Service d'incendie et de secours de la ville de Genève
Le service d'incendie et de secours de la ville de Genève (SIS) est l'un des deux corps de sapeurs-pompiers professionnels présents sur le canton de Genève, aux côtés des nombreux autres corps que comptent les sapeurs-pompiers de Genève.
Service d’incendie et de secours de la ville et canton de Genève | |
Situation | |
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Région | Canton de Genève |
Création | 1899 |
Ancien nom | Poste permanent |
Type | Sapeurs-pompiers professionnels, Ambulanciers |
Organisation | |
Effectifs | 301 (2020) |
Commandant | Col Nicolas Schumacher |
Cdt. adjoint | Lt-col Frédéric Jaques |
Chef d’état-major | Maj Jérôme Barbey |
Site web | et |
Histoire
La nuit de Noël 1898, un incendie se déclara dans un laboratoire de mécanique de l'Université. Malheureusement, l'alarme des secours tardait. Des gendarmes tentaient de maîtriser le feu au moyen d'extincteurs avant d'aviser les sapeurs-pompiers, et parmi ceux-ci beaucoup pensaient que les cloches appelaient les fidèles à célébrer Noël ! Les dégâts furent considérables, le feu ayant atteint la bibliothèque. Cet évènement décida la Société genevoise d'utilité publique à lancer une pétition et une étude en vue de créer un poste permanent d'alarme du bataillon. L'essentiel de la demande se résumait ainsi :
- avoir en permanence, sur chaque rive, une escouade de sapeurs-pompiers;
- faciliter pour la population l'appel des secours;
- améliorer le système d'alarme du bataillon.
Le coût de cette demande étant trop onéreux, une contre-proposition du conseil municipal et de la commission des pétitions fut acceptée. Celle-ci proposait de mettre en place un poste permanent d'alarme, à titre d'essai pendant un an.
Au matin du , le Poste Permanent d'alarme (PP) prit ses quartiers dans un petit local sis au rez-de-chaussée de l'Hôtel Municipal, au 4 de la rue de l'Hôtel-de-Ville. Il était composé des quatre premiers sapeurs-pompiers professionnels genevois :
- le capitaine quartier-maître Alexandre Ricou, chef de poste;
- le sergent Quiblier, sous-chef;
- le caporal Versel;
- le sapeur Leibinger.
Leur rôle était limité à effectuer une permanence téléphonique au numéro attribué, le 4000, et à alerter le bataillon. Par la suite, plutôt que de le faire à chaque fois, le PP se mit à effectuer quelques interventions sans gravité. En 1907, le PP a effectué 178 interventions avec un effectif de 5 hommes. Il déménagea en avril au 6 de la rue du Soleil-Levant.
En 1908, le Grand Conseil décida de désarmer le bataillon, qui resta néanmoins sous le contrôle du Département militaire jusqu'en 1966. Le major Shauenberg acquit les deux premiers appareils respiratoires à circuit fermé, de marque allemande Dräger.
Il fallut attendre 1916, pour voir arriver le premier véhicule automobile du bataillon, un taxi Picard et Pictet de 25 CV repêché dans le Rhône puis retapé.
En 1925, le chef de poste du PP, le capitaine William Keller, en succédant au major Muller, devint le premier commandant professionnel du bataillon. Celui-ci se restructura en décembre 1931, après la fusion des communes de Plainpalais, des Eaux-Vives et du Petit-Saconnex avec la ville, en 5 compagnies et un PP qui comptaient au total quelque 500 hommes. La 5e compagnie fusionne avec la 3e le et le bataillon compte alors 400 hommes.
En août 1929, le no 18 remplaça le 4000.
En 1930, le corps fit l'acquisition d'une tonne-pompe Schenk, ainsi que de nouveaux appareils respiratoires Dräger KG-130. Un an plus tard apparut la première échelle automobile, de marque Metz.
En 1957, le major Bertani inaugurait la caserne de la rue des Bains. Le Poste Permanent comptait alors 39 hommes qui effectuèrent 841 interventions. L'année suivante, une convention permettait l'intervention du Poste Permanent sur tout le territoire cantonal. En 1959, le corps professionnel abandonna le casque de combat militaire (casque modèle 18), rejoint par les volontaires dix ans après.
Au cours des années soixante, le corps vit apparaître les premiers appareils respiratoires à circuit ouvert. Le parc débuta avec 10 Dräger PLA-8 bi-bouteilles, et atteignit 130 exemplaires en 1982. Ceux-ci furent alors remplacés par 152 Dräger PA-80 mono-bouteille.
En avril 1966 ouvrait la première caserne secondaire (provisoire), diurne à la rue de Moillebeau, puis en 1971 définitive, rue des Aster. En 1973, la seconde ouvrit à la route de Frontenex.
En janvier 1974, le Poste Permanent devint le Service d'Incendie et de Secours. Dès lors, le corps professionnel a connu une forte modernisation et est devenu prépondérant dans la sécurité civile à Genève.
Organisation
Le service fait partie de l'administration municipale de la ville de Genève. Il intervient donc principalement sur le territoire de la ville. Mais sur la base de conventions[1] et du règlement du Conseil d'État, le canton de Genève étant petit et confondu avec la ville, il intervient aussi dans l'ensemble du canton (bassin de plus de 500 000 habitants). Il peut même intervenir en renfort des collègues de France voisine ou du canton de Vaud.
Le SIS est appuyé par 44 compagnies communales de sapeurs-pompiers volontaires qui opèrent sur leurs communes respectives. Celles-ci sont indépendantes du SIS mais lui versent une contribution à concurrence de leur population, soit au total plus de 10 millions de francs par an. Le SIS fonctionnant avec une quarantaine de millions annuels, le reste est pris en charge par la ville. Le canton ne verse qu'une subvention d'environ 700 000 francs.
Le SIS intervient en premier échelon sur tout sinistre dans le canton. Néanmoins, le concept d'engagement sapeurs-pompiers XXI a quelque peu changé la donne. Depuis , les compagnies communales peuvent intervenir en premier sur des sinistres de faible ampleur sur leur territoire et demander au SIS du renfort le cas échéant. Cette mesure vise à décharger le corps professionnel de certaines missions que les volontaires peuvent remplir et de contenir la hausse des participations financières, mais nécessite la mise sur pied d'équipes de piquet, engendre des coûts pour les communes et risque de nuire au recrutement déjà difficile.
L'organisation générale est fixée par la loi cantonale F 4 05 de 1990[2] et son règlement d’application[3].
Le 1 janvier 2022, le SIS rejoindra le Groupement intercommunal de défense contre les incendies et quittera donc la municipalité de la Ville de Genève[4]. Ce groupement est créé par la loi sur la prévention des sinistres, l'organisation et l'intervention des sapeurs-pompiers LPSSP du 30 octobre 2020. Les 44 communes genevoises, à l'exception de la commune de Céligny, compose le groupement.
Effectifs et moyens
Été 2010, 263 personnes composent le SIS, scindées en 5 sections d'intervention − dont une section sanitaire dévolue exclusivement au transport sanitaire − qui représentent environ 60 % de l'effectif ; le reste est composé du personnel administratif et logistique, ainsi que de la section Transmissions − dévolue à la gestion de la Centrale d'engagement et de traitement des alarmes (CETA). Le personnel opérationnel arbore une tenue de feu jaune depuis 1999 et porte le casque F1 SA (version courte) blanc depuis 1997, remplacé depuis 2014 par le F1 SF chromé.
Le service dispose d'une centaine de véhicules terrestres, répartis dans trois casernes, et de quatre bateaux dont deux dans les casernes. Ceux-ci se voient attribuer l'indicatif radio César, qui préfixe le numéro du véhicule dans les transmissions, conversations ou publications.
Les casernes 1, 2 et 3 sont exploitées 24/24, 7 jours/7 qui permettent d’assurer un service permanent sur l’ensemble du territoire genevois.
Il existe trois principales filières pour le recrutement.
- La filière sapeur-pompier permet d'incorporer une des 4 premières sections ;
- la filière Ambulancier SIS donne accès à la section sanitaire aux ambulanciers diplômés ES. Ce sont des Ambulanciers diplômés ES qui ont suivi une formation complémentaire comprenant entre autres un approfondissement en désincarcération, sauvetage en milieu périlleux, le NRBC et sur le port d’appareil respiratoire[5] pour participer aux interventions et aux techniques spécifiques aux sapeurs-pompiers, par exemple le soutien sanitaire opérationnel sur les incendies p.ex. [6];
- la filière sapeur-opérateur [7]permet d'intégrer la section transmissions.
Depuis l'introduction du brevet fédéral de sapeur-pompier professionnel en , les aspirants suivent l'école de formation latine (qui regroupe les aspirants romands et tessinois), d'une durée de 18 mois[8]. Depuis 2020[9], Genève a sa propre école de formation des sapeurs-pompiers professionnels Genève[10].
- Caserne 1
- Caserne 2
- Caserne 3
Statistiques
Année | 1907 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Interventions | 178 | 5369 | 5699 | 5875 | 7101 | 7106 | 8454 | 8718 | 9674 | 10 742 | 10 848 | 10 598 | 10 465 | 9804 | 9136 | 9311 | 10300 |
Elles se répartissaient en 2010 de la façon suivante (sur un total de 9311 interventions) :
- 33 % de transports ambulanciers ;
- 12 % d'alarmes automatiques ;
- 8 % d'incendies ;
- 8 % de dépannages d'ascenseurs ;
- 7 % de sauvetages de personnes ;
- 6 % d'inondations ;
- 5 % de fumées suspectes ;
- 5 % d'interventions diverses ;
- 4 % de sauvetages d'animaux ;
- 4 % de prévention de chutes de matériaux ;
- 3 % d'odeurs suspectes ;
- 3 % de matières dangereuses ;
- 1 % de déblaiements ;
- moins de 1% d’explosions et interventions techniques.
Cela représente environ 26 interventions quotidiennes. En 2009, 63 % des interventions ont eu lieu sur le territoire de la ville de Genève.
La brigade sanitaire du SIS assure environ 12 % des transports ambulanciers du canton, le reste étant assuré par le Service de sécurité de l'aéroport (SSA) et les ambulanciers privés (80 %).
Galerie d'images
- Ambulance César 44, ici en 2006 (plus active depuis 2018)
- Tonne-pompe (ancien césar 14), en 2003, aujourd'hui véhicule de l'école de formation
- Tonne-pompe (ancien César 16) lors de l'incendie du parking du Mont-Blanc, en 2006
- Grande échelle César 24, ici en 2011
- Un pompier du SIS lors d'un incendie à Avully en 2013
- Le tonne-pompe Cesar 17 du SIS de Genève en intervention dans la ZIPLO en 2018
Notes et références
- Convention F 4 10.03 relative à l’intervention du service d’incendie et de secours hors du territoire de la Ville de Genève et à sa collaboration avec le service de sécurité de l’aéroport international de Genève
- Loi F 4 05 sur la prévention des sinistres, l’organisation et l’intervention des sapeurs-pompiers
- Règlement d’application de la loi sur la prévention des sinistres, l’organisation et l’intervention des sapeurs-pompiers
- Télécharger la vCard, « Le SIS devient un groupement intercommunal », sur www.geneve.ch (consulté le )
- Télécharger la vCard, « Les ambulanciers et ambulancières du SIS », sur www.geneve.ch (consulté le )
- Télécharger la vCard, « Missions spécifiques des ambulanciers et ambulancières du SIS », sur www.geneve.ch (consulté le )
- Télécharger la vCard, « Formation pour sapeur-opérateur », sur www.geneve.ch (consulté le )
- Incendie Secours Genève, « École de sapeurs-pompiers professionnels de Genève - Le parcours de formation », sur École de sapeurs-pompiers professionnels de Genève (consulté le )
- Incendie Secours Genève, « École de sapeurs-pompiers professionnels de Genève - L'école », sur École de sapeurs-pompiers professionnels de Genève (consulté le )
- SDBB | CSFO, « Sapeur-pompier professionnel BF / Sapeur-pompier professionnelle BF », sur www.orientation.ch (consulté le )
Sources
- Service d'Incendie et de Secours, 1990
- Service d'Incendie ville de Genève, 1994
- Les sapeurs-pompiers de la Ville de Genève… pour vous servir, 1998
- Des femmes et des hommes au service des Genevois, 2003
- Marc Bieri et Samy Michel, Face aux dangers, 1996
- Bernard Gisiger et Francis Le Comte , Du 4000 au 118, 1990
- [PDF] Service d'incendie et de secours de la ville de Genève, 2010