Splendide isolement
Le splendide isolement (en anglais : Splendid isolation) renvoie à une politique étrangère mise en place par le Royaume-Uni à la fin du XIXe siècle, sous les gouvernements conservateurs des Premiers ministres Benjamin Disraeli et le marquis de Salisbury. L'expression est utilisée pour la première fois par un homme politique canadien, George Eulas Foster, pour faire l'éloge de la position britannique consistant à se tenir à l'écart des affaires européennes.
Principes
La doctrine britannique peut être résumée en quatre points[1] :
- refus de la conclusion d'alliances en temps de paix, afin d'éviter une guerre provoquée par un allié ;
- non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États ;
- intervention en Europe continentale uniquement en cas de risque d'hégémonie d'une seule puissance ;
- défense de la liberté de commerce et de la liberté des mers.
L'expression est utilisée pour la première fois le dans un article du Times[1].
Applications et exceptions
Par le traité des XXIV articles, le Royaume-Uni garantit la neutralité de la Belgique, les ports d'Anvers, Ostende et Zeebruges étant considérés comme stratégiques pour le contrôle de la Manche.
L'Entente de la Méditerranée protège le statu quo et vise à contrer l'expansion de l'Empire russe. De même, la guerre de Crimée est disputée contre la Russie. Le Grand Jeu vise à protéger et étendre l'Empire britannique.
Fin
L'isolation britannique commence à apparaître comme une faiblesse à la fin du XIXe siècle. Le départ du pouvoir de Otto von Bismarck qui avait maintenu de bonnes relations plonge le Royaume-Uni dans l'incertitude. L'alliance franco-russe est nouée entre deux rivaux historiques. La course germano-britannique aux armements navals menace son hégémonie maritime. La première et la deuxième guerre des Boers illustrent les difficultés de l'armée britannique.
La première étape vers l'abandon du splendide isolement est la signature de l'Alliance anglo-japonaise.
Ainsi, ce splendide isolement fut mis à pied par un rapprochement franco-britannique effectué le : il s'agit de l'Entente cordiale. Associé à un rapprochement franco-russe opérant depuis les années 1890, cette fin de l'isolement britannique signera l'avènement de la Triple-Entente.
Utilisation ultérieure
Le splendide isolement est évoqué lors des discussions entre le Royaume-Uni et l'Union européenne lors du Brexit, l'Union mettant en garde contre un retour à cette doctrine[2].
L'isolement diplomatique de certains pays comme la Russie ou la Turquie a pu être qualifié de « splendide isolement » par ironie[3] - [4] - [5] - [6].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Splendid isolation » (voir la liste des auteurs).
- Jean-Louis Thiérot, « Grande-Bretagne: un «splendide isolement» inscrit dans l'histoire », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- AFP, « Brexit: l'UE met en garde contre «le splendide isolement» », sur la-croix.com, (consulté le ).
- Jean-François Devet, « Turquie: une politique étrangère aventuriste ? », sur telos-eu.com, (consulté le ).
- Wendy Kristianasen, « Le splendide isolement de la Turquie », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
- Yves Bourdillon, « Ankara dans un splendide isolement », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- (en) Brian Whitmore, « Russia's (Not So) Splendid Isolatio », sur rfel.org, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Stewart W. Wallace, The Memoirs of The Rt. Hon. Sir George Foster, Macmillan,
- (en) Richard F. Hamilton, Origins of World War One, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-81735-8)
- (en) Martin Roberts, Britain 1846-1964 : the challenge of change, Oxford University Press, , 288 p. (ISBN 0-19-913373-5, lire en ligne)