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Franklin Lucero

Franklin Lucero (Renca, province de San Luis, 1897 — ?, 1976) Ă©tait un militaire, diplomate et homme politique argentin.

Franklin Lucero
Illustration.
Le lieutenant-général José Domingo Molina Gómez (à gauche) et Franklin Lucero (à droite).
Fonctions
Ministre de la Guerre d’Argentine
–
Président Juan Perón
Gouvernement DeuxiĂšme gouvernement de Juan PerĂłn
Groupe politique Justicialisme
Prédécesseur Juan Perón
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Renca, province de San Luis (Argentine)
Date de décÚs
Nature du décÚs Naturelle
Nationalité Drapeau de l'Argentine Argentin
Parti politique Parti justicialiste
PĂšre RamĂłn Lucero
MĂšre Amelia Marzoa
Fratrie FrÚre aßné Pablo
Conjoint Rosa Delia Villarino
Enfants Rosa Amelia
DiplÎmé de CollÚge militaire de la nation
Profession Militaire (lieutenant-général), enseignant

Originaire de la rĂ©gion de Cuyo, il suivit une formation militaire Ă  Buenos Aires, puis engagea une carriĂšre dans l’armĂ©e de terre, se vouant notamment, en dehors de ses tĂąches de commandement, Ă  enseigner l’art de la guerre. Membre de la loge GOU, il accomplit , aprĂšs l’accession au pouvoir de Juan PerĂłn, quelques missions diplomatiques Ă  l’étranger, avant d’exercer comme ministre de la Guerre sous le deuxiĂšme gouvernement de PerĂłn ; c’est Ă  ce titre qu’il eut Ă  rĂ©primer la tentative (avortĂ©e) de coup d'État militaire de juin 1955 ainsi que la rĂ©bellion civico-militaire (rĂ©ussie) de septembre de la mĂȘme annĂ©e. À l’avĂšnement de la RĂ©volution libĂ©ratrice, dont ce dernier putsch avait Ă©tĂ© le prĂ©lude, il fut condamnĂ© Ă  l’emprisonnement en Patagonie et dĂ©pouillĂ© de ses grades et droits civiques.

Biographie

Franklin Lucero naquit Ă  Renca, petite localitĂ© rurale de la province de San Luis, dans l’ouest du pays. Son pĂšre, RamĂłn Lucero, petit-neveu du brigadier Pablo Lucero, qui fut gouverneur de San Luis de 1841 Ă  1854, avait acquis une propriĂ©tĂ© (l’actuelle Quinta San RamĂłn) Ă  Cortaderas, localitĂ© sise dans la mĂȘme province, quinta dont hĂ©rita, Ă  sa mort en 1902, le frĂšre aĂźnĂ© de Franklin, Pablo Lucero, puis, Ă  la mort de celui-ci en 1936, Franklin lui-mĂȘme, d’abord en copropriĂ©tĂ© avec sa belle-sƓur, puis enfin en intĂ©gralitĂ© en 1946[1]. Il y fera Ă©difier une demeure en 1947[2].

À l’issue d’études primaires Ă  Renca, Franklin s’installa dans la capitale provinciale San Luis, au domicile de son frĂšre Pablo[1], puis s’inscrivit en 1915 au CollĂšge militaire de la nation, dans la banlieue de Buenos Aires. Il fut promu lieutenant en 1924[2] et Ă©pousa Rosa Delia Villarino, de qui il eut une fille, Rosa Amelia[1].

Avant son entrĂ©e en politique, il exerça comme professeur au CollĂšge militaire de la nation, fit partie de l’état-major gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e de terre et commanda le bataillon d’infanterie de l’École de sous-officiers de l’armĂ©e de terre. Il fut titulaire de la chaire de tactique Ă  l’École supĂ©rieure de guerre et dirigea l’École d’infanterie.

ParallĂšlement, et Ă  l’instar de son pĂšre, il se signala dans sa commune de Cortaderas par des dons faits Ă  la collectivitĂ© locale, notamment en vue de la construction de bĂątiments scolaires, d’un salon municipal et d’une salle de premiers soins[2].

En 1941, il se joignit au cercle politique qui allait plus tard constituer la loge militaire GOU. En 1944, le colonel PerĂłn le nomma secrĂ©taire du ministĂšre de la Guerre. Dans les premiĂšres annĂ©es du gouvernement PerĂłn, il travailla comme attachĂ© militaire Ă  l’ambassade d’Argentine aux États-Unis, en plus de remplir diffĂ©rentes missions Ă  l’étranger. En 1949, au lendemain de la rĂ©forme de la Constitution nationale, il accĂ©da au poste de ministre de l’ArmĂ©e et fut pendant toute la durĂ©e restante du gouvernement pĂ©roniste le chef militaire de rang le plus Ă©levĂ© — avec le grade de lieutenant-gĂ©nĂ©ral — et celui qui jouissait de la plus haute confiance du prĂ©sident.

Lors de la tentative de coup d’État du , qui se traduisit notamment par un sanglant bombardement de la place de Mai Ă  Buenos Aires, ce fut lui que le pouvoir chargea de rĂ©primer la rĂ©volte avec toutes les forces disponibles. Le soulĂšvement une fois Ă©tranglĂ©, il refusa d’appliquer aux responsables des mesures de persĂ©cution Ă  outrance, et entra en conflit avec les fractions les plus loyales Ă  PerĂłn au sein de la CGT, qui projetaient d’armer une milice populaire[3].

À l’éclatement de la RĂ©volution libĂ©ratrice, il sera une nouvelle fois chargĂ© de la rĂ©pression des putschistes. Cependant la stratĂ©gie du gĂ©nĂ©ral rebelle Eduardo Lonardi, centrĂ©e sur la ville de CĂłrdoba et sur d’autres foyers de rĂ©bellion Ă©loignĂ©s de la capitale, finit par l’emporter. Le Ă  midi, PerĂłn rĂ©digea une lettre confuse et ambiguĂ« adressĂ©e Ă  Franklin Lucero, alors ministre de l’ArmĂ©e et loyal au gouvernement constitutionnel. Dans cette lettre, PerĂłn laissait entendre son intention de dĂ©missionner :

« Il y a quelques jours [...] je dĂ©cidai de cĂ©der le pouvoir [...]. À prĂ©sent, ma dĂ©cision est irrĂ©vocable [...]. Des dĂ©cisions analogues de la part du vice-prĂ©sident et des dĂ©putĂ©s [...]. Par lĂ  mĂȘme, le pouvoir du Gouvernement passe automatiquement aux mains de l’ArmĂ©e. »

— Juan D. PerĂłn. Lettre au gĂ©nĂ©ral Franklin Lucero[4].

Le contenu de la lettre fut interprĂ©tĂ© par Lucero comme une dĂ©cision de dĂ©mission, et le conduisit par consĂ©quent Ă  entreprendre de former une junte de gouvernement, composĂ©e entre autres des gĂ©nĂ©raux JosĂ© Domingo Molina, RaĂșl Tanco, Juan JosĂ© Valle, Angel J. Manni, Emilio Forcher et Oscar A. Uriondo, et dont il proclara qu’elle avait assumĂ© le pouvoir exĂ©cutif. Ensuite, Lucero donna lecture de la lettre de PerĂłn Ă  la radio et Ă  la tĂ©lĂ©vision nationales[5]. Pourtant, dans la mĂȘme soirĂ©e, PerĂłn se rĂ©unit avec la junte militaire et, jouant sur l’ambiguitĂ© des termes utilisĂ©s dans sa missive, informa qu’il n’avait nullement l’intention de dĂ©missionner ; toutefois, la dissolution de la junte ne fut pas dĂ©cidĂ©e pour autant[6].

À la suite de la victoire du coup d’État et de l’instauration du rĂ©gime dictatorial autodĂ©nommĂ© RĂ©volution libĂ©ratrice, les vainqueurs Ă©tablirent une cour martiale Ă  l’effet de juger les vaincus. Lucero fut le premier Ă  ĂȘtre dĂ©tenu Ă  l’Institut pĂ©nal des forces armĂ©es (actuelle UnitĂ© 28 de Magdalena, dans la province de Buenos Aires) consĂ©cutivement aux activitĂ©s de ladite cour[7]. UltĂ©rieurement, le , sur l’accusation de « malversation militaire rĂ©itĂ©rĂ©e » et, en particulier, pour n’avoir pas pris toute mesure utile pour contenir les troubles ayant conduit Ă  l’incendie d’églises en , Franklin Lucero sera condamnĂ© Ă  la prison et Ă  la privation absolue et perpĂ©tuelle de ses droits politiques et civiques, et dĂ©pouillĂ© de son grade et uniforme militaires[2] - [3]. Il passera par diffĂ©rents lieux de dĂ©tention (RĂ­o Gallegos, UshuaĂŻa, Magdalena), puis, finalement remis en libertĂ©, se fixera pour un temps dans sa propriĂ©tĂ© Ă  Cortaderas[2].

RestĂ© fidĂšle Ă  PerĂłn[2], il put bĂ©nĂ©ficier en 1973 d’une loi d’amnistie, annulant les effets de la condamnation de 1957 ; son grade de gĂ©nĂ©ral de division lui fut restituĂ© en , par dĂ©cret signĂ© par PerĂłn et le ministre de la DĂ©fense Ángel Robledo[8].

Il succomba en à une insuffisance cardiaque. En 1988, une école de la commune de Cortaderas sera baptisée à son nom[8].

Ouvrage publié par Franklin Lucero

  • (es) Franklin Lucero, El precio de la lealtad, Editorial PropulsiĂłn, 1959.

Lien externe

  • Nora Lilian Costamagna & JosĂ© Mario Costamagna, Los pioneros del faldeo de los Comechingones, dans l’ouvrage Tres estudios histĂłricos, Ă©d. San Luis Libro, San Luis 2012.

Notes et références

  1. Nora Lilian Costamagna & José Mario Costamagna, Los pioneros del faldeo de los Comechingones, dans Tres estudios históricos, éd. San Luis Libro, San Luis 2012, p. 60.
  2. Nora Lilian & José Mario Costamagna (2012), p. 61.
  3. Ione S. Wright & Lisa M. Nekhom, Diccionario histórico argentino, Ed. Emecé, Buenos Aires 1994. (ISBN 950-04-0938-0)
  4. Diego Dåvila, El 16 de septiembre de 1955. Cronología, Historia Integral Argentina, T. 10, Centro Editor de América Latina, Buenos Aires1976, p. 23.
  5. Clara Celia Budeisky, El gobierno provisional (1955-1958), dans Historia Integral Argentina, T. 10, Centro Editor de América Latina, Buenos Aires 1976, p. 29.
  6. Diego DĂĄvila (1976), Historia Integral Argentina, T. 10, p. 1-28.
  7. DetrĂĄs de los muros: la vida en la Unidad 28, article de Diario Hoy.
  8. Nora Lilian & José Mario Costamagna (2012), p. 62.
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