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Santo Estello

La Santo-Estello (Santa Estela en norme classique, Sainte-Estelle en français) est le nom donné au congrès du Félibrige qui se tient une fois par an dans une ville différente des pays d'oc[1], de la Provence au Limousin, de la Gascogne à l'Auvergne en passant par le Languedoc, marquant ainsi l'anniversaire de sa fondation le 21 mai 1854, sous le patronage de sainte Estelle. La Santo-Estello se tient généralement pour Pentecôte et dure aujourd'hui quatre jours. À cette occasion la Coupo Santo dont le capoulié est le gardien est présentée lors du traditionnel banquet qui se tient, tout comme l'ensemble du congrès, sous sa présidence.

Santo Estello de Bagnères-de-Bigorre en 2017. Gonfanons du Limousin, de la Guyenne, de la Gascogne, de la Provence, du Languedoc et d'Auvergne.

Organisation

Lei Tambourinaire de Santo Estello, carte postale du début du XXe siècle.

La Santo-Estello ou Santa Estela[2] est l'occasion pour le Félibrige de tenir ses assemblées statutaires mêlées à des moments plus festifs qui sont autant d'occasion de montrer ses différents domaines d'intervention (enseignement, littérature, chanson, musique, théâtre, médias...) Elle est aussi l'occasion pour le Félibrige d'élire ses nouveaux majoraux[3] - [4] - [5] , le capoulié au terme de son mandat, ou encore ses membres associés (Sòci dóu Felibrige). C'est lors de la Santo-Estello que sont réunis le Bureau Général du Félibrige, le Consistoire (assemblée des félibres majoraux) et le Conseil Général du Félibrige (assemblée générale) ou qu'est nommée la « Reine » au terme des Jeux Floraux qui ont lieu tous les sept ans. Le discours que le capoulié prononce traditionnellement à l'issue du banquet dit de "la Coupe" constitue un moment fort du congrès et oriente également l'action de l'organisation[6].

La Santo-Estello constitue un événement d'une relative importance dans la réflexion sur la place de l'occitan dans la société[7] - [8] et sur l'échiquier de la revendication linguistique en pays d'oc.

Son importance fait que, même en temps de guerre, les cérémonies n'ont pas été annulées.

Villes d'accueil

Les villes suivantes ont accueilli la Santo-Estello

1876 Avignon
1877 Avignon
1878 Montpellier
1879 Avignon
1880 Roquefavour
1881 Marseille
1882 Albi
1883 Saint-Raphaël
1884 Sceaux
1885 Hyères
1886 Gap
1887 Cannes
1888 Avignon
1889 Arles-Montmajour
1900 Maguelonne
1901 Pau
1902 BĂ©ziers
1903 Avignon
1904 Font-SĂ©gugne
1905 Arles
1906 Sète
1907 PĂ©rigueux
1908 Toulon
1909 Saint-Gilles
1910 Perpignan
1911 Montpellier
1912 Narbonne
1913 Aix-en-Provence
1914 Avignon
1915 Marseille
1916 Arles
1917 Marseille
1918 Marseille
1919 Marseille
1920 Alès
1921 Beaucaire
1922 Cannes
1923 Le Puy
1924 Narbonne
1925 Clermont-Ferrand
1926 Hyères
1927 Montpellier
1928 Limoges
1929 Rodez
1930 Avignon
1931 Pau
1932 Agde
1933 Toulon
1934 Albi
1935 Clermont-l’Hérault
1936 Nice
1937 BĂ©ziers
1938 Foix
1939 Carpentras
1940 Montpellier
1941 Avignon
1942 Arles (Consistoire)
1943 Arles (Consistoire)
1944 Arles (Consistoire)
1945 Arles (Consistoire)
1946 Digne
1947 PĂ©rigueux
1948 Agen
1949 Marseille

La Santo-Estello en littérature

L'écrivain Jean Boudou a publié un roman, La Santa Estela del Centenari[9] - [10], dont l'action se déroule autour de la centième édition de la Santo Estello[11] - [12] - [13].

Leon Cordas quant à lui évoque régulièrement la Santo-Estello, comme en 1937 avec Lo bèu jorn de la Santa-Estela ou encore avec son livre Flors de Santa Estela en 1940[14].

Frédéric Lesgrands Terriens a intitulé son roman Santo Estello en hommage à cette manifestation[15]

Notes et références

  1. Philippe Martel, « Le Félibrige : un incertain nationalisme linguistique » [« Felibrige : a dubious linguistic nationalism ; El Felibrige: un nacionalismo lingüístico incierto »], Mots. Les langages du politique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, vol. 74 « Langue(s) et nationalisme(s) »,‎ , p. 43-57 (ISSN 1960-6001, lire en ligne)
  2. Jean-Pierre Chambon, « Problèmes philologiques d'une œuvre occitane du XXe siècle : le traitement éditorial post mortem auctoris des textes de Jean Boudou », Estudis Romànics, Barcelone, Institut d’Estudis Catalans, vol. 34,‎ , p. 231-257 (ISSN 0211-8572 et 2013-9500, lire en ligne)
  3. Pierrette Bérengier (dir. Paul Castela), Le discours des capouliers à la Sainte Estelle : 40 ans de maintenance du Félibrige. 1941-1982 : Thèse de doctorat en Études régionales, Nice, Université de Nice, (lire en ligne)
  4. Arlette Schweitz, « Sous les feux de la Sainte Estelle », Ethnologie française, Paris, Presses universitaires de France, vol. 18 « Régionalismes »,‎ , p. 303-314 (ISSN 0046-2616 et 2101-0064, lire en ligne)
  5. (oc) Cartabèu de Santo Estello : recuei dis ate óuficiau dóu Felibrige : Statuts du Félibrige, Nîmes, Félibrige, (ISSN 1155-7397, BNF 34437930, lire en ligne)
  6. (oc) Peireto Berengier. Li discours de Santo Estello de 1941 a 1982. Edicioun Parlaren, 1994. (ISBN 2-284-00024-X)
  7. Philippe Martel, « Une norme pour la langue d’oc ? Les débuts d’une histoire sans fin », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, vol. 72 « Aspects idéologiques des débats linguistiques en Provence et ailleurs »,‎ , p. 23-50 (ISSN 2271-5703, lire en ligne)
  8. Jean-Pierre Chambon, Marjolaine Raguin-Barthelmebs, Jean Thomas, « Sièm Occitans en prumièr o […] sièm pas ren du tot : une allocution d’Yves Rouquette (2009). Édition d’extraits, avec une introduction, des notes et une étude des diatopismes remarquables », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXXII « Le texte religieux occitan moderne et contemporain », no 2,‎ , p. 423-456 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
  9. Charles Camproux, Histoire de la littérature occitane, Paris, Payot, , 296 p. (ISBN 978-2-402-30718-5, lire en ligne)
  10. Philippe Gardy, « Denis Saurat Encaminament catar. Introduction, traduction et notes par Jean-François Courouau », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, vol. 69,‎ , p. 155-163 (ISSN 2271-5703, lire en ligne)
  11. Élodie de Oliveira. "La pluralité des discours dans l’œuvre de Jean Boudou". In: Max Rouquette et le renouveau de la poésie occitane, s. d. Marie-Jeanne Verny, Philippe Martel. Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. 2009. EAN électronique: 9782367810652. p. 243-255. lire en ligne.
  12. Catherine Parayre. "Maladies de la fin : La Santa Estela del Centenari et Lo Libre dels grands jorns de Jean Boudou". Lengas - revue de sociolinguistique no 61. Presses universitaires de la Méditerranée, Montpellier, 2007. ISSN électronique 2271-5703. lire en ligne.
  13. Jean-Pierre Chambon, « Comment peut-on être (Nord-)Occitan ? Francés Conheràs et les difficultés d’écrire en oc : une lecture des premières pages de La Manifestacion (1998) », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXIX « Aspects du XVIIIe siècle occitan », no 2,‎ , p. 483-515 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
  14. Marie-Jeanne Verny, « Léon Cordes, passeur de langue et de culture », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXX « Leon Còrdas/Léon Cordes. Canti per los qu'an perdu la cançon », no 2,‎ , p. 379-402 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
  15. Frédéric Lesgrands-Terriens, Santo Estello, Petit Canal, Frédéric Lesgrands-Terriens, , 264 p. (ISBN 978-2-9560212-0-9, lire en ligne)

Voir aussi


Liens externes

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