Tunnel Annie Cordy
Le tunnel Annie Cordy (anciennement, tunnel Léopold II) est le plus long tunnel routier de Belgique avec une longueur de 2 531 m. Situé à Bruxelles, il passe sous le boulevard Léopold II et permet de rejoindre la place de l'Yser à la basilique de Koekelberg.
Tunnel Annie Cordy | |
Type | Routier |
---|---|
GĂ©ographie | |
Pays | Belgique |
Itinéraire | R20 |
Traversée | Région de Bruxelles-capitale |
CoordonnĂ©es | 50° 51âČ 45âł nord, 4° 20âČ 00âł est |
Exploitation | |
Mode de transport | Véhicules motorisés |
Trafic | 65 000 véhicules par jour en moyenne |
Caractéristiques techniques | |
Longueur du tunnel | 2 531 m |
Nombre de tubes | 1 |
Nombre de voies par tube | 4 |
Construction | |
DĂ©but des travaux | 1982 |
Ouverture Ă la circulation | [1] |
Ce tunnel est venu remplacer le viaduc « provisoire » du boulevard Léopold II construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1958. Les travaux de construction ont débuté en 1982 et se sont achevés en 1986.
Rénové entre 2018 et 2021, il a pris le nom tunnel Annie Cordy à sa réouverture en mai 2022[2]. Lors d'une consultation populaire en 2020, à l'occasion de la journée des droits des femmes, le nom d'Annie Cordy a été choisi par vote sur une liste de quatorze personnalités féminines[3].
Circonstances menant Ă la construction dâun tunnel
Le boulevard LĂ©opold II
Le boulevard LĂ©opold II a Ă©tĂ© tracĂ© en 1866 Ă la demande du roi LĂ©opold II par lâarchitecte-urbaniste Victor Besme en vue de prolonger le boulevard dâAnvers vers Koekelberg[4].
TerminĂ© en 1891, le boulevard LĂ©opold II devient un des principaux axes dâentrĂ©e Ă lâouest de Bruxelles[5]. Dans un premier temps, il accueille une circulation relativement modeste. AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale et avec la motorisation croissante, cet axe devient une autoroute urbaine[6].
Le viaduc de lâExposition universelle de 1958
En 1958, le boulevard LĂ©opold II est dotĂ© dâun viaduc. Il a pour but dâacheminer plus facilement les visiteurs de lâExposition universelle de 1958 au Heysel ainsi que de moderniser les avenues de la Petite Ceinture Ă lâoccasion de cet Ă©vĂ©nement[6]. Le choix sâest portĂ© sur un viaduc car la construction dâun passage souterrain sous le canal de Charleroi nâĂ©tait Ă cette Ă©poque pas rĂ©alisable dâun point de vue technique[7].
Dans un premier temps, le viaduc dĂ©bute Ă la basilique de Koekelberg et sâarrĂȘte Ă la rue de Ribaucourt. Le bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean de lâĂ©poque, Edmond Machtens, ne voulait pas que sa commune soit surplombĂ©e dâun viaduc[8]. Il est par la suite rallongĂ© vers le centre-ville.
Ce viaduc est composĂ© de trois bandes de circulation[9]. Le matin deux bandes sont ouvertes dans le sens pĂ©riphĂ©rie - centre-ville et une dans lâautre sens. Inversement, le soir une bande va dans le sens pĂ©riphĂ©rie - centre-ville et 2 en direction de la pĂ©riphĂ©rie[10].
Ă lâorigine construit de façon provisoire, il reste en place jusqu'Ă la fin des travaux du tunnel LĂ©opold II. Ce viaduc cause de nombreuses nuisances pour les riverains Ă savoir le manque dâesthĂ©tisme, la taudisation progressive des immeubles et les nuisances sonores[11].
La construction du métro
Le , un permis de bĂątir pour le tunnel Simonis aurait Ă©tĂ© octroyĂ©. Cependant, le ministre de la RĂ©gion bruxelloise, Albert Demuyter, signale lâabsence de ce permis. Deux jours plus tard, le , le permis de bĂątir pour le mĂ©tro de la place Simonis est obtenu. Les plans annexĂ©s Ă ce permis dessinent un passage souterrain de 250 mĂštres sans lien au projet de mĂ©tro. Les autoritĂ©s sont alors mises sur le fait accompli de la construction d'un dĂ©but de tunnel[12].
Construction du tunnel
Raisons de la construction dâun tunnel
AprĂšs lâachĂšvement des travaux du mĂ©tro de la place Simonis en 1979, les riverains du boulevard LĂ©opold II dĂ©cident de rĂ©agir. Ils se rassemblent au sein de comitĂ©s de dĂ©fense afin de lutter contre la dĂ©gradation de leur quartier causĂ©e par le viaduc[9].
Les nombreux points nĂ©gatifs du viaduc engendrent une dĂ©cision unanime quant Ă la nĂ©cessitĂ© de sa disparition. En plus de son manque dâesthĂ©tisme et de ses nuisances sonores, il entraĂźne une dĂ©gradation de la valeur des bĂątiments. Plus personne nâinvestit dans lâimmobilier autour du viaduc depuis 1956. Lâouvrage opĂšre une vĂ©ritable scission entre les habitants de part et dâautre de celui-ci.
Dans l'idĂ©e dâun rĂ©amĂ©nagement du boulevard LĂ©opold II, deux camps sâaffrontent en matiĂšre dâurbanisme. D'un cĂŽtĂ©, les pouvoirs publics (sauf AgglomĂ©ration bruxelloise) et certains comitĂ©s de quartiers sont partisans d'un tunnel proposĂ© par l'administration des routes. De lâautre cĂŽtĂ©, des comitĂ©s de quartiers, l'ARAU, Inter-Environnement et agglomĂ©ration sont pour un amĂ©nagement en surface.
L'aménagement en surface est un projet moins coûteux et permettrait de rendre le quartier plus accueillant pour les habitants. Le tunnel est, quant à lui, plus coûteux mais permettrait une meilleure liaison entre les quartiers. Il serait accompagné d'un aménagement en surface améliorant l'environnement. Les pouvoirs publics garantissent dans ce projet la fluidité du trafic[13]et une amélioration des conditions de vie des habitants[14].
L'ExĂ©cutif composĂ© d'Albert Demuyter, ministre de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale, et des secrĂ©taires dâĂtat, CĂ©cile Goor-Eyben et Annemie Neyts-Uyttebroeck, s'est rĂ©uni le pour approuver le projet de construction du tunnel. Celui-ci est donc la continuitĂ© du projet du tunnel Simonis entrepris le . Le tunnel dĂ©butera Ă la basilique de Koekelberg et passera sous la place Simonis. Il se prolongera tout le long du boulevard LĂ©opold II et sous la place Saintctelette. Il sâachĂšvera aprĂšs le canal de Charleroi au niveau du boulevard d'Anvers pour rejoindre le tunnel Rogier.
L'ExĂ©cutif a dĂ©cidĂ© que les travaux du mĂ©tro et du tunnel devront ĂȘtre rĂ©alisĂ©s simultanĂ©ment pour deux raisons : diminuer les dĂ©sagrĂ©ments liĂ©s aux travaux et permettre Ă la rĂ©alisation du tunnel de profiter des installations dĂ©jĂ mises en place par la construction du mĂ©tro[15]. Une des conditions de lâoctroi du permis de bĂątir Ă©tait un amĂ©nagement ultĂ©rieur en surface par la RĂ©gion bruxelloise[5].
Explication des travaux
La plateforme du viaduc en bĂ©ton de lâExpo 58 prĂ©sente de nombreux signes dâusure. Avant de commencer les travaux, elle est renforcĂ©e par des structures mĂ©talliques et ses colonnes en bĂ©ton sont dĂ©truites. LĂ oĂč il est nĂ©cessaire de dĂ©molir le viaduc en bĂ©ton, des viaducs amovibles sont installĂ©s. Le volume du tunnel peut alors ĂȘtre creusĂ©. Le viaduc continue Ă surplomber les travaux pour permettre la circulation. Ă la fin des travaux, le viaduc de mĂ©tal et de bĂ©ton est dĂ©truit pour permettre la mise en service du tunnel[16].
La partie du tunnel sous la place Simonis, dont les travaux avaient dĂ©butĂ© en 1978, est la premiĂšre terminĂ©e en 1982[17]. Avec le tronçon Rogier, ils sont les deux premiers en 1985 Ă ĂȘtre ouvert Ă la circulation[18].
Depuis 1982, les travaux sont en cours entre la chaussée de Jette et le boulevard du Jubilé.
La construction du tronçon allant de la place Simonis vers les avenues de la Liberté et de Jette débute en 1983.
En 1984, les travaux pour le tronçon allant de la place Sainctelette à la rue de Ribeaucourt commencent et permettent ensuite la construction du tronçon Ribeaucourt-boulevard du Jubilé qui durera deux ans.
Les travaux du tronçon traversant le parc Ălisabeth commencent en 1984[19].
En 1985, la construction du dernier tronçon reliant les deux parties du tunnel de part et dâautre du canal de Charleroi dĂ©bute. Il est rĂ©alisĂ© en dernier car il sâagit dâune vĂ©ritable prouesse technique. Pour permettre le passage sous le canal, les ouvriers ont effectuĂ© un montage de trois caissons se rejoignant au fond de lâeau[18]. Ils pĂšsent respectivement 1 570, 1 660 et 1 970 tonnes chacun. Les travaux consistent Ă remplir douze fois les caissons dâeau afin quâils sâengouffrent progressivement dans le canal. Ă vingt centimĂštres du fond, des plongeurs guident les opĂ©rations pour le bon alignement des caissons. Une couche de bĂ©ton est ensuite coulĂ©e pour maintenir lâouvrage au fond de lâeau[20].
Rallongement du tunnel
Ă lâorigine, le tunnel devait sâachever au carrefour Sermon-Bossaert situĂ© Ă Koekelberg. Finalement, il en est dĂ©cidĂ© autrement. Le , la secrĂ©taire dâĂtat CĂ©cile Goor octroie un permis de bĂątir afin de prolonger le tunnel de part et dâautre de la basilique de Koekelberg[21]. Cette prolongation permet aux automobilistes voulant rejoindre lâautoroute de la mer de ne pas rencontrer de feu rouge au bout du tunnel. Un des objectifs du tunnel, Ă savoir fluidifier la circulation bruxelloise, est alors rempli[22].
Destruction du viaduc
Le viaduc amovible est dĂ©montĂ© en 1986 pour la quatriĂšme fois Ă©tant donnĂ© quâil avait dĂ©jĂ servi au square Montgomery, Ă la porte de Tervuren et Ă Simonis[23]. Il est offert Ă la ThaĂŻlande dans le cadre des bonnes relations Ă©conomiques. Son acheminement jusquâĂ Bangkok coĂ»te Ă la Belgique 59 millions de francs[8]. Le viaduc amovible est rĂ©installĂ© en 1988 et sâappelle dĂ©sormais « ThaĂŻ-Belgium Fly over Bridge »[24].
Le viaduc en bĂ©ton est, quant Ă lui, rĂ©duit Ă lâĂ©tat de gravats utilisĂ©s pour consolider les routes secondaires et pour la construction dâimmeubles en Belgique[16].
Inauguration du tunnel
Le tunnel ayant coĂ»tĂ© environ six milliards de francs[1]est inaugurĂ© le Ă 16 h 11[25]. Son inauguration se fait en quatre fois, dans les quatre communes quâil traverse, Ă savoir Ganshoren, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean et Bruxelles-Ville[26]. Ce tunnel est le plus long tunnel routier de Belgique avec une longueur de 2 531 m.
Directement aprÚs son ouverture, le tunnel est fermé durant le mois de septembre de 22 h à 6 h toute la semaine sauf les week-ends afin de peaufiner les parachÚvements techniques[25].
Tracé du tunnel
Le tunnel dĂ©bute en sâenfonçant sous terre Ă lâarriĂšre de la basilique de Koekelberg et remonte en surface au dĂ©but du boulevard dâAnvers et de la place de lâYser. Ces points de passages souterrains sont :
- la basilique de Koekelberg ;
- le parc Ălisabeth ;
- la place Simonis ;
- le boulevard LĂ©opold II ;
- la place Sainctelette ;
- le canal de Charleroi.
Il remonte en surface au niveau de la place de lâYser laissant place au tunnel Rogier.
Le tunnel est composé de cinq sorties et cinq entrées. Il y a, en suivant le sens Basilique-Yser :
- une entrée Charles-Quint (derriÚre la basilique de Koekelberg) ;
- une entrée Basilique (devant la basilique de Koekelberg) ;
- une entrĂ©e Saint-Anne (intersection du boulevard LĂ©opold II et de la rue de lâĂ©glise Saint-Anne) ;
- une sortie Sainctelette (au niveau de la place Sainctelette) ;
- une sortie Yser (au niveau de la place de lâYser).
Dans le sens Yser-Basilique, il y a :
- une entrĂ©e Yser (au niveau de la place de lâYser) ;
- une entrée Sainctelette (au niveau de la place Sainctelette) ;
- une sortie Simonis (intersection du boulevard Léopold II et de la chaussée de Jette) ;
- une sortie Basilique (devant la basilique de Koekelberg) ;
- une sortie Charles-Quint (derriĂšre la basilique de Koekelberg).
Caractéristiques techniques et sécurité du tunnel
Le tunnel construit par le Service des routes de Bruxelles-Capitale du ministĂšre des Travaux publics est composĂ© de deux fois deux voies. DĂšs sa construction, le tunnel est amĂ©nagĂ© de façon Ă garantir la sĂ©curitĂ© et le confort des automobilistes. Des portes communicantes sont installĂ©es entre les voies du tunnel pour faciliter lâĂ©vacuation des voitures. La ventilation permet « de maintenir un taux dâoxyde de carbone sous le seuil dangereux et dâĂ©vacuer les fumĂ©es en cas dâincendie »[1]. Il est Ă©quipĂ© dâenviron soixante camĂ©ras reliĂ©es Ă la police de Bruxelles, au service de lâAgglomĂ©ration de Bruxelles et Ă lâadministration de lâĂ©lectricitĂ© et de lâĂ©lectronique des travaux publics[1]. Des tĂ©lĂ©phones de secours, des panneaux de signalisation lumineux, des rĂ©Ă©missions radio, des dĂ©tections-incendie, des parois ignifuges colorĂ©es pour Ă©viter la monotonie et des dispositifs dâĂ©vacuation sont Ă©galement installĂ©s[25].
Aménagement en surface du boulevard Léopold II
Une des conditions de la construction du tunnel est lâamĂ©nagement en surface du boulevard LĂ©opold II. AchevĂ© et inaugurĂ©, la RĂ©gion bruxelloise a entrepris un plan dâamĂ©nagement en surface. Il est ensuite travaillĂ© par les travaux publics en concertation avec la RĂ©gion[26]. Le rĂ©amĂ©nagement du boulevard LĂ©opold II est organisĂ© conjointement par les 4 communes concernĂ©es : Saint-Josse, Molenbeek, Koekelberg et Bruxelles-Ville[27].
Le viaduc détruit, le projet de rénovation du boulevard est le suivant : « quatre bandes de circulation principales, deux voies de dessertes locales avec stationnement, des trottoirs et des pistes cyclables »[28].
Pour redonner au boulevard LĂ©opold II son aspect royal dâorigine, deux rangĂ©es dâarbres sont plantĂ©es afin dâavoir « un alignement en perspective vers le parc Elisabeth et la Basilique»[29].
Du mobilier urbain, Ă savoir des bancs, des luminaires, des arrĂȘts de bus, est aussi installĂ©. Son aspect royal passe Ă©galement par la rĂ©union du parc du SacrĂ©-CĆur et du parc Elisabeth. Des ronds-points et des squares sont agencĂ©s afin de rompre la monotonie rectiligne du boulevard.
Le plan dâamĂ©nagement vise notamment Ă augmenter le potentiel du quartier gĂąchĂ© par le viaduc en dĂ©veloppant ses aspects Ă©conomiques et sociaux. Le boulevard LĂ©opold II est entourĂ© par trois Ăźlots qui prĂ©sentent des affectations diverses : rĂ©sidentielle, commerciale et public. Dans ces Ăźlots se cĂŽtoient population bourgeoise qui borde le boulevard et population industrielle occupant les rues adjacentes. Lâobjectif du plan est de conserver cette mixitĂ© autant au niveau des habitants que des affectations nĂ©cessaires Ă la vie sociale du quartier. Cette diversitĂ© empĂȘche le phĂ©nomĂšne de spĂ©culation immobiliĂšre qui provoquerait le remplacement des habitations par des bureaux[30].
Ce rĂ©amĂ©nagement a aussi pour objectif la conservation de lâarchitecture typique du boulevard. Les autoritĂ©s nâont pu dĂ©truire ou modifier certaines maisons en raison de leur intĂ©rĂȘt architectural.
Trafic dans le tunnel Ă travers le temps
La construction du tunnel a Ă©tĂ© vue comme nĂ©cessaire face Ă la dĂ©mocratisation de lâautomobile. En 1977, le boulevard LĂ©opold II accueille 68 000 vĂ©hicules par jour.
Aujourdâhui, ce tunnel est empruntĂ© par environ 40 000 vĂ©hicules par jour aux entrĂ©es et sorties nord et 80 000 vĂ©hicules par jour sous le canal, donnant une moyenne de 65 000 vĂ©hicules par jour sur lâouvrage[31].
RĂ©novation du tunnel 2018-2022
Les travaux de rĂ©novation du tunnel ont commencĂ© le 1er et devaient ĂȘtre finis le [32]. Finalement, lâinauguration aura lieu le 22 mai 2022. Le tunnel est rĂ©novĂ© pour diverses raisons, Ă savoir la chute de panneaux de bardage et de morceaux de bĂ©ton sur les vĂ©hicules, un grand nombre de dalles cassĂ©es, une augmentation du risque dâincendie ainsi quâune difficultĂ© dâaccĂšs et dâutilisation des issues de secours. Le tunnel est empruntĂ© par de plus en plus de navetteurs augmentant son usure[33].
Les travaux de rĂ©novation ont consistĂ© Ă enlever lâamiante, renouveler les aĂ©rations anti-incendie, les niches de secours et lâaĂ©ration sanitaire. De nouveaux locaux techniques sont ajoutĂ©s et les anciens rĂ©novĂ©s. Les travaux comprennent Ă©galement lâinstallation de dix-sept nouvelles sorties de secours et de protections coupe-feu. « Les Ă©quipements de signalisation, la surveillance, lâexploitation et la gestion centralisĂ©es, la communication, la lutte contre lâincendie, les conduits dâĂ©lectricitĂ© et dâeau »[32]ainsi que « la toiture du tunnel, le revĂȘtement, les parois latĂ©rales et les trottoirs »[32]ont Ă©tĂ© rĂ©novĂ©s.
Vers un changement de nom du tunnel et controverse autour de LĂ©opold II
Dans lâidĂ©e dâun mouvement de fĂ©minisation de lâespace public, la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale a proposĂ© de changer le nom du tunnel LĂ©opold II. Actuellement, 6,1 % des rues bruxelloises portent un nom fĂ©minin. AprĂšs les rĂ©novations du tunnel LĂ©opold II, celui-ci a rouvert en mai 2022 avec un nom fĂ©minin[35]. Durant le mois de , la RĂ©gion Bruxelles-Capitale a demandĂ© aux Bruxellois des propositions de nom fĂ©minin. Ceux qui ressortent davantage de cette initiative sont des noms comme la future reine Ălisabeth, des noms de personnalitĂ©s belges telles qu'Annie Cordy et Chantal Akerman ou encore des noms de rĂ©sistantes.
En , les Bruxellois ont voté pour le nom féminin définitif sur base d'une liste réalisée par un comité d'experts ayant rassemblé les diverses propositions[35].
Depuis le nouveau souffle donnĂ© aux mouvements antiracistes et le dĂ©cĂšs de l'AmĂ©ricain George Floyd en , une vague de dĂ©colonisation de lâespace public a Ă©tĂ© lancĂ©e. Une grande controverse rĂšgne autour du roi LĂ©opold II, figure du colonialisme belge. Le souvenir de sa politique colonialiste au Congo belge et ses massacres ont menĂ© Ă la dĂ©gradation de ses reprĂ©sentations dans l'espace public au cours de l'annĂ©e 2020.
DiffĂ©rents mouvements tels que « RĂ©parons lâhistoire » militent pour retirer les statues de LĂ©opold II de l'espace public bruxellois. Ils ont dâailleurs lancĂ© une pĂ©tition qui a rassemblĂ© prĂšs de 60 000 signatures[36].
Ă la suite de ces Ă©vĂ©nements, le secrĂ©taire dâĂtat bruxellois chargĂ© du patrimoine et de lâurbanisme, Pascal Smet, a mis en place un groupe de pilotage. Celui-ci « sera chargĂ© de faire un inventaire et de formuler des propositions concrĂštes et sans exclusive Ă propos de la place et du traitement des vestiges coloniaux Ă Bruxelles et de rĂ©flĂ©chir Ă comment prendre en considĂ©ration les enjeux dĂ©coloniaux de façon permanente dans les dĂ©cisions politiques Ă lâavenir »[37]. Ce groupe devra prĂ©senter un premier rapport au Gouvernement bruxellois avant fin 2020 suivi dâun rapport final rendu en 2021 et prĂ©sentant des mesures concrĂštes[38].
Le , il est annoncĂ© que le tunnel sâappellera tunnel Annie Cordy Ă partir de sa rĂ©ouverture (prĂ©vue initialement Ă l'automne 2021)[39].
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- MINISTĂRE DES TRAVAUX PUBLICS (Administration des Routes), Tunnel LĂ©opold II (Archives de la Ville de Bruxelles, Collection des archives privĂ©es, 1026 Ă 1028), Bruxelles, .
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- BELGA, « Serge Jaumin (ULB) se réjouit d'un débat sur la présence de statues de Léopold II dans l'espace public », sur levif.be, .
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- FRANĂOIS, A., « Les Bruxellois peuvent proposer un nouveau nom, fĂ©minin, pour le tunnel LĂ©opold II », sur vrt.be, .
- I., Gr., « La Région bruxelloise lance un groupe de travail sur la décolonisation de l'espace public », sur bx1.be, .
- SOLVEL, F., « Le tiercé perdant des viaducs bruxellois », sur brusselslife.be, .
- THIBERT, V., « Journée d'information sur la gestion des ouvrages d'art», sur qc.spw.wallonie.be, .