Sarichioi
Sarichioi (prononcer SarikĂŻoĂŻ) est une commune du judeÈ de Tulcea, en DobrogĂ©e, province roumaine.
Nom officiel |
(ro) Sarichioi |
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Noms locaux |
(ro) Sarichioi, (ru) ĐĄĐ°ŃĐžĐșŃĐč |
Pays | |
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JudeÈ | |
Chef-lieu |
Sarichioi (d) |
Superficie |
282,38 km2 |
Altitude |
33 m |
Coordonnées |
44° 57âČ 00âł N, 28° 51âČ 00âł E |
Population |
5 226 hab. () |
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Densité |
18,5 hab./km2 () |
Statut | |
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Chef de l'exécutif |
Vitali-Cristian Finoghen (d) (depuis ) |
Contient les localités |
Code postal |
827190 |
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Site web |
GĂ©ographie
Sarichioi a une superficie de 282,38 km2. La commune comprend les villages de Sarichioi, Sabangia, Zebil, Visterna et Enisala. Le village de Sarichioi se situe au bord du liman de Iancina (ou Razelm, ou Razim selon les langues) qui fait partie du complexe lagunaire situĂ© au sud des bouches du Danube, protĂ©gĂ© par la RĂ©serve de biosphĂšre du delta du Danube. Le territoire est lĂ©gĂšrement vallonnĂ©, le rivage plat et sableux. La population, au recensement de 2002, s'Ă©levait Ă 7 457 habitants dont 46,4 % roumains, 43,1 % lipovĂšnes et 10,5 % autres (grecs, tatars et aroumains). Les habitants vivent traditionnellement dâhorticulture et de viticulture Ă terre, de pĂȘche sur le liman. Mais le village a aussi une longue tradition dâĂ©migration, beaucoup de Saricois partant travailler ailleurs ou sâengageant dans la marine roumaine.
Histoire
Dans lâantiquitĂ©, le liman de Iancina, Ă lâĂ©poque nommĂ© Orgame, Ă©tait encore un golfe du Pont Euxin ouvert directement sur la mer, dont les rivages Ă©taient peuplĂ©s de GĂštes : des Thraces du nord progressivement hellĂ©nisĂ©s et romanisĂ©s. De ce processus sont issus les Pontiques de langue grecque et les Valaques de langue romane, auxquels sâajouteront, au Moyen Ăge, des Bulgares, des PetchĂ©nĂšgues, des Coumans, des Alains, des Tatars et des Turcs (ces derniers, venus avec la domination ottomane en 1418-22). Le nom de Sarichioi est dâailleurs turc et signifie le « village jaune » (Sarı-Köy) ; auparavant, il sâappelait Herakleion, et figure sur les portulans gĂ©nois sous le nom dâEraclea. Au sud du village sâĂ©lĂšve la forteresse byzantine du XIIIe siĂšcle dâHĂ©raclĂ©e (aujourd'hui Enisala, "Nouvelle proclamation" ou "Nouvelle priĂšre" en turc : Yeni-Sala), pourvue de trois tours hexagonales (dont l'une a Ă©tĂ© restaurĂ©e), peut-ĂȘtre Ă©levĂ©es par les GĂ©nois qui ont eu des comptoirs dans la rĂ©gion. Cette forteresse est abandonnĂ©e depuis 1651, son dernier gouverneur turc Ă©tant Evli Ăelebi. En 1741, Ă la population dâorigine grecque, roumaine, bulgare et turco-tatare viennent sâajouter environ 1600 rĂ©fugiĂ©s lipovĂšnes fuyant, en Russie, les persĂ©cutions des tsars contre leur foi vieille-orthodoxe et cherchant refuge dans lâEmpire ottoman.
Sarichioi devient roumain en 1878. Depuis, outre lâĂ©cole religieuse lipovĂšne qui dispense ses cours en russe ancien (voir Ăglise orthodoxe vieille-ritualiste lipovĂšne), une Ă©cole publique roumaine fonctionne dans le village. En 1993, lâĂ©quipe française de tĂ©lĂ©vision Thalassa dirigĂ©e par Isabelle MĆglin et Jean-Michel Destaing y a tournĂ© la plupart des sĂ©quences du film Dans les bras du Danube essentiellement consacrĂ© aux LipovĂšnes. Le village y apparaĂźt comme une "extrĂ©mitĂ© du monde" peuplĂ©e de millĂ©naristes attendant la fin du monde pour l'an 2000. En fait, ce sera seulement la fin du kolkhoze de pĂȘche, tandis que le liman entre, avec le Delta du Danube, dans la RĂ©serve de biosphĂšre des bouches du DanubeâŠ
Tourisme
Ă partir de 2000, Sarichioi commence Ă sâouvrir au tourisme, des chambres dâhĂŽte sont amĂ©nagĂ©es, des restaurants sâouvrent et les bateaux, dĂ©sormais motorisĂ©s, permettant des parties de pĂȘche Ă travers le Delta du Danube, oĂč les pĂȘcheurs autorisĂ©s (dont les taxes servent Ă la RĂ©serve) peuvent planter leurs tentes, installer leur barbecues et sâadonner Ă leur loisir prĂ©fĂ©rĂ©.
Pour les amateurs de nature, des randonnĂ©es en barque dâobservation-photo sont Ă©galement organisĂ©es ; entre autres, Ă une demi-heure de bateau on peut trouver une grande colonie de pĂ©licans de lâautre cĂŽtĂ© du liman, tandis quâĂ trois mille au nord on peut accĂ©der, en nombre limitĂ©, Ă lâĂźle de Popina (rĂ©serve naturelle intĂ©grale). La Roumanie est signataire de la Convention de Ramsar sur la prĂ©servation des milieux humides.
La forteresse dâEnisala et les Ă©glises orthodoxes sont Ă©galement des points dâattraction touristique.
DĂ©mographie
Lors du recensement de 2011, 56,48 % de la population se déclarent roumains et 39,75 % comme lipovÚnes (3,6 % ne déclarent pas d'appartenance ethnique et 0,15 % déclarent appartenir à une autre ethnie)[1].
Politique
Parti | SiĂšges | |
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Parti national libéral (PNL) | 8 | |
Parti social-démocrate (PSD) | 3 | |
Comunitatea RuÈilor Lipoveni din RomĂąnia (CRLR) | 2 | |
Alliance des libéraux et démocrates (ALDE) | 1 | |
Parti Mouvement populaire (PMP) | 1 |
Patrimoine maritime
Lâancienne pĂȘcherie (cherhana) avec ses outils de pĂȘche traditionnels et les barques typiques de la rĂ©gion (les lotcas aux pointes relevĂ©es et les mahonnes pour sortir en mer aprĂšs avoir traversĂ© le liman) sont encore visibles (et, pour certaines, en usage) : un Ă©co-musĂ©e pourrait voir le jour ici.
Notes et références
- (ro) « Tab8. PopulaÈia stabilÄ dupÄ etnie â judeÈe, municipii, oraÈe, comune », sur recensamantromania.ro.
- (ro) « Rezultate finale 5 iunie 2016 », sur www.2016bec.ro.
Annexes
Bibliographie et source
- Petre GĂąÈtescu, Romulus ÈtiucÄ : Le Delta du Danube, Ă©d. CD.Press, Bucarest, 2008, (ISBN 978-973-8044-72-2)