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Thierry de Martel

Biographie

Fils de Roger de Martel de Janville et de son épouse, née Sibylle de Mirabeau, romancière connue sous le nom de Gyp, Thierry de Martel est élevé dans un milieu nationaliste, patriote et antidreyfusard.

Sportif de haut niveau, il joue au rugby et devient avec son frère, A. Martel de Janville, champion de France en 1896 avec l'Olympique[1].

Il est externe des hôpitaux de Paris de 1898 à 1903, puis interne en 1903-1905, spécialisé en neurologie dans le service d'Achille Souques. Il fait une carrière de chef de clinique à la Salpêtrière de 1907 à 1911, puis de chirurgien à l'institut neuro-chirurgical et à l'hôpital de la glacière. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme médecin militaire.

Engagements politiques

Militant de l'Action française, il rejoint le Faisceau de Georges Valois et en devient le président de la corporation des médecins, mais il s'en éloigne dès 1926. Il adhère au Parti social français et devient le premier président de sa filiale sociale, Travail et loisirs, dont il démissionne en pour des raisons professionnelles, assurant le colonel François de La Rocque de son attachement mais faisant savoir à Joseph, duc Pozzo di Borgo qu'il se faisait « l'effet d'un enfant de Marie attardé au milieu d'autres enfants de Marie, sans initiative »[2].

Activités médicales

Thierry de Martel développe la neurochirurgie en France avec son collègue Clovis Vincent. Chirurgien réputé à Paris durant les années 1920-1930, on lui doit de très nombreux travaux spécialisés qui ont contribué à faire de la neurochirurgie une branche autonome de la chirurgie. Il porte un grand intérêt à l'amélioration des techniques opératoires dans cette spécialité naissante et invente notamment un instrument permettant une trépanation sûre et à bords nets, le « trépan à débrayage automatique de Martel »[3]. Entretenant de fructueuses relations avec ses collègues neurologues, il collabore notamment avec Joseph Babinski, avec qui il publie en 1909 le premier cas français d'ablation d'une tumeur du cerveau réalisée avec succès.

Il a été directeur de l'Hôpital américain de Paris. Il fait une carrière de chef de clinique à la Salpêtrière de 1907 à 1911, puis chirurgien à l'institut neuro-chirurgical et à l'hôpital de la glacière. Il a été membre de la Société de chirurgie de Paris et de la Société de neurologie.

Fin de vie

Il se suicide le dans son appartement de la rue Weber, jour de l'entrée des troupes allemandes à Paris, en absorbant de la strychnine[1] - [4].

Il laisse une note à l'intention de son épouse : « Les quelques années qui nous restent à vivre ne valent pas d'être vécues. Je ne veux pas voir mon pays devenir un petit Portugal. »[5], et pour Bullit, « Je vous ai promis de ne pas quitter Paris. Ne vous ai pas dit si j'y resterai mort ou vivant. Adieu. Martel ». André Maurois écrit à l'annonce de sa mort : « Avec lui nous perdons un ami incomparable. »[6]. Il est enterré au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine.

DĂ©corations

Publications

Ouvrages

  • Traitement opĂ©ratoire des plaies du crâne, Masson (Paris), 1918.
  • La ThĂ©rapeutique des tumeurs cĂ©rĂ©brales : technique chirurgicale, impr. mĂ©dicale et scientifique (Bruxelles), 1926.

En collaboration

  • avec Charles Chatelin : Blessures du crâne et du cerveau : formes cliniques, traitement mĂ©dico-chirurgical, prĂ©face du professeur Pierre Marie, Masson (Paris), 1917, lire en ligne sur Gallica.
  • avec Clovis Vincent : Diagnostic et traitement des syndromes d'hypertension intracrânienne, [Clermont, Oise, impr. Thiron], 1925.
  • avec Jean Guillaume : Neurinome des nerfs mixtes : opĂ©ration, guĂ©rison, Masson (Paris), 1932.
  • avec Jean Guillaume : PrĂ©sentation de malades opĂ©rĂ©s par un nouveau procĂ©dĂ© d'utilisation des courants Ă  haute frĂ©quence en neuro-chirurgie : statistique opĂ©ratoire depuis l'emploi de cette mĂ©thode, Masson (Paris), 1932.
  • avec Edouard Antoine : Appendicites chroniques : Étude clinique et traitement mĂ©dico-chirurgical, impr. de l'Édition artistique ; S.E.P. (Paris), 1933.
  • avec Jean Guillaume : Remarques sur la conduite Ă  tenir en prĂ©sence de troubles bulbaires dans les tumeurs de la fosse cĂ©rĂ©brale postĂ©rieure, Masson (Paris), 1937.

Notes et références

  1. Thierry de Martel sur finalesrugby.fr.
  2. Jacques Nobébourt, Le colonel de La Rocque, Fayard, 1996, p. 526
  3. Philippe Lépine, « Le trépan de De Martel à débrayage automatique », Université Claude Bernard Lyon I, Musée d’histoire de la médecine, Professeur J. Normand (consulté le )
  4. André Sicard, « Thierry de Martel, seigneur de la chirurgie et homme d'honneur », Histoire des sciences médicales,‎ (lire en ligne).
  5. Paris-Presse, 13 juin 1945, p.2, article de Philippe Barrès.
  6. André Maurois, Tragédie en France, éditions de la maison française, 1940.
  7. « Cote LH/1754/44 »

Voir aussi

Bibliographie

  • AndrĂ© Maurois : « Il se tua, il s’appelait Thierry de Martel », in : L’Histoire pour tous, no 9, .
  • AndrĂ© Sicard : « Thierry de Martel, seigneur de la chirurgie et homme d'honneur », in : Histoire des sciences mĂ©dicales,1992, 26 (2), p. 99-104, [lire en ligne].
  • Jacques Philippon : « Histoire de la neurochirurgie Ă  la PitiĂ© SalpĂŞtrière », in : Histoire des sciences mĂ©dicales, 1997, 31 (2), p. 173-180, [lire en ligne].
  • Philippe LĂ©pine : « Le trĂ©pan de De Martel Ă  dĂ©brayage automatique », [lire en ligne] dans le Site d'enseignement d'histoire de la mĂ©decine - UniversitĂ© Claude Bernard Lyon 1.
  • Isabelle MahĂ©o de La Tocnaye : Thierry de Martel, fils de la romancière Gyp : pionnier de la neurochirurgie française 1875-1940, [Thèse de mĂ©decine, Rennes], 1979.

Articles connexes

Liens externes

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