Sia Tolno
Sia Tolno née le à Guéckédou en république de Guinée, est une chanteuse, auteure et compositrice guinéenne.

Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activité |
Genres artistiques | |
---|---|
Distinction |
Elle est lauréate du Prix Découverte RFI en 2011.
Biographie
Jeunesse et débuts
Sia Tolno est une chanteuse, auteur, compositrice nĂ©e le Ă Gueckedou[1], une ville de la GuinĂ©e forestiĂšre rĂ©gion au sud-est de la GuinĂ©e[2] proche de la frontiĂšre avec la Sierra Leone et le Liberia[3], habitĂ©e en majoritĂ© par les Kissi[4] - [5]. Elle grandit Ă Freetown, la capitale de la rĂ©publique de Sierra Leone[2] - [4] oĂč son pĂšre enseigne le français[3]. Durant son enfance, difficile, au cours de laquelle elle subit lâĂ©ducation sĂ©vĂšre de son pĂšre et les brimades de ses belles-mĂšres[2], elle se rĂ©fugie dans lâĂ©criture et la poĂ©sie, la comĂ©die et le chant[3], et part vivre chez un oncle dans un appartement partagĂ© par 30 personnes. Ces conditions difficiles ne lâempĂȘchent pas de passer son baccalaurĂ©at et dâespĂ©rer Ă©tudier le droit.
Elle est remarquĂ©e par le chanteur Steady Bongo (en) et devient sa choriste[2] - [3] tout en suivant en parallĂšle des Ă©tudes dâinformatique, mais cette pĂ©riode ne dure pas car la Guerre civile sierralĂ©onaise lâoblige Ă fuir et Ă se rĂ©fugier dans son pays la GuinĂ©e[2] - [5] - [3], dâabord dans sa ville natale Gueckedou puis dans la capitale Conakry en 1996.
Sia Tolno revendique lâessence guinĂ©enne de sa musique, bien que celle-ci brasse de nombreuses influences telles le blues, le funk, la chanson, le RnB, la soul[2], et lâafrobeat.
Elle commence Ă chanter dans les bars et les night clubs[3] avec un rĂ©pertoire composĂ© de reprises soul[2] et de chansons françaises (La Vie en rose dâĂdith Piaf ou Ne me quitte pas de Jacques Brel dans la version de Nina Simone), amĂ©ricaines (Whitney Houston, Mariah Carey, Gloria Estefan) et africaines (Miriam Makeba et Monique SĂ©ka)[4].
En 2002, elle sort son premier album La Voix de la forĂȘt de dimension nationale et elle donne plusieurs concerts en GuinĂ©e forestiĂšre dans le cadre d'une vaste campagne de distribution de vivres et de mĂ©dicaments aux rĂ©fugiĂ©s de guerre et aux dĂ©placĂ©s avec lâaide de lâONU, de lâAmbassade de France en GuinĂ©e, et de lâĂ©glise catholique de GuinĂ©e.
Cet apprentissage la conduit finalement Ă reprĂ©senter la GuinĂ©e au concours Africastar[2] - [4]Ă Libreville au Gabon en 2008, oĂč elle termine Ă la troisiĂšme place[3]. La puissance de sa voix, rĂ©guliĂšrement comparĂ©e Ă celles dâAngĂ©lique Kidjo[3] ou de Miriam Makeba impressionne le musicien gabonais Pierre AkendenguĂ© qui la prĂ©sente au label Lusafrica[2] - [4].
CarriĂšre internationale
Son premier album international, Eh Sanga sort en 2009 sous le label Lusafrica[2]. Dans un style musical essentiellement Mandingue, il est arrangé par Kante Manfila[6] , produit par José da Silva, et enregistré principalement à Conakry mais aussi à Paris et La Havane. Tous les morceaux sont écrits et composés par Sia Tolno. Plusieurs chansons racontent la guerre civile sierraléonaise.
Sia Tolno fait ensuite ses premiers pas sur les scĂšnes françaises, entre autres en premiĂšre partie de CesĂĄria Ăvora[2]. Elle commence Ă sây faire un nom auprĂšs des amateurs de musique africaine. L'enregistrement de son deuxiĂšme album s'effectue au studio de Mory KantĂ©, avec des arrangements signĂ©s François BrĂ©ant[4]. My Life sort le [2] - [3]. Elle commence Ă y mĂ©tisser les instruments traditionnels guinĂ©ens avec le style afrobeat[4]. On y dĂ©couvre des textes engagĂ©s en faveur des droits de lâhomme en Afrique. Elle y raconte aussi certains Ă©pisodes de sa vie comme la pĂ©riode « cigarettes, liqueurs et poches vides » des nights clubs de Conakry dans la chanson « Malaya ». Sa voix et sa prĂ©sence scĂ©nique lui donnent de remporter le Prix DĂ©couvertes RFI 2011[6] - [2], quâelle reçoit des mains de Richard Bona le [3] au Gabon. Ce prix lui permet de rĂ©aliser une tournĂ©e en France et dans 24 pays en Afrique.
African Woman
Son dernier album Ă ce jour, African Woman, est sorti en , sur le mĂȘme Label que les prĂ©cĂ©dents Lusafrica[1]. Sia a clairement optĂ© pour le style afrobeat[7] - [1] - [6], funk tribal plein de groove, fusion des Ă©lĂ©ments afro-amĂ©ricains du funk, du jazz, de la musique d'Afrique occidentale, de la musique traditionnelle nigĂ©riane et des rythmes yoruba, dont le musicien nigĂ©rien Fela Anikulapo Kuti est considĂ©rĂ© comme lâinventeur[8]. African Woman est dâailleurs produit par Tony Allen[7] - [1] - [6], le batteur de Fela. Sia y chante des textes engagĂ©s, dĂ©nonçant lâexcision (Kekeleh) et le machisme (Manu), la corruption de la police africaine (African Police), apostrophant le prĂ©sident dictateur libĂ©rien Charles Taylor Ă propos de ses exactions (Rebel Leader), se faisant lâavocate de lâĂ©ducation et de lâĂ©galitĂ© des femmes et plaidant pour le rĂŽle essentiel des femmes africaines dans le dĂ©veloppement de leur continent (waka waka woman)[4] - [9]. Elle y dĂ©crit les difficultĂ©s de la jeunesse africaine, coincĂ©e entre lâautoritĂ© parentale et les contraintes sociales (Idjo Weh), poussĂ©e vers une Ă©migration risquĂ©e comme les adolescents Yaguine Koita et FodĂ© Tounkara retrouvĂ©s morts dans le train dâatterrissage dâun avion pour lâEurope (Yaguine & FodĂ©)[7] - [1] - [6]. Sia est particuliĂšrement sensibilisĂ©e au sujet puisque son jeune frĂšre a disparu en tentant lui-mĂȘme dâĂ©migrer vers lâEspagne[4].
Dans sa critique de lâalbum, TĂ©lĂ©rama dĂ©crit Sia Tolno comme une « voix polyglotte de caractĂšre ⊠vĂ©hiculant une sorte de rage sans cĂ©der une once de grĂące ⊠un chant tout en Ă©nergie et vibrant dâune colĂšre lĂ©gitime ⊠apportant assez de sensualitĂ© pour rafraĂźchir[9] » lâafrobeat, un genre musclĂ© et rugueux habituellement rĂ©servĂ© aux hommes[6].
Sia travaille actuellement à son prochain album "This Train", arrangé réalisé et produit par Nicolas Gueret, qui sortira le .
En 2022, elle chante le titre Ukraine, en l'honneur des Ukrainien dont le territoire est attaques par les Russe depuis 2022[10].
Implication dans la vie civile
- Ambassadrice de bonne volonté pour l'Union du fleuve Mano en 2009
- Ambassadrice pour la cause des enfants vulnérables dans l'ONG Asufe Guinée en 2010
Vie personnelle
Sia Tolno vit en Ăle-de-France[4] avec ses deux enfants depuis .
Discographie
RĂ©compenses
- 2002 : Meilleure voix fĂ©minine DjembĂ© dâor GuinĂ©e,
- 2011 : Lauréate du Prix Découvertes RFI.
Références
- FIP.fr, « L'afrobeat féminin de la Guinéenne Sia Tolno »
, sur fipradio.fr, (consulté le ).
- « Biographie et actualités de Sia Tolno France Inter », sur France Inter (consulté le ).
- Yasmine Chouaki, « En sol majeur - 1. Sia Tolno », sur rfi.fr, (consulté le ).
- Julien Le Gros, « Sia Tolno, la guerriÚre de l'Afrobeat », sur Africultures, (consulté le )
- « Personnes | Africultures : Tolno Sia », sur Africultures (consulté le )
- Bertrand Lavaine, « Sia Tolno conjugue lâafrobeat au fĂ©minin », sur rfimusique.com, (consultĂ© le ).
- Francis Dordor, « L'afro-beat de Sia Tolno, Ă la pointe de la rĂ©volte et du combat », Les Inrockuptibles,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Sia Tolno », sur Lusafrica (consulté le )
- « African Woman, Sia Tolno », sur Télérama (consulté le ).
- Bountouraby Amine Soumah, « ââ Ukraineââ: Sia Tolno rend hommage au peuple ukrainien dans son nouveau clip », sur www.gnakrylive.com (consultĂ© le )
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- Francis Dordor, « L'afro-beat de Sia Tolno, Ă la pointe de la rĂ©volte et du combat », Les Inrockuptibles,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- FIP.fr, « L'afrobeat féminin de la Guinéenne Sia Tolno »
, sur fipradio.fr, (consulté le )
- Bertrand Lavaine, « Sia Tolno conjugue lâafrobeat au fĂ©minin », sur rfimusique.com, (consultĂ© le )