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Ovadia Yosef

Ovadia Yosef (en hébreu : רב עובדיה יוסף), né le (11 Tishri 5681) à Bagdad en Irak et mort le à Jérusalem, Israël, a été de 1973 à 1983 grand-rabbin séfarade d'Israël, décisionnaire rabbinique de grande renommée et chef spirituel du parti politique israélien séfarade et religieux ultra-orthodoxe Shass.

Ovadia Yossef
Le rabbin Ovadia Yosef en 2006.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Porat Yosef Yeshiva (en)
Activités
Conjoint
Margalit Yosef née Fattal
Enfants
Adina Bar-Shalom (en)
Yaakov Yossef
Avraham Yosef (en)
Yitzhak Yosef
David Yoseph (en)
Moshe Yosef (en)
Autres informations
Parti politique
Maître
Ezra Attia
Disciple
Distinction
Prix Israël ()
Œuvres principales
יביע אומר (d), יחוה דעת (d), חזון עובדיה (ספר) (d)
signature d'Ovadia Yosef
Signature

Biographie

Ovadia Yossef a pour parents Yaakov Ben et Gorgia Ovadia[1]. Son père est un commerçant (épicier). Ses parents émigrent en Palestine mandataire quand il a 4 ans, et le jeune Ovadia étudie à la Yechiva Porat Yossef dans la vieille ville de Jérusalem. Le grand-rabbin séfarade Meir Ouziel lui donne son titre de rabbin à l'âge de 20 ans.

Il se marie à l'âge de 24 ans avec Margalit Fettal, la fille d'un rabbin connu, d'origine syrienne, le rabbin Avraham Fettal[2]. Ils ont 11 enfants.

Entre 1947 et 1950, il préside le grand tribunal rabbinique du Caire en Égypte. En 1968, le rabbin Ovadia Yosef est nommé grand-rabbin de Tel Aviv. Élu pour 10 ans, il obtient le titre de Rishon Letsion, grand-rabbin séfarade d'Israël en 1973.

C'est à ce poste qu'il a, en 1973, à se prononcer (positivement) en faveur de la judaïté des Falashas (juifs d'Éthiopie). Il se distingue en cela des positions conservatrices d'autres responsables juifs orthodoxes, de même qu'il autorise plusieurs centaines de femmes agounot à se remarier alors que leurs époux ont été portés disparus pendant la guerre du Kippour[3].

Dans les années 1980, il encourage la scission des Séfarades du parti Agoudat Israël (avec le rabbin Elazar Shach), scission qui donne naissance au puissant parti religieux séfarade israélien, le Shass. Ovadia Yosef en est depuis le principal dirigeant spirituel. Les Juifs séfarades s'estimant discriminés par les élites juives ashkénazes en Israël sont alors reconnaissants envers lui, ce qui conduit le journaliste Marius Schattner à considérer que la « mobilisation de l'électorat séfarade lui a permis de s'imposer comme faiseur de rois de la quasi-totalité des gouvernements israéliens depuis trente ans »[3].

Chez ses partisans, le rabbin Ovadia Yosef est réputé pour sa mémoire phénoménale et sa connaissance de toutes les sources de la halakha à travers les siècles. Pour beaucoup de séfarades religieux, en Israël et dans le monde, le rabbin Yosef a donc des facultés extraordinaires, qui donnent un poids important à ses décisions rabbiniques. Dans celles-ci, il cite parfois des centaines d'ouvrages de halakha pour appuyer sa position.

Le rabbin Ovadia Yosef a écrit de nombreux ouvrages et en particulier trois responsa : Yéh'avé Daat,Yabiya Omer et H'azon Ovadia.

Son fils, le rabbin Yitzhak Yosef est l'auteur de la série de livres Yalkout Yosef, qui traitent de tous les domaines de la halakha selon les directives et les décisions rabbiniques de son père.

Le rabbin Ovadia Yosef meurt le à Jérusalem. Il est enterré au cimetière de Sanhédriah, à côté de son épouse, Margalit, décédée en 1994[4]. Plus de 850 000 personnes assistent aux funérailles, selon le New York Times, soit un dixième de la population d'Israël[5] - [6] - [7] - [8].

Polémiques

Le rabbin Ovadia Yosef, en 2007.

Le rabbin Yosef est connu pour avoir pris des décisions qui lui valent une immense popularité mais sur le tard, certains de ses propos provoquent plusieurs polémiques.

En 1993, il qualifie le premier Premier ministre d'Israël, David Ben Gourion de « démon »[3].

En 2000, il dit : « Les six millions de malheureux juifs qu'ont tués les nazis ne l'ont pas été gratuitement. Ils étaient la réincarnation des âmes qui ont péché et ont fait des choses qu'il ne fallait pas faire »[9].

En 2001, Ovadia Yosef a appelé à l'« annihilation » des Arabes ; l'Autorité palestinienne a réagi en demandant qu'il soit considéré comme un criminel de guerre par les organisations internationales, tandis que le porte-parole du Shass, Yitzhaq Suderi, a défendu les propos du rabbin en affirmant qu'ils ne visaient que les assassins et les terroristes[10].

En 2005, après l'ouragan Katrina, il déclare : « Là-bas, ce sont des Nègres. Les Nègres ont-ils apporté la Torah ? Yallah, un ouragan s’est abattu sur eux et les a noyés, parce qu’ils n’ont pas de dieu ». Il qualifie Barack Obama d’« esclave », que « marcher entre deux femmes, c’est marcher entre deux ânes » ou que : « le jour où Shulamit Aloni, femme politique de gauche mourra, il faudra organiser un festin. »

Parlant de Yossi Sarid, homme politique de gauche, il dit : « c’est le mal incarné. Il faut l’extirper de ce monde, le pendre haut et court », et, de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne : « puissent-ils disparaître de la Terre. Puisse Dieu envoyer un fléau aux Palestiniens, ces enfants d’Ismaël, ces vils ennemis d’Israël[11]. »

En , il estime que « Les goyims [non juifs] n'ont de place dans le monde que pour servir le peuple d'Israël[12] » Il ajoute que, « avec les gentils, ce sera comme toute personne, ils doivent mourir, mais [Dieu] leur donnera longévité. Pourquoi ? Imaginez que l'âne de quelqu'un meurt, ils perdraient leur argent. C'est son servant. C'est pourquoi il a une longue vie, pour bien travailler pour ce juif[13]. » Ces propos ont été dénoncés par l'ADL et par l'American Jewish Committee[12] - [14].

En , lors d'un sermon hebdomadaire, Ovadia Yosef déclare que les juifs devaient prier pour l'anéantissement de l'Iran[15]. Il compare les Palestiniens à des « fourmis » et des « serpents » et appelle à la mort du président Mahmoud Abbas[15] - [3].

Notes et références

  1. (en) Isabel Kershner. « Rabbi Ovadia Yosef, Spiritual Leader Of Israel's Sephardic Jews, Dies at 93 ». The New York Times, Tuesday, October 8, 2013, p. A25.
  2. Le nom est orthographié comme « Fatal ». Voir (en) Rabbi Raphael Fuchs. « The Petirah Of A Torah Giant: Maran HaGaon Harav Ovadia Yosef. The View From The Beis Medrash. » The Jewish Press, New York, Friday, October 11, 2013, p. 20.
  3. Cyrille Louis, « Disparition d'un "géant de la Torah" », sur Le Figaro, .
  4. Voir, (en)Rabbi « Ovadia Yosef Dead: Head Of Shas, Israel Sephardic Jews At 93 ». Huffington Post, October 7, 2013.
  5. Voir, (en) Isabel Kershner. « Rabbi Ovadia Yosef, Influential Spiritual Leader in Israel, Dies at 93 ». The New York Times, Monday, October 7, 2013.
  6. Les deux candidats au poste de maire de New York en novembre 2013 commentent le décès de Ovadia Yosef. Voir, Mike Vilensky and John Surico. « Rabbi Mourned in New York, Becomes Divisive Issue in Mayoral Race ». The Wall Street Journal, October 7, 2013.
  7. Voir, Laurent Zecchini. « Ovadia Yossef, le plus influent rabbin d'Israël est mort ». Le Monde, 7 octobre 2013.
  8. Voir, « Les immenses funérailles du rabbin Ovadia Yossef à Jérusalem ». Le Monde, 8 octobre 2013.
  9. « Le rabbin Yossef dérape sur la Shoah », Libération.
  10. (en) « Rabbi calls for annihilation of Arabs », BBC News, 10 avril 2001.
  11. « Les dérapages incontrôlés du rabbin Ovadia Yossef », Courrier international.
  12. (en) « ADL slams Shas spiritual leader for saying non-Jews 'were born to serve Jews' », haaretz, (lire en ligne).
  13. (JTA) Jewish Telegraphic Agency, article du 18 octobre 2010 intitulé « Sephardi leader Yosef: Non-Jews exist to serve Jews ».
    Citation originale : « With gentiles, it will be like any person: They need to die, but God will give them longevity. Why? Imagine that one’s donkey would die, they’d lose their money. This is his servant. That’s why he gets a long life, to work well for this Jew. ».
  14. (en) (JTA) Jewish Telegraphic Agency, article du 18 octobre 2010 intitulé « Sephardi leader Yosef: Non-Jews exist to serve Jews ».
  15. (en) « Shas spiritual leader calls on Jews to pray for annihilation of Iran », Haaretz, 26 août 2012.

Liens externes

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