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Tritonia nilsodhneri

Tritonia des gorgones

La Tritonia des gorgones (Tritionia nilsodhneri) est une espèce de mollusques nudibranches de la famille des tritoniidĂ©s. La coloration du corps de ce mollusque est un exemple de mimĂ©tisme puisqu'elle s'accorde Ă  celle de ses proies, principalement des gorgones : il peut ĂŞtre blanc, rose voire marron clair. Ce petit nudibranche mesure 35 mm au maximum. Il est prĂ©sent dans le nord de l'ocĂ©an Atlantique, dans la Manche et plus rarement en mer MĂ©diterranĂ©e.

Taxinomie et Ă©tymologie

L'espèce est décrite par la zoologiste allemande Eveline du Bois-Reymond Marcus en 1983 ; l'épithète spécifique « nilsodhneri » est un hommage au malacologiste suédois Nils Hjalmar Odhner mort en 1973, spécialiste des opistobranches. La dénomination française de l'espèce, Tritonia des gorgones, est obtenue par normalisation de « tritonia » et insiste sur la relation proche que l'espèce entretient avec les gorgones[2]. Tritonia nilsodhneri appartient au genre Tritonia de la famille des tritoniidés[1].

Distribution et habitat

La zone de distribution de la Tritonia des gorgones couvre l'Atlantique nord-est avec comme limite septentrionale le ComtĂ© de Donegal en Irlande du Nord[3] - [4]{ et comme limite mĂ©ridionale le nord-ouest de l'Espagne : la zone de rĂ©partition comprend donc la mer d'Iroise, la Manche, la mer du Nord ; l'espèce est prĂ©sente dans la partie occidentale de la mer MĂ©diterranĂ©e mais en moins grande quantitĂ©[2] - [5]. En dehors de l'Europe, la Tritonia des gorgones a Ă©tĂ© observĂ©e en Afrique du Sud, dans la baie False, sur la pĂ©ninsule du Cap[6]. L'espèce vit sur des fonds rocheux Ă  proximitĂ© de ses proies, Ă  des profondeurs comprises entre la surface et environ 40 m[2].

Description

L'espèce fait preuve d'un mimétisme très efficace.

La Tritonia des gorgones mesure gĂ©nĂ©ralement entre 20 et 35 mm. Le corps est effilĂ©. La coloration est toujours pâle mais varie entre le blanc, le rose clair ou rose-saumon, l'orangĂ©, le grisâtre voire le marron clair[7]. La coloration est largement dĂ©pendante du rĂ©gime alimentaire de l'individu : la coloration de T. nilsodhneri se rapporte Ă  celle de ses proies[8]. Sur les individus les plus clairs, la coloration lĂ©gèrement translucide laisse voir les organes internes jaunâtres depuis les rhinophores jusqu'Ă  la troisième paire de panaches branchiaux[6]. Le corps ne prĂ©sente pas de marques particulières[3]. Jusqu'Ă  huit paires de cĂ©rates faisant office de branchies sont rĂ©parties sur la surface dorsale, ces panaches branchiaux sont souvent plus rudimentaires Ă  mesure qu'ils se rapprochent de la queue[6]. Les panaches branchiaux ont une apparence très similaire aux polypes de la gorgone Eunicella verrucosa qui est l'une des proies communes de l'espèce[2]. La ressemblance est si proche qu'il est possible de parler de mimĂ©tisme[9]. Trois paires de tentacules oraux sont visibles sur la tĂŞte, ceux sur les cĂ´tĂ©s sont plus longs. Les deux rhinophores Ă©galement situĂ©s sur la tĂŞte ressemblent Ă  ceux des autres espèces du genre Tritonia : ils sortent chacun d'un fourreau lisse, Ă©troit et en forme de cloche, ils sont larges Ă  leur base et ramifiĂ©s Ă  leur extrĂ©mitĂ©[4] - [5]. Les yeux sont placĂ©s derrière les fourreaux. Le voile buccal est positionnĂ© Ă  l'avant de la tĂŞte : il est recouvert de quatre Ă  six digitations pointues[7]. La bouche se situe en bas de ce voile. La papille gĂ©nitale est placĂ©e sur le flanc droit, au niveau du premier panache branchial, l'anus est sur le mĂŞme cĂ´tĂ© mais entre le premier et le second panache. Le pied est blanc et Ă©largi Ă  l'arrière[6].

Écologie

La Tritonia des gorgones dépose sa ponte en spirale sur les branches de son hôte.

La Tritonia des gorgones s'enroule sur les branches des quelques polypes qui constituent son régime alimentaire carnivore[2]. La proie la plus répandue dans l'Atlantique est Eunicella verrucosa ; les autres polypes appartiennent à E. singularis en Méditerranée ainsi qu'à Leptogorgia sarmentosa au nord-ouest de l'Espagne. L'espèce se nourrit des tissus de ses proies ce qui entraîne la modification de sa coloration ; le camouflage de l'espèce est si efficace que sa présence n'est souvent trahie que par la ponte[7].

Comme les autres nudibranches, cette espèce est hermaphrodite : la ponte (ou « oothèque ») est translucide et composée d’œufs blancs. La ponte est déposée en une fine spirale sur les branches des polypes[4] - [6].

Références taxinomiques

Notes et références

  1. World Register of Marine Species, consulté le 1 mars 2016
  2. Philippe Le Granché et Yves Müller, « Tritonia des gorgones », sur doris.ffessm.fr, (consulté le ).
  3. (en) E. Wilson, « Tritonia nilsodhneri A sea slug. », sur marlin.ac.uk, (consulté le ).
  4. (en) B. E. Picton et C. C. Morrow, « Tritonia nilsodhneri (Marcus, 1983) », sur habitas.org.uk, (consulté le ).
  5. François Cornu, « Tritonia des gorgones », sur Sous les Mers, (consulté le ).
  6. (en) Manuel Ballesteros, Enric Madrenas, Miquel Pontes et al., « Tritonia nilsodhneri », sur opistobranquis.info, (consulté le ).
  7. A. Bay-Nouailhat, « Description de Tritonia nilsodhneri », sur mer-littoral, (consulté le ).
  8. (en) W. B. Rudman, « Tritonia nilsodhneri, Marcus, 1983 », sur seaslugforum.net, (consulté le ).
  9. Christian Coudre, « Tritonia nilsodhneri », sur cotebleue.org (consulté le ).
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