire et CAC 40, pp 297-302. Paris: Ă©ditions POL (1999). Essai.
  • Nicolas Bourriaud, Postproduction: Culture as Screenplay: How Art Reprograms the World, New York: Lukas and Sternberg (2002).
  • Pascal Beausse, La Biennale di Venezia, 49. Esposizione Internationale d'Arte - Platea dell'umanita. Cat. d'exp. Venezia: Electa (2001).
  • Aline Caillet, Matthieu Laurette: un artiste en embuscade. Entretien et texte, Parpaings (Paris), no. 26 ():pp 1, 3-6.
  • InĂ©s Champey, Un formalisme rĂ©aliste in Formalisme, Jeux de formes, 75-101. Paris: Publications de La Sorbonne, 2001. Essai.
  • The freebie King. Daily Record (Glasgow) (): p 37.
  • Jack Gee, The secret of free shopping. Daily Express ():p 23.
  • AnaĂŻd Demir, Matthieu Laurette. Documents sur l'art (Dijon), no. 11 (hiver 1997-1998): pp 10-11.

Références

  1. « LAURETTE, Matthieu », sur ledelarge.fr (consulté le ).
  2. Collectif, « Médium n°16-17 », sur books.google.fr, (consulté le ).
  3. Pascale Kremer, « Demain, on mange gratis », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  4. « Onafhankelijk kunstenaarsinstituut », sur de-ateliers.nl (consulté le ).
  5. (en) « Yvon Lambert Bookshop », sur Yvon Lambert Bookshop (consulté le ).
  6. (es) « Productions », sur consonni.org (consulté le ).
  7. Florian BOURGEOIS et Siloé PETILLAT, « Conférence de Matthieu Laurette », sur dijonart.com (consulté le ).
  8. « La société de consommation à l'épreuve des artistes », sur humanite.fr, (consulté le ).
  9. (es) « Centro Comercial La Central - Es para ti », sur Centro Comercial La Central (consulté le ).
  10. http://www.deweerartgallery.com/

Liens externes

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