Micro-trottoir
Le micro-trottoir est une technique journalistique qui consiste à interroger des personnes ciblées, le plus souvent dans la rue, pour leur poser une question et collecter leur opinion spontanée sur un sujet.
La question est toujours la mĂȘme pour chaque personne interrogĂ©e. Elle peut ĂȘtre « fermĂ©e », câest-Ă -dire demander une rĂ©ponse qui soit « oui » ou « non », ou encore « pour » ou « contre » avec une argumentation ; ou alors « ouverte», câest-Ă -dire demander des rĂ©ponses dĂ©veloppĂ©es, par exemple : « Que pensez-vous de... », « Que faut-il faire pour... ».
Par la spontanéité implicite des réactions obtenues, un micro-trottoir sert à donner un aperçu de l'opinion publique dans des domaines variés, par exemple l'opinion sur un pays[1], ou bien une idée politique[2].
Utilisation dans les médias
Le micro-trottoir, qui dans le jargon journalistique se transforme en « micro-trott », est largement utilisĂ© en radio et en tĂ©lĂ©vision pour enrichir un reportage de « sons » (tĂ©moignages). Les tĂ©moignages d'un micro-trottoir sont gĂ©nĂ©ralement insĂ©rĂ©s dans un sujet gĂ©nĂ©ral. Cette technique permet notamment d'illustrer ou de rendre plus vivant un sujet ardu en mĂȘlant, par exemple, l'avis de spĂ©cialistes et des tĂ©moignages de gens de la rue.
Afin de trouver des personnes acceptant de rĂ©pondre Ă leur(s) question(s), les journalistes rĂ©alisent leur micro-trottoir le plus souvent sur les marchĂ©s ou dans des rues commerçantes. En cas de sujet liĂ© Ă l'actualitĂ© d'un lieu, le micro-trottoir pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ© dans une gare un jour de grĂšve des chemins de fer ou devant un musĂ©e le jour de l'ouverture d'une nouvelle exposition.
Le micro-trottoir peut également faire l'objet d'un traitement particulier. Ainsi, le quotidien français Le Parisien/Aujourd'hui en France illustre chaque jour un sujet important d'actualité avec une rubrique récurrente de cinq témoignages (avec photo)[3].
Limites
Le micro-trottoir peut sembler le reflet de l'opinion des français en ce qu'il donne la parole aux "quidams de la rue". Toutefois, il ne permet pas de se faire un avis bien documentĂ© sur un fait ni mĂȘme de savoir quelle opinion est la plus partagĂ©e par l'opinion publique, l'Ă©chantillon de personnes interrogĂ©es Ă©tant trop faible. De plus, il peut ĂȘtre utilisĂ© de maniĂšre non-Ă©thique pour manipuler l'information, les propos pouvant ĂȘtre tronquĂ©s ou coupĂ©s au montage. Il lui est Ă©galement reprochĂ© de mettre en avant des opinions personnelles au dĂ©triment du travail d'enquĂȘte et d'information[2] - [4].
De plus, rĂ©colter des opinions demandant du temps et de l'Ă©nergie, les interrogateurs peuvent ĂȘtre tentĂ©s de n'interroger que les passants Ă proximitĂ© de leur rĂ©daction, ce qui peut conduire Ă la surreprĂ©sentation gĂ©ographique des profils.
Notes et références
- Fabienne Boulineau, « Ce que les Américains pensent des Français », france-amerique.com, 2000.
- « Radioscopie d'un micro-trottoir », enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par le site de critique des mĂ©dias Tocsin.net.
- « La parole est au quidam », Pascale Caussat, Stratégies.fr, 2 décembre 2004.
- Gilles Dal, « Micro-trottoirs sans intĂ©rĂȘt », sur LibĂ©ration.fr,
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- CRDP Besançon, « Le micro-trottoir »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) [PDF], sur crdp.ac-besancon.fr (consulté le ).