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Sebastian Kurz

Sebastian Kurz (/zeˈbastˌiÌŻaːn ˈkʊrtÍĄs/) est un homme d'État autrichien, nĂ© le Ă  Vienne. Il est prĂ©sident fĂ©dĂ©ral du Parti populaire autrichien (ÖVP) de 2017 Ă  2021 et chancelier fĂ©dĂ©ral de 2017 Ă  2019 et de 2020 Ă  2021.

Sebastian Kurz
Illustration.
Sebastian Kurz en 2018.
Fonctions
PrĂ©sident du groupe ÖVP au Conseil national autrichien
–
(1 mois et 24 jours)
Prédécesseur August Wöginger
Successeur August Wöginger
Chancelier fédéral
–
(1 an, 9 mois et 4 jours)
Président fédéral Alexander Van der Bellen
Gouvernement Kurz II
LĂ©gislature XXVIIe
Coalition ÖVP-GrĂŒnen
Prédécesseur Brigitte Bierlein
Successeur Alexander Schallenberg
–
(1 an, 5 mois et 10 jours)
Président fédéral Alexander Van der Bellen
Gouvernement Kurz I
LĂ©gislature XXVIe
Coalition ÖVP-FPÖ (2017-2019)
ÖVP (2019)
Prédécesseur Christian Kern
Successeur Hartwig Löger (intérim)
Brigitte Bierlein
Président fédéral du Parti populaire autrichien
[alpha 1] –
(4 ans, 6 mois et 19 jours)
Élection
Prédécesseur Werner Amon (intérim)
Reinhold Mitterlehner
Successeur Karl Nehammer
Ministre fédéral de l'Europe, de l'Intégration et des Affaires étrangÚres
–
(4 ans et 2 jours)
Chancelier Werner Faymann
Christian Kern
Gouvernement Faymann II
Kern
Prédécesseur Michael Spindelegger
Successeur Karin Kneissl
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Vienne (Autriche)
Nationalité autrichienne
Parti politique ÖVP (depuis 2003)
Religion Catholicisme

Signature de Sebastian Kurz

Sebastian Kurz
Chanceliers fédéraux de l'Autriche

Il est dĂ©putĂ© au Landtag de Vienne entre 2010 et 2011, puis secrĂ©taire d'État fĂ©dĂ©ral Ă  l'IntĂ©gration jusqu'en . Il est alors nommĂ© ministre fĂ©dĂ©ral des Affaires Ă©trangĂšres, devenant Ă  27 ans le benjamin du gouvernement autrichien et des chefs de la diplomatie de l'Union europĂ©enne.

En , il est Ă©lu prĂ©sident du Parti populaire et rompt la grande coalition au pouvoir, conduisant Ă  des Ă©lections anticipĂ©es qu'il remporte. Il forme ensuite une coalition avec le Parti de la libertĂ© (FPÖ) et est nommĂ© chancelier fĂ©dĂ©ral. Il se sĂ©pare du FPÖ en en raison d'un scandale de corruption, convoquant de nouvelles Ă©lections avant d'ĂȘtre renversĂ© par une motion de censure, une premiĂšre depuis 1945. À l'issue de ce scrutin, il Ă©tablit une alliance avec Les Verts (GrĂŒnen). Il dĂ©missionne et se retire de la vie politique en en raison d'accusations de dĂ©tournement de fonds publics.

Origines et formation

Sebastian Kurz est le fils d'un ingénieur et d'une professeure de lycée. Il grandit dans le 12e arrondissement de Vienne, à Meidling[1].

Il poursuit ses études au lycée moderne (en allemand : Realgymnasium) GRg Erlgasse et obtient en 2004 son baccalauréat (maturité en Autriche). En 2011, il décide de suspendre ses études de droit à l'université de Vienne pour se consacrer à la politique[2] - [3].

Ascension politique

DĂ©buts

En 2009, il est Ă©lu prĂ©sident du JVP, le mouvement de jeunesse du Parti populaire autrichien (ÖVP). Lors de la campagne pour les Ă©lections locales de 2010, il est remarquĂ© pour son slogan « Le noir, ça dĂ©chire », en rĂ©fĂ©rence Ă  la couleur officielle de son parti : montĂ© Ă  bord d'une « sexymobile » avec des jeunes filles en vĂȘtements moulants qui distribuaient des prĂ©servatifs aux passants, il avait voulu « parler le langage de la jeunesse », mĂȘme si son score final reste faible[4].

Il est membre du Landtag de Vienne entre 2010 et 2011.

Le , il est nommĂ© secrĂ©taire d'État Ă  l'IntĂ©gration auprĂšs de la nouvelle ministre fĂ©dĂ©rale de l'IntĂ©rieur Johanna Mikl-Leitner, Ă  seulement 24 ans. À ce poste, il fait passer une loi interdisant la burqa et une autre qui coupe largement les subventions sociales aux candidats Ă  l'intĂ©gration, afin de les amener Ă  trouver un travail[5].

À l'issue des Ă©lections lĂ©gislatives de 2013, il est Ă©lu dĂ©putĂ© au Conseil national.

Chef de la diplomatie

Sebastian Kurz avec le prĂ©sident de l'État d'IsraĂ«l, Shimon Peres, en 2014.

Lorsque la grande coalition, au pouvoir depuis 2007, est reconduite le , il devient ministre fĂ©dĂ©ral de l'IntĂ©gration, des Affaires europĂ©ennes et internationales. À 27 ans, il devient ainsi non seulement le benjamin du gouvernement fĂ©dĂ©ral autrichien, mais Ă©galement le ministre des Affaires Ă©trangĂšres le plus jeune de l'Union europĂ©enne[6].

Dans le contexte de la crise migratoire, il appelle à la fermeture des frontiÚres autrichiennes[7] et prÎne la fin des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne[4]. Il est alors le seul ministre des Affaires étrangÚres de l'Union européenne à réclamer la fin de ces négociations[8]. En obtenant la fermeture de la route des Balkans, il gagne en popularité dans la population autrichienne[5].

PrĂ©sident fĂ©dĂ©ral de l'ÖVP

Il indique le que s'il Ă©tait portĂ© Ă  la prĂ©sidence fĂ©dĂ©rale de l'ÖVP, il mettrait un terme Ă  la grande coalition, provoquant de nouvelles Ă©lections anticipĂ©es. DĂ©signĂ© Ă  la tĂȘte du Parti populaire le , il confirme ses intentions et prĂ©sente une demande en ce sens dĂšs le lendemain au chancelier fĂ©dĂ©ral social-dĂ©mocrate Christian Kern et au prĂ©sident fĂ©dĂ©ral Alexander Van der Bellen. Le , il est Ă©lu Ă  la tĂȘte du parti lors d'une convention.

Il ne se montre pas hostile Ă  une alliance avec le Parti de la libertĂ© d'Autriche (FPÖ), nationaliste, Ă  l'issue de nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives[7].

Premier mandat de chancelier fédéral

Élections lĂ©gislatives de 2017

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es du , le Parti populaire — qui participe au scrutin sous le nom de Liste Sebastian Kurz - Nouveau Parti populaire[4] — remporte 31,5 % des suffrages exprimĂ©s et 62 dĂ©putĂ©s sur 183 au Conseil national Ă  l'issue d'une campagne axĂ©e sur les questions sĂ©curitaires[9]. L'ÖVP Ă©tant redevenu le premier parti d'Autriche, il est pressenti pour prendre la succession de Kern comme chancelier.

Pour le politologue et chercheur au CNRS Patrick Moreau, le succĂšs de Sebastian Kurz repose sur la transformation qu'il a su mener dans son parti : « en nommant une majoritĂ© de candidats sans expĂ©rience politique, en attirant des figures issues de tous les milieux sociaux, en fĂ©minisant les listes, il a fait de l'ÖVP un parti qui a tous les attributs de la nouveautĂ© ». Il bĂ©nĂ©ficie Ă©galement d'une campagne menĂ©e sur les thĂšmes de l'immigration, l'islam et la sĂ©curitĂ©, alors que la situation Ă©conomique du pays est florissante[10] - [11].

Formation du gouvernement

Sebastian Kurz s'adressant au Conseil fédéral pour la premiÚre fois comme chancelier fédéral, le .

Le , aprÚs la publication des résultats officiels, le président fédéral, Alexander Van der Bellen, le charge de former un gouvernement[12].

Sebastian Kurz est nommĂ© chancelier fĂ©dĂ©ral d'Autriche le , Ă  l'Ăąge de 31 ans, et prend la tĂȘte d'un gouvernement de « coalition turquoise-bleue » qui associe l'ÖVP au FPÖ. Il devient donc le plus jeune dirigeant d'État au monde, devant le capitaine-rĂ©gent de Saint-Marin Enrico Carattoni. Au sein de l'Union europĂ©enne, il devance le Premier ministre irlandais Leo Varadkar[13].

Expulsion d'imams

DĂ©but , le gouvernement expulse une quarantaine d'imams turcs qui refusaient de se conformer Ă  la lĂ©gislation sur leur rĂ©munĂ©ration. L'exĂ©cutif vise Ă©galement Ă  rĂ©duire l'islam politique et les mouvements radicalisĂ©s dans le pays. Le porte-parole du prĂ©sident turc Recep Tayyip Erdoğan rĂ©agit en dĂ©clarant qu'il s'agissait d'une « vague islamophobe, raciste et discriminatoire ». Cependant, Sebastian Kurz est soutenu par l'opposition sociale-dĂ©mocrate, qui estime qu'il s'agit de la « premiĂšre dĂ©cision sensĂ©e du gouvernement »[14].

Politique Ă©conomique

En , son gouvernement fait adopter une loi sur l’allongement et la flexibilisation du temps de travail. La journaliste DaniĂšle Renon du Courrier international juge le texte « trĂšs favorable aux employeurs et aux attentes des milieux Ă©conomiques »[15]. La nouvelle loi permet, sur la base du « volontariat », d'Ă©tendre la durĂ©e maximale du temps de travail de 10 Ă  12 heures quotidiennes et de 50 Ă  60 heures hebdomadaires. La durĂ©e normale du travail reste cependant fixĂ©e Ă  huit heures par jour et Ă  40 heures par semaine[16].

Le vent se lĂšve indique que son gouvernement mĂšne une politique de rĂ©duction des dĂ©penses publiques, particuliĂšrement dans le domaine social. Une rĂ©forme des minima sociaux diminue le montant accordĂ© aux familles de plus de deux enfants, tandis que les conditions d’attribution sont durcies pour les Ă©trangers. Le budget de l'organisme autrichien chargĂ© de l'emploi baisse de 30 % en 2018. Les allocations versĂ©es aux chĂŽmeurs atteints d’une maladie sont rĂ©duites et le programme d’aide au retour Ă  l’emploi Aktion 20000 destinĂ© aux chĂŽmeurs ĂągĂ©s de plus de cinquante ans est supprimĂ©[9].

Rupture avec le FPÖ et motion de censure

Sebastian Kurz s’exprimant sur la prĂ©sidence autrichienne du Conseil de l'Union europĂ©enne en 2018 (Parlement europĂ©en, ).

Le vice-chancelier Heinz-Christian Strache remet sa dĂ©mission le , Ă  huit jours des Ă©lections europĂ©ennes et au lendemain de la publication d'une vidĂ©o tournĂ©e en 2017 oĂč on le voit demander Ă  une femme se prĂ©sentant comme la niĂšce d'un oligarque russe de racheter un journal et modifier sa ligne Ă©ditoriale en faveur du FPÖ, en Ă©change de la concession de contrats publics[17].

Kurz rĂ©agit de maniĂšre critique, affirmant que « assez, c'est assez » et jugeant que le FPÖ « porte atteinte Ă  la politique du changement et Ă  l'image » du pays. Il avoue ne pas avoir le sentiment « que le FPÖ soit prĂȘt Ă  changer fondamentalement, ce qui serait pourtant plus que nĂ©cessaire ». Il annonce ensuite avoir demandĂ© au prĂ©sident Van der Bellen de convoquer des Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es[18]. Le lendemain, celui-ci dĂ©clare souhaiter que le scrutin ait lieu en septembre[19]. Les sociaux-dĂ©mocrates rĂ©clament le remplacement des ministres FPÖ par des indĂ©pendants[20]. Le , aprĂšs le limogeage du ministre de l'IntĂ©rieur Herbert Kickl, les ministres FPÖ dĂ©missionnent collectivement du gouvernement[21].

Le , une motion de censure dĂ©posĂ©e par les Ă©cologistes de JETZT – Liste Pilz obtient le soutien du FPÖ et du SPÖ, ce qui permet son adoption[22] - [23]. C'est la premiĂšre fois qu'un chef de gouvernement autrichien est renversĂ©[24]. Le vice-chancelier Hartwig Löger succĂšde Ă  Kurz le [25]. Le , la prĂ©sidente de la Cour constitutionnelle, Brigitte Bierlein, est chargĂ©e de former un gouvernement technique devant durer jusqu'aux prochaines lĂ©gislatives[26].

Retour Ă  la tĂȘte du gouvernement

Élections lĂ©gislatives de 2019

Vainqueur des lĂ©gislatives, l'ÖVP arrive largement en tĂȘte[27] - [28]. Le parti obtient son meilleur rĂ©sultat depuis 2002. Le FPÖ connait en effet un important recul, mĂȘme s'il conserve sa troisiĂšme place. Le SPÖ rĂ©alise un rĂ©sultat historiquement bas tandis que les GrĂŒnen et NEOS rĂ©alisent le meilleur rĂ©sultat de leur histoire[29] - [27].

Les nĂ©gociations s'annoncent cependant difficiles, l'ÖVP Ă©tant confrontĂ© Ă  plusieurs choix de partenaires prĂ©sentant chacun leurs dĂ©fauts[28]. La reconduction de la coalition avec le FPÖ, partenaire considĂ©rĂ© comme privilĂ©giĂ© par Sebastian Kurz en raison notamment de leurs vues communes sur l'immigration, est rendue difficile par la contre-performance du FPÖ, qui pourrait pousser le parti Ă  envisager une cure d'opposition pour se reconstruire[27]. Le soir du scrutin, son dirigeant, Norbert Hofer, annonce que le parti se prĂ©pare Ă  l'opposition[30]. Les sociaux-dĂ©mocrates, qui subissent Ă©galement une dĂ©faite avec la perte d'un quart de leurs siĂšges, annoncent exclure toute coalition avec l'ÖVP. Les Ă©lecteurs du Parti populaire sont par ailleurs pour une grande partie opposĂ© Ă  la reconduction d'une grande coalition ÖVP-SPÖ, une formule usĂ©e et dĂ©criĂ©e en Autriche aprĂšs quarante-quatre ans de gouvernement dans l'aprĂšs-guerre[31]. Kurz pourrait par consĂ©quent se tourner vers GrĂŒnen, voire une coalition Ă©largie avec GrĂŒnen et NEOS, petit parti libĂ©ral ayant la faveur de la droite. GrĂŒnen occupe cependant une position opposĂ©e Ă  celle de Kurz sur l'immigration, rendant difficile la mise en place d'une politique commune[32].

Seconde désignation

Sebastian Kurz s’entretenant avec Boris Johnson (2020).

Le , il est de nouveau chargé de former un gouvernement par le président Van der Bellen[33].

Le , il annonce un accord de coalition avec Les Verts - L'Alternative verte, qui obtient la création d'un ministÚre de l'Environnement et la fonction de vice-chancelier pour son dirigeant Werner Kogler[34]. Le nouveau gouvernement est assermenté le [35].

Gestion de la Covid-19

Le chancelier atteint un pic d'avis favorable en , lorsque, saluĂ© pour sa gestion de la premiĂšre vague de pandĂ©mie de Covid-19, il rĂ©unit plus de 80 % d’opinions favorables, tandis que son parti monte Ă  45 % d'intentions de vote. L'Autriche ne connaĂźt alors qu'un peu moins de 600 dĂ©cĂšs dĂ» au virus et une absence de surcharge de ses hĂŽpitaux, ce qui lui permet d'ĂȘtre le premier en Europe Ă  sortir du confinement, le [36].

Accusations de corruption et démission

En , il rĂ©vĂšle ĂȘtre visĂ© par une enquĂȘte judiciaire. La justice le soupçonne d'ĂȘtre intervenu pour favoriser la nomination d'un proche Ă  la tĂȘte d'une entreprise publique et d'avoir menti Ă  ce sujet devant les dĂ©putĂ©s[37].

Le parquet autrichien annonce en l'ouverture d'une enquĂȘte au sujet de Sebastian Kurz et de neuf autres personnes. Ils sont soupçonnĂ©s d'avoir dĂ©tournĂ© des fonds publics afin de « financer des sondages d'opinion partiellement manipulĂ©s qui servaient un intĂ©rĂȘt politique exclusivement partisan » en faveur de l'ÖVP entre 2016 et 2018. Selon les procureurs, un groupe de mĂ©dias aurait « reçu des paiements » en Ă©change de la publication de ces sondages. Le groupe mis en cause est largement identifiĂ© dans les mĂ©dias autrichiens comme Ă©tant le tabloĂŻd Österreich[38]. Alors que les Ă©cologistes demandent Ă  Kurz de dĂ©missionner, une motion de censure doit ĂȘtre dĂ©battue Ă  partir du 12 octobre[39] - [40].

Le , il annonce son intention de démissionner de la chancellerie fédérale tout en souhaitant conserver la présidence du Parti populaire[41] et propose que le ministre fédéral des Affaires étrangÚres Alexander Schallenberg lui succÚde[42].

De nouvelles rĂ©vĂ©lations portent ensuite sur les quotidiens Kronen Zeitung et Heute, qui auraient reçu de l'argent public en Ă©change de la publication d'articles flatteurs pour Sebastian Kurz. Figure clĂ© du scandale de corruption, l'ancienne ministre de la Famille, Sophie Karmasin, est placĂ©e en dĂ©tention durant quelques semaines en 2022[43]. L’ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre des Finances Thomas Schmid, un proche alliĂ© de Sebastian Kurz, passe aux aveux en fin d'annĂ©e[44].

Retrait de la politique

Peu aprĂšs son dĂ©part de la chancellerie, Kurz reprend son siĂšge de dĂ©putĂ© et devient prĂ©sident du groupe parlementaire de l'ÖVP tout en conservant la tĂȘte du parti. De ce fait, il est perçu par l'opposition et les observateurs politiques comme un « chancelier fantĂŽme », alors que la chancellerie ne procure formellement que peu de prĂ©rogatives institutionnelles. Schallenberg, perçu comme sa marionnette, dĂ©cide de conserver les conseillers gouvernementaux en place sous son prĂ©dĂ©cesseur[45] - [46]. Le 18 novembre, le Conseil national lĂšve l’immunitĂ© parlementaire de Kurz [47].

L’image de Kurz est encore entamĂ©e par la divulgation de sms de plusieurs de ses proches le montrant calculateur et cassant, y compris pour son propre camp. Les barons rĂ©gionaux de l’ÖVP ont progressivement pris leur distance avec lui[48].

Il fait savoir le suivant qu'il souhaite se retirer de la vie politique, expliquant ĂȘtre « usĂ© » par les accusations judiciaires dont il fait l'objet et vouloir consacrer du temps Ă  sa famille Ă  la suite de la rĂ©cente naissance de son fils[49].

Le jour mĂȘme, son successeur Ă  la tĂȘte de la chancellerie, Alexander Schallenberg, annonce ne pas briguer la tĂȘte des conservateurs et prĂ©voir de dĂ©missionner de la tĂȘte du gouvernement de façon Ă  permettre au futur prĂ©sident du parti de briguer la chancellerie[50]. Le lendemain, l'ÖVP dĂ©signe le ministre fĂ©dĂ©ral de l'IntĂ©rieur Karl Nehammer comme prĂ©sident du parti et futur chancelier[51].

Ligne politique

Pour Mediapart, il est « tenant de l'aile droite du camp conservateur et ardent dĂ©fenseur d’une politique sĂ©curitaire »[7].

Du fait de son action au ministÚre des Affaires étrangÚres, il est considéré comme un opposant résolu à l'immigration extra-européenne[7].

Le politologue Patrick Moreau note que « c'est un vrai conservateur au niveau des valeurs et un libĂ©ral sur le plan Ă©conomique. Il est critique de la construction europĂ©enne actuelle, mais ce n’est pas un admirateur de Viktor OrbĂĄn »[11]. À l'inverse, Le Monde estime qu'« au sein de la famille du Parti populaire europĂ©en, il est Ă©galement, avec les reprĂ©sentants de la CSU bavaroise, l’un des plus fidĂšles soutiens du dirigeant populiste hongrois Viktor OrbĂĄn »[8]. En , il recommande cependant le vote en faveur de l’article 7 du traitĂ© sur l'Union europĂ©enne Ă  l'encontre de la Hongrie : cet article peut ĂȘtre activĂ© en cas de « risque clair de violation grave » de l’État de droit dans un État membre[52].

Sur les questions de politique étrangÚre, il affiche des opinions pro-européennes et pro-israéliennes[53].

Activités aprÚs son retrait de la politique

AprĂšs son retrait de la vie politique, il multiplie les collaborations internationales dans le secteur privĂ©, des cercles proches de Donald Trump aux États-Unis et en IsraĂ«l[54].

Il travaille dans le monde de la finance, pour le milliardaire Peter Thiel. Il est nommĂ© responsable stratĂ©gique de la sociĂ©tĂ© d’investissement Thiel Capital Ă  San Francisco[55] - [56].

En octobre 2022, Sebastian Kurz fonde une entreprise de cybersécurité baptisée Dream Security avec Shalev Hulio, l'ex-PDG de NSO Group[57].

Vie personnelle

Sebastian Kurz vit en concubinage avec Susanne Thier depuis qu'ils ont 18 ans. Elle occupe un emploi de fonctionnaire au ministùre des Finances[58]. Proche de l'Église catholique, il n'envisage pas encore de se marier[11]. Le , ils deviennent parents d'un garçon[59].

Notes et références

Notes

  1. Par intérim jusqu'au .

Références

  1. WELT, « Sebastian Kurz: Wie FlĂŒchtlinge seine Kindheit prĂ€gten », DIE WELT,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (de) heute.at, « Sebastian Kurz hat Wurzeln am Balkan - News », sur Heute.at (consulté le )
  3. (de) KOSMO-Redaktion, « Sebastian Kurz' Großmutter stammt aus einem StĂ€dtchen in der Vojvodina », sur KOSMO, (consultĂ© le )
  4. Nicolas Barotte, « Sebastien Kurz, le "Macron" viennois », Le Figaro Magazine, semaine du 13 octobre 2017, pages 28.
  5. Laure Mandeville, « Sebastian Kurz, l'étoile montante des souverainistes européens », Le Figaro, samedi 23 / dimanche 24 juin 2018, p. 7.
  6. « En Autriche, le nouveau ministre des affaires étrangÚres a 27 ans », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  7. AmĂ©lie Poinssot, « Autriche: des lĂ©gislatives anticipĂ©es avec une extrĂȘme droite en embuscade », sur Mediapart, (consultĂ© le ).
  8. Blaise Gauquelin, « L’Autriche se dirige vers des lĂ©gislatives anticipĂ©es », sur lemonde.fr, (consultĂ© le ).
  9. RaphaĂ«l Pernoud, « Le « parti social de la patrie » : la mystification de l’extrĂȘme droite en Autriche », LVSL,‎ (lire en ligne)
  10. Arielle Bohineust, « L'immigration, enjeu prospÚre d'une économie prospÚre », Le Figaro, samedi 14 / dimanche 15 octobre 2017, page 8.
  11. Ghislain de Violet, « Sebastien Kurz, 31 ans et déjà chancelier », Paris Match, semaine du 19 au 25 septembre 2017, page 42.
  12. « Autriche: le conservateur Sebastian Kurz chargé de former un gouvernement ».
  13. Roland Gauron, « Ces dirigeants trentenaires au pouvoir dans le monde », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. Blaise Gauquelin, « L'Autriche expulse des dizaines d'imams », lemonde.fr, 8 juin 2018.
  15. « L’Autriche passe Ă  la journĂ©e de travail de douze heures », Courrier international,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Le Point.fr, « Autriche : la journée de travail pourra durer jusqu'à 12 heures », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  17. « PiĂ©gĂ© sur ses liens avec la Russie, le vice-chancelier autrichien d’extrĂȘme droite, Heinz-Christian Strache, dĂ©missionne », sur lemonde.fr, .
  18. « Autriche: Kurz met fin à la coalition de droite et annonce des législatives anticipées », sur lefigaro.fr, .
  19. « Autriche: le président pour des élections anticipées en septembre », sur Le Figaro (consulté le )
  20. « En Autriche, l’extrĂȘme droite valse, le chancelier vacille », sur LibĂ©ration.fr (consultĂ© le )
  21. « Autriche: le ministre de l'IntĂ©rieur FPÖ limogĂ©, tous les ministres du parti d'extrĂȘme-droite dĂ©missionnent », sur RTBF Info (consultĂ© le )
  22. « Autriche : le chancelier Sebastian Kurz poussé vers la sortie », sur Le Point (consulté le )
  23. « Autriche : le chancelier Sebastian Kurz renversé par le Parlement », sur Le Point (consulté le )
  24. Le Figaro avec AFP, « Autriche : Sebastian Kurz lance la bataille des lĂ©gislatives », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. SOPHIE MAKRIS ET PHILIPPE SCHWAB, « Autriche: le chancelier Kurz renversé par le Parlement », sur La Presse (consulté le )
  26. « Autriche: la présidente de la Cour constitutionnelle sera chanceliÚre par intérim », sur Le Figaro (consulté le )
  27. « Autriche : le retour en force de Sebastian Kurz », sur Le Figaro (consultĂ© le )
  28. « Élections en Autriche : Sebastian Kurz plĂ©biscitĂ© », sur Le Point (consultĂ© le )
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  30. « Autriche: l'extrĂȘme droite Ă©carte une nouvelle coalition avec Kurz », sur Le Figaro (consultĂ© le )
  31. « Sebastian Kurz remporte les élections législatives autrichiennes » (consulté le )
  32. « Autriche: l’ÖVP de Sebastian Kurz trĂšs largement en tĂȘte », sur L'Opinion (consultĂ© le )
  33. « Autriche : le conservateur Sebastian Kurz chargé de former un gouvernement », sur Le Point (consulté le )
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  37. « Autriche: le chancelier Sebastian Kurz visĂ© par une enquĂȘte pour favoritisme », rfi.fr, (consultĂ© le ).
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  40. Reuters, « Autriche: Les Verts s'interrogent sur le maintien de Kurz à la chancellerie », sur Challenges, (consulté le ).
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  44. « En Autriche, l’«esclave galĂ©rien» de l’ex-chancelier Kurz passe aux aveux », sur LibĂ©ration,
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  46. https://communaute.lexpress.fr/journaliste/clement-daniez, « "Kurz n'a cédé aucun pouvoir" : en Autriche, l'ex-chancelier reste l'homme fort du pays », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
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  59. (de) « Sebastian Kurz ist Vater geworden », sur Der Spiegel,

Liens externes

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