Tigre de Chine méridionale
Panthera tigris amoyensis
méridionale
Répartition géographique
EW 2008[1] : Ăteint Ă l'Ă©tat sauvage
Statut CITES
Le tigre de Chine mĂ©ridionale (Panthera tigris amoyensis) est une sous-espĂšce de tigre originaire des provinces du Fujian, de Guangdong, dâHunan, et de Jiangxi dans le Sud de la Chine et qui est classifiĂ©e comme espĂšce en danger critique dâextinction par lâUICN depuis 1996. Elle est probablement Ă©teinte Ă lâĂ©tat sauvage, mĂȘme sâil reste une petite chance pour que certains individus subsistent encore[2]. DĂšs la fin des annĂ©es 1990, sa survie Ă long terme Ă©tait considĂ©rĂ©e comme peu probable Ă cause de la faible densitĂ© des proies, de la dĂ©gradation et la fragmentation de son habitat et des autres intrusions humaines. Aucun tigre de Chine mĂ©ridionale nâa Ă©tĂ© vu Ă lâĂ©tat sauvage depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970, alors que le dernier enregistrement certifiĂ© Ă©tait celui dâun individu mis en captivitĂ© par la suite[3]. En 2019, la population totale de tigre de Chine mĂ©ridionale en captivitĂ© s'Ă©lĂšve Ă 177 individus[4].
Depuis les annĂ©es 1980, le tigre de Chine mĂ©ridionale est considĂ©rĂ© comme un vestige de lâancĂȘtre commun Ă tous les tigres, vivant prĂšs de ce que l'on pense ĂȘtre leur zone dâorigine. Morphologiquement, câest la sous-espĂšce de tigre qui se distingue le plus des autres[5]. Le nom tigre dâAmoy Ă©tait utilisĂ© dans la traite des fourrures[6]. On lâappelle Ă©galement le tigre de Chine ou le tigre chinois.
Caractéristiques
En 1905, le zoologiste allemand Max Hilzheimer décrivait le tigre de Chine méridionale comme aussi haut que le tigre du Bengale, mais ayant un crùne et une fourrure différents. Leurs canines et leurs molaires sont plus courtes, leur crùne est plus court, leurs cavités orbitaires plus rapprochées et leur processus orbitaire est plus large. Leur fourrure est plus claire et plus orangée, les rayures sont plus fines, plus nombreuses et plus nettes[6].
Le tigre de Chine méridionale est une sous-espÚce assez petite, mais il est cependant plus grand que les sous-espÚces des ßles de la Sonde tel que le tigre de Sumatra. Les mùles mesurent entre 230 et 265 cm et pÚsent entre 130 et 175 kg. Les femelles sont quant à elles plus petites et mesurent entre 220 et 240 cm et pÚsent entre 110 et 115 kg. Chez les mùles, la longueur du crùne peut atteindre entre 318 et 343 mm et chez les femelles entre 273 et 301 mm[7].
RĂ©partition
Les crĂąnes dĂ©crits par Hilzheimer sont originaires dâHankou[6]. La rĂ©partition historique des tigres de Chine mĂ©ridionale sâĂ©tend sur un large territoire de 2 000 km dâest en ouest et de 1 500 km du nord au sud de la Chine. Ă lâest, ils se rencontraient dans les provinces de Jiangxi et Zhejiang et Ă lâouest dans celles de Guizhou et Sichuan. Au nord, des Monts Qinling Ă la rĂ©gion du fleuve Jaune et au sud dans les provinces de Guangdong, Guangxi et Yunnan[8].
DĂ©clin de la population
Au dĂ©but des annĂ©es 1950, on estimait la population du tigre de Chine mĂ©ridionale Ă plus de 4 000 individus Ă lâĂ©tat sauvage. Câest Ă ce moment-lĂ quâil est devenu la cible des campagnes massives « anti-peste » du gouvernement promulguĂ©es par le "Grand Bond en avant" de Mao Zedong. Aux effets de la chasse incontrĂŽlĂ©e se sont ajoutĂ©s ceux de la vaste dĂ©forestation et probablement la diminution des proies disponibles et Ă©galement la relocalisation massive des populations urbaines vers les zones rurales, menant Ă la fragmentation des populations de tigres et augmentant ainsi leur vulnĂ©rabilitĂ© Ă lâextinction locale. En 1982, seulement 150 Ă 200 tigres de Chine mĂ©ridionale subsistaient encore Ă lâĂ©tat sauvage selon les estimations.
En 1987, la population restante de tigres de Chine mĂ©ridionale Ă©tait estimĂ©e Ă 30-40 individus, le danger dâextinction Ă©tait donc imminent[9]. Lors dâune Ă©tude menĂ©e en 1990, des traces de tigres de Chine mĂ©ridionale ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans 11 rĂ©serves dans les montagnes des provinces de Sichuan, Guangdong, Hunan, Jiangxi et Fujian, mais ces donnĂ©es nâĂ©taient pas suffisantes pour estimer la taille de la population. Aucun tigre nâa Ă©tĂ© directement observĂ©, les preuves se rĂ©sumaient Ă des traces, des griffures et des tĂ©moignages dâhabitants de ces rĂ©gions[10].
En 2001, des Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es sur le terrain dans huit zones protĂ©gĂ©es sâĂ©tendant sur un territoire total de 2 214 km2, dans cinq provinces de la Chine centrale et mĂ©ridionale Ă lâaide de piĂšges photographiques, de GPS et dâĂ©tudes Ă©tendues de signes de leur prĂ©sence. Mais aucune trace de tigre nâa Ă©tĂ© trouvĂ©e. Aucune des fumĂ©es dĂ©couvertes sur le terrain nâa pu ĂȘtre prouvĂ©e comme appartenant Ă des tigres. Des espĂšces pouvant servir de proies aux tigres ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans cinq lieux[11].
Des habitants de la rĂ©gion ayant rapportĂ© avoir vu des traces dans la Qizimei Mountains Nature Reserve, dans la province du Hubei et dans le comtĂ© de Yihuang de la province de Jiangxi, certains individus pourraient toujours subsister Ă lâĂ©tat sauvage. En , le gouvernement de Chine a indiquĂ© Ă la CITES quâil ne pouvait pas confirmer sa prĂ©sence, et a dĂ©clarĂ© vouloir rĂ©introduire le tigre de Chine mĂ©ridionale dans la Nature[12].
Ăcologie et comportement
Les tigres sont exclusivement carnivores. Ils prĂ©fĂšrent chasser les grands ongulĂ©s, se nourrissant frĂ©quemment de sangliers et occasionnellement de cerfs cochons, de muntjacs et de langurs. Les petites proies telles que les porcs-Ă©pics, les liĂšvres et les paons constituent une toute petite part de leur rĂ©gime alimentaire. Ă cause de lâempiĂštement de lâHomme sur leur territoire, ils se nourrissent Ă©galement de bĂ©tail[13] - [14].
Le territoire initial des tigres de Chine méridionale comprenait des muntjacs, des sangliers, des saros, des cerfs huppés et des sambars[11].
La plupart du temps, les tigres sâapprochent au maximum de leur victime par le cĂŽtĂ© ou par derriĂšre et lâattrape par la gorge pour la tuer. Ils trainent ensuite la carcasse Ă lâabri, parfois sur plusieurs centaines de mĂštres, et sâen nourrissent. Leur façon de chasser et la disponibilitĂ© des proies font quâils passent souvent dâune abondance de viande Ă la famine : ils consomment donc entre 18 et 40 kg de viande Ă la fois[7].
Conservation
En 1973, les tigres de Chine méridionale étaient classifiés comme protégés par une chasse contrÎlée. En 1977, ils étaient classifiés comme protégés et il était interdit de les chasser[8].
Les tigres sont inscrits sur lâAnnexe I de la CITES, qui interdit le commerce international. Les pays et Ătats sur lesquels sâĂ©tend le territoire des tigres et dans lesquels il existe un marchĂ© de consommation ont Ă©galement banni le marchĂ© domestique[15].
Lâorganisation non gouvernementale Save Chinaâs Tigers, avec le soutien de lâAdministration forestiĂšre chinoise, a mis au point un plan pour rĂ©introduire les tigres de Chine mĂ©ridionale nĂ©s en captivitĂ© dans de grands enclos au sud de la Chine. Le principal obstacle Ă leur rĂ©introduction concerne la disponibilitĂ© dâun habitat appropriĂ© et de proies adĂ©quates, ainsi que la forme physique de la population en captivitĂ©. Il sera nĂ©cessaire de protĂ©ger leur habitat naturel et dâaugmenter le nombre des populations dâherbivores dont ils se nourrissent. Lâobjectif final envisagĂ© est de constituer au moins trois populations, chacune dâentre elles Ă©tant constituĂ©e dâau moins 15 Ă 20 tigres vivant sur un territoire naturel de 1 000 km2. Des Ă©tudes sur le terrain et des sĂ©minaires ont Ă©tĂ© menĂ©s de façon coopĂ©rative afin dâidentifier des sites de rĂ©introduction appropriĂ©s[16].
Lors de la 14e confĂ©rence des parties Ă la CITES en 2007, lâarrĂȘt de lâĂ©levage en captivitĂ© des tigres et du commerce de leurs produits dĂ©rivĂ©s en Chine ont Ă©tĂ© demandĂ©s[17].
En captivité
Ă partir du mois de , 17 zoos chinois gardaient 40 tigres de Chine mĂ©ridionale pure race dans leurs collections, dont 23 mĂąles et 14 femelles qui Ă©taient nĂ©s Ă lâĂ©tat sauvage. Tous Ă©taient des descendants de la troisiĂšme ou quatriĂšme gĂ©nĂ©ration dâune femelle sauvage de Fujian et de cinq tigres de Guizhou. Des problĂšmes notables venaient du manque dâĂ©quilibre entre le nombre de mĂąles et de femelles et des couples qui Ă©taient mal accordĂ©s[18].
En 2005, la population captive de tigres de Chine mĂ©ridionale Ă©tait constituĂ©e de 57 individus montrant des signes de consanguinitĂ©, dont une diversitĂ© gĂ©nĂ©tique rĂ©duite et un faible taux de reproduction rĂ©ussie[3]. En 2007, la population captive totale Ă©tait constituĂ©e de 72 individus ; quelques tigres se trouvant hors de Chine[19]. Peu dâentre eux semblent ĂȘtre des tigres de Chine mĂ©ridionale pure race Ă©tant donnĂ© que lâon peut trouver des preuves gĂ©nĂ©tiques de croisement avec dâautres sous-espĂšces[20].
Un tigron est nĂ© dans une rĂ©serve dâAfrique du Sud en , il Ă©tait le premier Ă ĂȘtre nĂ© en dehors de la Chine. Depuis, plusieurs tigrons ont vu le jour.
Les tigres de Chine mĂ©ridionale en captivitĂ© en Chine sont dĂ©sormais tous consignĂ©s dans un studbook central. Avant la crĂ©ation dâun studbook, on pensait que cette population captive ne comptait pas assez dâindividus et manquait de diversitĂ© gĂ©nĂ©tique pour quâun programme de repeuplement puisse ĂȘtre un succĂšs, mais depuis le dĂ©but de lâenregistrement central, de plus en plus de tigres de Chine mĂ©ridionale ont Ă©tĂ© identifiĂ©s dans les zoos de Chine.
RĂ©introduction
Projet de réintroduction en Afrique du Sud
Lâorganisation Save Chinaâs Tigers, en association avec le Wildlife Research Centre de lâAdministration forestiĂšre chinoise et le Chinese Tigers South African Trust, est parvenu Ă un accord concernant la rĂ©introduction des tigres de Chine mĂ©ridionale dans la nature. Lâaccord, signĂ© Ă PĂ©kin le , demande la mise en place dâun modĂšle de conservation du tigre de Chine mĂ©ridionale, par le biais de la crĂ©ation dâune rĂ©serve pilote en Afrique du Sud oĂč la vie sauvage indigĂšne, y compris le tigre, sera rĂ©introduite. Save Chinaâs Tigers a pour objectif de rĂ©introduire lâespĂšce en danger critique dâextinction en amenant quelques individus en captivitĂ© en Afrique du Sud pour leur fournir en entrainement afin quâils se rĂ©habituent Ă la vie sauvage et quâils retrouvent leur instinct de chasse. ParallĂšlement, une rĂ©serve pilote est montĂ©e en Chine et les tigres y seront relocalisĂ©s et relĂąchĂ©s lorsquâelle sera prĂȘte. Les petits des tigres entrainĂ©s seront relĂąchĂ©s dans la rĂ©serve pilote de Chine, tandis que les parents resteront en Afrique du Sud pour continuer Ă se reproduire[21]. L'Afrique du Sud a Ă©tĂ© choisie car elle peut fournir lâexpertise et les ressources : le territoire et le gibier aux tigres. Les tigres de Chine mĂ©ridionale du projet ont Ă©tĂ© rĂ©habituĂ©s Ă la vie sauvage avec succĂšs et sont capables de chasser et dâassurer leur propre survie[21]. Ce projet rencontre Ă©galement beaucoup de succĂšs en ce qui concerne la reproduction de ces tigres rĂ©introduits : 14 tigrons sont nĂ©s dans le cadre du projet et 11 ont survĂ©cu. Ces tigrons de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration devraient ĂȘtre capables dâacquĂ©rir leurs techniques de survie directement de leurs mĂšres entraĂźnĂ©es avec succĂšs[22].
On espĂ©rait quâen 2012 la premiĂšre deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de tigres nĂ©s en Afrique du Sud pourrait ĂȘtre relĂąchĂ©e dans la nature[23].
RĂ©actions au projet
Les principaux dĂ©fenseurs de lâenvironnement ne sont pas impressionnĂ©s. Le WWF a dĂ©clarĂ© que lâargent Ă©tait mal dĂ©pensĂ© et que les chances de survie du tigre de SibĂ©rie Ă©taient meilleures[24].
RĂ©cemment, les scientifiques ont confirmĂ© le rĂŽle de la rĂ©introduction de populations captives pour sauver le tigre de Chine mĂ©ridionale. Un sĂ©minaire a Ă©tĂ© animĂ© en octobre 2010 dans la Laohu Valley Reserve en Afrique du Sud afin dâĂ©valuer les progrĂšs du programme dâentrainement et de rĂ©introduction de Save Chinaâs Tigers. Parmi les experts prĂ©sents on comptait le Dr Peter Crawshaw du Centro Nacional de Pesquisa e ConservacĂŁo de Mamiferos Carnivoros, Cenap/ICMBIO, le Dr Gary Koehler, le Dr Laurie Marker du Cheetah Conservation Fund (en), le Dr Jim Sanderson de la Small Wild Cat Conservation Foundation, le Dr Nobuyuki Yamaguchi du dĂ©partement des sciences biologiques et environnementales de lâuniversitĂ© du Qatar et le Dr David Smith de lâuniversitĂ© du Minnesota mais Ă©galement des scientifiques du gouvernement chinois et des reprĂ©sentants de Save Chinaâs Tigers.
Les tigres en question Ă©taient nĂ©s en captivitĂ©, dans des cages, et leurs parents sont tous en captivitĂ© et incapables de se nourrir eux-mĂȘmes dans la nature. Les tigrons ont Ă©tĂ© envoyĂ©s en Afrique du Sud dans le cadre du projet Save Chinaâs Tigers afin de les rĂ©habituer Ă la vie sauvage et de sâassurer quâils rĂ©intĂšgreraient les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă un prĂ©dateur pour survivre dans la nature.
Les rĂ©sultats du sĂ©minaire ont confirmĂ© lâimportance du South China Tiger Rewilding Project pour la conservation du tigre. « Ayant vu les tigres chasser dans un environnement ouvert Ă la Laohu Valley Reserve, je crois que ces tigres rĂ©habituĂ©s Ă la vie sauvage sont capables de chasser dans nâimporte quel environnement », a fait remarquer le Dr David Smith. De plus, Save Chinaâs Tigers a rĂ©tabli lâhabitat naturel Ă la fois en Chine et en Afrique du Sud durant sa tentative de rĂ©introduction du tigre de Chine mĂ©ridionale dans la nature[25].
Lâobjectif de prĂ©parer les tigres nĂ©s en captivitĂ© au milieu sauvage de Chine dans lequel ils vivaient autrefois semble tout Ă fait possible dans un futur proche selon le succĂšs du programme de rĂ©introduction[26].
Création de réserves en Chine
Depuis 2001, lâĂ©quipe sud-africaine de Save Chinaâs Tigers travaille avec lâAdministration forestiĂšre chinoise Ă lâidentification de sites pour la rĂ©introduction des tigres de Chine mĂ©ridionale rĂ©habituĂ©s Ă la vie sauvage. Neuf sites de quatre provinces diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s sur la base de 36 paramĂštres Ă©cologiques. Deux sites candidats ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s Ă Jiangxi et Hunan au dĂ©but de lâannĂ©e 2005. LâAdministration forestiĂšre a donnĂ© son accord fin 2005. GrĂące aux progrĂšs remarquables du projet de Save Chinaâs Tigers en Afrique du Sud, les autoritĂ©s chinoises Ă©taient encore plus motivĂ©es et ont dĂ©cidĂ© de rechercher des sites dans les rĂ©serves naturelles, dans lesquelles il y aurait moins de problĂšme de relocalisation des populations humaines, afin dâaccĂ©lĂ©rer le retour du tigre de Chine mĂ©ridionale. Au dĂ©but de lâannĂ©e 2010, une Ă©quipe de scientifiques gouvernementaux a identifiĂ© un site de test et trois sites finaux, qui attendent dĂ©sormais lâaccord du dĂ©partement du gouvernement central concernĂ©. LâĂ©quipe de scientifiques de Save Chinaâs Tigers travaille avec les autoritĂ©s chinoises Ă la prĂ©paration de clĂŽtures, de rĂ©approvisionnement des proies et de mise en place dâune expertise en gestion de tigre et de vie sauvage.
Preuves possibles de la survie du tigre de Chine méridionale
Le , un tigre supposĂ© ĂȘtre un tigre de Chine mĂ©ridionale a attaquĂ© une vache et le , le corps dâun ours noir dâAsie qui aurait pu ĂȘtre tuĂ© et dĂ©vorĂ© par un tigre de Chine mĂ©ridionale a Ă©tĂ© dĂ©couvert. Les deux attaques se sont dĂ©roulĂ©es Ă Ankang[27].
En , un chasseur a publiĂ© plusieurs clichĂ©s dâun tigre de Chine mĂ©ridionale quâil disait avoir Ă©tĂ© pris dans les montagnes Daba (en). Un mois aprĂšs cela, le poster dâun tigre a fait surface. Cela a dĂ©clenchĂ© une controverse au sujet de lâauthenticitĂ© des photos qui auraient pu ĂȘtre des copies du poster. Cependant, aprĂšs analyse de toutes les photos, il a Ă©tĂ© conclu que le tigre des clichĂ©s Ă©tait un objet animĂ© en trois dimensions, suggĂ©rant ainsi quâun tigre vivant a Ă©tĂ© photographiĂ© dans la montagne. En comparant le poster avec les photos, on sâest aperçu que le poster Ă©tait un faux et quâil Ă©tait en fait une copie modifiĂ©e des photos. Bonne nouvelle : le tigre de Chine mĂ©ridionale nâĂ©tait pas Ă©teint[28].
Un villageois dâAnkang de la province de Shaanxi a dĂ©clarĂ© avoir risquĂ© sa vie en prenant plus de trente photos digitales dâun tigre. Le Bureau forestier de la province de Shanxi a par la suite tenu une confĂ©rence de presse, soutenant les dires de Zhou. Si cela avait Ă©tĂ© vrai, cela aurait Ă©tĂ© la premiĂšre preuve depuis 1964 de lâexistence de tigres de Chine mĂ©ridionale Ă lâĂ©tat sauvage dans les montagnes Qinba de la province de Shaanxi[29] - [30].
Cependant, beaucoup se sont mis Ă douter de lâauthenticitĂ© de ces photos[31]. Un habitant de Panzhihua a remarquĂ© que le tigre quâil avait en poster chez lui ressemblait grandement Ă celui des photos de Zhou, jusquâaux dĂ©tails des rayures de lâanimal. Le concepteur du poster a Ă©tĂ© identifiĂ© comme Ă©tant le Yi Wei Si Poster and Packaging Company de la province de Zhejiang, qui avait publiĂ© lâimage cinq ans auparavant[32] - [33]. Dans une dĂ©claration faite le , le Bureau forestier de la province de Shaanxi a indiquĂ© quâils Ă©taient toujours « intimement convaincus » que des tigres de Chine mĂ©ridionale Ă©taient encore prĂ©sents dans la province[34]. Cependant, le , le Bureau forestier de la province de Shaanxi a prĂ©sentĂ© ses excuses au sujet de ses prĂ©cĂ©dentes dĂ©clarations mais sans toutefois renier lâauthenticitĂ© des photos en dĂ©clarant : « Nous avons immĂ©diatement publiĂ©e la dĂ©couverte du tigre de Chine mĂ©ridionale sans avoir de preuves concrĂštes, ce qui fait Ă©tat de notre maladresse et de notre manque de discipline ». NĂ©anmoins, la dĂ©claration ne prĂ©cisait pas si le Bureau continuait de penser que la photo Ă©tait authentique[35].
En , les autoritĂ©s ont annoncĂ© Ă la presse quâelles avaient la preuve que toutes les photos qui avaient Ă©tĂ© publiĂ©es Ă©taient falsifiĂ©es, et que les officiers qui avaient Ă©tĂ© liĂ©s Ă ces publications avaient Ă©tĂ© punis, et mĂȘme dans certains cas retirĂ©s de leurs postes. Le photographe, Zhenglong Zhou, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour suspicion de fraude[36]. Ceci a officiellement mis fin au scandale autour du tigre de Chine mĂ©ridionale mais les inquiĂ©tudes du public concernant la corruption au sein du Bureau et du gouvernement de Shaanxi pourraient perdurer. Beaucoup pensent que Zhou nâĂ©tait quâun pion, et que les officiers locaux rassemblant des fonds du gouvernement central au nom de la recherche et de la prĂ©servation du tigre et attirant les touristes dans la rĂ©gion sont ceux qui tirent les ficelles.
Bien que le gouvernement de Shaanxi ait officiellement reconnu la fraude, certaines personnes pensent toujours que Zhenglong Zhou a risquĂ© sa vie et a dĂ©couvert la preuve que le tigre de Chine mĂ©ridionale existe toujours Ă lâĂ©tat sauvage[37]. Liyuan Liu, professeur Ă lâuniversitĂ© de PĂ©kin, a dĂ©clarĂ© quâil ne croirait jamais que les photos aient Ă©tĂ© falsifiĂ©es. Il a ajoutĂ© que Zhenglong Zhou nâavait pas pu prendre les photos des empreintes en utilisant les accessoires de la police de Shaanxi[38]. La premiĂšre personne qui avait dĂ©clarĂ© avoir trouvĂ© le poster a indiquĂ© lâavoir achetĂ© avant le printemps 2001[39]. De plus, de nombreuses preuves indiquent que le tigre de la photo de Zhou bougeait[40].
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Références
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- (en) Référence NCBI : Panthera tigris amoyensis (taxons inclus)
- (fr) RĂ©fĂ©rence CITES : taxon â Panthera tigris (sur le site du ministĂšre français de l'Ăcologie)
- (en) RĂ©fĂ©rence UICN : espĂšce â Panthera tigris ssp. amoyensis
- Fiche de l'IUCN/SSC Cat Specialist Group sur Panthera tigris (général) et court portrait de P. t. amoyensis (en)