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Salah Hamouri

Salah Hamouri (arabe: Ű”Ù„Ű§Ű­ Ű­Ù…ÙˆŰ±ÙŠ), nĂ© le Ă  JĂ©rusalem, est un avocat franco-palestinien.

Salah Hamouri
Salah Hamouri en 2012.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Avocat, défenseur des droits humains
Conjoint
Elsa Lefort (Ă©pouse)
Enfant
2

Présentation

En 2005, Salah Hamouri est arrĂȘtĂ© par les services de sĂ©curitĂ© israĂ©liens qui le suspectent d'avoir voulu assassiner le rabbin Ovadia Yosef, ancien Grand-rabbin d'IsraĂ«l et chef spirituel du parti religieux Shas, et pour son soutien au Front populaire de libĂ©ration de la Palestine, organisation qui est sur la liste officielle des organisations terroristes d'IsraĂ«l[1], des États-Unis[2], du Canada, de l'Australie[3], des pays de l'Union europĂ©enne[4] et du Japon[5].

En 2008, aprÚs trois ans de détention administrative, il accepte une procédure de plaidoyer de marchandage en reconnaissant sa culpabilité afin d'échapper à une peine éventuelle de quatorze ans. Il est finalement condamné par un tribunal militaire à une peine de sept ans d'emprisonnement.

Il sort de prison de façon anticipée en 2011, dans le cadre d'une libération de prisonniers contre Gilad Shalit, franco-israélien kidnappé par le Hamas.

AprĂšs sa sortie de prison, il fait des Ă©tudes de droit et devient avocat au barreau palestinien en [6].

Il est de nouveau placĂ© en dĂ©tention administrative en . Il est libĂ©rĂ© 13 mois plus tard, sans qu’aucune charge ne soit Ă©mise contre lui pendant toute cette durĂ©e.

Il est de nouveau incarcéré en mars 2022, sans accusation formelle[7].

La détention administrative est un pouvoir extraordinaire dont est doté le Shin Beth (renseignement intérieur) en raison des menaces qui pÚsent sur le pays[8]. Les autorités israéliennes sont parfois accusées d'en abuser[9].

Le 18 dĂ©cembre 2022, contre son grĂ©, il est extrait de prison et expulsĂ© dans un avion vers la France. IsraĂ«l rĂ©voque son permis de rĂ©sident permanent, l’empĂȘchant de rester dans la ville oĂč il est nĂ©. Son envoi vers la France est qualifiĂ© de « dĂ©portation » par Amnesty International[7]

En France, il bĂ©nĂ©ficie du soutien de plusieurs personnalitĂ©s associatives et politiques, notamment au sein de la gauche et de l'extrĂȘme gauche[10] - [11].

Biographie

Origines et Ă©tudes

Salah Hamouri est nĂ© d'une mĂšre française, Denise-Annick Guidoux, originaire de Bourg-en-Bresse (Ain), professeure de français dans une Ă©cole catholique privĂ©e Ă  JĂ©rusalem-Ouest, et d'un pĂšre palestinien, Hassan Hamouri, restaurateur Ă  JĂ©rusalem[12]. Il a un frĂšre, Amir, et une sƓur, Caroline[13].

Il est ainsi Français par sa mĂšre et Palestinien par son pĂšre. Celui-ci, Hassan Hamouri, est un citoyen jordanien d'origine palestinienne habitant JĂ©rusalem-Est, contrĂŽlĂ©e par la Jordanie entre 1948 et 1967. En effet, aprĂšs la conquĂȘte de la partie Est de la ville par IsraĂ«l lors de la Guerre des Six jours puis la guerre civile de Septembre Noir du royaume hachĂ©mite contre les fedayin de l'OLP , le Royaume de Jordanie dĂ©cide de dĂ©choir tous les Palestiniens de leur ancienne citoyennetĂ© jordanienne, ce qui les rend pendant plusieurs annĂ©es apatrides. Les rĂ©sidents arabes de JĂ©rusalem peuvent thĂ©oriquement demander la nationalitĂ© israĂ©lienne s'ils font un serment d'allĂ©geance, ce que la majoritĂ© refusent. Salah Hamouri grandit ainsi avec le statut de permis de rĂ©sident permanent[14]. Il dispose du droit de vote aux Ă©lections locales israĂ©liennes[14].

Il Ă©tudie au sein de l'Ă©cole privĂ©e catholique De La Salle College, des frĂšres des Écoles chrĂ©tiennes. AprĂšs son baccalaurĂ©at, il fait des Ă©tudes de sociologie Ă  l'universitĂ© de BethlĂ©em.

La femme de Salah Hamouri, Ă©pousĂ©e en 2014, est Elsa Lefort, fille du dĂ©putĂ© Jean-Claude Lefort (PCF), ancien secrĂ©taire de Georges Marchais[15]. ExpulsĂ©e vers la France par les autoritĂ©s israĂ©liennes en 2016, son entourage sollicite le MinistĂšre des Affaires ÉtrangĂšres afin qu'Elsa Lefort, enceinte, puisse aller accoucher Ă  JĂ©rusalem[16] .

Elle est Ă©lue communiste de Choisy-le-Roi. Le couple a deux enfants qui vivent en France.

PremiĂšre arrestation

C'est pendant sa deuxiĂšme annĂ©e de sociologie que les autoritĂ©s militaires israĂ©liennes l'arrĂȘtent lors d'un contrĂŽle d'identitĂ© Ă  un checkpoint[17], le . Selon ses dires, le jour de son arrestation, il se rendait avec des amis Ă  Ramallah ; alors qu'il arrivait au checkpoint de Qalqiliya, les soldats le font descendre du vĂ©hicule et l’arrĂȘtent sans aucune explication. Il est conduit aussitĂŽt en prison.

Salah Hamouri est arrĂȘtĂ© pour rĂ©pondre de deux chefs d’inculpation[18] :

Dans un premier temps, Hamouri nie les faits qui lui sont reprochés[23] - [24]. Selon l'accusation, il connaissait Moussa Darwish, qui a admis avoir fomenté le projet de passer devant la maison du rabbin en moto et d'ouvrir le feu[21].

Selon des articles publiés lors de l'arrestation de Salah Hamouri dans la presse israélienne (Yediot Aharonot ou Haaretz[25]), Darwish, Salah Hamouri et Muatztaf Sheikh ont acheté des armes et des munitions pour attaquer des civils israéliens à Jérusalem[21] - [22] et installé, dans plusieurs quartiers du nord de Jérusalem, des groupes de distribution de prospectus anti-israéliens sur les activités du FPLP[26].

Enfin, ils ont eu des contacts avec des membres du FPLP, incarcérés à la suite de l'assassinat de l'ancien ministre israélien du tourisme, Rehavam Zeevi[26].

ProcĂšs

AprĂšs trois ans de dĂ©tention prĂ©ventive, son avocate israĂ©lienne Leah Tsemel[27] lui suggĂšre sur proposition du procureur militaire israĂ©lien de nĂ©gocier une procĂ©dure de marchandage Ă  son procĂšs, qui lui permettrait d'ĂȘtre condamnĂ© Ă  une peine moindre que celle qu'il encourt (14 annĂ©es de prison) s'il refuse cette option.

En avril 2008, Jean-Claude Lefort, prĂ©sident de l'Association France-Palestine SolidaritĂ©, qui est par ailleurs le beau-pĂšre de Salah Hamouri[28] et coordinateur de son comitĂ© national de soutien, assure avoir entendu les juges militaires dire dans le tribunal la phrase suivante : « Cette fois, ou tu plaides coupable, ou tu en prends pour 14 ans
[29] » Son avocate lui conseille alors de plaider coupable, selon la procĂ©dure de plaidoyer de marchandage[30].

AprÚs avoir suivi ces recommandations, il est condamné à sept ans d'emprisonnement par le tribunal militaire israélien de Judée, à Ofer en Cisjordanie, le . Le consulat général de France a suivi l'ensemble de la procédure judiciaire et a assisté à toutes les audiences[31].

L'initiateur de la tentative d'assassinat, Darwish, est quant à lui condamné à 12 ans de prison en appel[32].

Hamouri purge l'essentiel de sa peine à la prison de Guilboa[33], puis est transféré à la prison de Shata, quelques semaines avant sa libération.

Demande de libération anticipée

Selon l'ambassade d'IsraĂ«l en France, Salah Hamouri pourrait faire appel devant la Cour suprĂȘme[34], ce que contestent ses soutiens[35] - [36].

En 2009, Salah Hamouri demande une libération anticipée pour « bonne conduite », demande refusée par la commission israélienne chargée de statuer sur sa libération. Les services du Quai d'Orsay étudient les motifs avancés par la commission israélienne sur ce refus. Parmi ceux-ci et selon le porte-parole du ministÚre des Affaires étrangÚres israélien, figure la procédure de plaider coupable, choisie par Hamouri pour réduire sa peine, qui ainsi démontrerait sa culpabilité, ainsi que le refus de présenter des excuses - ce que lui reprochera dans un courrier la ministre Rama Yade[12], et enfin son statut de récidiviste, déjà condamné à de la prison pour avoir collé des affiches[24].

Interrogé sur une éventuelle réponse par Benyamin Nétanyahou au courrier de son homologue français, une source israélienne fait part, là encore, de son étonnement : «Ce serait presque vexant pour l'autorité judiciaire de voir le premier ministre intervenir dans ses affaires».

France

Avant le jugement, les autoritĂ©s françaises, par la voix de CĂ©dric Goubet, chef de cabinet du prĂ©sident de la RĂ©publique, ont fait savoir qu'IsraĂ«l Ă©tait un État de droit. Il Ă©tait donc impossible d’intervenir dans le processus judiciaire en cours tandis que, de son cĂŽtĂ©, Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires Ă©trangĂšres, exprimait son mĂ©contentement aux autoritĂ©s israĂ©liennes et demandait « un procĂšs rapide », selon la demande d'Elsa Hamouri[12] - [37].

La ministre Rama Yade, saisie par la famille de Salah Hamouri, a répondu par une lettre qui suscitera une réaction indignée de la mÚre d'Hamouri[12] :

« Lors de l’audience le 10 avril dernier, Monsieur Hamouri a reconnu avoir Ă©tĂ© en compagnie de Monsieur Moussa Darwish, accusĂ© d’avoir voulu assassiner le rabbin Obadia Yosef et condamnĂ© pour cette tentative d’assassinat Ă  12 ans de prison. Monsieur Hamouri a reconnu qu’il avait essayĂ© d’expliquer Ă  son camarade qu’il valait mieux reporter cette tentative par manque d’armes et de munitions. Le juge a alors accusĂ© le prĂ©venu de tentative d’assassinat avec prĂ©mĂ©ditation. Monsieur Hamouri a dĂ©clarĂ© ĂȘtre en accord avec l’énoncĂ© des faits et n’avoir rien Ă  ajouter. Le 17 avril dernier, le juge a relevĂ© que Monsieur Salah Hamouri n’a exprimĂ© aucun regret et l’a condamnĂ© Ă  une peine de rĂ©clusion assortie d’une peine probatoire de 3 ans Ă  sa libĂ©ration. »

Le Quai d’Orsay et l’ÉlysĂ©e restent depuis la condamnation discrets sur le sujet. La diplomatie française s’accorde derriĂšre le plaider coupable et ne semble pas avoir entrepris de dĂ©marches significatives en vue de la libĂ©ration de Salah Hamouri[38]. Cet Ă©tat de fait incite l'ancien dĂ©putĂ© Jean-Claude Lefort et beau-pĂšre de l'accusĂ© Ă  critiquer « l’insuffisance de l’action des autoritĂ©s françaises »[39]. Nicolas Sarkozy a notamment refusĂ© de recevoir la famille d'Hamouri[40] (qui a toutefois Ă©tĂ© reçue par Bernard Kouchner[12]), mais a rĂ©clamĂ© un « geste de clĂ©mence » auprĂšs du Premier ministre israĂ©lien Benyamin Netanyahou[24].

En , Dominique Voynet, sénatrice française (Les Verts) , évoque le cas Salah Hamouri lors d'une séance de questions d'actualité au Sénat français. La question s'adressant au ministre des Affaires étrangÚres, Bernard Kouchner y a répondu[23]. Extrait de l'intervention de Dominique Voynet :

« Comment expliquer le silence du gouvernement [Français] concernant Salah Hamouri ?

Ce jeune franco-palestinien, arrĂȘtĂ© le 13 mars 2005, au cours d’un contrĂŽle d’identitĂ© Ă  l’un des nombreux checkpoint entre JĂ©rusalem-Est et Ramallah a Ă©tĂ© conduit en prison sans en connaĂźtre le motif. Ce n’est qu’ultĂ©rieurement que lui ont Ă©tĂ© notifiĂ© les raisons de son incarcĂ©ration : ĂȘtre passĂ© en voiture trois mois plus tĂŽt, devant le domicile de Yosef Ovadia, rabbin, Ă©galement chef du parti ultra-orthodoxe Shas. Salah Hamouri fut aussi suspectĂ© d’ĂȘtre affiliĂ© au FPLP.

Sur ces bases, la justice militaire IsraĂ©lienne a estimĂ© que Salah Hamouri avait des intentions nĂ©gatives Ă  l’encontre du rabbin. Plus de 20 audiences du procĂšs ont Ă©tĂ© annulĂ©es faute de tĂ©moins. Le 10 avril 2008, soit plus de trois ans aprĂšs le dĂ©but de sa dĂ©tention, Salah Hamouri a Ă©tĂ© traduit devant le juge militaire. Son avocate a pointĂ© durant le procĂšs l’absence de preuves quant Ă  son intention de porter atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© physique de M. Ovadia. Craignant qu’il ne soit condamnĂ© Ă  une peine plus longue, elle a nĂ©anmoins conseillĂ© Ă  Salah Hamouri de plaider coupable.

CondamnĂ© en mars 2008 Ă  7 ans de prison, il n’a cessĂ© depuis de clamer son innocence. Cette condamnation d’un civil français, par une justice militaire apparaĂźt totalement disproportionnĂ©e puisqu’elle ne s’appuie sur aucune preuve ni aucun Ă©lĂ©ment tangible. »

En décembre 2022, Israël a expulsé Hamouri en France et a réaffirmé qu'il avait des liens avec le FPLP[41].

Union européenne

Lors d’un dĂ©bat au Parlement europĂ©en de Strasbourg le et consacrĂ© aux prisonniers palestiniens en IsraĂ«l, la dĂ©putĂ©e socialiste belge VĂ©ronique De Keyser a Ă©voquĂ© le cas de Salah Hamouri dans une question orale. Pour la dĂ©putĂ©e,

« il faut négocier, par exemple l'échange et la libération de prisonniers, comme celle de Gilad Shalit, d'un cÎté, de Salah Hamouri, de l'autre[42]. »

Comités de soutien

Plusieurs comités de soutien se sont constitués pour protester contre sa condamnation[43].

Un « Comité national de soutien » à Salah Hamouri a été créé en [44] - [45], coprésidé par Hind Khoury et Stéphane Hessel. Jean-Claude Lefort, ancien député PCF et beau-pÚre d'Hamouri, est le coordinateur national de ce comité.

Font également partie du Comité National de soutien des personnalités, politiques ou non, telles que Marie-George Buffet, Noël MamÚre, Christiane Taubira, Jean-Louis Bianco, Jack Lang, Alain Krivine et Olivier Besancenot, Albert Jacquard, Rony Brauman, Edgar Morin, Monseigneur Jacques Gaillot, Mouloud Aounit du Mrap ou l'acteur François Cluzet, et bien d'autres.

Depuis la création du comité national, des comités locaux se sont formés dans plusieurs villes de France[46].

Controverse

François Cluzet, ayant pris la dĂ©fense de Salah Hamouri, dĂ©clare sur France 2 que celui-ci est poursuivi par la justice israĂ©lienne parce qu'il serait « contre les colonisations » des territoires palestiniens. Le Bureau national de vigilance contre l'antisĂ©mitisme (BNVCA), considĂ©rant que cette intervention constitue « un plaidoyer en faveur de la libĂ©ration du terroriste franco-palestinien », rappelle que Salah Hamouri a Ă©tĂ© condamnĂ© par la justice d'IsraĂ«l pour avoir « en sa qualitĂ© de leader d'une faction du FPLP » projetĂ© un attentat, et saisit le CSA pour rĂ©clamer que France 2 « rĂ©tablisse la vĂ©ritĂ© » le concernant[47]. Entre-temps, France 2 a diffusĂ© un reportage sur Salah Hamouri, oĂč les faits pour lesquels il a Ă©tĂ© condamnĂ© ont Ă©tĂ© rappelĂ©s. Le CSA a finalement considĂ©rĂ© que les propos de François Cluzet n'Ă©taient pas « constitutifs d'une incitation Ă  la haine ou Ă  la violence », et a soulignĂ© qu'« en diffusant, le 22 novembre 2009, un sujet complet sur Salah Hamouri, France 2 avait assurĂ© la diversitĂ© des points de vue et l'honnĂȘtetĂ© de l'information »[48]. Le prĂ©sident du BNVCA dĂ©plore toutefois un reportage « pas trĂšs Ă©quilibrĂ© »[49].

Libération

Salah Hamouri est libĂ©rĂ©[50] le dimanche avec 550 autres prisonniers dans le cadre de l'Ă©change « Gilad Shalit », conclu avec l'Égypte, avec l'accord du rabbin Ovadia Yosef, dirigeant spirituel du parti orthodoxe israĂ©lien Shass[51].

Depuis sa sortie de prison, les autorités israéliennes lui ont remis plusieurs ordres militaires lui interdisant de se rendre en Cisjordanie. En , alors qu'elle était enceinte de 6 mois et possédait un visa en rÚgle pour résider à Jérusalem, l'épouse de Salah Hamouri, Elsa Lefort, a été mise en détention trois jours puis expulsée vers la France et ne peut plus entrer sur le territoire israélien[52].

Dans un entretien accordĂ© au journal Le Point, Salah Hamouri explique qu’il doit sa libĂ©ration davantage au comitĂ© de soutien prĂ©sidĂ© par Jean-Claude Lefort qu’au gouvernement, dont il estime les efforts tardifs et diffĂ©rents de ceux dont a pu bĂ©nĂ©ficier le soldat Gilad Shalit. Il remercie François Cluzet de son soutien public et dĂ©plore les pressions qu’il a subies Ă  la suite de cette assistance. Il explique que les conditions de vie en prison sont trĂšs difficiles, comme le fait de vivre Ă  huit dans une cellule et les empĂȘchements de lire, d’étudier et de recevoir des visites. Au sujet de sa grĂšve de la faim, il dĂ©clare avoir protestĂ© par ce geste avec 234 autres prisonniers contre les conditions dĂ©plorables de dĂ©tention ce qui lui a coĂ»tĂ© une semaine d’isolement.

En ce qui concerne son accusation de tentative de meurtre sur le rabbin Ovadia Yosef, il dĂ©clare que pour IsraĂ«l « tout le peuple palestinien est condamnĂ© d'avance » et rappelle la lĂ©gitimitĂ© du combat pour la libertĂ© du peuple palestinien. Enfin, il qualifie d'importants les gestes du Hamas pour la libĂ©ration des prisonniers palestiniens ainsi que les dĂ©marches de Mahmoud Abbas pour l'adhĂ©sion d'un État palestinien Ă  l'ONU[53].

DeuxiĂšme arrestation

Hamouri est de nouveau arrĂȘtĂ© Ă  son domicile Ă  JĂ©rusalem-Est dans la nuit du 22 au et placĂ© en dĂ©tention administrative[54] pour une premiĂšre pĂ©riode de 6 mois (renouvelable indĂ©finiment) sur dĂ©cision de l'armĂ©e israĂ©lienne, car soupçonnĂ© d'avoir renouĂ© avec une organisation politique illĂ©gale : le Front populaire de libĂ©ration de la Palestine (FPLP)[55], placĂ©e sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis d'AmĂ©rique, de l'Union europĂ©enne et d'IsraĂ«l[56].

Selon son avocat, Mahmoud Hassan : « Ils n’ont pas de preuve, ils ont vu que Salah n’avait rien Ă  leur cacher. Mais quand ils n’ont rien contre un Palestinien, ils le placent en dĂ©tention administrative et le dossier devient confidentiel[55]. »

Le , le Shin Beth, service de sĂ©curitĂ© intĂ©rieur israĂ©lien, indique au Times of Israel les raisons de sa mise en dĂ©tention administrative : « AprĂšs sa libĂ©ration de prison, il est retournĂ© travailler au sein de l’organisation terroriste du Front populaire de libĂ©ration de la Palestine (FPLP) et, malgrĂ© les avertissements qu’il a reçus des forces de sĂ©curitĂ©, Hamouri a continuĂ© Ă  opĂ©rer dans le cadre de l’organisation. À la lumiĂšre de cela, il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© »[57].

Le , la Cour suprĂȘme d'IsraĂ«l Ă©met une dĂ©cision de justice dans laquelle elle estime que Salah Hamouri est « un haut responsable d’une organisation terroriste » et « constitue bien un danger important et rĂ©el pour la sĂ©curitĂ© publique et que la dĂ©tention administrative pour la pĂ©riode donnĂ©e est justifiĂ©e »[58].

AprÚs treize mois d'incarcération, sa peine d'emprisonnement de six mois ayant été renouvelée pour quatre mois puis trois mois, il est libéré le [59].

Il Ă©chappe Ă  une tentative d'enlĂšvement le , alors qu'il se rendait dans les locaux de l’association Addameer de dĂ©fense des droits de l’homme et des prisonniers (Ramallah), oĂč il travaille. D'aprĂšs le journaliste Ă  L'HumanitĂ© Pierre Barbancey, les trois agresseurs « sont trĂšs vraisemblablement des agents israĂ©liens, des mista’arvim »[60].

TroisiĂšme arrestation

Le , il est Ă  nouveau arrĂȘtĂ© par les forces israĂ©liennes alors qu'il allait se faire tester au coronavirus. Il est prĂ©sentĂ© Ă  un juge et libĂ©rĂ© sous conditions une semaine plus tard[61] - [62].

Son avocate israélienne et représentante légale est Lea Tsemel[63].

QuatriĂšme arrestation et expulsion

Début mars 2022, il est condamné à 4 mois de détention administrative par la justice militaire israélienne considérant qu'il « menace la sécurité de la région ». Cette procédure permet d'incarcérer un suspect sans limite dans le temps et sans lui notifier ce qu'on lui reproche[64]. Finalement, le 18 décembre 2022, aprÚs une détention de 9 mois, il est extrait de prison et expulsé de force vers la France par Israël[65], procédé qui constitue un « crime de guerre », selon le Haut-Commissariat de l'ONU[66].

Administrativement, son « permis de résident » est révoqué, ce qui ne lui permet plus de rester légalement à Jérusalem, sa ville de naissance. Cette procédure, qui vise à expulser les Palestiniens de Jérusalem, est qualifiée de déportation par Amnesty International[7].

Autres

En janvier 2023 à Lyon, il est invité pour une table-ronde sur les accords d'Oslo, ce qui provoque le départ du grand-rabbin de la ville, Daniel Dahan, qui refuse de lui apporter sa « caution morale »[67] - [68]. Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, réitÚre son souhait de l'accueillir pour cet événement[69], pour finalement annuler la table ronde le 30 janvier[70].

Hommages

Salah Hamouri a été fait citoyen d'honneur des villes de Gennevilliers et Grigny, le , et la mairie de Bourg-en-Bresse a apporté son soutien.

Il a également reçu la médaille d'honneur de la ville de Stains de la part du maire Azzedine Taibi (PCF)[71].

En 2017, alors que le portrait de Salah Hamouri est affiché sur le fronton de la mairie de Stains, le préfet de la Seine-Saint-Denis porte plainte contre le maire qui se retrouve en mars 2018 devant le tribunal administratif de Montreuil[72].

Notes et références

Références

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  2. (en) Terrorist designations : Foreign Terrorist Organizations, DĂ©partement d'État des États-Unis (sous "Popular Front for the Liberation of Palestine (PFLP)", depuis le 10/8/1997, consultĂ© le 8-12-2019.
  3. « Israeli legal group threatens to sue Australian charity for funding terror group », sur The Times of Israel (consulté le ).
  4. (en) Official Journal of the European Union, 16.6.2009 (sous #32 : ‘Popular Front for the Liberation of Palestine’).
  5. (en) MinistÚre japonais des Affaires étrangÚres, « Mise en place de mesures et blocage d'actifs pour lutter contre les terroristes et leurs alliés », sur mofa.go.jp, .
  6. « Le Franco-Palestinien Salah Hamouri une nouvelle fois arrĂȘtĂ© par IsraĂ«l », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. « L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri Ă  son arrivĂ©e Ă  Roissy : "C’est un processus de nettoyage ethnique" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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  9. Dvir Saar & Ben Wahlhaus, « Preventive Detention for National Security Purposes in Israel », sur Journal of Law and National Security.
  10. Bastien Fanton D'Andon, « Le PCF interpelle le gouvernement français pour faire libérer Salah Hamouri », sur LibertéHebdo.fr, .
  11. « Salah Hamouri à Lyon : le Grand Rabbin claque la porte de "Concorde et solidarité" », leprogres.fr, 27 janvier 2023.
  12. Christophe Ayad, « Israël : un Français aux oubliettes », sur Libération, (consulté le )
  13. (en) « Salah Hammouri », sur www.addameer.org (consulté le )
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  15. Chloé Pilorget-Rezzouk, « Elsa Lefort, épouse la cause », sur Libération, (consulté le )
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  27. Leah Tsemel, prix Hans Litten, fondatrice du Public Committee Against Torture in Israel, PCATI.
  28. L'Ă©pouse de Salah Hamouri est Elsa Lefort.
  29. Voir sur bakchich.info.
  30. Affaire Salah Hamouri : la réponse de l'ambassade d'Israël, rue89.com, 4 novembre 2016
  31. Israël/Hamouri: Sarkozy pour la clémence Sur le site du Figaro
  32. Article d'Haaretz, consulté le 23 avril 2011.
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  34. « 1er reportage sur Salah Hamouri, français, détenu par Israël - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
  35. « Création du Comité National de soutien à Salah Hamouri », sur Le blog pour Salah Hamouri (consulté le )
  36. Lettre ouverte de JC Lefort à M. l'ambassadeur d'Israël., humanite.fr
  37. Lettre du Ministre des Affaires Ă©trangĂšres Bernard Kouchner adressĂ©e Ă  la famille de Salah Hamouri : Il « ''a attirĂ© l’attention Ă  plusieurs reprises des AutoritĂ©s israĂ©liennes sur le caractĂšre inacceptable de son incarcĂ©ration sans jugement durant trois annĂ©es'' »
  38. Israël: un Français aux oubliettes, liberation.fr
  39. Jean Claude Lefort Ă  la confĂ©rence de Bil’in.
  40. Voir sur humanite.fr., humanite.fr
  41. (en) « Palestinian human rights lawyer deported to France », sur Morning Star (consulté le )
  42. Parlement européen de Strasbourg: débat du mercredi 9 juillet 2008 - Strasbourg
  43. « Netanyahou rejette la demande de clémence pour Salah Hamouri », Rue89.com, publié le 13 août 2009.
  44. Création du Comité national de soutien à Salah Hamouri.
  45. Video complĂšte.
  46. Voir sur soutiensalahhamouri.over-blog.com.
  47. Le Point, 9 novembre 2011.
  48. RĂ©ponse du CSA au BNVCA., csa.fr
  49. , Le Point, 23 novembre 2009.
  50. Voir sur lefigaro.fr.
  51. Audrey Pelé, « Libéré, Salah Hamouri a toujours clamé son innocence », sur Le Figaro, .
  52. Voir sur lexpress.fr.
  53. Voir sur lepoint.fr.
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Annexes

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