Sofina

La Société Financière de Transports et d'Entreprises Industrielles S.A. (Sofina) est créée en 1898 comme société anonyme de droit belge. Elle a été fondée à l’initiative du groupe allemand UEG (de) (Union Elektrizitäts Gesellschaft, précurseur de l'AEG), lié aux groupes américains Thomson-Houston Electric Company et General Electric[9]. Simple société à portefeuille au départ, la Sofina devient après 1905, un puissant trust électrique, grâce à l'ingénieur américain d'origine allemande Dannie N. Heineman (1872-1962)[9] - [10] qui la dirige jusqu'en 1955.

Sous sa direction, la Sofina obtient successivement d’importantes concessions de tramways et d’électricité en Espagne, Hongrie, Argentine, Italie, France, dans l’Empire ottoman, et au Portugal. En 1919, une filiale est fondée, la Compania Hispano-Americana de Electricidad, alias Chade (es)[9]. Heineman collabore aussi avec le financier Alfred Loewenstein au sein du holding canadien Sidro (Société Internationale d’Énergie Hydroélectrique) qui détient d’importants intérêts dans des sociétés d’électricité à Barcelone et au Mexique[11]. En Belgique et en France[12], la Sofina joue notamment un rôle de financement dans la coordination de la production et du transport d’électricité. Selon l'Association pour la valorisation des archives d’entreprises (AVAE), qui a inventorié plus de 150 mètres linéaires d’archives de la société Sofina couvrant cette période « la Sofina est le parangon des holdings de développement aux ambitions internationales[13] ». Après la Seconde Guerre mondiale, le groupe investit essentiellement aux États-Unis, dans les secteurs de l’électricité et du pétrole[14]. En 1955, Dannie N. Heineman agé de 83 ans, quitte la Sofina[15].

Les actionnaires familiaux actuels commencent à y investir ; Yves Boël est nommé adminstrateur en 1956[9]. En novembre 1964, la Sofina passe sous le contrôle conjoint des groupes Boël et Société générale de Belgique[9]. La société toujours, établie à Bruxelles, devient une société à portefeuille. Yves Boël, « financier » du groupe Boël[16], en est le président honoraire jusqu'à son décès en juin 2012.

La Sofina détient des participations - avec dans certains cas un siège dans le conseil d’administration - dans entre autres les sociétés Colruyt, Danone, Luxempart, SES S.A, Delhaize, Eurazeo, GDF Suez[17]. En 2019, la Sofina entre au capital de Nuxe[18]. En 2020, elle participe à l'investissement pour la plateforme lituanienne Vinted[6]. En 2021, elle mène la seconde levée de fonds de l'entreprise franco-néerlandaise Dott[19].

La capitalisation boursière du groupe passe de deux milliards d'euros en 2005[20], à neuf milliards d'euros en 2021.

Le britannique David Verey (en) est président exécutif du conseil d’administration depuis 2014, succédant à Richard Goblet d’Alviella (en)[21]. Harold Boël est directeur général depuis 2008[22]. Guy Verhofstadt est désigné administrateur indépendant à partir de 2012[23].

La majorité des actions est détenue par la Famille Boël[24], via les structures Union Financière Boël (18,89 % de l'actionnariat), Société des Participations Industrielles (15,02 % des actions), et Henex (15,88 % des actions) ; actionnaires agissant de concert en vertu d’un accord relatif à la possession, l'acquisition ou la cession de titres conférant le droit de vote des actions Sofina[25].

• Au siège de la société Sofina à Bruxelles est domicilié depuis février 2006 l'ASBL « Club Sofina »[27].

• Groupe Bruxelles Lambert

(par nom d'auteur)

• Brion, R et Moreau, J.-L, Inventaire des archives du Groupe Sofina (Société Financière de Transports et d'Entreprises industrielles). 1881-1988, Bruxelles, Le Centre, (Archives générales du Royaume. Inventaires, n^o 291, xxix + 190 p.), 2001 traite surtout la période 1890-1950.
• Séverine Laurtet, « La saga Sofina: entre avancées et attentes », Fiscalité internationale, éditions Jfa,‎ août 2019
• Liane Ranieri, Dannie Heineman, patron de la SOFINA: un destin singulier, 1872-1962, Editions Racine, coll. « Businessmen », 2005, 484 p. (ISBN 9782873864316)
• Fernand Vanlangenhove, Dannie Heineman. La vocation internationale d'un grand ingénieur au siècle de l'électricité, Bulletins de l'Académie Royale de Belgique, 1977 (lire en ligne), pp. 13-56

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