Tamarin Ă selle
Saguinus fuscicollis âą Tamarin Ă tĂȘte brune
Statut CITES
Le Tamarin à selle (Leontocebus fuscicollis) est une espÚce de primate de la famille des Callitrichidae. C'est le plus petit des tamarins. Il doit son nom à son pelage, dont le dessus est nettement divisé en trois zones de couleur.
Autres noms
Tamarin Ă manteau brun. Saddle-back tamarin, brown-mantled tamarin. Bebeleche ou jĂti (en rĂ©fĂ©rence Ă son cri) en Colombie. Pichico comĂșn, chichico (PĂ©rou). Potsitari tsigeri (ethnie matsigenka du parc national de ManĂș). Leoncito (Ăquateur). SagĂŒi de cara suja (BrĂ©sil).
Distribution
Le tamarin Ă selle occupe grosso modo lâaire gĂ©ographique du ouistiti pygmĂ©e, soit un vaste triangle couchĂ© de plus dâun million de kmÂČ en haute Amazonie comportant la Colombie, l'est de lâĂquateur, le sud et l'est du PĂ©rou, le nord de la Bolivie ainsi que le nord et l'ouest du BrĂ©sil. Le plus rĂ©pandu et le plus commun du genre se trouve principalement au PĂ©rou.
Sous-espĂšces
Il y en a 12, mais plusieurs dâentre elles pourraient constituer des espĂšces valides. Il existerait notamment une nette divergence Ă©volutive entre, dâune part, les spĂ©cimens austraux possĂ©dant des sourcils pĂąles (taxa cruzlimai, primitivus, weddelli + melanoleucus aux affinitĂ©s incertaines) et, dâautre part, les spĂ©cimens occidentaux (lagonotus, leucogenys, illigeri, nigrifrons, fuscicollis) et septentrionaux (fuscus, avilapiresi, orientalis) qui nâont pas les sourcils pĂąles. En outre, certains spĂ©cimens de lâest du Pando dans la zone du RĂo Negro (extrĂȘme nord-est de la Bolivie) ont un aspect quelque peu dĂ©colorĂ© avec une tĂȘte et un cou beige clair et une croupe orangĂ©e, le pelage Ă©tant un peu plus obscur mais ressemblant Ă celui de Saguinus melanoleucus crandalli qui sâĂ©tend Ă quelques centaines de kilomĂštres plus Ă lâouest).
- Tamarin Ă selle de Lesson (S. f. fuscus) (Spix, 1823) : Sud de la Colombie et extrĂȘme nord-ouest du BrĂ©sil. Quasi-totalitĂ© de lâinterfluve Rios CaquetĂĄ-JapurĂĄ au nord et Rios Putumayo-Içå-Amazone au sud, Ă lâouest jusquâaux collines andines, Ă lâest jusquâĂ 65°O (donc pas jusquâĂ la R. de MamirauĂĄ). Ăgalement prĂ©sent au nord du RĂo CaquetĂĄ, sâĂ©tendant Ă lâouest jusquâau RĂo CaguĂĄn, au nord-ouest jusquâĂ la rive droite du haut RĂo Guaviare (Sierra de Macarena), Ă lâest jusquâau RĂo Yari, et peut-ĂȘtre plus au nord-est jusquâaux sources des RĂos Apaporis et VaupĂ©s.
- Tamarin Ă manteau rouge (S. f. lagonotus) (JimĂ©nez de la Espada, 1870) : Nord du PĂ©rou et est de lâĂquateur. Entre le RĂo Napo au nord et le RĂo Marañon au sud, au sud-ouest jusquâau RĂo Santiago, au sud-est jusquâĂ la confluence RĂo Napo-RĂo Marañon.
- Tamarin Ă selle de Geoffroy (S. f. nigrifrons) (I. Geoffroy, 1851) : Est du PĂ©rou. Entre le RĂo Ucayali Ă lâouest et le Rio Javari Ă lâest, au nord jusquâĂ lâAmazone, au sud jusquâau RĂo Blanco (affluent oriental du RĂo Tapiche).
- Tamarin Ă selle des Andes (S. f. leucogenys) (Gray, 1866) : Centre du PĂ©rou. Ă lâouest jusquâaux Andes Ă lâest du haut RĂo Marañon, au nord jusquâau sud du cours moyen du RĂo Marañon, Ă lâest jusquâĂ une ligne bas RĂo Huallaga-RĂo Biabo-RĂo Pisqui-moyen Rio Ucayali, au sud jusquâĂ XIe siĂšcle
- Tamarin Ă selle dâIlliger (S. f. illigeri) (Pucheran, 1845) : Centre-nord du PĂ©rou. Ă lâouest jusquâau bas RĂo Huallaga puis au RĂo Biabo, au nord jusquâau RĂo Marañon, Ă lâest jusquâau RĂo Tapiche (donc Ă lâest du RĂo Ucayali) et au sud jusquâau RĂo Caxiabatay voire au RĂo Pisqui (Ă lâouest du RĂo Ucayali, Sierras de Contamana).
- Tamarin Ă selle de Spix (S. f. fuscicollis) (Spix, 1823) : Est du PĂ©rou et nord-ouest du BrĂ©sil. Entre les Rios JavarĂ puis Tapiche Ă lâouest et le Rio JuruĂĄ Ă lâest, au nord jusquâĂ lâAmazone, au nord-est jusquâau Rio JutaĂ, au sud jusquâau RĂo Tapiche vers le haut Rio JuruĂĄ. Vers lâouest, sa limite nord-ouest est le sud du Rio Blanco (au nord du Rio Blanco il est remplacĂ© par nigrifrons tandis quâĂ lâouest du Rio Tapiche il est remplacĂ© par illigeri). Sa limite orientale est incertaine, on ne sait pas sâil est prĂ©sent jusquâentre le Rio JutaĂ et le Rio JuruĂĄ.
- Tamarin Ă selle dâĂvila-Pires (S. f. avilapiresi) (Hershkovitz, 1966) : Nord-ouest du BrĂ©sil, en Amazonie. Au nord jusquâau sud de lâAmazone (Rio TefĂ©), Ă lâouest jusquâau bas et moyen Rio JuruĂĄ, Ă lâest jusquâau bas Rio PurĂșs, au sud jusquâau Rio TapauĂĄ (affluent du Rio PurĂșs).
- Tamarin Ă selle de Cruz Lima (S. f. cruzlimai) (Hershkovitz, 1966) : Nord-ouest du BrĂ©sil. Dans une zone encore mal dĂ©finie, peut-ĂȘtre sur une aire restreinte entre les hauts Rios JuruĂĄ et PurĂșs juste au nord du Rio TapauĂĄ.
- Tamarin Ă selle primitif (S. f. primitivus) (Hershkovitz, 1977) : Nord-ouest du BrĂ©sil, en Amazonie. Ă lâouest du Rio PurĂșs (entre les Rios TapauĂĄ et PauinĂ Ă lâest et les Rios JuruĂĄ et TarauacĂĄ Ă lâouest). Van Roosmalen assigne cette zone gĂ©ographique Ă cruzlimai et ignore primitivus.
- Tamarin Ă selle oriental (S. f. orientalis) (MGM van Roosmalen, ?) : Interfluve bas Rio Madeira-bas Rio PurĂșs, au sud jusquâau Rio Ipixuna, au nord presque jusquâĂ lâAmazone.
- Tamarin Ă selle des Mura (S. f. mura) (Fabio Röhe et al, 2009) : Dans une zone restreinte juste au nord de la prĂ©cĂ©dente, dans lâinterfluve bas Rio Madeira-bas Rio PurĂșs juste au sud de lâAmazone, sur le territoire des Indiens Mura desquels il tient son nom.
- Tamarin Ă selle de Weddell (S. f. weddelli) (Deville, 1849) : Nord de la Bolivie (Ă lâouest du RĂo MamorĂ©), sud-est du PĂ©rou au nord de Cuzco (Ă lâouest depuis la zone de confluence des RĂos Tambo-Ucayali et Urubamba, et sâĂ©tendant vers lâest jusquâaux sources du Rio PurĂșs au nord et un peu au-delĂ du RĂo Madre de Dios au sud) et nord-ouest du BrĂ©sil (Ătats dâAmazonie, dâAcre et surtout majeure partie du RondĂŽnia) Ă lâouest jusquâau Rio PurĂșs, Ă lâest jusquâaux Rios Madeira puis Ji-ParanĂĄ, au nord jusquâau Rio Ipixuna, au sud jusquâĂ environ 8°S). Câest la sous-espĂšce la plus Ă©tendue gĂ©ographiquement et le seul tamarin rĂ©pandu au sud du RĂo Madre de Dios.
Habitat
ForĂȘt secondaire (riche en lianes et plantes grimpantes) mais aussi primaire. PrĂ©sent dans la terra firme et dans la varzea. Comme tous les tamarins, il Ă©vite les forĂȘts de palmiers car ses griffes accrochent mal sur ce type de vĂ©gĂ©tation.
Sympatries et associations
Le tamarin à selle de Lesson (S. f. fuscus) est sympatrique du tamarin labié de Thomas (S. labiatus thomasi) et du callimico (Callimico goeldii).
Le tamarin Ă manteau rouge (S. f. lagonotus) est sympatrique du tamarin du RĂo Napo (S. graellsi).
Le tamarin Ă selle de Spix (S. f. fuscicollis) est sympatrique du tamarin Ă moustaches de Spix (S. mystax mystax).
Le tamarin Ă selle de Weddell (S. f. weddelli) est sympatrique du tamarin labiĂ© de Geoffroy ([S. labiatus labiatus), du tamarin empereur Ă menton noir (S. imperator imperator) et du tamarin empereur barbu (S. imperator subgrisescens). Il sâassocie aux trois espĂšces de tamarins moustachus. Forme dâautant plus souvent des troupes mixtes avec dâautres tamarins que ceux-ci ont un Ă©cart de taille plus important avec lui. Il sâassocie aussi au titi roux (Callicebus cupreus) et, moins souvent, au titi Ă fraise (Callicebus torquatus).
Description
C'est le plus petit des tamarins. Dessus nettement divisĂ© en trois zones de couleur. Ăpaules et pattes avant noires Ă brun acajou, dos central striĂ© dâorange ou de jaunĂątre, bas du dos et pattes arriĂšre variant du brun sombre au rouge profond. Dessous rougeĂątre sombre. TĂȘte noire, museau blanc bien visible et grandes oreilles nues. Les diverses sous-espĂšces se distinguent par leurs trois zones de couleur (manteau, selle et croupe) plus ou moins pĂąles.
- Tamarin à selle de Lesson (S. f. fuscus) : Manteau et membres agouti chamois et noir. Premier tiers à deux tiers intérieurs de la queue brun. Couronne et pourtour de la face noirs.
- Tamarin Ă manteau rouge (S. f. lagonotus) : Manteau et membres roux. Base de la queue rougeĂątre. Couronne et pourtour de la face noirs.
- Tamarin à selle de Geoffroy (S. f. nigrifrons) : Manteau et bras agouti brun roux. Jambes brun rougeùtre. Base de la queue brun rougeùtre. Couronne tachetée de brun roux et pourtour de la face noir.
- Tamarin Ă selle des Andes (S. f. leucogenys) : Manteau et bras agouti brun ou noir avec de longs poils. Jambes rougeĂątres. Base de la queue rougeĂątre. Couronne et pourtour de la face noirs. Peut-ĂȘtre une espĂšce Ă part entiĂšre.
- Tamarin Ă selle dâIlliger (S. f. illigeri) : Manteau et bras agouti bordeaux rougeĂątre. Jambes rougeĂątres. Base de la queue rougeĂątre. Couronne et pourtour de la face noirs.
- Tamarin à selle de Spix (S. f. fuscicollis) : Manteau et bras agouti brun. Jambes brun rougeùtre. Base de la queue brun rougeùtre. Couronne et pourtour de la face tachetés de jaunùtre.
- Tamarin Ă selle dâĂvila-Pires (S. f. avilapiresi) : Sous-espĂšce sombre. Manteau, bras et jambes noir et chamois. Base de la queue agouti chamois. Couronne tachetĂ©e de chamois et front noir. Pas de sourcils blancs.
- Tamarin à selle de Cruz Lima (S. f. cruzlimai) : Manteau blun clair. Selle agouti mais mouchetage relativement peu prononcé. Membres orangé rougeùtre. Queue noire. Demi-cercle circumoculaire blanc. Couronne orangé rougeùtre. Sourcils blancs formant une bande suborbitale.
- Tamarin Ă selle primitif (S. f. primitivus) : UniformĂ©ment agouti. ReprĂ©senterait le type primitif, dâoĂč son nom. Queue entiĂšrement noire sauf la base sur 2 Ă 7 cm. Bande frontale grisĂątre nettement dĂ©finie.
- Tamarin Ă selle oriental (S. f. orientalis) : Dessus brun agouti sombre. Le mouchetage de la selle est peu prononcĂ©. Croupe dâun brun plus lĂ©ger et contrastant avec le dos. Queue noire. Museau blanc. Pas de sourcils blancs.
- Tamarin Ă selle de Weddell (S. f. weddelli) : Manteau et bras brun sombre. Jambes rousses. Croupe et ventre roux. Base de la queue rousse. Couronne et pourtour de la face noirs. Sourcils blancs.
Mensurations
Corps 22 cm (de 18 Ă 27 cm). Queue 36 cm (de 25 Ă 37 cm). Poids 387 g (M) et 403 g (F). Cerveau : 9,3 g. Rapport longueur bras/jambes (x100) : 75. Caryotype : 2n = 46.
Domaine
De 16 Ă 100 ha et parfois plus. Varie beaucoup selon les rĂ©gions. Dâautant plus Ă©tendu si cette espĂšce voyage en groupes mixtes. Les domaines se chevauchent plus ou moins extensivement (de 21 Ă 79 %). Comme ses deux ressources principales (fruits des petits arbres et exsudats) se rencontrent souvent dans des types de forĂȘt diffĂ©rents, son domaine est plus vaste et plus hĂ©tĂ©rogĂšne que ceux des autres primates vivant dans le mĂȘme environnement et sa densitĂ© est par voie de consĂ©quence plus faible.
Densité
16,9/kmÂČ (Ayo, extrĂȘme sud-est de la Colombie). 3/kmÂČ (RĂo Pucacuro, PĂ©rou, dâaprĂšs Aquino). 28/kmÂČ (RĂo ManitĂ, PĂ©rou, dâaprĂšs Soini et CĂłppula).
Locomotion
QuadrupĂšde. Saut-accrochage vertical. Se dĂ©place en courant sur les plantes grimpantes et en sautant de branche en branche. Au repos, les singes sâassoient les uns Ă cĂŽtĂ© des autres, la queue pendante ou enroulĂ©e devant.
Comportements basiques
Diurne. Arboricole.
Activités
Parcourt chaque jour 1 Ă 1,8 km. Ăvolue dans la basse strate de la forĂȘt, entre 3 et 20 m, le plus souvent prĂšs du sol. Budget dâactivitĂ©s : repos (44 %), alimentation vĂ©gĂ©tale (17 %), recherche dâinsectes (16 %), dĂ©placements (21 %) et autres (2 %). Quand la nuit tombe, le groupe sâendort dans un trou dâarbre ou au cĆur impĂ©nĂ©trable dâune guirlande de lianes.
Alimentation
Frugivore-nectarivore-gommivore. Fruits, fleurs, nectar, exsudats et insectes.
Il assure la dispersion de nombreuses graines, notamment celles des parkias (comme Parkia vetulina) et des lianes (comme Anomospermum grandifolium et Asplundia peruviana). Avec son complice le tamarin Ă moustaches (S. mystax), câest plus de 155 espĂšces de fruits qui transitent dans leur intestin, câest dire lâimportance de ces primates pour la vitalitĂ© de la forĂȘt de haute Amazonie. Durant la saison humide, il ne consomme pratiquement que des fruits, avec un complĂ©ment de pĂ©tioles et de sĂšve. Pendant la saison sĂšche, retournement de situation, avec une Ă©norme consommation de nectar (75 %) et de gomme (9 %) - riche en calcium, avec seulement 16 % de fruits. MĂȘme sâil est plus gommivore que les autres tamarins, il ne peut saigner lui-mĂȘme le bois et doit profiter du travail du ouistiti pygmĂ©e (Cebuella pygmaea), du ouistiti Ă queue noire (Mico melanurus) ou du ouistiti du RondĂŽnia (Mico sp.) ou bien espĂ©rer que la sĂšve sâĂ©coule dâelle-mĂȘme naturellement. Au sud de la Colombie, il consomme des fruits dâingĂĄ (Inga sp.), des « raisins » dâuvilla (Pourouma cecropiaefolia), des noix de lâanacardier Tapirira guianensis, la pulpe des myrtacĂ©es Calyptranthes bipennis. Entre aoĂ»t et novembre, il se concentre sur la sĂšve des ingĂĄs, des figuiers, sur le latex blanc des clusias (Clusia columnaris) ou celui du caballeros (Souroubea guianensis). Au PĂ©rou, il passe la saison sĂšche Ă consommer la gomme des parkias (Parkia sp.), des bois violets (Peltogyne), des sloaneas (Sloanea sp.), des acacias (Acacia sp.), des combrĂ©tums (Combretum sp.) ainsi que le nectar du chupa-chupa (Quararibea cordata).
Il dĂ©tache lâĂ©corce et brise le bois mort Ă la recherche de larves, inspecte les fissures des troncs pour y dĂ©nicher des insectes. Ă lâinstar des petits singes-lions, il fouille dans les bromĂ©liacĂ©es Ă©piphytes. Il passe une heure et demie par jour Ă traquer toutes sortes dâarthropodes, une dizaine de proies Ă©tant capturĂ©es quotidiennement sur les troncs (cf. encadrĂ© Chasseurs dâinsectes). Principales proies invertĂ©brĂ©s : orthoptĂšres (61 %) et hĂ©miptĂšres (7 %), le reste se dĂ©composant de façon Ă©gale en larves de colĂ©optĂšres, larves de lĂ©pidoptĂšres, colĂ©optĂšres adultes, mille-pattes. Il consomme Ă©galement des grenouilles arboricoles (3 %) et des lĂ©zards (1 %).
Dans la RĂ©serve nationale Pacaya-Samiria (PĂ©rou), il consomme les fruits dâune anone (Annona duckei), de deux espĂšces dâinga (Inga spp.), dâarapari (Macrolobium sp.), de parkia (Parkia sp.), de gnetum (Gnetum sp.), de satine rouge (Brosimum rubescens), de matapalo (Coussapoa sp.), de deux espĂšces de figuier (Ficus spp.), du muscadier des marĂ©cages (Virola surinamensis) et dâune passiflore (Passiflora sp.).
Comportements divers
Un cas dâinfanticide a Ă©tĂ© observĂ© dans lequel un nouveau-nĂ© a Ă©tĂ© tuĂ© par sa mĂšre aprĂšs quâil a chu de son transporteur Ă plusieurs reprises, dont la cause pourrait ĂȘtre soit lâabrĂšgement de la vie dâun enfant aux faibles chances de survie soit le stress liĂ© Ă la prĂ©sence dâune autre reproductrice au sein du groupe.
Taille du groupe
6 (de 2 Ă 12). 5,6 (Ayo, Colombie) pour S. f. fuscus. De 4 Ă 8 (YasunĂ, Ăquateur) pour S. f. lagonotus. 6,5 (de 5 Ă 7), dans les Sierras de Contamana, PĂ©rou (dâaprĂšs Aquino et al.).
Structure sociale et systĂšme de reproduction
Variable. Groupe multimùle-multifemelle, voire groupe unimùle. Polyandrie. Clubs de célibataires mùles et individus solitaires.
Hiérarchie
La femelle dominante castre chimiquement ses sujettes par son odeur, elle peut sâaccoupler avec plusieurs mĂąles et dispose dâun accĂšs prioritaire aux sources de gomme. Le mĂąle dominant inhiberait Ă©galement ses subordonnĂ©s. Les dominĂ©s affichent en effet des taux de testostĂ©rone trĂšs bas et les dominĂ©es de faibles concentrations dâĆstrogĂšnes. Une subordonnĂ©e extraite de son groupe se met Ă ovuler au bout de 9 jours. Remise dans son groupe, son ovulation stoppe immĂ©diatement.
Reproduction
La saison de reproduction sâĂ©tale dâavril Ă octobre et celle des naissances de septembre Ă mars. Cycle Ćstral : 15 jours. La femelle met bas pour la premiĂšre fois vers 18 mois. Intervalle entre les naissances : de 6 mois Ă 1 an. AprĂšs 140 Ă 150 jours de gestation, la mĂšre donne naissance Ă des jumeaux dans 74 % des cas, parfois Ă un seul jeune (22 %) et trĂšs rarement Ă des triplĂ©s (3 %), en captivitĂ©.
DĂ©veloppement
Les deux parents ainsi que les frĂšres ĂągĂ©s sâinvestissent dans lâĂ©levage des jeunes.
Dispersion
Les mùles tendent à émigrer plus fréquemment que les femelles.
Communication
Le tamarin Ă selle possĂšde 13 types de vocalisations, dont des gazouillis dâoiseau, des trilles doux (cri de contact) et des sifflements puissants (appel longue-distance). Ces sifflements rĂ©pĂ©tĂ©s 7 Ă 10 fois trahissent la prĂ©sence de ce singe discret et vigilant.
Il peut également communiquer visuellement à travers des déplacements et postures.
Le tamarin Ă selle dĂ©limite son domaine par des sĂ©crĂ©tions sternales, pĂ©rianales et suprapubiennes, essentiellement sur ses zones dâalimentation et de repos. Le marquage nâaugmente pas Ă lâoccasion des rencontres avec dâautres groupes, comme câest le cas chez le pinchĂ© Ă nuque rousse (S. geoffroyi). GrĂące Ă ces dĂ©pĂŽts odorants, il est capable de discriminer le sexe, le statut social et mĂȘme la sous-espĂšce. Le parfum reste analysable par lâanimal durant deux jours. Les composants volatils majeurs des sĂ©crĂ©tions sont le squalĂšne, 15 esters de lâacide N-butyrique et plusieurs acides organiques.
Prédateurs
Comme le callimico, il descend de temps Ă autre au sol pour Ă©chapper aux prĂ©dateurs. Face Ă un petit fĂ©lin, les membres du groupe font mine de lâagresser en criant fort et longtemps (mobbing). Dâautres populations de tamarins Ă selle prĂ©fĂšrent se cacher ou se tenir cois. Il existe des variations dâune rĂ©gion Ă lâautre et il est difficile de gĂ©nĂ©raliser Ă propos de la stratĂ©gie utilisĂ©e par ces primates, qui tient compte de la prĂ©dation humaine dans le secteur et dâautres paramĂštres Ă©cologiques.
Menaces
Cette espĂšce commune, protĂ©gĂ©e dans de nombreux sanctuaires du fait de sa large distribution, nâest pas menacĂ©e.
Conservation
- Tamarin Ă selle de Lesson (S. f. fuscus) : PN de CahuinarĂ, PN de La Paya et PN de la Macarena (Colombie).
- Tamarin Ă manteau rouge (S. f. lagonotus) : PN de YasunĂ et PN de Sangay (Ăquateur). SB de Jatun Sacha (PĂ©rou) ; commun le long du RĂo Nanay.
- Tamarin Ă selle des Andes (S. f. leucogenys) : PN de Tingo Maria (centre du PĂ©rou).
- Tamarin Ă selle dâIlliger (S. f. illigeri) : RĂ©serve nationale Pacaya-Samiria (nord du PĂ©rou).
- Tamarin Ă selle de Spix (S. f. fuscicollis) : RE de JutaĂ-SolimĂ”es (BrĂ©sil) et Ă©tudiĂ© Ă la SB de Quebrado Blanco (nord-est du PĂ©rou).
- Tamarin Ă selle dâĂvila-Pires (S. f. avilapiresi) : RB dâAbufarĂ (BrĂ©sil, Ă lâouest du Rio PurĂșs), R. dâUwasu et R. de Piagaçu-PurĂșs (BrĂ©sil, bas Rio PurĂșs).
- Tamarin Ă selle de Weddell (S. f. weddelli) : Rfa. de Manuripi et RE du RĂo TahuamanĂș (nord de la Bolivie), PN de la Manu et R. nationale du Tambopata (sud-est du PĂ©rou), R. de CatuĂĄ-Ipixuna, RB dâAbufarĂ, SE de la CuniĂŁ, SE de Samuel et PN de la Serra do Divisor (BrĂ©sil).
Statut
- Tamarin à selle de Cruz Lima (S. f. cruzlimai) : Insuffisamment documenté.
Liens externes
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Saguinus fuscicollis Spix, 1823
- (fr) Référence Catalogue of Life : Saguinus fuscicollis (Spix, 1823)
- (en) Référence CITES : espÚce Saguinus fuscicollis (Spix, 1823) (+ répartition sur Species+) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Saguinus fuscicollis (Spix, 1823)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Saguinus fuscicollis
- (en) Référence NCBI : Saguinus fuscicollis (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espÚce Saguinus fuscicollis (Spix, 1823) (consulté le )
- (fr) RĂ©fĂ©rence CITES : taxon Saguinus fuscicollis (sur le site du ministĂšre français de l'Ăcologie) (consultĂ© le )