Saint-Gilles-du-Mené
Saint-Gilles-du-Mené [sɛ̃ʒildyməne] est une ancienne commune française située dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle du Mené.
Saint-Gilles-du-Mené | |||||
L'église Saint-Gilles et son placître. | |||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Dinan | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Mené | ||||
Statut | Commune déléguée | ||||
Code postal | 22330 | ||||
Code commune | 22292 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Saint-Gillois, Saint-Gilloise | ||||
Population | 468 hab. (2013) | ||||
Densité | 36 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 14′ 55″ nord, 2° 32′ 49″ ouest | ||||
Altitude | 220 m Min. 150 m Max. 297 m |
||||
Superficie | 12,92 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Plénée-Jugon | ||||
Historique | |||||
Fusion | |||||
Commune(s) d'intégration | Le Mené | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
| |||||
Géographie
Petit village des Côtes-d'Armor dans la région de Bretagne, Saint-Gilles-du-Mené (Sant-Jili-ar-Menez) fait partie du canton de Collinée. Saint-Gilles-du-Mené dépend de l'arrondissement de Dinan.
Située à 231 mètres d'altitude et voisine des communes de Saint-Gouéno et de Laurenan, 498 habitants (appelés les Saint-Gillois) résident sur la commune de Saint-Gilles-du-Mené sur une superficie de 12,9 km2 (soit 38,5 hab/km2). La plus grande ville à proximité de Saint-Gilles-du-Mené est la ville de Loudéac située au Sud-Ouest de la commune à 17 km.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Ecclesia Sancti Egidii de Tremeldero vers 1163[1].
Son nom vient de Saint-Gilles et du breton menez qui désigne la montagne[1].
Sant-Jili-ar-Menez en breton[2].
Histoire
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux Morts porte les noms des 53 soldats morts pour la Patrie[3] :
- 46 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
- 6 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
- 1 est mort durant la Guerre d'Indochine.
Les maquis de Seilla et de la Douve
Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux maquis existèrent : les maquis de Seilla et de la Douve. Le premier fut attaqué par les Allemands le , 7 personnes dont une femme périrent sur place, certains étaient résistants, d'autres parachutistes des Forces Françaises Libres[4]. Un monument commémoratif[5], décoré d'une croix de Lorraine, fut érigé près du village du Seilla, non loin du circuit de randonnée.
Le second maquis, celui de la Douve, était composé de membres du groupe de résistants Bleimor (ou Bleiz-Mor comme le café actuel du bourg, cependant les propriétaires l'ont appelé ainsi sans connaître l'histoire de la commune. C'est en effet une famille de marins, Bleiz-Mor signifiant "Loup de Mer".), un groupe formé à l'origine par 8 jeunes membres du parti communiste (FTP) ou sympathisants originaires de Paimpol, Plouha, Saint-Quay-Portrieux, Rostrenen et Lorient et dirigé par Andrieux et Eugène Le Rhun. À la fin de la guerre, il s'élargira jusqu'à 80 membres issus du centre-Bretagne et du Mené. Ils s'illustrèrent notamment à Saint-Lubin en Plémet contre un bataillon de 250 parachutistes allemands, dont ils obtinrent la reddition sans combats, et dans la libération de Merdrignac où les combats firent 8 tués parmi les FFI, dont Jean-Pierre Genevisse[6] et Albert Le Guen[7] ainsi que six victimes civiles[8])
Gertrude Baumgarten, une alsacienne était employée comme bonne chez Christian Le Mintier De la Motte Basse[9], au château de la Motte-Basse à Le Gouray, lequel, anglophobe et ayant obtenu sa mise à la retraite de la Marine Nationale en mars 1944 par le gouvernement de Vichy, enlevé également le 11 juillet 1944 fut jugé de suite par un tribunal de la Résistance (où présence de membres des Forces Françaises Libres) étant soupçonné d'avoir donné des informations sur la Résistance locale aux Allemands, en même temps que sa femme, sa sœur et leur amie Jeanne Chassin du Guerny sympathisante du PNB (Parti National Breton), qui aurait accueilli des membres du Bezen Perrot, et aurait accompagné Madame Le Mintier à la Kommandantur de Lamballe pour avoir un laisser passer, et ces quatre personnes seront exécutées immédiatement après le jugement, tandis que Gertrude Baumgarten est elle emmenée directement au maquis de Seilla à Saint-Gilles-du-Mené. Elle sera exécutée sans jugement le dans le bois de Bosseny à Saint-Gilles-du-Mené d'une balle de pistolet dans la tête. Enroulé dans un drap, son corps est retrouvé dans le bois le enterré dans une fosse sous un taillis. Le corps est ensuite inhumé dans l'ancien cimetière de la commune situé au tour de l'église. Le cimetière est transféré à son emplacement actuel dans les années 1970 et la tombe de Gertrude Baumgarten est supprimée. L'acte de décès est dressé le à Saint-Gilles-du-Mené[10].
Le , deux résistants FFI de Saint-Gilles-du-Mené, Paul Tertre et Pierre Guillard (décédé le lendemain des suites de ses blessures) sont tués lors d'un combat contre les Allemands sur la route de Plémet, à la sortie du bourg[11].
Administration municipale
Le , le projet de création d'une commune nouvelle en remplacement de la Communauté de communes du Mené est approuvé par les conseils municipaux des sept communes concernées. La nouvelle entité baptisée Le Mené doit voir le jour le [12]. L'arrêté préfectoral du a officiellement créé la nouvelle commune[13].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15] - [Note 1].
En 2013, la commune comptait 468 habitants, en diminution de −2,09 % par rapport à 2008 (Côtes-d'Armor : 1,65 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
- Église Saint-Gilles-du-Mené (XIXe siècle). La première pierre fut posée le . De forme de croix latine son architecte en est monsieur Maignan. Elle renferme une statue en bois représentant Saint-Gilles datant du XVIIe siècle et une de Saint-Pierre. Son clocher occupe la largeur de l'édifice en avant de la nef.
- Chapelle Saint-Louis, édifiée en 1894 par la famille Lanascol, c'est un édifice situé à la Hutte-à-l'Anguille de plan rectangulaire, mentionnée comme désaffectée, elle est vandalisée en 1937.
- Chapelle de Bocenit (Bosny - Bosseny -Boscénit), datée du XVe siècle, elle fut détruite à une date inconnue.
- Croix de Kerfiac du XVIIe siècle
Patrimoine civil
- Fontaine Saint-Gilles, dont l'eau est réputée guérir la nervosité et la peur.
- Manoir de Bosny (Bosseny - Boscenit), bâtisse de 1717 ayant appartenu au chef chouan Legris du Val (1767-1803), époux de Louise Le Texier de Bocenit
- Château de Bosny (Boscenit), dont Alain de Bocenic fut en 1480 le propriétaire et situé pas très loin du manoir éponyme, mais il est aujourd'hui entièrement disparu. En 1882, il était la propriété de de l'abbé Le Coniac de La Pommerais, cousin-germain de Pierre-Marie Garnier de Kerigant, et était encore en grande partie existant[18]
- Ferme du Perray
- Maison de la Touche XVIIe – XVIIIe siècle
- Moulin à eau : des Coulées, des Loges, de la Villain, de Bosseny, de la Ville-Hermel
Personnalités liées à la commune
- Guillaume Le Gris-Duval (1767-1803), chef chouan, mort en son château de Boscenit (Bosny) qui lui venait de sa femme la fille aînée : Louise Marie-Anne Le Texier de Boscenit.
- François-Marie Garnier de Kerigant (1762-?), chef chouan, époux de mademoiselle Élisabeth-Olive Le Texier de Boscenit sœur cadette de la précédente.
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Saint-Gilles-du-Mené »
- Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis »
- « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
- Memorialgenweb.org -Saint-Gilles-du-Mené : monument commémoratif du maquis de Seila
- « Les Lieux de Mémoire dans les Cotes-du-Nord », sur cerp22.free.fr (consulté le ).
- Jean-Pierre Genevisse, né à Groix en 1919, neveu de l'écrivain brittophone groisillon Jean-Pierre Calloc'h
- Albert le Guen, né au Moustoir, près de Carhaix
- d'après les travaux du journaliste Pierre Fénard, et Jean-Jacques Monnier, "Résistance et conscience bretonne", ed Yoran Embanner, 2007, [ (ISBN 978-2-916579-09-2)]
- Memorialgenweb.org - Christian LE MINTIER DE LA MOTTE BASSE
- Brochure « La Résistance à Saint-Gilles-du-Mené », 1984, Rennes
- Memorialgenweb.org - Saint-Gilles-du-Mené : stèle commémorative F.F.I.
- « Le Mené devient la plus grande commune de Bretagne », Ouest-France, 23 mars 2015.
- « Commune nouvelle. Le Mené : c’est signé ! », Ouest-France, (lire en ligne)
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
- Pierre-Marie Garnier de Kerigant, Les Chouans, épisodes de la guerre de l'Ouest dans les Côtes-du-Nord, Bazouge, 1882
Bibliographie
- Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Paris, Y. Salmon,
- Joli mois de mai 1944, la face cachée de la résistance en Bretagne, de Yves Mervin, 2013
- Occupation Résistance Libération en Bretagne, témoignages Eric Rondel, Ed. Club 35, 1993 (ré-édition Ed. Astoure 2001).