Collège militaire de la nation
Le Collège militaire de la nation (Colegio Militar de la Nación) est une institution militaire argentine, créée en 1869 par le président Domingo Faustino Sarmiento, pendant la guerre de la Triple-Alliance contre le Paraguay (1865-1870) dans l'intention de professionnaliser l'éducation militaire des officiers, qui se faisait auparavant sur les champs de bataille. À partir de la conscription, instaurée en 1901, le Collège militaire commença à former tous les officiers de l'armée de terre.
Type |
Académie militaire, école militaire, complexe immobilier (d) |
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Fondation | |
Site web |
Coordonnées |
34° 36′ 03″ S, 58° 36′ 11″ O |
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Histoire du Collège
L'Ă©difice actuel, bâti en 1937, est situĂ© Ă El Palomar (en) (province de Buenos Aires), Ă 50 km de la capitale, Ă l'emplacement oĂą fut livrĂ©e la bataille de Caseros contre le gĂ©nĂ©ral Juan Manuel de Rosas. Au dĂ©part, le Collège se situait dans la capitale, aux Bosques de Palermo (parc du ), puis, après 1892, Ă San MartĂn.
Ă€ partir du coup d'État de 1931 du gĂ©nĂ©ral AgustĂn Pedro Justo, formĂ© au Collège militaire, nombre des militaires ayant pris le pouvoir par des putschs puis instaurĂ© des rĂ©gimes dictatoriaux ont transitĂ© par cette institution, dont le gĂ©nĂ©ral Pedro Eugenio Aramburu (chef de la junte de la « RĂ©volution libĂ©ratrice » de 1955 Ă 1958), ou Videla et Galtieri, dirigeants de la junte lors de la dictature de 1976-1983. Le caudillo Juan PerĂłn y fait Ă©galement ses classes de 1910 Ă 1916.
Le Collège aujourd'hui : une institution universitaire
Après la transition démocratique initiée en 1983, l'armée créa, en 1990, sous le gouvernement ménémiste, l'Institut d'éducation supérieure de l'armée de terre (IESE), transformant le Collège militaire en institut universitaire: il devient alors la première académie militaire latino-américaine à rejoindre le système universitaire[1]. C'est aussi en 1990 que le corps de commandement s'est ouvert aux femmes, qui restent toutefois exclues de la cavalerie et de l'infanterie [1]. Elles représentent aujourd'hui environ 12 % des cadets suivant une formation au Collège[1].
L'influence et la continuitĂ© de la vision partagĂ©e par les militaires lors de la dictature demeurent toutefois forte au sein du Collège militaire, oĂą les livres publiĂ©s par le CĂrculo Militar du gĂ©nĂ©ral Ă la retraite RamĂłn DĂaz Bessone, ex-commandant du IIe Corps d'ArmĂ©e et ministre de la junte, demeurent une rĂ©fĂ©rence incontournable sur les annĂ©es 1970-80, en particulier depuis 1995, date des aveux du capitaine Adolfo Scilingo sur les « vols de la mort » ainsi que du commandant en chef des forces armĂ©es de l'Ă©poque, MartĂn Balza (es), qui reconnaissait la rĂ©pression illĂ©gale et massive organisĂ©e par la junte dans le cadre de la « guerre sale »[1]. Dès 1990, la Promotion no 82 de l'Ă©cole inaugurait un buste du colonel Alexandro del Valle Larrabure (es), enlevĂ© puis exĂ©cutĂ© par l'ERP en 1974, enfin d'en faire « l'Ă©quivalent des victimes civiles de la dictature militaire »[1].
Après quatre ans au Collège, le cadet devient sous-lieutenant, grade d'officier le plus bas au sein de l'armée de terre[1].
Notes et références
- Máximo Badaró, Voyage au cœur de l'armée argentine, La Nouvelle Revue argentine, no 40 (site hébergé par l'Université Paris-X, Nanterre)