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Soixante-huitard

Un soixante-huitard est une personne ayant l'âge d'avoir participé aux événements de Mai 1968, ou ayant adopté les mœurs et les idées qui se sont imposées à cette occasion. La perception des soixante-huitard et du Mouvement du 22 Mars, essentiellement parisien et étudiant, a évolué avec l'historiographie de Mai 68.

Historique (13 mai 1968-30 juin 1968)

La qualification de soixante-huitard, calquĂ©e sur celle de « communard Â» ou « quarante-huitard ».

Selon Le Goff :

« ComposĂ© pour l'essentiel d'Ă©tudiants, le mouvement soixante-huitard est un curieux mĂ©lange entre des aspirations hĂ©donistes, libertaires et un bolchĂ©visme avant gardiste qui a rejouĂ© sous une forme caricaturale et dĂ©risoires le fonctionnement des partis communistes « historiques Â» (lĂ©niniste, stalinien, maoĂŻste) et des rĂ©volutions du passĂ©[1]. »

Elle désigne les idées les plus progressistes, avancées socialement ou utopistes qui ont eu cours dans les milieux révolutionnaires, notamment celles s'approchant de l'anarchisme et du New Age.

Effet sur la société

La gĂ©nĂ©ration constituĂ©e de soixante-huitards arrive au travail dans une France qui a dĂ©jĂ  Ă©voluĂ© sur les questions sociĂ©tales : le , les dĂ©putĂ©s « majoritairement gaullistes Â» ont votĂ© l'indĂ©pendance Ă©conomique des Ă©pouses via une loi qui n'a pas fait grand bruit, les autorisant Ă  gĂ©rer leurs biens propres et Ă  exercer une activitĂ© professionnelle sans le consentement de leur mari. Selon l'historienne du droit des femmes Michelle Perrot, « environ 40 % des françaises travaillaient » lorsque la loi a Ă©tĂ© adoptĂ©e[2].

Pour Jean-Pierre Le Goff, la phase nihiliste post-soixante-huitarde fut brève et s'achève en 1973-1974 ; puis sous l'influence du féminisme et de courants écologistes chrétiens, accomplit sa modification pacificatrice. La dynamique soixante-huitarde s'éteint pour lui au milieu des années 1970, remplacé pour la gauche par un gauchisme culturel[1].

L'ancien ministre de Jean-Pierre Raffarin, Luc Ferry, a parlé de génération de 68 pour évoquer la génération du babyboom, sa philosophie hédoniste et narcissique, et sa soumission à la société de consommation.

Cette génération soixante-huitarde repose sur une reconstruction dans les années 1980 de la mémoire de Mai 68. La publication en 1987 d'Hervé Hamon et de Patrick Rotman Génération, les années de rêve, procède de cette reconstruction. Leur enquête se focalise sur la trajectoire de quelques individus célèbres devenus des emblèmes de Mai 68, comme Serge July ou Alain Geismar. Selon Julie Pagis, chercheuse en sociologie politique au CNRS, elle contribue à banaliser et à médiatiser ce label de « génération 68 », « gommant les parcours de soixante-huitards plus communs et renforçant les représentations d'une génération opportuniste, bien reconvertie, occupant des postes de pouvoir dans les champs politiques, médiatiques et littéraires, et unanimement convertie au libéral-libertarisme[3] ». L'enquête sociologique de Pagis montre en effet que les parcours de « soixante-huitards ordinaires » présentent une grande diversité[4].

Quelques soixante-huitards

Entreprises

PSU

RĂ©sidences universitaires

Situationistes

JCR

Lambertistes

MaoĂŻstes et 22 mars

Intellectuels et artistes

Leaders en régions

Lycéens

Terme et slogans

Article détaillé: slogans soixante-huitards

Interview

  • Interview-enquĂŞte sur trois 68ards ayant jouĂ© un rĂ´le clĂ© en Mai 68, Ă  Nanterre, l'ORTF et Renault-Billancourt, par Fernando Malverde et Nedim Loncarevic par France 3 Paris Ile-de-France[5].

Notes et références

  1. La gauche Ă  l'agonie. 1968-2017. Jean-Pierre Le Goff, Ă©ditions Perrin, 2011; Perrin/Ă©di8, 2017
  2. Il y a 50 ans, les femmes obtenaient le droit de travailler sans l'autorisation de leur mari, BFM le 13/07/2015
  3. Paul Thibaud, « De la politique au journalisme. Libération et la génération de 68 : entretien avec Serge July », Esprit, vol. 17, no 5,‎ , p. 3-5.
  4. Julie Pagis, Mai 68, un pavé dans leur histoire. Évenements et socialisation politique, Presses de Sciences Po, , p. 17
  5. « Mai 68, nouveaux regards », enquête de Fernando Malverde et Nedim Loncarevic, France 3 Paris Ile-de-France, 2 mai 2018 - "Portraits croisés de Dominique Tabah, cité université de Nanterre, Aimé Halbeher qui dirigeait la CGT à Renault Billancourt et Michel Anfrol, journaliste gaulliste à l'ORTF",
  6. Louis Daquin, La grande lutte des mineurs, Cinéarchives, 1948, voir en ligne.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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