Tentative de coup d'Ătat du 28 septembre 1951 en Argentine
Le coup dâĂtat du en Argentine fut une tentative avortĂ©e de coup dâĂtat entreprise, en vue de renverser le gouvernement constitutionnel du prĂ©sident Juan PerĂłn, par des effectifs rebelles issus de lâarmĂ©e de terre, de la marine et de la force aĂ©rienne argentines, et commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Ă la retraite BenjamĂn MenĂ©ndez. Dans leur brĂšve proclamation, les rebelles accusaient le gouvernement dâavoir entraĂźnĂ© le pays dans « un effondrement total de son crĂ©dit intĂ©rieur et extĂ©rieur, tant sur le plan moral et spirituel que matĂ©riel ». Les restrictions imposĂ©es par les pĂ©ronistes aux libertĂ©s civiques et Ă lâactivitĂ© de lâopposition, la rĂ©forme constitutionnelle qui autorisait dĂ©sormais la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident, ainsi que les mesures de politisation des forces armĂ©es semblent avoir contribuĂ© Ă dĂ©terminer les militaires putschistes Ă agir, en dĂ©pit des divers avantages que le gouvernement avait par ailleurs accordĂ©s aux militaires pour sâassurer leur loyautĂ©.
du 28 septembre 1951
en Argentine
chef des rebelles du 28 septembre
Date | |
---|---|
Lieu |
Province de Buenos Aires ( Argentine) |
Casus belli | Tentative de renversement du gouvernement de Juan PerĂłn |
Issue | Ăchec, reddition des rebelles le jour mĂȘme ; renforcement du pouvoir de Juan PerĂłn |
Rebelles des trois armes | Troupes loyalistes |
BenjamĂn MenĂ©ndez Guillermo Zinny Samuel Guaycochea Vicente Baroja[1] | Juan Domingo PerĂłn Franklin Lucero Ăngel Solari |
1 mort | Aucune |
Les effectifs rebelles se heurtĂšrent Ă la rĂ©sistance â active ou subreptice â des sous-officiers chargĂ©s des chars de combat du groupe insurgĂ© initial, puis furent frustrĂ©s de lâappui dâunitĂ©s sur lesquelles ils avaient pensĂ© pouvoir compter, raisons qui les amenĂšrent bientĂŽt Ă se rendre aux forces loyalistes.
Toile de fond
La rĂ©forme constitutionnelle de 1949 marqua une nouvelle Ă©tape dans la politique de PerĂłn en ceci que les modifications apportĂ©es Ă la constitution, qui tendaient Ă renforcer lâhĂ©gĂ©monie du gouvernement et du parti pĂ©ronistes, affectaient aussi les relations tant avec lâopposition politique quâavec les forces armĂ©es argentines. La nouvelle loi Ă©lectorale en particulier, qui limitait les possibilitĂ©s pour les nouveaux partis dâexercer le pouvoir et interdisait les coalitions, ainsi que les tentatives de mise au pas de la presse, se traduisant p.ex. par lâactivitĂ© de la Commission Visca et par lâexpropriation du journal La Prensa, avaient fini par convaincre plusieurs dirigeants de lâopposition de ce que PerĂłn ne consentirait Ă renoncer au pouvoir que par la force, point de vue qui rencontra quelque rĂ©sonance Ă©galement auprĂšs dâofficiers retraitĂ©s tels que le gĂ©nĂ©ral BenjamĂn MenĂ©ndez.
Dans les premiĂšres annĂ©es de son gouvernement, PerĂłn avait tentĂ© de sâassurer lâallĂ©geance des militaires argentins. Lors de ses frĂ©quentes visites aux garnisons, il avait soin de souligner dans ses discours les liens Ă©troits qui unissaient lâarmĂ©e argentine au peuple. En outre, il sâattacha Ă lever les obstacles Ă la participation des militaires Ă la politique et permit Ă ceux-ci de briguer des fonctions Ă©lectives â encore quâils eussent dâabord Ă solliciter lâapprobation de leur ministĂšre de tutelle â tout en leur donnant la facultĂ©, dans lâoptique de leur futur avancement, de comptabiliser dans le calcul de leur anciennetĂ© le temps passĂ© dans lâaccomplissement de ces fonctions. Ă tous les niveaux Ă partir du grade de premier lieutenant, le temps minimum requis avant de monter au grade supĂ©rieur fut rĂ©duit ; en mĂȘme temps, la pĂ©riode fut prolongĂ©e oĂč un officier pouvait rester Ă son poste sans monter en grade avant dâavoir lâobligation de prendre sa retraite.
Par voie de dĂ©cret rĂ©servĂ©, une augmentation de salaire fut accordĂ©e au personnel des forces armĂ©es et un groupe choisi dâofficiers supĂ©rieurs put de surcroĂźt bĂ©nĂ©ficier de permis spĂ©ciaux par quoi il pouvait importer des vĂ©hicules Ă des prix dits « de liste » infĂ©rieurs Ă la moitiĂ© du prix pratiquĂ© sur le marchĂ© argentin. Cet avantage, accordĂ© aussi dans quelques autres cas Ă des sportifs, des artistes, des fonctionnaires, etc., signifiait un bĂ©nĂ©fice Ă©conomique rĂ©el attendu que lâofficier bĂ©nĂ©ficiaire pouvait ou bien en avoir jouissance lui-mĂȘme, ou bien aliĂ©ner le permis Ă un tiers moyennant une somme substantielle. Pour quelques officiers, cette disposition Ă©tait vue comme un moyen de corruption dissimulĂ©e.
Quant aux sous-officiers, ils se virent attribuer de meilleurs logements ; Ă proximitĂ© des unitĂ©s militaires, des quartiers furent amĂ©nagĂ©s Ă leur usage et Ă celui de leur famille ; des prĂȘts leur furent accordĂ©s ainsi que des bourses dâĂ©tudes pour leurs enfants ; et lâaccĂšs Ă la carriĂšre militaire dâofficier fut facilitĂ©e Ă ces derniers. Lâoctroi de ces privilĂšges se traduisit par une adhesion politique croissante au pĂ©ronisme mais, en mĂȘme temps, il semble que cela ait agi comme un facteur dâirritation chez certains officiers qui voyaient leurs propres privilĂšges diminuer de portĂ©e.
Entre 1950 et 1955, le nombre de postes de colonel inscrits au budget de lâĂtat fut augmentĂ© de quelque 40 % et le nombre de gĂ©nĂ©raux de 47 %, bien que les effectifs restassent les mĂȘmes et que le nombre dâofficiers dans son ensemble fĂ»t abaissĂ©. AprĂšs la nomination en 1949 du gĂ©nĂ©ral Franklin Lucero comme ministre des ArmĂ©es, les considĂ©rations dâordre politique semblent avoir jouĂ© un rĂŽle plus dĂ©terminant dans la dĂ©cision des promotions pendant que, au surplus, la structure de commandement fut confiĂ©e Ă des gĂ©nĂ©raux proches de PerĂłn, avec la seule exception du gĂ©nĂ©ral Eduardo Lonardi ; la plus grande concentration dâofficiers hostiles Ă PerĂłn se trouvait dans les hautes sphĂšres des instituts de formation des trois armes.
Préparatifs
Câest justement Ă lâĂcole supĂ©rieure de guerre que se constitua un groupe de conjurĂ©s avec lâobjectif de renverser le gouvernement de PerĂłn. Ce groupe se choisit pour chef le seul haut gradĂ© non affiliĂ© au pouvoir en place et ayant des troupes sous son commandement, câest-Ă -dire le gĂ©nĂ©ral Lonardi, commandant du premier corps dâarmĂ©e, qui ne sâĂ©tait jamais engagĂ© dans la politique et qui jouissait dâun grand prestige auprĂšs de ses collĂšgues.
Les historiens Alain RouquiĂ© et Robert A. Potash ont postulĂ© lâexistence de deux conspirations distinctes faisant route parallĂšle en vue de renverser PerĂłn, thĂšse Ă laquelle nâadhĂ©rait pas FĂ©lix Luna, qui affirmait au contraire quâ« en rĂ©alitĂ© [âŠ], il nây avait quâune seule conspiration en 1951. Ou plutĂŽt, un Ă©tat de virtuel soulĂšvement dans quelques secteurs de lâarmĂ©e, auquel il ne fallait quâun chef pour se matĂ©rialiser »[2].
MenĂ©ndez et Lonardi tiendront en aoĂ»t 1951 deux rĂ©unions secrĂštes, oĂč leurs dĂ©saccords se feront jour. Si le premier voulait agir immĂ©diatement, pour mettre Ă profit la situation Ă©conomique dĂ©gradĂ©e et lâapparition de dissensions importantes Ă la tĂȘte de lâĂtat, Lonardi pour sa part jugeait que la situation nâĂ©tait pas alors suffisamment mĂ»re. En outre, Lonardi Ă©tait partisan dâun programme de gouvernement qui sâefforcerait de maintenir les lois sociales, alors que MenĂ©ndez avait en vue une dictature provisoire, avec abolition de la rĂ©forme de 1949 ; cependant, ce qui sĂ©parait fondamentalement les deux hommes â selon lâexpression de Potash, qui rejoint la vision de Luna â Ă©tait « la dignitĂ© personnelle, lâorgueil et lâambition »[3].
Le , MenĂ©ndez crut percevoir un moment politiquement propice et donna ordre de dĂ©clencher le coup dâĂtat, en voulant tirer parti de deux circonstances favorables : le rĂ©giment de chars, qui Ă©tait casernĂ© Ă Magdalena, Ă une centaine de km au sud-est de Buenos Aires, et dont on savait quâil Ă©tait loyal au gouvernement, serait en manĆuvres loin de son unitĂ©, pendant quâau mĂȘme moment la force aĂ©ronavale de Punta Indio, Ă©tablie Ă 150 km environ au sud-est de Buenos Aires, qui Ă©tait appelĂ©e Ă se rebeller, serait elle aussi en exercice de manĆuvres, câest-Ă -dire prĂȘte Ă se dĂ©ployer. Lonardi qui, lassĂ© des directives politiques de son ministre de tutelle, avait sollicitĂ© sa mise Ă la retraite, Ă quoi il avait du reste Ă©tĂ© accĂ©dĂ© immĂ©diatement, sâil dĂ©cida de ne pas se joindre au coup de force, laissa cependant ses subordonnĂ©s libres dâagir, dont une partie appuya le putsch. Le plan du coup dâĂtat Ă©tait hardi : les rebelles sâempareraient des chars de Campo de Mayo, se rendraient au CollĂšge militaire de la Nation (Ă El Palomar, dans la proche banlieue de la capitale), qui se serait soulevĂ© entre-temps ; ensuite, ces forces conjointes devaient sâunir aux effectifs de La Tablada, lesquels auraient prĂ©alablement occupĂ© la base aĂ©rienne de MorĂłn, oĂč viendraient atterrir les avions Gloster Meteor venus de Tandil pour les appuyer. Ces avions, ajoutĂ©s Ă ceux stationnĂ©s Ă Punta Indio, bombarderaient si besoin Ă©tait les autres aĂ©roports voisins de Buenos Aires et le palais de gouvernement, tandis que la colonne terrestre ferait mouvement sur la capitale.
ExĂ©cution du coup dâĂtat
Le Ă lâaube, le capitaine Alejandro AgustĂn Lanusse, Ă la tĂȘte dâun groupe dâeffectifs de lâĂcole de cavallerie de Campo de Mayo, se rendit maĂźtre du portail no 8 du camp, puis livra passage Ă MenĂ©ndez et Ă son Ă©tat-major. De lĂ , ils se rendirent dâabord Ă lâĂcole de cavallerie, qui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© soulevĂ©e par le capitaine VĂctor Salas, puis au rĂ©giment C-8, oĂč, alors quâil Ă©tait dĂ©jĂ 7 du matin, lâon constata quâil nây avait pas de carburant pour faire rouler les chars. Sur ces entrefaites survint le chef du C-8, le lieutenant-colonel Julio CĂĄceres, qui Ă©tait loyal au gouvernement et reçut le soutien des sous-officiers prĂ©sents ; lors de lâĂ©change de coups de feu qui sâensuivit, le caporal Miguel Farina pĂ©rit, cependant que les rebelles finirent par avoir le dessus. Des trente chars, seuls sept purent ĂȘtre mobilisĂ©s â probablement par suite dâun sabotage commis par les sous-officiers â, mais avant dâavoir pu atteindre la sortie du camp cinq autres encore refusĂšrent le service et durent ĂȘtre abandonnĂ©s ; finalement, la colonne putschiste se mit en branle, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral MenĂ©ndez, avec seulement deux chars Sherman, trois unitĂ©s de blindĂ©s et 200 hommes Ă cheval.
La colonne se dirigea vers le CollĂšge militaire de la Nation Ă El Palomar, sis Ă une heure de route, mais, sâils ne furent pas combattus par les effectifs de lâĂ©cole, les rebelles ne reçurent pas non plus de la part de ses autoritĂ©s lâappui escomptĂ©. MenĂ©ndez ordonna de poursuivre le mouvement jusquâau point de rencontre convenu avec le dĂ©tachement mĂ©canisĂ© de La Tablada, quâĂ ce moment MenĂ©ndez supposait encore en Ă©tat de soulĂšvement, jusquâĂ ce que vers trois heures de lâaprĂšs-midi il apprĂźt que, face Ă la mobilisation de troupes loyales quâavait rĂ©ussi Ă susciter le commandant en chef de lâarmĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Ăngel Solari, ledit dĂ©tachement sâĂ©tait rendu. MenĂ©ndez, en compagnie de quelques-uns de ses officiers, retourna au CollĂšge militaire, oĂč ils se livrĂšrent prisonniers.
Entre-temps, lâescadre aĂ©ronavale et la base militaire de Punta Indio, qui Ă©tait entrĂ©e en rĂ©bellion, empĂȘchaient que des avions pussent dĂ©coller de Buenos Aires. Le prĂ©sident proclama lâĂ©tat de guerre intĂ©rieur et la CGT dĂ©crĂ©ta une grĂšve gĂ©nĂ©rale de 24 heures, pendant quâĂ son appel une multitude accourait Ă la place de Mai, oĂč PerĂłn leur adressa quelques paroles depuis le balcon de la Casa Rosada. Une escadrille de 20 avions Ă©tait prĂȘte Ă dĂ©coller de Punta Indio et Ă bombarder le palais de gouvernement, cependant son commandant Baroja, prĂ©venu de la prĂ©sence des manifestants et voulant Ă©viter un massacre, contremanda lâopĂ©ration, au moment mĂȘme oĂč dĂ©jĂ plusieurs unitĂ©s motorisĂ©es faisaient route vers la base au dĂ©part de La Plata. En effet, la maĂźtrise des airs nâĂ©tait dâaucun secours aux rebelles dĂšs le moment quâils manquaient de forces terrestres. Peu aprĂšs, Baroja sâĂ©chappa en avion en direction de Montevideo, et assuma lâentiĂšre responsabilitĂ© des actes commis par ceux qui Ă©taient placĂ©s sous ses ordres.
Conséquences de la rébellion
Le , CĂ©sar R. Ojeda, ministre de lâAĂ©ronautique, et Enrique B. GarcĂa, ministre de la Marine, remirent leur dĂ©mission, et furent immĂ©diatement remplacĂ©s. Le caporal Farina fut inhumĂ© avec tous les honneurs, tandis que le chef insurgĂ© et ses collaborateurs les plus proches, faits prisonniers, furent jugĂ©s en comparution immĂ©diate et punis des peines de prison suivantes[4] :
- BenjamĂn MenĂ©ndez : 15 ans dâemprisonnement.
- Rodolfo Larcher, AgustĂn PĂo de ElĂa et Armando Repetto : 6 ans dâemprisonnement.
- Julio Rodolfo Alsogaray : 5 ans dâemprisonnement.
- Luis Carlos Busetti, Anacleto Losa et Julio Costa Paz : 4 ans dâemprisonnement.
- Manuel Reimundes : 3 ans dâemprisonnement.
Au total, 111 officiers des trois armes se virent infliger des peines dâemprisonnement, et 66 autres, qui nâavaient pu ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s et jugĂ©s, furent rayĂ©s de lâarmĂ©e. Dâautres enfin subirent des sanctions administratives, ce qui porta Ă 200 environ le nombre total dâofficiers dont la carriĂšre militaire prit une fin abrupte[5]. Les condamnĂ©s Ă la prison furent incarcĂ©rĂ©s dans des maisons dâarrĂȘt pour dĂ©tenus de droit commun, non dans des centres de dĂ©tention militaires, et seront traitĂ©s Ă lâĂ©gal de leurs codĂ©tenus.
Quelques journaux et hommes politiques liĂ©s au pouvoir en place exigĂšrent que des peines plus lourdes fussent appliquĂ©es aux putschistes, y compris la peine capitale ; si PerĂłn se refusa dâaller dans ce sens, il saisit nĂ©anmoins lâoccasion pour Ă©purer les forces armĂ©es en se dĂ©barrassant, par des mesures de mise Ă la retraite, dâun certain nombre dâofficiers, quand mĂȘme ils nâavaient pas eu partie liĂ©e avec la rĂ©bellion, comme ce fut le cas des gĂ©nĂ©raux Arturo Rawson et Ăngel Solari. Partirent ainsi Ă la retraite 3 gĂ©nĂ©raux de division, 9 gĂ©nĂ©raux de brigade et 8 amiraux[6].
Félix Luna résuma ainsi les conséquences politiques du :
« MenĂ©ndez avait permis de rĂ©aliser ce que PerĂłn nâaurait pas osĂ© faire⊠le prĂ©sident pouvait se reposer sur une armĂ©e, une marine et une aviation qui sâĂ©taient dĂ©barrassĂ©es de tous les facteurs susceptibles dâentraver les projets politiques dans lesquels elles Ă©taient engagĂ©es. [âŠ] LâĂ©crasement, sans effusion de sang, du coup dâaudace de MenĂ©ndez [âŠ] dissipa les illusions que beaucoup dâhommes politiques avaient caressĂ©es sur un rapide renversement[7]. »
Bibliographie
- (es) FĂ©lix Luna, PerĂłn y su tiempo. II. La comunidad organizada, Buenos Aires, Editorial Sudamericana, , 424 p. (ISBN 950-07-0313-0)
- (es) Robert A. Potash (dir.), Nueva historia argentina, Buenos Aires, Editorial Sudamericana, , 573 p. (ISBN 950-07-2181-3), « CapĂtulo II: Las Fuerzas Armadas y la era de PerĂłn »
- (es) Robert A. Potash, El ejĂ©rcito y la polĂtica en la Argentina 1945-1962. De PerĂłn a Frondizi, Buenos Aires, Editorial Sudamericana, , 2e Ă©d.
- (es) Hugo Gambini, La primera presidencia de Perón. Testimonios y documentos., Buenos Aires, Centro Editor de América Latina,
Références
- Sabattinismo y peronismo: partidos polĂticos en CĂłrdoba, 1943-1955
- Félix Luna, Perón y su tiempo. II. La comunidad organizada », Editorial Sudamericana, Buenos Aires 1984, p. 191 (ISBN 950-07-0313-0)
- FĂ©lix Luna (1984), p. 192.
- Hugo Gambini, La primera presidencia de Perón. Testimonios y documentos, Centro Editor de América Latina, Buenos Aires 1983, p. 402, note 29. ISBB 950-25-000-6
- Robert A. Potash, Las Fuerzas Armadas y la era de PerĂłn, p. 111, dans Nueva historia argentinaâ, chap. II. Juan Carlos Torre (dir.), Editorial Sudamericana, Buenos Aires 2002. (ISBN 950-07-2181-3), ouvrage complet (ISBN 950-07-1385-3)
- FĂ©lix Luna (1984), p. 199.
- FĂ©lix Luna (1984), p. 199-200.