Saint-Ouen-de-la-Cour
Saint-Ouen-de-la-Cour est une ancienne commune française, situĂ©e dans le dĂ©partement de l'Orne en rĂ©gion Normandie, peuplĂ©e de 55 habitants[Note 1], devenue le une commune dĂ©lĂ©guĂ©e au sein de la commune nouvelle de BelforĂȘt-en-Perche.
Saint-Ouen-de-la-Cour | |
Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Normandie |
DĂ©partement | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Collines du Perche normand |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Didier Fiocca 2017-2020 |
Code postal | 61130 |
Code commune | 61437 |
DĂ©mographie | |
Population | 55 hab. (2020 ) |
Densité | 9,1 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 48° 24âČ 49âł nord, 0° 35âČ 17âł est |
Altitude | 170 m Min. 164 m Max. 262 m |
Superficie | 6,04 km2 |
Ălections | |
DĂ©partementales | Ceton |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intĂ©gration | BelforĂȘt-en-Perche |
Localisation | |
GĂ©ographie
Saint-Ouen-de-la-Cour appartient géographiquement à la région naturelle du Perche mais n'adhÚre pas au parc naturel régional du Perche bien qu'elle soit totalement enclavée à l'intérieur de son territoire.
La commune est Ă 5 km au nord de BellĂȘme. La prĂ©sence de la grande forĂȘt de BellĂȘme fait Ă©cran entre la ville proche (BellĂȘme) et le village.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Audoenus de la Curte en 1126, Saint Ouen en 1296[3].
La paroisse porte le nom d'Ouen de Rouen, Ă©vĂȘque de Rouen du VIIe siĂšcle, Ă©vangĂ©lisateur de la Normandie.
Histoire
Des traces dâune villa gallo-romaine et dâune voie romaine y sont attestĂ©es.
Ă travers les comptes rendus annuels de l'abbĂ© Pierre Bouley, on est Ă mĂȘme de constater ce qu'Ă©tait la vie rurale Ă cette Ă©poque loin d'ĂȘtre dĂ©mocratique, loin d'ĂȘtre celle de l'interdĂ©pendance mondiale ou loin d'ĂȘtre celle de la modernitĂ© technologique. GĂ©rard PlommĂ©e dresse en outre un portrait sur ce qu'Ă©tait ce village au XVIIIe siĂšcle.
Les comptes rendus de l'abbĂ© Bouley dĂ©crivent un espace des relations sociales et commerciales, les conflits de pouvoirs, de droits et de privilĂšges sous l'Ancien RĂ©gime, l'impact des Ă©pidĂ©mies, la perception de la royautĂ©, la hantise de la mauvaise mort Ă l'Ă©poque, les amĂ©nagements du centre du village faits par le curĂ©, etc. La forĂȘt demeure le refuge des « sans foi ni loi » et des « bĂȘtes sauvages » (la prĂ©sence de loups y est attestĂ©e).
Bien qu'imparfaite et incomplĂšte, une Ă©tude essentiellement dĂ©mographique de la commune entre 1592, annĂ©e de dĂ©but de disponibilitĂ© des registres paroissiaux, et 1789 a Ă©tĂ© faite par les historiens Ămilie Blanchais, Justine Cousin, OphĂ©lie Girard et Mathieu Demers de l'UniversitĂ© de Caen Basse-Normandie. Celle-ci est disponible Ă la Maison de la Recherche en Sciences humaines de la mĂȘme universitĂ©.
Une seigneurie (celle de Saint-Martin-du-Vieux-BellĂȘme) englobe lâessentiel du village, avec son siĂšge au manoir du ChĂȘne. Un petit fief existe aussi au lieu-dit la Brosse (Ătienne de Brisard en est lâĂ©cuyer en 1757), en bordure de la forĂȘt. RenĂ© Perrier, Ă©cuyer et sieur du Hanoy, est propriĂ©taire (en 1757 du moins) de la terre de Villeneuve, Ă Saint-Ouen.
La paroisse entretient beaucoup de relations avec Mauves, sur lâHuisne, situĂ©e au nord. On adopte normalement les mesures en vigueur dans cette paroisse dans les actes notariĂ©s de Saint-Ouen. On y va (comme Ă Mortagne ou Ă BellĂȘme) pour acheter des grains.
Les derniers auteurs mettent l'accent sur la mortalité et les crises épidémiques. Les crises de la peste, dont celle de 1605, et celle de 1743 (possiblement de dysenterie) montrent que ce petit village d'Ancien Régime, en apparence isolé, n'est pas épargné par des phénomÚnes plus globaux.
Les habitants se dĂ©placent essentiellement dans un rayon maximal de 8 km, dans un quadrilatĂšre compris entre BellĂȘme (5 km) â NocĂ© (8 km) â Mauves (5 km) - Le Pin qui incluent les voisins Eperrais et Courthioust (tous les deux Ă 3 km).
Le bourg est « rĂ©duit » : « un plan de 1747 montre au centre lâĂ©glise, le presbytĂšre, la maison du vicaire et trois autres maisons ». Il y a cependant plusieurs « hameaux dont certains semblent plus peuplĂ©s que le bourg ». La paroisse a donc une superficie totale de 604 hectares. Elle a plus ou moins la forme dâun cercle avec un rayon de 2 km.
GĂ©rard PlommĂ©e recense aussi les diverses professions exercĂ©es dans cet espace. Les habitants du lieu sont surtout des travailleurs de la terre (journaliers, bordagers et laboureurs). Beaucoup sont domestiques ou servantes. Certains sont fustiers (bĂ»cherons), fendeurs, sabotiers, charpentiers ou marchands. Ils ont un arpenteur royal et un garde de la forĂȘt. Des tisserands de toile de chanvre, des sergers et Ă©taminiers (câest lâĂ©poque de lâĂ©tamine de Nogent-le-Rotrou) sont prĂ©sents.
Il nây a cependant pas tous les mĂ©tiers et services : il nây a pas dâauberge, de cabaret, de boutique, de moulin Ă eau (cas rare dans le Perche), le moulin Ă vent du lieu-dit Bure, sur le sommet dâApremont, nâexiste plus ou nâest pas en fonction et le forgeron (forgeron-marĂ©chal-ferrant) le plus prĂšs serait Ă Courthioust.
La commune nouvelle de BelforĂȘt-en-Perche voit le jour Ă la suite du regroupement des communes d'Eperrais, du GuĂ©-de-la-ChaĂźne, d'Origny-le-Butin, de la PerriĂšre, de Saint-Ouen-de-la-Cour et de SĂ©rigny le [4]. Son chef-lieu se situe au GuĂ©-de-la-ChaĂźne.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et deux adjoints[7].
Depuis le , la commune fait partie de la communautĂ© de communes du Pays BellĂȘmois[8].
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Ă partir du , les populations lĂ©gales des communes sont publiĂ©es annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose dĂ©sormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une pĂ©riode de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2007[10] - [Note 2].
En 2020, la commune comptait 55 habitants, en diminution de â8,33 % par rapport Ă 2015 (Orne : â1,55 %, France hors Mayotte : 2,49 %). L'historien GĂ©rard PlommĂ©e rapporte que le dĂ©nombrement de 1722 donne 86 feux (donc environ 350 habitants) pour l'actuelle commune. Saint-Ouen-de-la-Cour a comptĂ© jusqu'Ă 422 habitants en 1800. Elle est la commune la moins peuplĂ©e du canton de BellĂȘme.
Lieux et monuments
- Ăglise Saint-Ouen, remaniĂ©e au XVIIe siĂšcle.
- Menhir de la Pierre des Druides.
- Manoir du ChĂȘne, du XVIIe siĂšcle.
Article connexe
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de nâafficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă 1999, que les populations correspondant Ă une enquĂȘte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la derniĂšre population lĂ©gale publiĂ©e par lâInsee pour l'ensemble des communes.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Ernest NÚgre - 1998 - Toponymie générale de la France: Tome 3, page 1567, (ISBN 2600028846).
- « Recueil des actes administratifs de l'Orne » (consulté le )
- « L'irrĂ©ductible petite commune rejoint le pays bellĂȘmois », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consultĂ© le )
- « Didier Fiocca élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- « Saint-Ouen-de-la-Cour (61130) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- « Recueil administratif de la prĂ©fecture de l'Orne - ArrĂȘtĂ© - NOR â 1303 â 2012 - 0052 du 24 octobre 2012 portant extension du pĂ©rimĂštre de la CommunautĂ© de communes du Pays BellĂȘmois » [PDF] (consultĂ© le ), page 2.
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
Bibliographie
- Gérard Plommée, « Pierre Bouley, curé du Perche sous le rÚgne de Louis XV à Saint-Ouen-de-la-Cour de 1738 à 1768 », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, tome CXVIII no 1-2, (mars-juin) 1999, p. 5-38.