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Tigre de Chine méridionale

Panthera tigris amoyensis

Le tigre de Chine mĂ©ridionale (Panthera tigris amoyensis) est une sous-espĂšce de tigre originaire des provinces du Fujian, de Guangdong, d’Hunan, et de Jiangxi dans le Sud de la Chine et qui est classifiĂ©e comme espĂšce en danger critique d’extinction par l’UICN depuis 1996. Elle est probablement Ă©teinte Ă  l’état sauvage, mĂȘme s’il reste une petite chance pour que certains individus subsistent encore[2]. DĂšs la fin des annĂ©es 1990, sa survie Ă  long terme Ă©tait considĂ©rĂ©e comme peu probable Ă  cause de la faible densitĂ© des proies, de la dĂ©gradation et la fragmentation de son habitat et des autres intrusions humaines. Aucun tigre de Chine mĂ©ridionale n’a Ă©tĂ© vu Ă  l’état sauvage depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970, alors que le dernier enregistrement certifiĂ© Ă©tait celui d’un individu mis en captivitĂ© par la suite[3]. En 2019, la population totale de tigre de Chine mĂ©ridionale en captivitĂ© s'Ă©lĂšve Ă  177 individus[4].

Depuis les annĂ©es 1980, le tigre de Chine mĂ©ridionale est considĂ©rĂ© comme un vestige de l’ancĂȘtre commun Ă  tous les tigres, vivant prĂšs de ce que l'on pense ĂȘtre leur zone d’origine. Morphologiquement, c’est la sous-espĂšce de tigre qui se distingue le plus des autres[5]. Le nom tigre d’Amoy Ă©tait utilisĂ© dans la traite des fourrures[6]. On l’appelle Ă©galement le tigre de Chine ou le tigre chinois.

Caractéristiques

En 1905, le zoologiste allemand Max Hilzheimer décrivait le tigre de Chine méridionale comme aussi haut que le tigre du Bengale, mais ayant un crùne et une fourrure différents. Leurs canines et leurs molaires sont plus courtes, leur crùne est plus court, leurs cavités orbitaires plus rapprochées et leur processus orbitaire est plus large. Leur fourrure est plus claire et plus orangée, les rayures sont plus fines, plus nombreuses et plus nettes[6].

Le tigre de Chine méridionale est une sous-espÚce assez petite, mais il est cependant plus grand que les sous-espÚces des ßles de la Sonde tel que le tigre de Sumatra. Les mùles mesurent entre 230 et 265 cm et pÚsent entre 130 et 175 kg. Les femelles sont quant à elles plus petites et mesurent entre 220 et 240 cm et pÚsent entre 110 et 115 kg. Chez les mùles, la longueur du crùne peut atteindre entre 318 et 343 mm et chez les femelles entre 273 et 301 mm[7].

RĂ©partition

Les crĂąnes dĂ©crits par Hilzheimer sont originaires d’Hankou[6]. La rĂ©partition historique des tigres de Chine mĂ©ridionale s’étend sur un large territoire de 2 000 km d’est en ouest et de 1 500 km du nord au sud de la Chine. À l’est, ils se rencontraient dans les provinces de Jiangxi et Zhejiang et Ă  l’ouest dans celles de Guizhou et Sichuan. Au nord, des Monts Qinling Ă  la rĂ©gion du fleuve Jaune et au sud dans les provinces de Guangdong, Guangxi et Yunnan[8].

DĂ©clin de la population

Au dĂ©but des annĂ©es 1950, on estimait la population du tigre de Chine mĂ©ridionale Ă  plus de 4 000 individus Ă  l’état sauvage. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’il est devenu la cible des campagnes massives « anti-peste » du gouvernement promulguĂ©es par le "Grand Bond en avant" de Mao Zedong. Aux effets de la chasse incontrĂŽlĂ©e se sont ajoutĂ©s ceux de la vaste dĂ©forestation et probablement la diminution des proies disponibles et Ă©galement la relocalisation massive des populations urbaines vers les zones rurales, menant Ă  la fragmentation des populations de tigres et augmentant ainsi leur vulnĂ©rabilitĂ© Ă  l’extinction locale. En 1982, seulement 150 Ă  200 tigres de Chine mĂ©ridionale subsistaient encore Ă  l’état sauvage selon les estimations.

En 1987, la population restante de tigres de Chine mĂ©ridionale Ă©tait estimĂ©e Ă  30-40 individus, le danger d’extinction Ă©tait donc imminent[9]. Lors d’une Ă©tude menĂ©e en 1990, des traces de tigres de Chine mĂ©ridionale ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans 11 rĂ©serves dans les montagnes des provinces de Sichuan, Guangdong, Hunan, Jiangxi et Fujian, mais ces donnĂ©es n’étaient pas suffisantes pour estimer la taille de la population. Aucun tigre n’a Ă©tĂ© directement observĂ©, les preuves se rĂ©sumaient Ă  des traces, des griffures et des tĂ©moignages d’habitants de ces rĂ©gions[10].

En 2001, des Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es sur le terrain dans huit zones protĂ©gĂ©es s’étendant sur un territoire total de 2 214 km2, dans cinq provinces de la Chine centrale et mĂ©ridionale Ă  l’aide de piĂšges photographiques, de GPS et d’études Ă©tendues de signes de leur prĂ©sence. Mais aucune trace de tigre n’a Ă©tĂ© trouvĂ©e. Aucune des fumĂ©es dĂ©couvertes sur le terrain n’a pu ĂȘtre prouvĂ©e comme appartenant Ă  des tigres. Des espĂšces pouvant servir de proies aux tigres ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans cinq lieux[11].

Des habitants de la rĂ©gion ayant rapportĂ© avoir vu des traces dans la Qizimei Mountains Nature Reserve, dans la province du Hubei et dans le comtĂ© de Yihuang de la province de Jiangxi, certains individus pourraient toujours subsister Ă  l’état sauvage. En , le gouvernement de Chine a indiquĂ© Ă  la CITES qu’il ne pouvait pas confirmer sa prĂ©sence, et a dĂ©clarĂ© vouloir rĂ©introduire le tigre de Chine mĂ©ridionale dans la Nature[12].

Écologie et comportement

Les tigres sont exclusivement carnivores. Ils prĂ©fĂšrent chasser les grands ongulĂ©s, se nourrissant frĂ©quemment de sangliers et occasionnellement de cerfs cochons, de muntjacs et de langurs. Les petites proies telles que les porcs-Ă©pics, les liĂšvres et les paons constituent une toute petite part de leur rĂ©gime alimentaire. À cause de l’empiĂštement de l’Homme sur leur territoire, ils se nourrissent Ă©galement de bĂ©tail[13] - [14].

Le territoire initial des tigres de Chine méridionale comprenait des muntjacs, des sangliers, des saros, des cerfs huppés et des sambars[11].

La plupart du temps, les tigres s’approchent au maximum de leur victime par le cĂŽtĂ© ou par derriĂšre et l’attrape par la gorge pour la tuer. Ils trainent ensuite la carcasse Ă  l’abri, parfois sur plusieurs centaines de mĂštres, et s’en nourrissent. Leur façon de chasser et la disponibilitĂ© des proies font qu’ils passent souvent d’une abondance de viande Ă  la famine : ils consomment donc entre 18 et 40 kg de viande Ă  la fois[7].

Conservation

En 1973, les tigres de Chine méridionale étaient classifiés comme protégés par une chasse contrÎlée. En 1977, ils étaient classifiés comme protégés et il était interdit de les chasser[8].

Les tigres sont inscrits sur l’Annexe I de la CITES, qui interdit le commerce international. Les pays et États sur lesquels s’étend le territoire des tigres et dans lesquels il existe un marchĂ© de consommation ont Ă©galement banni le marchĂ© domestique[15].

L’organisation non gouvernementale Save China’s Tigers, avec le soutien de l’Administration forestiĂšre chinoise, a mis au point un plan pour rĂ©introduire les tigres de Chine mĂ©ridionale nĂ©s en captivitĂ© dans de grands enclos au sud de la Chine. Le principal obstacle Ă  leur rĂ©introduction concerne la disponibilitĂ© d’un habitat appropriĂ© et de proies adĂ©quates, ainsi que la forme physique de la population en captivitĂ©. Il sera nĂ©cessaire de protĂ©ger leur habitat naturel et d’augmenter le nombre des populations d’herbivores dont ils se nourrissent. L’objectif final envisagĂ© est de constituer au moins trois populations, chacune d’entre elles Ă©tant constituĂ©e d’au moins 15 Ă  20 tigres vivant sur un territoire naturel de 1 000 km2. Des Ă©tudes sur le terrain et des sĂ©minaires ont Ă©tĂ© menĂ©s de façon coopĂ©rative afin d’identifier des sites de rĂ©introduction appropriĂ©s[16].

Lors de la 14e confĂ©rence des parties Ă  la CITES en 2007, l’arrĂȘt de l’élevage en captivitĂ© des tigres et du commerce de leurs produits dĂ©rivĂ©s en Chine ont Ă©tĂ© demandĂ©s[17].

En captivité

Tigre de Chine méridionale en captivité

À partir du mois de , 17 zoos chinois gardaient 40 tigres de Chine mĂ©ridionale pure race dans leurs collections, dont 23 mĂąles et 14 femelles qui Ă©taient nĂ©s Ă  l’état sauvage. Tous Ă©taient des descendants de la troisiĂšme ou quatriĂšme gĂ©nĂ©ration d’une femelle sauvage de Fujian et de cinq tigres de Guizhou. Des problĂšmes notables venaient du manque d’équilibre entre le nombre de mĂąles et de femelles et des couples qui Ă©taient mal accordĂ©s[18].

En 2005, la population captive de tigres de Chine mĂ©ridionale Ă©tait constituĂ©e de 57 individus montrant des signes de consanguinitĂ©, dont une diversitĂ© gĂ©nĂ©tique rĂ©duite et un faible taux de reproduction rĂ©ussie[3]. En 2007, la population captive totale Ă©tait constituĂ©e de 72 individus ; quelques tigres se trouvant hors de Chine[19]. Peu d’entre eux semblent ĂȘtre des tigres de Chine mĂ©ridionale pure race Ă©tant donnĂ© que l’on peut trouver des preuves gĂ©nĂ©tiques de croisement avec d’autres sous-espĂšces[20].

Un tigron est nĂ© dans une rĂ©serve d’Afrique du Sud en , il Ă©tait le premier Ă  ĂȘtre nĂ© en dehors de la Chine. Depuis, plusieurs tigrons ont vu le jour.

Les tigres de Chine mĂ©ridionale en captivitĂ© en Chine sont dĂ©sormais tous consignĂ©s dans un studbook central. Avant la crĂ©ation d’un studbook, on pensait que cette population captive ne comptait pas assez d’individus et manquait de diversitĂ© gĂ©nĂ©tique pour qu’un programme de repeuplement puisse ĂȘtre un succĂšs, mais depuis le dĂ©but de l’enregistrement central, de plus en plus de tigres de Chine mĂ©ridionale ont Ă©tĂ© identifiĂ©s dans les zoos de Chine.

RĂ©introduction

Projet de réintroduction en Afrique du Sud

Un tigre mùle de Chine méridionale du projet Save China's Tigers marquant son territoire

L’organisation Save China’s Tigers, en association avec le Wildlife Research Centre de l’Administration forestiĂšre chinoise et le Chinese Tigers South African Trust, est parvenu Ă  un accord concernant la rĂ©introduction des tigres de Chine mĂ©ridionale dans la nature. L’accord, signĂ© Ă  PĂ©kin le , demande la mise en place d’un modĂšle de conservation du tigre de Chine mĂ©ridionale, par le biais de la crĂ©ation d’une rĂ©serve pilote en Afrique du Sud oĂč la vie sauvage indigĂšne, y compris le tigre, sera rĂ©introduite. Save China’s Tigers a pour objectif de rĂ©introduire l’espĂšce en danger critique d’extinction en amenant quelques individus en captivitĂ© en Afrique du Sud pour leur fournir en entrainement afin qu’ils se rĂ©habituent Ă  la vie sauvage et qu’ils retrouvent leur instinct de chasse. ParallĂšlement, une rĂ©serve pilote est montĂ©e en Chine et les tigres y seront relocalisĂ©s et relĂąchĂ©s lorsqu’elle sera prĂȘte. Les petits des tigres entrainĂ©s seront relĂąchĂ©s dans la rĂ©serve pilote de Chine, tandis que les parents resteront en Afrique du Sud pour continuer Ă  se reproduire[21]. L'Afrique du Sud a Ă©tĂ© choisie car elle peut fournir l’expertise et les ressources : le territoire et le gibier aux tigres. Les tigres de Chine mĂ©ridionale du projet ont Ă©tĂ© rĂ©habituĂ©s Ă  la vie sauvage avec succĂšs et sont capables de chasser et d’assurer leur propre survie[21]. Ce projet rencontre Ă©galement beaucoup de succĂšs en ce qui concerne la reproduction de ces tigres rĂ©introduits : 14 tigrons sont nĂ©s dans le cadre du projet et 11 ont survĂ©cu. Ces tigrons de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration devraient ĂȘtre capables d’acquĂ©rir leurs techniques de survie directement de leurs mĂšres entraĂźnĂ©es avec succĂšs[22].

On espĂ©rait qu’en 2012 la premiĂšre deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de tigres nĂ©s en Afrique du Sud pourrait ĂȘtre relĂąchĂ©e dans la nature[23].

RĂ©actions au projet

Les principaux dĂ©fenseurs de l’environnement ne sont pas impressionnĂ©s. Le WWF a dĂ©clarĂ© que l’argent Ă©tait mal dĂ©pensĂ© et que les chances de survie du tigre de SibĂ©rie Ă©taient meilleures[24].

RĂ©cemment, les scientifiques ont confirmĂ© le rĂŽle de la rĂ©introduction de populations captives pour sauver le tigre de Chine mĂ©ridionale. Un sĂ©minaire a Ă©tĂ© animĂ© en octobre 2010 dans la Laohu Valley Reserve en Afrique du Sud afin d’évaluer les progrĂšs du programme d’entrainement et de rĂ©introduction de Save China’s Tigers. Parmi les experts prĂ©sents on comptait le Dr Peter Crawshaw du Centro Nacional de Pesquisa e ConservacĂŁo de Mamiferos Carnivoros, Cenap/ICMBIO, le Dr Gary Koehler, le Dr Laurie Marker du Cheetah Conservation Fund (en), le Dr Jim Sanderson de la Small Wild Cat Conservation Foundation, le Dr Nobuyuki Yamaguchi du dĂ©partement des sciences biologiques et environnementales de l’universitĂ© du Qatar et le Dr David Smith de l’universitĂ© du Minnesota mais Ă©galement des scientifiques du gouvernement chinois et des reprĂ©sentants de Save China’s Tigers.

Les tigres en question Ă©taient nĂ©s en captivitĂ©, dans des cages, et leurs parents sont tous en captivitĂ© et incapables de se nourrir eux-mĂȘmes dans la nature. Les tigrons ont Ă©tĂ© envoyĂ©s en Afrique du Sud dans le cadre du projet Save China’s Tigers afin de les rĂ©habituer Ă  la vie sauvage et de s’assurer qu’ils rĂ©intĂšgreraient les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  un prĂ©dateur pour survivre dans la nature.

Les rĂ©sultats du sĂ©minaire ont confirmĂ© l’importance du South China Tiger Rewilding Project pour la conservation du tigre. « Ayant vu les tigres chasser dans un environnement ouvert Ă  la Laohu Valley Reserve, je crois que ces tigres rĂ©habituĂ©s Ă  la vie sauvage sont capables de chasser dans n’importe quel environnement », a fait remarquer le Dr David Smith. De plus, Save China’s Tigers a rĂ©tabli l’habitat naturel Ă  la fois en Chine et en Afrique du Sud durant sa tentative de rĂ©introduction du tigre de Chine mĂ©ridionale dans la nature[25].

L’objectif de prĂ©parer les tigres nĂ©s en captivitĂ© au milieu sauvage de Chine dans lequel ils vivaient autrefois semble tout Ă  fait possible dans un futur proche selon le succĂšs du programme de rĂ©introduction[26].

Création de réserves en Chine

Depuis 2001, l’équipe sud-africaine de Save China’s Tigers travaille avec l’Administration forestiĂšre chinoise Ă  l’identification de sites pour la rĂ©introduction des tigres de Chine mĂ©ridionale rĂ©habituĂ©s Ă  la vie sauvage. Neuf sites de quatre provinces diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s sur la base de 36 paramĂštres Ă©cologiques. Deux sites candidats ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s Ă  Jiangxi et Hunan au dĂ©but de l’annĂ©e 2005. L’Administration forestiĂšre a donnĂ© son accord fin 2005. GrĂące aux progrĂšs remarquables du projet de Save China’s Tigers en Afrique du Sud, les autoritĂ©s chinoises Ă©taient encore plus motivĂ©es et ont dĂ©cidĂ© de rechercher des sites dans les rĂ©serves naturelles, dans lesquelles il y aurait moins de problĂšme de relocalisation des populations humaines, afin d’accĂ©lĂ©rer le retour du tigre de Chine mĂ©ridionale. Au dĂ©but de l’annĂ©e 2010, une Ă©quipe de scientifiques gouvernementaux a identifiĂ© un site de test et trois sites finaux, qui attendent dĂ©sormais l’accord du dĂ©partement du gouvernement central concernĂ©. L’équipe de scientifiques de Save China’s Tigers travaille avec les autoritĂ©s chinoises Ă  la prĂ©paration de clĂŽtures, de rĂ©approvisionnement des proies et de mise en place d’une expertise en gestion de tigre et de vie sauvage.

Preuves possibles de la survie du tigre de Chine méridionale

Le , un tigre supposĂ© ĂȘtre un tigre de Chine mĂ©ridionale a attaquĂ© une vache et le , le corps d’un ours noir d’Asie qui aurait pu ĂȘtre tuĂ© et dĂ©vorĂ© par un tigre de Chine mĂ©ridionale a Ă©tĂ© dĂ©couvert. Les deux attaques se sont dĂ©roulĂ©es Ă  Ankang[27].

En , un chasseur a publiĂ© plusieurs clichĂ©s d’un tigre de Chine mĂ©ridionale qu’il disait avoir Ă©tĂ© pris dans les montagnes Daba (en). Un mois aprĂšs cela, le poster d’un tigre a fait surface. Cela a dĂ©clenchĂ© une controverse au sujet de l’authenticitĂ© des photos qui auraient pu ĂȘtre des copies du poster. Cependant, aprĂšs analyse de toutes les photos, il a Ă©tĂ© conclu que le tigre des clichĂ©s Ă©tait un objet animĂ© en trois dimensions, suggĂ©rant ainsi qu’un tigre vivant a Ă©tĂ© photographiĂ© dans la montagne. En comparant le poster avec les photos, on s’est aperçu que le poster Ă©tait un faux et qu’il Ă©tait en fait une copie modifiĂ©e des photos. Bonne nouvelle : le tigre de Chine mĂ©ridionale n’était pas Ă©teint[28].

Un villageois d’Ankang de la province de Shaanxi a dĂ©clarĂ© avoir risquĂ© sa vie en prenant plus de trente photos digitales d’un tigre. Le Bureau forestier de la province de Shanxi a par la suite tenu une confĂ©rence de presse, soutenant les dires de Zhou. Si cela avait Ă©tĂ© vrai, cela aurait Ă©tĂ© la premiĂšre preuve depuis 1964 de l’existence de tigres de Chine mĂ©ridionale Ă  l’état sauvage dans les montagnes Qinba de la province de Shaanxi[29] - [30].

Cependant, beaucoup se sont mis Ă  douter de l’authenticitĂ© de ces photos[31]. Un habitant de Panzhihua a remarquĂ© que le tigre qu’il avait en poster chez lui ressemblait grandement Ă  celui des photos de Zhou, jusqu’aux dĂ©tails des rayures de l’animal. Le concepteur du poster a Ă©tĂ© identifiĂ© comme Ă©tant le Yi Wei Si Poster and Packaging Company de la province de Zhejiang, qui avait publiĂ© l’image cinq ans auparavant[32] - [33]. Dans une dĂ©claration faite le , le Bureau forestier de la province de Shaanxi a indiquĂ© qu’ils Ă©taient toujours « intimement convaincus » que des tigres de Chine mĂ©ridionale Ă©taient encore prĂ©sents dans la province[34]. Cependant, le , le Bureau forestier de la province de Shaanxi a prĂ©sentĂ© ses excuses au sujet de ses prĂ©cĂ©dentes dĂ©clarations mais sans toutefois renier l’authenticitĂ© des photos en dĂ©clarant : « Nous avons immĂ©diatement publiĂ©e la dĂ©couverte du tigre de Chine mĂ©ridionale sans avoir de preuves concrĂštes, ce qui fait Ă©tat de notre maladresse et de notre manque de discipline ». NĂ©anmoins, la dĂ©claration ne prĂ©cisait pas si le Bureau continuait de penser que la photo Ă©tait authentique[35].

En , les autoritĂ©s ont annoncĂ© Ă  la presse qu’elles avaient la preuve que toutes les photos qui avaient Ă©tĂ© publiĂ©es Ă©taient falsifiĂ©es, et que les officiers qui avaient Ă©tĂ© liĂ©s Ă  ces publications avaient Ă©tĂ© punis, et mĂȘme dans certains cas retirĂ©s de leurs postes. Le photographe, Zhenglong Zhou, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour suspicion de fraude[36]. Ceci a officiellement mis fin au scandale autour du tigre de Chine mĂ©ridionale mais les inquiĂ©tudes du public concernant la corruption au sein du Bureau et du gouvernement de Shaanxi pourraient perdurer. Beaucoup pensent que Zhou n’était qu’un pion, et que les officiers locaux rassemblant des fonds du gouvernement central au nom de la recherche et de la prĂ©servation du tigre et attirant les touristes dans la rĂ©gion sont ceux qui tirent les ficelles.

Bien que le gouvernement de Shaanxi ait officiellement reconnu la fraude, certaines personnes pensent toujours que Zhenglong Zhou a risquĂ© sa vie et a dĂ©couvert la preuve que le tigre de Chine mĂ©ridionale existe toujours Ă  l’état sauvage[37]. Liyuan Liu, professeur Ă  l’universitĂ© de PĂ©kin, a dĂ©clarĂ© qu’il ne croirait jamais que les photos aient Ă©tĂ© falsifiĂ©es. Il a ajoutĂ© que Zhenglong Zhou n’avait pas pu prendre les photos des empreintes en utilisant les accessoires de la police de Shaanxi[38]. La premiĂšre personne qui avait dĂ©clarĂ© avoir trouvĂ© le poster a indiquĂ© l’avoir achetĂ© avant le printemps 2001[39]. De plus, de nombreuses preuves indiquent que le tigre de la photo de Zhou bougeait[40].

Notes et références

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Références

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